Page 242 sur 359, je suis tenté d'arrêter ma lecture, trop fastidieuse. Cela n'étant pas dans mes habitudes, je me donne le temps de la réflexion. Après tout c'est un prix Médicis, en quatrième de couverture, bien que je m'en méfie, il y a écrit l'un des écrivains le plus important de sa génération, les critiques Babélio pour la plupart naviguent entre 4 et 5 étoiles, et enfin j'en suis déjà aux deux tiers.
Je reprends donc, c'est un peu plus prenant avec cette histoire de fils qui disparaît et je note deux phrases en presque toute fin qui me conviennent.
L'histoire en deux mots.
Le narrateur est le fils. Cela se passe en Suède. Parents divorcés, mère suédoise hors circuit, père, dans les 70-75 ans probablement tunisien, voir juif tunisien.
Le père comme tous les un peu moins de six mois, raison fiscale probablement, vient faire un coucou à ses enfants, le fils narrateur et une fille, plus une autre fille fruit des carences parentales qui a déjà trépassé, ajoutons des petits enfants, deux d'un côté, un de l'autre, et cerise sur le gâteau des conjoints de passage ou de toujours, qu'importe.
Je reviens sur coucou car c'est de cela qu'il s'agit, le père radin comme pas deux, squatte comme un coucou le bureau de son fils, qui en a marre et veut s'émanciper.
Bref, c'est une histoire de relations familiales. Un père comme on ne souhaite à personne d'en avoir, une mère qui n'a pas plus de présence que les quelques phrases que lui accorde le narrateur, un fils qui etc., je vous laisse découvrir y compris au-delà de la 242ième page.
Le style qui pose problème.
Les personnages n'ont pas de nom, ils sont qualifiés comme ci : le grand-père qui est un père, le fils qui est un père, la fille qui est une soeur et ainsi de suite. On ne s'y perd pas trop sauf une fois, ballot que je suis, un père qui est un grand-père paternel mais aussi un grand-père maternel. Comment peut on être les deux à la fois surtout que je ne suis pas une femme. Réfléchissons trois secondes, j'ai une fille, un fils, ils ont chacun des enfants, ok, ça marche, deux en un.
Quel intérêt ces qualifications, ah oui, le fils qui est un père, n'est pas un je. C'est la considération paternelle qui fait que vous êtes quelqu'un, ce qui n'a pas été le cas pour le narrateur, il n'existe donc que par rapport aux autres. Ai je bien compris Jonas ?
Style : des énumérations répétitives. Je vous laisse découvrir, on adhère ou pas.
Des enchaînements d'idées, ver à soie, soit toi même, même pas peur, peur de tout, tout à l'égout etc. On adhère ou pas et souvent on tourne en rond.
Quel intérêt ?
D'écrire ce livre.
Recherche
Jonas Hassen Khemiri. Suédois, mère suédoise, père tunisien. Des précédents livres dont certains sur la vie d'émigrés en Suède ou d'enfants métissés. Bref, une quête identitaire probablement. Me reviennent d'ailleurs les deux phrases qui me conviennent.
Un fils qui est aussi père à son père qui est grand-père : si tu ne m'envoies pas un sms quand tu auras atterri ………….je me vengerai en écrivant un livre sur toi.
Deuxième phrase : le fils au père qui ne lui a rien demandé : je te pardonne.
En résumé.
Lecture prenante ou laborieuse selon les goûts, quête identitaire pour changer. Pardonner à celui qui ne vous demande pas pardon c'est déjà faire un premier pas que ne peut faire l'autre.
Trois étoiles plus une car deux en un, j'aime bien.