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sur 664 notes
Un roman époustouflant que je n'ai pas pu lâcher! Il m'a fallu trois jours, dont un dimanche entier pour en dévorer les 540 pages et voilà plus d'une semaine que je bûche pour vous écrire cet article. Parce que j'aimerai vous transmettre tout le génie que renferme ce roman, toute la finesse de son écriture et que c'est compliqué de le faire sans vous gâcher la surprise!
Publié en 2010 au Japon, devenu phénomène de société, il est adapté en film par le remarquable et controversé Takashi Miike et en manga. Ce sont les Éditions Belfond qui nous le propose en français pour cette rentrée littéraire 2022.
Construit en deux partie, la première s'emploie à distiller tout le génie du professeur Hasumi. Au lycée Shinkô Gakuin de Machida, ville provinciale de Tokyo, il est le professeur le plus charmant, le plus séduisant, le plus charismatique. Véritable enseignant dévoué tant à sa mission de façonneur d'esprits qu'à la vie quotidienne de ses élèves et au bon fonctionnement de l'établissement. le jeune homme est fin, drôle, toujours prêt à voler au secours des uns, à aider les autres, à combattre les injustices et le harcèlement, à dénouer les conflits. Ses collègues l'admirent, ses élèves l'adorent.

On comprend au fil des pages qu'Hasumi a façonné sa classe, comme une expérience scientifique: choisissant avec soin ses élèves. Ainsi, il est le professeur principal d'un groupe constitué des têtes brûlées du lycée mais également des premiers de classe, d'une fine équipe fidèle à sa personne et de quelques jeunes fragiles qu'il peut aider et contrôler. En fait, Hasumi contrôle tout le monde. C'est son but ultime, son réel plaisir dans la vie: le contrôle.
Par un fin jeu de stratégie, il se rend utile, voir indispensable dans leur quotidien. Il est charmant et méthodique, amusant et compréhensif, autoritaire et juste.
Dans un lycée japonais, votre fonction ne s'arrête pas quand sonne la cloche. Votre travail fait partie intégrante de votre vie, au delà des horaires, au delà du salaire, c'est un titre. La vie du Japonais est régie par ce principe: vous êtes. Ce qui engendre des situations qui n'arriveraient jamais sous nos latitudes. La sphère privée n'a pas les même contours et l'investissement personnel pas du tout le même. Tout le système éducatif est basé sur l'obéissance, l'empathie et des valeurs de coopération, que ce soit entre élèves ou professeur. Un établissement scolaire se doit de fonctionner avec ces valeurs et Yusuke Kishi s'emploie a pervertir tout cela. C'est très amusant à lire et c'est un terrain de jeu très riche pour notre professeur…

Leçons pour faire du lycée où vous travailler votre royaume:
Ne pas se précipiter
Se rapprocher de ses collègues et de ses élèves
Les étudier méthodiquement
Construire son réseau d'informateurs
Trouver les failles de chacun
Avancer ses pions
C'est à ce moment-là que vous pourrez éliminer les nuisibles et chasser les indésirables

Quand tout ceci est mis en place, que l'auteur vous a présenté toutes les personnalités et leurs fêlures, les liens qui les unissent ainsi que les dessins de chacun, que toute la face sombre du professeur Seiji Hasumi vous à été instillé, la seconde partie du roman peut s'ouvrir.
Et là opère le génie d'écriture de Yuskue Kishi.
Vous avez échafaudé des plans, imaginé des atrocités, vous attendez fébrilement que l'ignominie se déroule sous vos yeux parce que vous avez compris que Hasumi est un monstre. Manipulateur, calculateur, pervers et prêt à tout pour assoir son pouvoir! Un être violent qui élimine quiconque se met en travers de sa route. Sa route? Encore et toujours, prendre le contrôle! Et là encore, Yusuke Kishi m'a bluffée. Parce que je ne m'attendais pas à cette apothéose. J'avais imaginé bien pire, bien plus dégouttant, bien plus glauque… du coup je me demande si le monstre ce n'est pas moi! J'avais imaginé pire mais moins fou! Parce que cette fin est folle! Génialement folle! Un terrifiant jeu de chat et de souris qui vous emporte dans une frénésie hallucinante de violence pure!
Et c'est géniale!

