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4,35

sur 7252 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J'ai lu l'édition augmentée de cette oeuvre de Daniel Keyes. Elle contient la nouvelle originale (1959), le roman qui en a été tiré (1966), ainsi que l'autobiographie « Algernon, Charlie et moi, trajectoire d'un écrivain »(2000).

J'ai commencé ma lecture par le roman, qui fait à peu près 300 pages.

Je me suis souvent fait la réflexion que les 4ième de couverture en disaient beaucoup trop. Cela casse le charme de la découverte…

Dans le cas de ce roman, on sait à quoi s'attendre dans les grandes lignes, à savoir qu'une équipe de scientifiques expérimentent une toute nouvelle technique sur un simple d'esprit, pour augmenter artificiellement son intelligence. Charlie Gordon sera le premier être humain à être « utilisé », après Algernon, la petite souris blanche.

Heureusement, ce sont les petites lignes qui ont le plus d'importance. La dimension psychologique et émotionnelle de Charlie, tout au long du processus de croissance de son intelligence et sa prise de conscience sur son état au fur et à mesure que la lumière se fait dans son esprit.

Charlie doit écrire régulièrement des comptes rendus sur ce qu'il pense et ressent, avant et après l'opération, afin que les scientifiques mesurent sa progression, en terme de vocabulaire et complexité de langage.

Le récit ainsi présenté, et l'emploi du « je », fait d'emblée entrer le lecteur en empathie avec Charlie. On ne reste pas simple spectateur de tout ce qui lui arrive, non, puisqu'on devient Charlie, on s'installe au coeur de sa pensée, ses émotions, ses interrogations, ses doutes, ses craintes, ses souvenirs.

Dans tous les domaines de la vie, et dans celui de l'intelligence en particulier, tout est relatif. Mais je pense que l'auteur a voulu mettre en scène des extrêmes, afin de bien montrer le fossé qui peut être creusé entre des personnes de QI différents… Un Charlie attardé mental, avec un QI de 70, face à des scientifiques et il a l'impression que ce sont des génies !

Même ses collègues de travail, pourtant pas très instruits, lui paraissent très intelligents…

Après l'opération qu'il subit au cerveau, et tous les traitements qui s'en suivent, il change, devient de plus en plus intelligent… Notre sympathique Charlie accède petit à petit à ce qu'il a toujours ardemment souhaité depuis sa plus tendre enfance, sa plus grande motivation : être comme tout le monde, être aussi intelligent qu'eux.

Sauf que son ascension va aller plus loin, car il va tripler son QI en quelques mois à peine, et va finalement se trouver une nouvelle fois en décalage face au reste du monde. Un génie incapable de communiquer même avec des scientifiques, qu'il voit désormais comme des imposteurs, se trouve même déçu de leur manque de connaissances, leurs limites intellectuelles…

D'où la théorie de la relativité universelle : « chacun d'entre nous est le génie de quelqu'un, et peut, parallèlement, être le con d'un autre ».

La petite souris blanche, avec ses petits yeux noirs cerclés de rose, a son nom dans le titre du livre, et même si elle n'est pas l'élément central du récit, elle a une grande importance dans l'incroyable expérience que va connaitre Charlie. D'abord parce qu'elle a subi la même opération que lui, avant lui. Et puis parce qu'elle sera son éclaireur sur le chemin de la progression de l'intelligence, puis de la régression…Il anticipera donc son avenir proche, avec tout ce que cela implique en préparation mentale et conflits émotionnels.

En parlant de conflits émotionnels, Charlie va aussi connaitre une courbe de croissance dans ce domaine, mais en décalage par rapport à l'intelligence… Un génie avec le niveau émotionnel d'un petit garçon. Totalement immature donc, bloqué et plein d'appréhension lorsqu'il s'agit d'approcher la femme dont il est amoureux.

En choisissant un sujet comme Charlie, l'auteur met également en lumière le comportement des gens dits « normaux » intellectuellement vis-à-vis des simples d'esprits. Les jugements négatifs, les moqueries et la dévalorisation. Ironie du sort, notre héros lui-même tombera dans ce piège en oubliant ce qu'il fut dans un passé pas si lointain…

Une belle leçon de tolérance et d'acceptation. le niveau du QI n'exclut pas certaines personnes de la catégorie des êtres humains !

Mes sentiments au cours de cette lecture ont varié en fonction de l'état de Charlie.

