Comment se reconstruire quand on a tout perdu ? Comment encore croire à la vie quand cette dernière nous a tout pris ?
Comment croire encore en l'Homme quand ce dernier nous a fait subir les pires humiliations, les pires atrocités ?
Le peuple Arménien a subi l'innommable, il a été humilié, violenté, détruit, contraint à l'exil. Ce génocide, on n'en parle pas assez et il est pourtant ô combien important de se rappeler de ne pas oublier.
Merci
Ondine Khayat pour avoir mis en lumière cette période sombre du peuple Arménien.
À la mort de sa grand-mère, Taline, jeune nez, reçoit 3 carnets qui lui permettront de mieux comprendre d'où elle vient.
À travers ces carnets, nous faisons connaissance avec la jeune et lumineuse Louise et de sa famille. Nous suivons les premières années de sa vie baignées jusqu'à lors dans une quiétude et un bonheur sans faille.
Tout bascule avec l'arrivée du parti Jeune-turc au pouvoir. Louise va alors vivre des atrocités : elle va perdre le personnes qui comptent le plus pour elle, voir des massacres, être contraint de fuir son pays avec sa petite soeur dans d'atroces conditions, subir des violences, l'humiliation.
Elle va alors devoir se forger un caractère fort pour survivre à cet enfer. À partir de cet instant elle ne sera jamais la petite poétesse de Marache, solaire et joyeuse.
Chaque fois qu'elle entrevoit la lumière, un violent orage s'abat de nouveau sur elle et l'enfonce encore plus loin dans les méandres de la tristesse.
Tous ces horribles événements l'ont marqué au fer blanc dans sa vie de femme mais aussi dans sa vie de mère. Ces événements vont également se répercuter sur plusieurs générations car ils marquent l'âme.
Je tiens à souligner le talent incontestable de l'auteure. Sa plume est magnifique, touchante, percutante tout en étant si poétique et d'une justesse incroyable. Si Louise est la petite poétesse de Marache
Ondine Khayat est la poétesse de Charleston sans l'ombre d'un doute.
Ce récit m'a bousculé, percuté. J'ai été émue aux larmes, heurtée, révoltée. Mon coeur s'est serré à de nombreuses reprises, j'ai eu envie de hurler ma colère, de tendre la main à ces pauvres arméniens meurtris, mutilés.
Malgré tout, ce roman devrait être lu par le plus grand nombre pour en apprendre davantage sur ce drame trop peu abordé à mon goût.
Un roman qui nous entraîne dans un voyage olfactif où le parfum de la vie prend malgré tout le dessus sur celui de la mort.
Ne passez pas à côté de ce joyau !