Ma 1ère approche des Walking Dead s'est faite à travers l'adaptation télé, dont j'ai avalé les trois première saisons à la suite... Impatiente de pouvoir visionner la saison 4, j'ai découvert que ma médiathèque possédait tous les tomes déjà parus, aussi, je n'ai pas pu résister à la tentation de me plonger dans l'univers des comics.
Ma dernière expérience avec ces BD américaines remonte à mon adolescence quand je lisais celles de mon frère sur Batman ou Superman... Je n'ai jamais été très fan du trait des dessins, mais là, je dois dire que ça ne m'a pas dérangée du tout, tant le soin apporté aux décors (réalisme des bâtiments délabrés et de la nature) ainsi qu'aux détails (mouches voletant autour des zombies ^^) nous immerge complètement dans ce monde apocalyptique !
De même, la trame en noir et blanc contribue à accentuer le sentiment d'angoisse et de désolation qui imprègne chaque page, souligné par un subtil dégradé des niveaux de gris. Ce qui nous épargne en outre une trop grande agressivité visuelle des scènes gores !
Côté scénario, l'histoire ne révolutionne pas le genre (d'ailleurs, les zombies apparaissent surtout en background), mais le point fort de l'intrigue porte sur la psychologie des personnages. Aucun n'est manichéen, ce qui est grandement appréciable, et chacun a conscience que leur survie dépend de leur capacité et de leur volonté à rester solidaires.
Tandis que certains vivent dans l'illusion du retour imminent à une vie normale, d'autres prennent douloureusement conscience du contraire.
”Ca ne sera jamais pareil. On ne retrouvera jamais une existence normale. (page 131)
Dans ce monde voué au chaos et à la précarité, les relations humaines sont déterminantes : la jolie Amy est appréciée pour sa joie de vivre, Donna, malgré son goût prononcé pour la médisance, se révèle dévouée aux autres, Glenn facilité le quotidien des survivants en les ravitaillant régulièrement de produits de l'ancien temps, pas forcément indispensables mais qui leur font oublier pour un temps la dureté de leur situation.
Mais la tragédie les rattrape souvent, et la mort d'un des leurs est à chaque fois vécue comme un traumatisme profond.
Malgré tout, sous le désespoir, le rire affleure parfois, si irrépressiblement qu'il en devient gênant :
”Merde. Avec tout ce que j'ai vu aujourd'hui, je me sens coupable de rire. (page 20)
Si certains bons côtés de la nature humaine restent ancrés en eux, certains survivants, au contraire, se laissent envahir par leurs mauvaises pulsions, se rendant plus monstrueux encore que les zombies !
Sur la cause réelle de cette mystérieuse épidémie qui a plongé le monde dans le chaos, nous n'apprendrons rien dans ce tome. Mais quelques explications nous sont données çà et là sur les événements ou les moyens de lutter contre les zombies, au détour d'une case :
”Le gouvernement a essayé de regrouper tout le monde en ville pour nous protéger plus facilement. Au final, ça a surtout mis toute la nourriture au même endroit. Chaque fois qu'un de ces trucs tue l'un d'entre nous, il devient l'un d'entre eux. En une semaine, toute la ville y est passée. Depuis ... on ne sait rien. Personne ne peut entrer ni sortir. (page 45)
Pour conclure, une lecture très addictive et captivante. L'histoire est servie par une galerie de personnages variés, et psychologiquement aboutis, dont les émotions et les sentiments sont très bien exploités ; le rythme est soutenu du début à la fin, et on n'a qu'une hâte : passer au tome suivant !
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