Le talent de Yusku Kishi est dans son style d'écriture effrénée, sa narration fluide et dans la psychologie de ses personnages. Il construit un roman sidérant où le lecteur prend plaisir à découvrir les mécanismes d'un psychopathe! La leçon du mal n'est pas un roman gore, c'est un roman violent, intense et cynique sur nos masques sociaux!
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S'il existait un prix de la pus mauvaise quatrième de couverture, La leçon du mal serait au moins nominée.
Tout d'abord parce qu'elle nous annonce d'emblée que le professeur Hasumi est un psychopathe alors que cette psychopathie, et c'est l'un des mérites du livre, ne nous est révélée que par touches successives, dans un crescendo de petites touches, qui nous conduit au final terrifiant (que pour ma part j'ai trouvé un peu grand-guignolesque, mais passons. Au point que dans les premières pages, le personnage apparaît normal et même sympathique, ce qui m'a plongé dans un certain trouble en raison de ce que l'on m'avait énoncé.On m'a parfois reproché de spoiler à l'excès dans mes chroniques, cela peut arriver à un critique, mais plus rarement à un éditeur. Cela peut s'expliquer par une simple maladresse, et après tout certains « prière s'insérer » sont visiblement dus à un rédacteur qui n'a pas lu ce livre , mais peut-être aussi parr un souci commercial bien compris : le psychopathe tueur en série ou de masse, c'est vendeur !
Cette deuxième explication est d'autant plus probable que la quatrième de couverture nous promet carrément un « American psycho japonais » ; ça aussi c'est vendeur.
C'est vendeur et c'est faux, et là est mon deuxième reproche ; parce que si Hasumi est bien un tueur en série, Patrick Bateman n'en est pas un, contrairement à ce qui ont mal lu le livre de Brett Easton Ellis (*)
Bon, assez digressé et critiqué l'éditeur, passons maintenant au fond du livre.
Je ne vais pas vous raconter l'histoire, la quatrième de couverture vous en a bien assez dit comme çà.
Disons pourtant que la narration est très habile ; la vérité du personnage, comme je l'ai dit, nous est révélée par touches successives et dans une progression très habile ; alors qu'au départ, si l'on avait pas été prévenu à son sujet, on le trouverait presque sympathique, au final il apparaît comme un monstre froid.
Ledit final, d'ailleurs, grand-guignolesque, n'est certainement pas la meilleure partie du livre, et, malgré quelques twist assez réussis à la toute fin, je m'y suis un peu ennuyé.
Un autre intérêt du livre est de permettre de découvrir une société japonaise surprenante, et assez différente de ce que nous croyons en savoir généralement, beaucoup moins policée et plus brutale dans les rapports entre individus, finalement plus violente que la nôtre, moins respectueuse de l'autorité et de la tradition.
L'action se déroule principalement dans le cadre d'un lycée, qui ne semble pas si différent des nôtres, sauf une sélection beaucoup plus forte.

Le tout constitue finalement un ouvrage intéressant et méritant d'être lu.
Un autre roman de l'auteur, que je n'ai pas encore lu, vient de paraître en tançais sous le titre « La maison noire » ; mais ce n'est pas son deuxième livre ; en effet La Maison Noire est parue au Japon en 1996 alors que La leçon du mal date de 2010.
Un troisième ouvrage de Yusuke Kishi doit paraître en avril.




(*)A ce sujet, Ellis écrit dans LUNAR PARK: « il n'y avait personne dans le monde réel qui fût aussi dérangé et vicieux que ce personnage de fiction. de plus, Patrick Bateman était un narrateur notoirement indigne de confiance et si vous aviez réellement lu le livre, vous en veniez à douter que ces crimes aient été commis. Il y avait des indices insistants qu'ils n'existaient que dans l'esprit de Bateman. Les meurtres et la torture étaient en fait des fantasmes nourris par sa rage et sa fureur contre la façon dont la vie était organisée en Amérique et la façon dont il avait été – en dépit de sa fortune – piégé par ça. Les fantasmes étaient une échappatoire. C'était la thèse du livre. Ça parlait de société, des modes et des moeurs, et non de découpage de femmes. Comment quiconque avait lu le livre ne pouvait voir ça ? « 
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Un thriller addictif?

Hasumi
Reika.
... avait-il, comme elle la capacité de discerner le vrai du faux ?...