De l'espoir et de l'enthousiasme avant l'opération. Puis de la curiosité et de l'émerveillement pendant le processus de l'éveil à l'intelligence. Comment Charlie réagit en sortant petit à petit de la brume de son esprit, découvre le plaisir d'apprendre et de se rappeler, fouille dans ses souvenirs pour faire ressurgir des scènes de son passé afin de mieux comprendre son état émotionnel.

A l'apogée de son intelligence de génie apparaît l'inévitable frustration, l'agacement de constater la bêtise du reste du monde! Hé oui, il n'est pas bon d'être dans les extrêmes..

Le pire a été la prise de conscience que tout cela allait prendre fin très rapidement. La chute inexorable qui l'attendait au bout du chemin. Un sentiment d'impuissance, de course contre le temps.

Comment accepter un retour dans le noir après avoir connu la lumière?

La suite sur mon blog...

Lien : https://lebouddhadejade.blog..
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Qu'est-ce que l'intelligence, en fin de compte ? Difficile de répondre à cette question et de définir cette notion… Toutefois, un psychologue américain (Howard Gardner) théorise en 1983 le concept des multiples intelligences. Ainsi, au total le scientifique américain dénombre neuf formes d'intelligence : l'intelligence logico-mathématique, l'intelligence spatiale, l'intelligence interpersonnelle, l'intelligence corporelle-kinesthésique, l'intelligences verbo-linguistique, l'intelligence intra-personnelle, l'intelligence musicale-rythmique, l'intelligence naturaliste-écologiste et enfin l'intelligence existentielle. Tous les individus posséderaient donc une forme d'intelligence, il suffirait de découvrir laquelle nous correspond.

Dans « Des fleurs pour Algernon » une équipe de chercheurs travaillant sur l'intelligence décident, après avoir étudié leur traitement sur une petite souris (Algernon) pendant des années, d'utiliser un cobaye humain. Ainsi, Charlie, le héros débile du livre au Q.I. de 70 va à l'aide d'une expérience scientifique devenir un homme aux capacités intellectuelles exceptionnelles. À partir d'une idée d'histoire originale (comment rendre l'homme intelligent), l'auteur du livre traite de sujets sérieux et qui ne se limitent pas seulement au divertissement. Daniel Keyes parle dans son roman de la maladie, du handicap, du rapport à l'autre, mais aussi de l'éthique scientifique, du bonheur et de ce qui est important dans la vie.

« L'intelligence seule ne signifie pas grand-chose. Ici, dans cette Université, l'intelligence, l'instruction, le savoir sont tous devenus de grandes idoles. Mais je sais maintenant qu'il y a un détail que vous avez négligé : l'intelligence et l'instruction qui ne sont pas tempérées par une chaleur humaine ne valent pas cher. »

Pour mener à bien cette expérience scientifique hors normes, Charlie doit rédiger dans un carnet ce qu'il ressent, ce qu'il vit, ce qu'il devient… Et c'est ce journal que nous lisons, alors dans un premier temps l'écriture est hésitante, bourrée de fautes d'orthographe, Charlie ne sait pas écrire alors forcément... Puis, petit à petit, le récit devient plus clair et fini même par être complexe. Charlie devient intelligent (un peu trop peut-être), alors il se pose des questions et se rend compte de choses qu'il ne percevait pas avant. Enfin, Charlie tombe amoureux et malgré ses nouvelles capacités il ne sait pas très bien s'y prendre avec le sexe opposé. La vie lui semble tout d'un coup bien compliquée, bien plus que lorsqu'il était idiot. Quoi de plus normal me direz-vous ? Il me semble que l'ignorance permet d'échapper aux atrocités du monde. Heureux, car stupide ! Je m'égare, car il me semble que le propos de l'auteur n'est pas celui-ci. Daniel Keyes semble dire que l'intelligence à elle seule ne suffit pas à rendre un homme heureux.

« Des fleurs pour Algernon » est un récit qui commence comme une histoire légère puis elle devient inquiétante avant de finir par être émouvante et triste. le style de l'auteur est agréable, direct, facile à lire. le texte, lui, ne manque pas de rythme et les presque 450 pages du livre se lisent très rapidement, en quelques heures…

Qui a lu ce livre ? Qu'en avez-vous pensé ? Finalement, c'est quoi l'intelligence ?

