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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Dans ce roman, le commissaire Llob doit mener une enquête au coeur d'Alger alors que les islamistes du FIS, multiplient leurs actions terroristes. La peur transpire de ce roman où plus rien ne semble logique. La loi et l'ordre,ne sont plus respectés.

Plongée dans cette Algérie au bord du gouffre, voire dedans, les personnages se révèlent, ou tout simplement, cherchent à sauver leur peau.

C'est prenant et remarquable.
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L'ambiance des années de terrorisme en Algérie et le parler algérois sont génialement rendus. le rythme est nerveux, on lit ce roman d'une traite, comme une course de demi-fond. On est en totale empathie avec la rage de cet inspecteur-écrivain, HLM-ard et humaniste. Par ailleurs, l'enquête est bien construite et nous apprend des choses sur l'Algérie, des bas-fonds aux zones résidentielles des castes dirigeantes, indécentes et insoupçonnées, à deux pas des bidonvilles coupes-gorge et des cités où l'on tue les enfants de flics.
Que ce soit grâce à quelques phrases de descriptions des lieux ou des personnages, aux monologues de l'Inspecteur, tout en distance, dégoût et humour noir ; on plonge avec lui dans les logements insalubres, les commissariats pourris, les boites de nuit vulgaires, avec les truands petits et grands, les Islamistes, les grosses huiles et les artistes officiels.
A retenir (entre autres) : le style qui dénote un grand écrivain (vous me direz "Facile, d'écrire ça en 2011", mais c'est tellement vrai) ; les virées du commissaire Llob dans les cocktails où il est traité avec un mépris hallucinant. La justice de Llob, c'est celle de tout le peuple algérien, contre ces élites égoïstes, affairistes, manipulatrices, corrompues qui laissent le pays s'enfoncer toujours un peu plus dans l'abjection.
Un roman expiatoire !

Lien : http://polaroides.blog.lemon..
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Un polar et un livre document sur l'Algérie. Aucun manichéisme mais l'invraisemblable imbroglio savamment orchestré par les gouvernements, des tueurs à gages officiant en parallèle des islamistes,bref, la tragique peinture d';une Algérie aux mains d'une mafia politico-financière. Cet ouvrage a été précédemment publié aux Editions Baleine dans la collection « Instantanés de polar».
« Yasmina Khadra a fait irruption dans le paysage du roman noir par un premier roman publié cet été« Morituri » On y découvrait sous un nom de plume de polar qui masque l'anonymat qu'entend préserver l'auteur, l'Algérie d'aujourd'hui, celle du bal sanglant des massacres à répétition, qui entendent noyer les derniers rêves portés par l'indépendance ». le roman avait obtenu le « Trophée 813 du meilleur roman francophone 1997 » ;
L'auteur nous offre ici une vision cynique et désenchantée de l'Algérie contemporaine à travers une enquête du commissaire Llob. Brahim Llob, ancien combattant de la première heure lors de la guerre d'indépendance. Sa carrière stage parce qu'il refuse d'être un corrompu ou de participer aux petites magouilles qui polluent la police algéroise. Un jour on demande au commissaire Llob de retrouver la fille d'un ancien homme politique encore influent, Ghoul Malek. A travers cette enquête nous allons nous balader dans les différentes strates de la société algérienne. Les milieux aisés ou il n'est pas rare de voir l'alcool coulé à flot et la drogue circuler abondamment. Un milieu que vise les mafias locales, ceux sont elles aussi qui gère la prostitution. Nous allons avoir un aperçu de la misère du peuple laissé à l'abandon par l'état et qui se débrouille comme il peut. Certains côtoient la misère noire. Et puis nous serons aussi aux prises avec la corruption, et les mouvements mafieux mais aussi avec le terrorisme, l'intégrisme religieux. Yadra nous offre un panorama complet de cette Algérie des année 90 en déliquescence.
Personnellement il m'a totalement immergé dans son univers. Chapeau mister Kadra. Oui je dis mister Kadra car à l'époque où est sorti ce titre il me semble que l'auteur jouait sur l'ambiguïté de son patronyme, laissant planer le doute que ce premier roman était écrit par une femme :
« Qui pourrait croire, sans en être averti, que « Morituri » a été écrit par une femme ? Qui pourrait, en effet, déceler une femme derrière cette écriture sans appel, misogyne jusqu'à la veulerie et ne se ménageant pas même un seul petit personnage féminin positif ? le mâle le plus irréductible ne l'oserait plus de nos jours ! Il aurait trouvé la place, si ce n'est d'une mère, au moins d'une soeur, jolie à exhiber ou plus intelligente, elle, que les autres qui sont toutes ? on le sait bien »

Depuis Morituri est devenu un film franco-algérien réalisé par Okacha Touita en 2004 et sorti en France en avril 2007. Il s'inspire du roman Morituri de Yasmina Khadra.