Un collège privé japonais, avec sa population d'enseignants et responsables divers, parfois inquiétants, ou peu adaptés à leur poste, certains pistonnés ? soumis à un chantage ?
L'enseignement privé a donc mauvaise réputation, par opposition au secteur public... élitiste.
Des animaux sont sacrifiés, par un très empathique et psychologue prof d'anglais, dès les premieres pages, dont le corbeau Hugin... Munin s'échappe . _ ce sont les référents du dieu Odin du mythe nordique,représentant l'Esprit et la Mémoire du Dieu borgne, passeurs entre les 2 mondes_
En fait, ce psychopathe, très sociable et empathique, va nous embarquer dans un suspens addictif et terrifiant.
".... si son jugement ne vacillait pas, c'est qu'il voyait le monde d'un oeil dépourvu de la moindre compassion.
Une fois qu'elle eut abordé cette théorie, tout lui sembla soudain faux. "(p. 62)
Je ne divulgache rien, car la 4e de couverture présente ainsi ce pavé de 534 pages.
. ... Aussi le rêve du premier chapitre  est-il une inquiétante présentation de la suite des évènements .

les uniformes complets à l'école _avec port de la cravate et de chaussons d'interieur _ une idée à expérimenter dans nos colleges et lycees ? Apres tout nous ne sommes pas à des années lumière du pays du soleil levant !
Non ? Ah bon...

Ah, cette aptitude qu'auraient certains personnages du roman à percevoir l'inquietant, l'anormal
!
Le thriller se developpe ainsi comme une partie d'echec... Pas plus d'un coup d'avance par joueur....

Et les conséquences de ce drame affectent durablement le mode de pensée des anciens collégiens de l'institution... C'est ce que le dernier chapitre m'évoque...

Et bien sûr, un beau syndrome de Stockholm commence à prendre forme...

Est-ce crédible ? Pourquoi pas, les psychopathes psychologues, éduqués par leur culture à masquer leurs affects, peuvent permettre la réalisation de très bons romans noirs.

Deux détails oubliés ?
_ Qu'est devenu le compteur électronique de poche permettant une bonne comptabilité des effectifs visés ?
_Quel est le devenir de Munin, le corbeau survivant ?

Pour ce "thriller addictif" et cette découverte des collèges japonais : 4/5.
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Évidemment, vu le sujet du livre, on ne peut s'empêcher de penser à " American psycho ". Autant le dire tout de suite, la comparaison ne tourne pas à l'avantage du roman de l'auteur japonais. On ne retrouve pas la plume acerbe de Bret Easton Ellis et sa critique du néolibéralisme triomphant des années 80.


Après, je vais juger ce roman pour ce qu'il est, en dehors de toute autre référence. Ça commence plutôt mal, le premier tiers du livre ( 200 pages tout de même ) est consacré à la présentation des personnages et du contexte, soit un nombre ahurissant de patronymes cités en rafale. le problème, c'est que l'auteur n'a donné aucune profondeur psychologique à ses sujets ( sauf le tueur, bien sûr, et encore…) et on est bien en peine de ressentir un tant soit peu d'empathie pour l'un d'eux. Bref, je me suis bien ennuyé.


Ensuite, on arrive au premier meurtre, suivi de nombreux flash back décrivant la psyché du prof psychopathe et son parcours criminel très chargé. En fait, c'est à un véritable jeu de massacre auquel on assiste. Les meurtres aux modus operandi divers et variés se succèdent à un rythme stakhanoviste ( on se demande quand même comment un type qui zigouille depuis l'adolescence membres de sa famille, collègues, amis, élèves, ne provoque qu'une légère suspicion de la part de quelques personnes, et peut perpétuer son hécatombe sans être inquiété plus que ça, mais passons…) entrecoupé de passages longs et ennuyeux.


Il eût fallu pour relater ce carnage une écriture nerveuse, mordante, ironique, teintée d'humour noir. Las, le style de Yûsuke Kishi est plat, purement narratif et totalement dénué de second degré. Et, je me répète, il eût fallu aussi s'attarder sur quelques protagonistes et leur donner une vraie consistance, plutôt que de citer un nombre hallucinant de personnages qui n'apportent rien au récit. Difficile dans ces conditions de s'intéresser, ne serait-ce qu'un minimum, à ce récit. 