Lien : http://deslivresetdesfilms.c..
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Je me souviens de mon année de Seconde.
Notre prof nous laissait le choix entre deux livres pour y faire un compte rendu. J'avais choisis celui là.
Et que dire... Je n'ai pas du tout été déçue, bien au contraire.
Cette histoire m'a fissuré le coeur et j'ai parfois eu du mal à continuer de lire tellement certains passage sont frustrants.

Qui est Algernon? C'est une souris de laboratoire.
Et cette souris est révolutionnaire car elle va permettre à Charlie (Un homme souffrant de retard mental) d'augmenter fortement son QI.
En effet, ce test à fonctionné sur Algernon alors pourquoi pas tenter sur un être humain?
On va donc suivre Charlie, son passé, son présent, son augmentation d'intelligence...

Un livre intéressant mais qui laisse un petit goût amère quand on le fini.
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Et si... l'on pouvait augmenter artificiellement l'intelligence ? Réparer ses déficiences, faire d'un simple d'esprit un génie ?
A en croire les progrès spectaculaires d'Algernon, la souris de laboratoire sur laquelle l'opération vient d'être testée, l'expérience est une réussite et le temps est venu de franchir l'étape suivante, d'impliquer un humain. Une chance formidable pour Charlie Gordon, jeune attardé mental dont le plus cher désir est de pouvoir devenir enfin intelligent. Malgré les incertitudes, les mises en garde incontournables, c'est avec un total enthousiasme qu'il s'engage dans l'aventure - et bientôt il peut observer de lui-même les avancées inespérées de son cerveau.
Mais évidemment, le don soudain de l'intelligence est aussi la perte soudaine de l'innocence. Comment considérer ces autres avec qui on riait autrefois, et dont on découvre aujourd'hui qu'ils se moquaient de vous ? Ces faux amis qui aujourd'hui vous jalousent, parce qu'ils ne peuvent plus rire. Ceux qui vous aimaient et se sentent désormais dépassés, écrasés. Ceux que vous admiriez tant, les normaux, les professeurs, les savants, dont vous découvrez soudain la faiblesse et l'ignorance dérisoires. Comment considérer cet autre que vous étiez autrefois, dont l'histoire vous a construit et dont l'esprit vous semble désormais parfaitement étranger ? Etait-il vraiment vous, êtes-vous encore lui ? Pourtant, sur lui, il y a tant à découvrir...
Puis vient le moment où pour ne rien arranger, les facultés d'Algernon se mettent à décliner. Irrémédiablement ? Alors, il n'y a plus que vous-même qui puisse - peut-être - sauver ce que vous êtes devenu.

J'étais passée totalement à côté de ce grand classique de la SF américaine jusqu'à ce qu'une amie bien inspirée me l'offre. De la SF comme je l'aime, où le détour infligé au réel sert avant tout à parler de la nature humaine, et où l'intérêt intellectuel du propos n'écrase pas sa simple valeur humaine. Charlie est et reste, quoi qu'il advienne de son esprit, un très beau personnage, fort, émouvant, attachant, de ceux qu'on ne saurait oublier une fois la dernière page tournée. Et quelle dernière page !

Très complète, l'édition J'ai Lu 2012 propose en prime la nouvelle dont Daniel Keyes a tiré son roman, ainsi qu'un texte autobiographique très intéressant dans lequel il évoque toute la genèse de l'histoire, ses sources d'inspiration, leur évolution, la manière dont des idées éparses ont fini par se mettre bout à bout, le lent travail poussif de l'écrivain en devenir, ses désillusions, ses échecs, ses éternels recommencements avant d'arriver, enfin, à la consécration. Et puis le devenir de l'oeuvre, le passage de la nouvelle au roman, les publications, les critiques, les adaptations... Une chronique passionnante pour qui s'intéresse au travail d'écriture, et qui donne une dimension supplémentaire très intéressante à l'oeuvre elle-même.
Lien : http://ys-melmoth.livejourna..
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Je l'ai acheté sans savoir qu'il s'agissait , à la fois d'un "vieux " livre ( édité en 1964, j'avais 2 ans...) et un livre culte de SF , transformation d'une nouvelle et qui a été ensuite poursuivi en film, téléfilm et comédie musicale! Et c'est vrai que l'originalité de l'histoire a rendu possible cette belle trajectoire ! Cela pose plein de questions sur l'intelligence, notre regard sur les "idiots" sur la capacité de l'homme à intervenir demain pour augmenter les capacités intellectuelles; bien d'actualité, biensur!
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Ojourdui Charlie Gordon a 32 ans.
Il va au cour d'adultes atardé du colege Bikman avec miss Kinnian.
Il veut être un télijan.
Nous suivons son évolution dans ses « Conte Randu », à partir de sa prise en charge médicale.

