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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Dans ce roman noir, nous allons voyager dans une Algérie bien trouble : les barbus sont là, l'islamisme et l'intégrisme règnent, tout le monde a peur, des intellectuels et d'autres se font assassiner…

Bref, pour ceux qui sont honnêtes, qui ne veulent pas manger de ce pain-là, qui n'ont pas soif de pouvoir, de fric, de sang, les temps sont durs.

Le commissaire Llob fait partie de ceux qui regrettent la splendeur de l'Algérie d'avant, sa fierté, sa douceur de vivre et qui, maintenant, marchent en vérifiant qu'il n'y a personne dans leur dos. Lui est honnête et intègre.

La première chose que j'ai appréciée, dans ce polar noir, c'est la plume de l'auteur, que je ne connaissais pas : acide, cynique, peuplée de métaphores bien tournées qui m'ont données l'impression de lire du Frédéric Dard, les allusions sexuelles en moins (même s'il y en aura, mais c'est minime) et la recherche des tournures de phrases en plus.

Le récit est trash et sans détours. L'auteur ne s'embarrasse du politiquement correct et son commissaire n'en a rien à foutre de ce qu'on pense de lui. Il est désabusé et ne se prive pas pour lancer des piques ou des réponses assez froides à ses interlocuteurs.

L'affaire, au départ, semble assez simple et basique : le commissaire Llob est engagé par Ghoul Malek, un ancien homme politique, pour mener l'enquête sur la disparition de sa fille pourrie gâtée de seize ans. Raté, c'est dans un sacré nids de vipère que le commissaire va mettre les pieds, le tout dans un pays ravagé par la violence, la corruption, les magouilles en tout genre.

Si au départ, j'ai été enchantée de ma lecture, arrivé à un moment, j'ai eu l'impression que le récit n'avançait plus et que l'auteur en profitait pour critiquer le régime de ces années noires. Il a raison, je ne lui donne pas tort, l'enquête n'étant là que pour nous plonger dans ces horreurs, tout au long du récit.

Oui, mais, à un moment donné, je me suis perdue, tellement c'était décousu et près avoir décroché durant quelques chapitres, j'ai réussi à raccrocher les wagons sur la fin.

Il faut donc savoir que ce roman noir n'est pas un roman avec une enquête ciselée, comme un polar ordinaire, mais juste une enquête pour que l'auteur puisse critiquer le régime, tout en contournant la censure.

Durant ses pérégrinations, notre commissaire nous promènera dans le haut de la société, où l'on fait des fêtes, où l'argent coule à flot, avant de nous expédier dans les bas-fonds où règnent les drogues, la misère, la pauvreté et où les ruelles sont de véritables coupe-gorges. Bref, des endroits loin des cartes postales touristiques !

Malgré le fait que je me sois perdue à un moment donné, cette lecture ne fut pas un fiasco et je ne regrette pas d'avoir découvert ce roman : j'ai aimé sa plume, ses expressions, son commissaire désabusé, le côté politique et le grand écart entre les soirées huppées et les ruelles pauvres (mais les deux sont fréquentées par des requins et des voleurs).

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Le capitaine Llob est de nouveau de service pour mener l'enquête suite à la disparition de la fille d'une famille influente d'Alger.
Les méthodes sont musclées, le cynisme omniprésent et le climat politico-financier exécrable.
A travers une Algérie poursuivie par ses démons et malmenée par la corruption, Llob tente, malgré ses méthodes un tantinet anti-conventionnelles, de rester intègre tout en ayant conscience de la fragilité de sa sécurité et de celle de sa famille.
" Ce n'est pas sur des châteaux de cartes que l'on édifie des civilisations. Ce n'est pas, non plus, avec des connivences mesquines que l'on s'élève au rang des nations."
Pour ma part, loin d'être le meilleur roman de Y. Khadra, j'y ai retrouvé cela dit son style bien particulier qui nous laisse, comme à la fin de chacun de ses romans, matière à réflexion.
Dans celui-ci, on ressent intensément la difficulté de l'Algérie à s'ériger, prise en étau d'un côté par une volonté de modernisation - au sens large du terme - et son désir de conserver son authenticité.
" Je regarde Alger et Alger regarde la mer. Cette ville n'a plus d'émotions. Elle est le désenchantement à perte de vue. Ses symboles sont mis au rebut. Soumise à une obligation de réserve, son histoire courbe l'échine et ses monuments se font tout petits."
Lien : https://missbook85.wordpress..
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Algérie, peu de temps après l'Indépendance, un pays en perte d'identité gouverné par la mafia politico-financière et un réseau visant à abattre un certain nombre d'intellectuels qui dérangent.
L'intrigue de base est celle de l'enquête du commissaire Llob qui est engagé par un ancien homme politique sur la disparition de sa fille de seize ans. En acceptant cette affaire qui aurait dû se solder par un heureux dénouement et qui devait être une banale enquête de routine (en effet, qui sait s'il ne s'agit pas d'une simple fugue car qui peut imaginer ce qui se passe dans la tête d'une fille archi-gâtée de seize ans ? ), le commissaire Llob était loin de s'imaginer qu'il mettait les pieds dans un gigantesque bourbier et qu'il s'attaquait non pas à une seule personne, le ravisseur prétendu mais à tout un réseau très bien organisé qui fait d'innombrables ravages en Algérie, au point de la rendre en totale insécurité et la livre à la peur ?