Même le portrait du tueur est bâclé. Et que dire du final, qui aurait dû être un climax en termes de suspense et de tension, sinon qu'il est à l'image du reste, c'est à dire (très) long et terriblement ennuyeux, répétitif et pour couronner le tout, très peu crédible.


On sait que ce livre a inspiré un manga et une série Télé. En fait, j'ai eu l'impression, au contraire, d'avoir eu entre les mains une adaptation littéraire bâclée d'une série Netflix pour ados ( ce n'est pas péjoratif..). Rarement, je me répète, je me suis autant ennuyé en lisant un bouquin. Avec un sujet pareil, il fallait le faire. Une très grosse déception.

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Le mal à l'état pur

Présenté comme le American psycho japonais, La leçon du mal de Yûsuke Kishi est à la fois le portrait d'un psychopathe machiavélique et une critique acerbe de la société japonaise, de ses codes sociaux et de son ancrage dans le passé.

Sous ses airs de professeur idéal, impliqué pour ses élèves et bienveillant, Seiji Hasumi est un psychopathe. Il est prêt à tout pour arriver à ses fins ; redoutablement intelligent, il n'hésite pas à manipuler élèves comme enseignants sans jamais risquer de se faire démasquer.

Seulement, trois élèves ne sont pas dupes, mais qui va traquer qui ?

Ce thriller psychologique violent est très prenant, on est captivé par l'enchainement des évènements avec lesquels Hasumi jongle avec un calcul froid effrayant.

Un monstre charismatique, une tension qui va crescendo et une toile tissée brillamment, tous les ingrédients sont là pour nous fasciner et créer une atmosphère digne d'une partie d'échec, le trash en plus.

C'est un livre totalement addictif, mais je préviens, âmes sensibles s'abstenir ; si dans la première partie on découvre « tranquillement » où on met les pieds, la suite prend un virage gore…

Un thriller noir remarquable !
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Hasumi, professeur d'anglais dans le lycée privé Shinko, parvient à résoudre rondement et avec succès tous les problèmes et conflits survenus dans l'école. Adoré par ses élèves, apprécié par la plupart de ses collègues, il n'y a véritablement qu'une élève, Reika, et le chien de ses voisins qui se défient de lui.
Parmi le staff des professeurs sérieusement entamés, Reika redoute et se méfie surtout d'Hasumi parce qu'usant de ses charmes, il tisse la toile au coeur de laquelle il englue ses victimes.
Totalement dénué d'empathie, Hasumi a appris, tout jeune encore, à imiter les expressions liées aux sentiments, et comme il possède un don d'acteur effarant, il parvient aisément à tromper son entourage.
Il ne jouit pas tant, comme la plupart des psychopathes, de faire souffrir et de tuer ses victimes, non, sa vraie jouissance c'est de berner les autres et de les voir ensuite se dépêtrer dans la confusion et la peur.
Face à la naïveté et l'aveuglement de tous, Hasumi prendra de plus en plus de risques, sûr de demeurer impuni.
Un roman qui malheureusement, au lieu d'aller vers plus de nuances et de profondeur, verse dans l'excès et l'invraisemblance, sinon dans la farce.
Lien : https://trancheslivres.wordp..
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RENTRÉE LITTÉRAIRE 2022📚

Aujourd'hui, je vous parle d'une curiosité, d'un phénomène venant du Japon.

Bienvenue au lycée Shinkô Gakuin de Machida. Hasumi Seiji y enseigne l'anglais. C'est un enseignant adoré de tous. Il est professeur principal de la 1ère4, une classe soi-disant « à problèmes ». C'est lors d'un voyage scolaire qu'un groupe d'élèves apprend le suicide de quatre élèves dans un établissement où Hasumi enseignait avant d'arriver à Machida. Ces élèves un peu trop curieux vont fouiner dans le passé d'Hasumi, et cela ne va pas plaire au professeur parfait, dont le seul but est de contrôler le lycée…et qui est loin d'être aussi sympathique qu'il y paraît….

Hasumi va régler le problème de manière radicale : assassiner ceux qui le gênent et menacent de découvrir sa face cachée. Sauf qu'une fois l'engrenage lancé, Hasumi va se trouver débordé par son propre projet. Hasumi est quelqu'un de manipulateur et est un fin stratège. le plan qu'il a imaginé dépasse l'entendement.