Lien : https://collectifpolar.com/
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Il s'agit du deuxième polar où l'écrivainalgérien Yasmina Khadra, pseudonyme de Mohammed Moulessehoul, met en scène son commissaire Llob.
Khadra est un ancien militaire qui eut à combattre la déferlante islamiste qui conduisit à une guerre civile dans les années 90. Il commença sa carrière de romancier en parallèle de sa carrière militaire, nécessitant, ainsi, pour des raisons évidentes l'emploi d'un pseudo.
Le roman met en scène ce fameux commissaire police Llob, qui est aussi à ses heures de loisirs un auteur de polars. À son petit niveau, il est amené à croiser des gens de la haute société, corrompus, installés dans un confort indécent qui tirent des ficelles diverses pour se maintenir au pouvoir. Y compris des ficelles commanditant des fondamentalistes et des terroristes, parfois bien pratiques.
Autant dire que son travail est à haut risque et peut s'avérer sans filet. Difficile de poursuivre une enquête où les suspects potentiels sont réputés intouchables ou bénéficiant de hautes protections. le livre est jalonné d'assassinats de collègues policiers mais aussi d'artistes qui refusèrent de se coucher, renforçant ce climat de peur qui baigne le livre.
J'aime ces romans où le policier Llob est aussi père de famille avec une épouse Mina qui sonne étrangement comme le prénom de la propre épouse de Khadra dont il se sert dans son pseudo. le fait de ne pas avoir eu à chercher bien loin certains points de son personnage, le rend plus proche du lecteur.
Ensuite, il y a le style "Khadra" que j'aime beaucoup aussi, un peu brut de décoffrage, très imagé qui tient parfois du persifflage, parfois du paillard jamais vulgaire.
"Madame Fa est superbe. Enveloppée dans une robe mouchetée de bijoux, on dirait de la charcuterie dans de la cellophane."
Parfois même empreint d'une certaine poésie quand il décrit certains paysages, certains douars. Surtout, ce que j'aime trouver chez Khadra, c'est l'amour qu'il porte à son pays et en même temps, l'immense amertume que le pays ait perdu la clé du champ de tir, des années après avoir acquis l'indépendance.
"Quand j'ai pris les armes contre le colon, ce n'était pas pour la fantasia. Je rêvais d'une Algériealgérienne avec des mosquées et des savants enturbannés. Je rêvais d'un pays fier de son identité, de son histoire, de son terroir, reconnaissable entre mille, ( …). Et que vois-je ? Alger aussi dépravée qu'une métropole d'outremer, un peuple sans personnalité, un destin d'une trivialité mortelle."
L'amertume de l'homme qui a dû s'exiler parce qu'il n'y avait plus le choix pour lui s'il tenait à sa vie. Aussi chaque petite victoire du commissaire Llob est sa petite revanche personnelle contre cet obscurantisme qui envahit sa patrie.
"Le soir s'est installé dans nos coeurs, un soir sans lune et sans étoiles, sans audace ni tendre passion ; une pénombre tendue en toile d'araignée dans laquelle nos prières s'amenuisent sans susciter de sérieuses inquiétudes".
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Je n'ai qu'un mot a dire SUBLIME, autant dans l'histoire que dans la façon d'écrire. A lire impérativement !
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Car tout est réuni pour me plaire. L'histoire tout d'abord. Simple. le commissaire Llob est appelé – réquisitionné – pour enquêter sur la disparition de la fille d'un riche industriel. Mais qui donne un polar aux relents historiques. Car, nous voilà plongés dans l'Alger des années 90, en pleine guerre civile. Là tout n'était que désordre et horreur. Je me souviens de ces images atroces d'attentats qui ouvraient régulièrement les jités. Ce qui n'était qu'un souvenir confus d'enfant devient ici presque palpable...
Lien : http://iti1801.net/blog/inde..
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