J'ai eu un peu de mal à rentrer dans le roman qui est en fait le premier d'une trilogie, dans laquelle le lecteur peut suivre les aventures du commissaires Llob, en raison de l'extrême violence que l'on y découvre et de certains passages qui sont assez crus. Toujours est-il que l'écriture est très réaliste et c'est d'ailleurs peut-être cela qui m'a effrayée mais qu'elle est entraînante et chargée d'Histoire. Histoire qui pimente les faits qui nous sont narrés dans ce court ouvrage et qui donne une valeur symbolique à la trame de ce dernier. Avis mitigé donc sur cette lecture mais que je recommande néanmoins !
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Yasmina Khadra (pseudonyme de Mohammed Moulessehoul), né en 1955 à Kenadsa dans l'actuelle wilaya de Béchar (Sahara algérien), est un écrivain algérien. Pour échapper au Comité de censure militaire, institué en 1988, il opte pour la clandestinité et publie son roman le Dingue au bistouri, le premier de la série des « Commissaire Llob ». Il écrit pendant onze ans sous différents pseudonymes et collabore à plusieurs journaux algériens et étrangers pour défendre les écrivains algériens. En 1997 paraît en France Morituri qui le révèle au grand public, sous le pseudonyme de Yasmina Khadra, un pseudo créé à partir des deux prénoms de son épouse (En réalité, sa femme s'appelle Yamina et c'est son éditeur qui a rajouté un « s », pensant corriger une erreur).
Alger dans les années 90. Sabrine, la fille de Ghoul Malek membre influent de l'ancienne nomenklatura, a disparu. le commissaire Llob est chargé de l'enquête…
Il y a deux sortes de romans policiers, ceux qui mettent un point d'honneur à fournir une intrigue ciselée et ceux qui partent d'une affaire policière pour nous dire tout autre chose. Morituri est de cette seconde catégorie, il faut le savoir pour ne pas être déçu après avoir refermé le roman car effectivement de ce strict point de vue, l'intrigue est du genre décousue pour ne pas dire peu claire… Mais la bonne nouvelle, c'est qu'il s'agit d'un très bon bouquin !
Le commissaire Llob, marié avec deux enfants est trop honnête et intègre pour faire une belle carrière dans la police algérienne où magouilles et corruption sont la règle. Quand de plus, les policiers sont l'une des cibles des terroristes qui ensanglantent le pays (« Lorsqu'un collègue est tué par balles, on estime que c'est ce qui pouvait lui arriver de mieux – au vu des cadavres horriblement dépecés qui jalonnant la malheureuse terre d'Alger ») imaginez la vie de cet homme ! Tant bien que mal et en serrant les fesses, il va mener sa barque dans cette ville gangrenée par la corruption et les attentats, ne pouvant même pas compter sur la justice qui se prostitue aux plus offrants. Des quartiers sordides, véritables coupe-gorges aux clubs huppés fréquentés par le gotha des puissants où évoluent prostituées des deux sexes, drogues, alcools et trafics, ce n'est pas l'Alger des touristes que vous allez visiter ici. Misère noire et opulence répugnante, le constat est terrible.
Mais le plus mémorable, c'est l'écriture de Yasmina Khadra. le ton balance entre lassitude triste et humour (« Elle rejette la tête dans un rire si grand qu'on peut déceler les motifs de sa culotte »), et on se délecte du vocabulaire et des expressions utilisées (« - Méfie-toi seulement des culottes lourdes. – Des quoi ? – Des travestis, idiot. ») Bref, une fort belle plume pour un excellent roman.
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Je suis un peu partagée sur ce livre : c'est à la fois un témoignage passionnant sur l'Algérie de l'époque, avec ses attentats permanents, la peur d'aller dans les rues, les assassinats d'intellectuels ou d'artistes, etc, mais également une enquête très peu claire (j'étais un peu perdue dans les personnages par moments) et presque prétexte à cette description de l'Algérie. le langage est très cru et les personnages peu sympathiques, ce qui rend parfois la lecture pénible, malgré un style facile. Je ressors du livre avec l'impression qu'il n'y avait presque pas d'histoire, mais en même temps avec une sensation très forte du malaise lié à cette situation algérienne que distille le livre.
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Les heures les plus sombres de l'Algérie. La disparition de la fille d'un richissime homme ; un commissaire intègre et honnête est chargé de l'enquête.

Comme toujours avec Yasmina Khadra l'écriture est parfaite, le rythme est efficace, et la plongée dans cette Algérie-là est très prenante.

C'est cru, dur et réaliste. Mais aussi, par rapport aux autres oeuvres de l'auteur, un peu répétitif à la fois dans le style et dans la construction. Cela reste néanmoins un bon moment de lecture, bien sûr.
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