Bien sûr l'opération est un raz de marée dans la vie de Charlie.

Avec l'intelligence arrivent la prise de conscience et la mémoire, et toutes les questions philosophiques de la vie, la mort, la déontologie, le rapport aux autres, Et puis toutes les questions psychologiques : qui sommes-nous après notre enfance, et comment nous construit-on ?

Un livre plein d'une grande humanité . Très très fort
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Ce livre a été très intéressant à lire. Non seulement il pose des questions hautement éthiques sur la recherche scientifique, la façon dont elle se fait, les conséquences qu'elle peut avoir, mais en plus dans sa forme il est très puissant. En effet, le récit se déroule à travers les compte-rendus rédigés par le cobaye ce qui fait que l'on perçoit son évolution intellectuelle de l'intérieur, on la ressent, plus qu'on ne la voit de l'extérieur. Cela donne beaucoup de finesse au personnage je trouve. Ce jeune homme est d'ailleurs très attachant, on est pris de pitié pour lui, et ce quelle que soit sa situation : quand il est dans son état normal ou quand il est devenu plus intelligent après son opération. On se rend compte à ce moment-là qu'il n'est d'ailleurs pas plus heureux, au contraire.
Tout cela pose aussi des questions sur les normes sociales et la place que l'on est prêt à accorder aux personnes en situation de handicap mental. C'est vraiment un très chouette livre qui revient en grâce dans les cours de français au collège et on comprend pourquoi.
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Ce grand classique de la SF traînait dans ma PAL depuis des années et j'ai profité d'un challenge sur notre forum pour le lire enfin. Je lis peu de SF car cette étiquette m'effraie, je n'aime pas les histoires de Martiens ou de batailles spatiales, heureusement celui-ci est un genre de SF différent, j'y vois plutôt une fable ou un conte symbolique.

Le livre est écrit du point de vue de Charlie Gordon,un jeune homme de trente-deux ans arriéré mental (le lifting du vocabulaire n'avait pas encore eu lieu en 1966), il a un Q.I de 68, travaille dans une boulangerie et rêve de devenir intelligent pour avoir beaucoup d'amis, encore plus qu'il n'en a. Il fréquente le cours pour adultes retardés d'Alice Kinnian où il a appris difficilement à lire et à écrire, avec beaucoup de fautes comme en témoigne le début du livre. le Dr Strauss et le Pr Nemur ont réussi a augmenté l'intelligence d'Algernon, une souris de laboratoire, de manière fulgurante. Ils aimeraient essayer leur méthode sur un humain déficient mental et choisisse Charlie car il a une grande soif d'apprendre et de devenir intelligent. le jeune homme est opéré avec succès et on suit ses progrès tout à fait incroyables. En trois mois il passe de l'âge mental d'un enfant de six ans à un Q.I incalculable. Il est devenu un génie qui dépasse largement le niveau d'intelligence des deux universitaires. Toutefois Algernon semble stagner, puis adopter un comportement imprévisible. Charlie se penche sur le programme des deux savants et y découvre une faille, que l'avenir lui réserve-t'il ?

On observe également le développement psychique de Charlie, qui ne suit pas le même chemin que son intelligence. Il retrouve la mémoire de son enfance, en particulier des maltraitances infligées par sa mère, mais il ne sait pas si ce sont tous de vrais souvenirs ou des reconstructions de son mental. Sa relation avec les femmes est aussi extrêmement compliquée.

Ce livre est réputé bouleversant, pour ma part j'ai été touchée par le début et par les toutes dernières pages, sinon j'ai trouvé que Charlie n'est pas du tout attachant, mais plutôt antipathique. Alice est le seul personnage vraiment touchant et attachant. Ce livre est aussi un peu daté car les enjeux éthiques de cette expérience ne sont pas évoqués, tout comme la dimension de la fin de vie. On a peu de considération pour les handicapés mentaux et Charlie se bat pour affirmer sa qualité d'être humain quel que soit son Q.I. Malheureusement il montre peu de qualité humaine au sommet de son intelligence et reste très passif à la fin. Je vois plutôt ce livre comme un conte symbolique sur l'opposition entre l'intelligence pure et celle du coeur incarnée par Alice.