Le lycée est une micro-société, où chacun essaye d'avoir sa place, que ce soit dans le corps enseignant ou parmi les élèves. Les sujets abordés dans « La leçon du mal » sont les mêmes que l'on retrouve à l'extérieur, dans la vie réelle. Les personnages sont riches et détaillés : Tetsurō Shibahara, professeur de sport, harcèle sexuellement l'une de ses élèves. Takeki Kume, professeur d'arts plastiques, entretient une relation homosexuelle avec l'un de ses élèves. Shunpei Sanada, professeur de mathématiques, a un penchant pour l'alcool. Miya Yasuhara, élève de 1ère4, deviendra le jouet d'Hasumi, croyant jusqu'au bout à son innocence. Masahiro Tadenuma est un élément perturbateur de 1ère 4, détesté par toute sa classe. le lieutenant Shimozuru était le policier chargé d'enquêter sur les quatre suicides dans l'ancien établissement de Hasumi.

« C'est vrai, mais de mon point de vue, il n'y a pas d'élèves « à problèmes ». Certains ont juste besoin d'un peu plus d'attention que les autres, voilà tout. »

La construction est particulière. le récit débute plutôt tranquillement, avec la présentation des personnages, j'ai fait connaissance avec Hasumi et j'avoue l'avoir énormément apprécié au début, même si j'ai senti dès le départ qu'il n'était pas tout à fait net sur les bords. On se rend vite compte qu'il joue le rôle de quelqu'un d'à priori tout à fait normal, et pourtant il est complètement barré. On ne peut pas s'empêcher de se poser des questions sur les personnes de notre entourage. N'aurions-nous pas un petit psychopathe parmi notre cercle de connaissances ? Qui sait ?

Le récit prend ensuite un virage glauque et effrayant, le rythme s'accélère, le point d'orgue étant cette fameuse soirée, avec un découpage des chapitres minute par minute, de 18h25 à 22h20, saucissonnant le lecteur dans une oppression extrême. Un huis-clos étouffant dans un établissement scolaire, des élèves et des enseignants entre les mains d'un psychopathe. Un terrifiant jeu du chat et de la souris.

Quelques jours après la rentrée scolaire, le timing est plutôt bon….J'ai réunion avec le professeur principal de ma fille ce jeudi, nul doute que je vais scruter ses tics et langage corporel avec soin lol.

Là où j'ai eu du mal dans cette lecture, c'est avec, tout d'abord, les noms des personnages (forcément puisque c'est un roman japonais…), et leur nombre. J'ai vite pris des notes pour me repérer plus facilement sur qui est qui. Je vous conseille d'ailleurs de procéder de la sorte, vous verrez, vous profiterez bien mieux de votre lecture. Ensuite, il est vrai que j'ai trouvé la mise en place un peu longuette, je ne dirais pas que je me suis ennuyée, mais j'étais impatiente de découvrir la suite et le coeur du roman. Et quand j'y suis arrivée, je suis restée scotchée aux pages sans pouvoir lâcher le récit. Un dernier tiers à couper le souffle, vous n'en reviendrez pas intacts, méfiez-vous !

J'ai trouvé la plume de Yûsuke vive, maîtrisée, avec un talent certain pour accompagner son lecteur dans son histoire. Les changements de rythme, la psychologie poussée des personnages, l'esprit totalement retors d'Hasumi, ce huis-clos dans un lycée, je comprends tout à fait l'engouement de ce roman et son adaptation en manga et en film. L'écriture du Yûsuke est photographique et « La leçon du mal » peut facilement s'adapter, la preuve ! C'est toujours intéressant de voir ce qui plaît ailleurs. Les japonais sont friands de situation horrible et dégoûtante se passant dans un lieu réel.

Un roman à découvrir, permettant de s'ouvrir à autre chose. Un voyage étonnant dans l'horreur. Une très belle initiative des Éditions Belfond de proposer ce roman. le travail de traduction de Diane Durochet est exceptionnel, arrivant à retranscrire parfaitement le style de l'auteur et le rythme d'écriture. Je n'ai jamais eu l'impression de lire une traduction, et ça c'est rare.

« La leçon du mal », un roman phénomène, ne passez pas à côté. Quant à moi, j'ai bien compris la leçon, pas de soucis !

Je remercie NetGalley et les Éditions Belfond pour cette lecture.

