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Citations sur Les Hirondelles de Kaboul (372)

A force de gémir, nous avons perdu la notion des quiétudes. Brusquement, l'accalmie nous épouvante et nous doutons de tout ce qui ne nous menace pas.
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Personne ne croit au miracle des pluies, aux féeries du printemps, encore moins aux aurores d’un lendemain clément. Les hommes sont devenus fous ; ils ont tourné le dos au jour pour faire face à la nuit. Les saints patrons ont été destitués. Les prophètes sont morts et leurs fantômes crucifiés sur le front des enfants…
Et pourtant, c’est ici aussi, dans le mutisme des rocailles et le silence des tombes, parmi la sécheresse des sols et l’aridité des cœurs, qu’est née notre histoire comme éclot le nénuphar sur les eaux croupissantes du marais.
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- La musique est le véritable souffle de la vie. On mange pour ne pas mourir de faim. On chante pour s’entendre vivre. Tu comprends, Atiq ?
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Ici, au moins, je suis moi, Zunaira, épouse de Moshen Ramat, trente-deux ans, magistrat licencié par l’obscurantisme, sans procès et sans indemnités, mais avec suffisamment de présence d’esprit pour me peigner tous les jours et veiller sur mes toilettes comme sur la prunelle de mes yeux. Avec ce voile maudit, je ne suis ni un être humain ni une bête, juste un affront ou un opprobre que l’on doit cacher telle une infirmité.
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À Kaboul, les joies ayant été rangées parmi les péchés capitaux, il devient inutile de chercher auprès d’une tierce personne un quelconque réconfort.
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Rien, absolument rien. Ce sont les mêmes armes qui circulent, les mêmes gueules qu'on exhibe, les mêmes chiens qui aboient et les mêmes caravanes qui passent. Nous avons toujours vécu de cette façon. Le roi parti, une autre divinité l'a remplacé. C'est vrai, les armoiries ont changé de logos, mais ce sont les mêmes abus qu'elles revendiquent. Il ne faut pas se leurrer. Les mentalités restent celles d'il y a des siècles. Ceux qui attendent de voir surgir une nouvelle ère de l'horizon perdent leur temps. Depuis que le monde est monde, il y a ceux qui vivent avec et ceux qui refusent de l'admettre. Le sage, bien sûr, est celui qui prend les choses comme elles viennent. Celui-là a compris.
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On dirait que le monde est en train de pourrir, que sa gangrène a choisi de se développer à partir d'ici dans le Pashtoun, tandis que la désertification poursuit ses implacables reptations à travers la conscience des hommes, de leurs mentalités.
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- Je ne les laisserai pas vous tuer.
- Nous avons tous été tués. Il y a si longtemps que nous l'avons oublié.

(p.131)
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Au diable vauvert, une tornade déploie sa robe à falbalas dans la danse grand-guignolesque d'une sorcière en transe ; son hystérie ne parvient même pas à épousseter les deux palmiers calcifiés dressés dans le ciel comme les bras d'un supplicié. Une chaleur caniculaire a résorbé les hypothétiques bouffées d'air que la nuit, dans la débâcle de sa retraite, avait omis d'emporter. Depuis la fin de la matinée, pas un rapace n'a rassemblé assez de motivation pour survoler ses proies. Les bergers, qui, d'habitude, poussaient leurs maigres troupeaux jusqu'au pied des collines, ont disparu. A des lieues à la ronde, hormis les quelques sentinelles tapies dans leurs miradors rudimentaires, pas âme qui vive. Un silence mortel accompagne la déréliction à perte de vue. Les terres afghanes ne sont que champs de bataille, arènes et cimetières. Les prières s'émiettent dans la furie des mitrailles, les loups hurlent chaque soir à la mort, et le vent, lorsqu'il se lève, livre la complainte des mendiants au croassement des corbeaux. Tout paraît embrasé, fossilisé, foudroyé par un sortilège innommable. Le racloir de l'érosion gratte, désincruste, débourre, pave le sol nécrotique, érigeant en toute impunité les stèles de sa force tranquille. Puis, sans préavis, au pied des montagnes rageusement épilées par le souffle des fournaises, surgit Kaboul... ou bien ce qu'il en reste: une ville en état de décomposition avancée. Plus rien ne sera comme avant, semblent dire les routes crevassées, les collines teigneuses, l'horizon chauffé à blanc et le cliquetis des culasses. La ruine des remparts a atteint les âmes.
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Les hommes sont devenus fous ; ils ont tourné le dos au jour pour faire face à la nuit.
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