En ce qui me concerne, on est loin du coup de coeur pour ce livre très réputé. Il ouvre de nombreuses pistes sans les explorer, sans doute parce que les centres d'intérêt n'étaient pas les mêmes que maintenant à l'époque, ce qui m'a laissée sur ma faim. Egalement peu d'émotion en dehors du tout dernier chapitre, je pense que j'aurai vite oublié Charlie.
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Divisé sous formes de comptes rendus semblables à un journal intime, nous allons suivre dans ce livre l'évolution spectaculaire de Charlie, un adulte qui a subi une opération dans le but d'améliorer son intelligence.
Si les premiers chapitres m'ont découragé, vu la multitude de fautes d'orthographe et la syntaxe assez naïve, le ton change au fur et à mesure que Charlie « devient intelligent ». Mais ce récit, loin de la science-fiction utopique et idéaliste, pousse le lecteur à réfléchir.
La science a-t-elle le droit de créer un être humain surdoué, un surhomme, capable d'assimiler une quantité d'informations phénoménales et doués de talents intellectuels et techniques hors normes ? Quelle place occupe cet être humain pourvu de tous les dons dans la société ? le risque n'est-il pas de créer une race de génies (si la possibilité scientifique le permet dans le futur) arrogante et au-dessus des lois naturelles ? Qu'en est-il dans ce cas de la méritocratie et des efforts fournis par d'autres individus? Qu'en est-il des pays qui ne disposent pas de la technologie nécessaire pour ce type de prouesse ?
Ensuite, si on revient à Charlie, on se rend compte que sa maturité émotionnelle n'a pas suivi le même rythme que son évolution intellectuelle. Il découvre la honte, les moqueries cruelles de ses collègues de travail, les souvenirs douloureux liés à ses parents et la solitude liée à son nouvel état. N'était-il pas plus heureux avant, au moment où il ignorait tout ça ? Mais en même temps, quel bonheur d'acquérir de nouvelles connaissances et de voir le monde sous un autre prisme ! Il pensait que l'intelligence lui apporterait l'amitié et l'amour de ses semblables, mais ce joker n'est qu'un leurre. le monde a besoin de gens bienveillants, généreux, à l'écoute et plein de compassion et non d'une armée de personnes dotées d'un savoir infini.
Le style d'écriture est fluide, léger et agréable. Même si on le classe dans la science-fiction, c'est plutôt un roman psychologique qui analyse les sentiments et les émotions d'un homme, confronté à des situations qui le dépassent. L'histoire est émouvante même si la fin est juste un crève-coeur. A un moment, lorsqu'il écrit « Mon Dieu ne me retirez pas tout », j'ai cru que mon coeur allait exploser de chagrin. Une personne atteinte d'Alzheimer ou de démence sénile pousserait ce même cri de détresse lorsqu'il sent que ces facultés mentales lui échappent et qu'il voit son état se détériorer irrémédiablement. J'ai refermé le livre, les larmes aux yeux et j'ai mis du temps à m'en remettre.
Pour conclure, c'est un roman bouleversant qui mérite amplement le détour !
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Je ne sais pas quoi dire de ce livre.
Pas parce qu'il n'y a rien à en dire ou qu'il ne m'a pas touchée... mais c'est compliqué d'évoquer une oeuvre qui à travers cette apparente simplicité peut en dire autant. Je l'ai lu vite, dévoré même et je crois bien qu'il me faudra une seconde lecture pour en saisir toutes les subtilités.

Le récit est très intime, je ne m'y attendais pas et ça m'a agréablement surprise. On s'attache immédiatement à la gentillesse candide de Charlie, c'est un personnage très touchant même si au fur et à mesure que son intelligence augmente, il paraît moins sympathique.
La fin est pessimiste mais réaliste et je ne l'aurais pas voulue autrement. le P.S. final serre la gorge...

J'ai lu l'édition augmentée contenant la genèse de la nouvelle et du roman (ainsi que la nouvelle elle-même) et si vous en avez l'occasion, lisez-la ! C'est vraiment très intéressant, une histoire à part entière, presque, et ça montre à quel point cette oeuvre est liée à la vie de son auteur.

Par contre, le résumé de la couverture raconte toute l'histoire... ça gâche franchement le plaisir.
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