« le lycée Shinkô Machida représentait pour Hasumi un vaste plateau de jeu d'échecs où chaque prof, chaque élève s'apparentait à une pièce. Il fallait sans arrêt manoeuvrer pour que tout ce petit monde se déplace dans la direction souhaitée. »

#Laleçondumal #YûsukeKishi #Belfond #NetGalleyFrance
Lien : https://soniaboulimiquedesli..
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Première chronique sur le nouveau blog et pour vous présenter pas n'importe quel livre mais un coup de coeur ❤ avec #laleçondumal de Yusuke Kishi

Comme l'annonce la quatrième de couverture je me suis senti propulsé dans un American Psycho à la sauce Japonaise, hight level.

L'intrigue est brillante, la narration hypnotisant et le suspense affreusement insoutenable.

Un roman à la forte emprise psychologique qui joue avec vos peurs. Certainement une de mes plus riches expériences de lecture dans le monde de l'horreur et du gore.

Amateur de frissons vous avez trouvés votre Stephen King japonais.
Lien : https://laliseuseheureuse.bl..
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Lecture assez difficile à noter.
L'écriture est très fluide et je n'ai pas du tout vu les 200 premières pages passer. Après cela, on plonge toujours un peu plus dans l'horreur, le glauque et le difficilement soutenable. La seconde partie permet de s'immerger dans la psychologie de notre protagoniste principal et de mieux saisir les contours de sa personnalité en se basant sur des épisodes de son histoire.
Même si j'ai trouvé intéressant le quotidien de ce psychopathe, je pense qu'on aurait pu s'abstenir de certaines scènes de violence tant dans la description que dans la construction du personnage.
La fin m'a parue plus précipitée,

Cela reste une lecture assez marquante surtout vu le contexte actuel et qui ne peut pas laisser indifférent.
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Les critiques et les avis dithyrambiques à propos de la Leçon du Mal, de Yûsuke Kishi, m'ont convaincue de le lire, me promettant une expérience grandiose de ce que la littérature japonaise a produit de meilleur en thriller psychologique. Sauf que pour moi, la sauce n'a pas vraiment pris.

Pourtant tous les éléments étaient réunis. Un professeur de lycée adulé par les élèves, par ses collègues, qui a du succès auprès des femmes, et qui se révèle au final être un psychopathe dénué de la moindre once d'empathie. Il berne son entourage et se joue des sentiments de tous.tes celles et ceux qui croisent son chemin. Et à gare aux personnes qui décèlent quelque chose qui cloche chez lui, il n'en fera qu'une bouchée.

Le roman est divisé en deux partie. Si la première partie se concentre sur le professeur, Hasumi, et révèle peu à peu son caractère de psychopathe, donnant un peu de consistance au récit mais sans jamais vraiment dénoncer quoi que ce soit (notamment les scènes de sexe voire de viol qui m'ont mise particulièrement mal à l'aise), la deuxième partie n'est qu'un enchaînement de violence pure et d'effusion de sang mortellement longue et ennuyeuse qui m'a fait plus d'une fois lever les yeux au ciel. Parce que si tout les événements qui se produisaient dans la première partie étaient déjà peu probables (le mec a tué et poussé au suicide je ne sais combien de personnes sans jamais être inquiété), la deuxième partie l'est encore moins. Il tue un à un la trentaine d'élèves qui sont dispersés dans le lycée, les coups de feu n'inquiètent pas le voisinage, on croirait parfois qu'il est omnipotent et qu'il peut repérer les élèves au travers les murs. Bref, trop peu crédible selon moi.

Malgré ces aspects négatifs, je ne peux pas cacher que ce roman est un véritable page turner et que j'ai eu beaucoup de mal à le lâcher. Cela peut sembler contradictoire, mais il a un côté très addictif avec des chapitres relativement courts. le style narratif est simple, même si parfois on s'y perd avec les noms des personnages si on n'a pas trop l'habitude des noms japonais. Les pages se tournent vite et les chapitres s'engloutissent à une rapidité effarante.

Je conclurai donc, en dépit de ma note et de mon avis, en disant que c'est un roman que je ne regrette pas d'avoir lu. Je compte d'ailleurs lire La Maison Noire, le premier roman publié par Yûsuke Kishi en 1997 (avant donc La leçon du mal) sorti en 2010) et qui semble plus correspondre à mes goûts. A voir !
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