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4,34

sur 1276 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un livre que je suis triste d'avoir terminé. Bon du début à la fin et il nous reste dans la peau longtemps. Une réflexion surpreante sur le progrès et sur l'évolution du mode de vie des humains, qui n'a pas du se faire sans heurts. Même si beaucoup d'éléments sont complètement fous, on y croit, car tout est cohérent. Un beau moment que cette lecture.
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Il y a des livres qu'on ouvre sans trop savoir pourquoi, et qu'on referme le coeur gros, parce qu'on a trouvé entre leurs pages le reflet de quelque chose qui nous touche immensément.
C'est le cas de ce roman bouleversant, oeuvre d'un écrivain estonien que je découvre avec ravissement et gratitude, pour m'avoir emmenée si loin dans l'espace et dans le temps, loin des sentiers battus.
L'action, en effet, se déroule au fin fond de la forêt estonienne au Moyen-Âge. C'est là que la mère de Leemet est revenue vivre la vie de ses ancêtres, après une expérience malheureuse au village . Feu son mari voulait devenir moderne, le sot; manger du pain au lieu de gibier, cultiver la terre au lieu de discuter avec les animaux dans la langue des serpents. Il n'a donc rien compris lorsqu'un ours - amant de sa femme - l'a décapité d'un coup de patte .
Bref.
Leemet, sa mère et sa soeur vivent donc dans la forêt, à l'ancienne. Près d'un couple d'australopithèques, près d'une famille de vipères couronnées fort sympathiques, près de gens plus ou moins avenants qui partent, les uns après les autres, rejoindre le village.
Tant et si bien que Leemet reste le dernier homme de la forêt, le dernier à savoir la langue des serpents qui commande aux bêtes, le dernier à rêver de la Salamandre qui pourrait repousser les intrus, chevaliers et moines .
Une histoire bien triste, donc, en apparence. Mais jamais le narrateur ne s'apitoie, et c'est raconté avec tellement de verve, d'humour , qu'on se prend bien vite d'affection pour ce monde de la forêt. Et qu'on regrette la fin des temps anciens en arrivant à la dernière page.
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Il y a des signes qui ne trompent pas. Quand pendant la journée on pense régulièrement au livre en cours, qu'on a hâte de le retrouver, qu'on s'y replonge dès que possible et qu'on a du mal à le lâcher… Alors on sait qu'on tient un coup de coeur ! Et pourtant, j'en aurais mis du temps avant de me lancer dans la lecture de ce roman, dont je n'avais entendu que du bien, mais qui attendait dans ma PAL depuis plusieurs années.

Quel incroyable, fascinant et étrange roman ! Dans cette fable, le merveilleux est habituel. Les hommes vivent dans la forêt, ils parlent la langue des serpents, se nourrissent du lait des louves qu'ils montent pour partir au combat. Mais ce monde est en train de disparaître. Leemet est le dernier de sa lignée, le dernier garçon né dans la forêt, le dernier à parler la langue des serpents. Après l'arrivée des moines et des chevaliers allemands, il voit son peuple abandonner la forêt et les traditions de leurs ancêtres, pour devenir paysans, prier dans les églises et oublier la langue des serpents.

L'auteur nous dit que les hommes cherchent désespérément des explications à ce qu'ils ne comprennent pas. Pour le Sage de la forêt, ce sont les esprits, qui punissent ou qui récompensent. Pour les villageois, le diable trompe et Dieu protège. Peu de différences finalement… L'homme n'est que le jouet d'esprits supérieurs et ne peut que se plier à leurs volontés et tenter de s'attirer leurs bonnes grâces, par les sacrifices ou la prière. Outre cette critique de l'obscurantisme religieux, aussi ignorant que violent, le texte nous met en garde aussi bien contre la fascination devant les promesses de la modernité ou le repli sur un passé idéalisé.

Conte, fable, pamphlet, … ce récit protéiforme est aussi l'histoire profondément émouvante d'un jeune garçon que nous voyons devenir homme et qui voit son monde s'effondrer. Il nous raconte son histoire, avec une voix tantôt innocente, tantôt sarcastique, tantôt révoltée, … Avec lui on rit, on pleure, on tremble de peur ou de rage. Ils sont rares les romans à provoquer une telle réaction ! Je n'oublierai pas de sitôt Leemet, Ints la vipère royale, Nounours l'ours brun libidineux, les anthropopithèques et leur élevage de poux…
Lien : http://tantquilyauradeslivre..
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Andrus Kivirähk nous livre une fable surprenante, drôle et tragique.

L'histoire se déroule en Estonie. Depuis la nuit des temps, les hommes vivent dans la forêt, et apprennent la langue des serpents. Tous les mammifères connaissent la langue des serpents (sauf le hérisson qui est trop bête), ce qui est bien pratique pour les appeler et remplir son assiette. Les ours son tellement mignons, surtout quand ils se parent de couronnes de fleurs, qu'il est difficile pour une femme de ne pas leur ouvrir sa couche. Tout semble respirer l'harmonie. Mais les sirènes du monde moderne attirent de plus en plus de monde vers les villages, ou les traditions se perdent au détriment d'une culture chrétienne qui place le serpent en créature du diable.

Au delà de la fable, ce roman est aussi une satyre sur la perte des racines et les croyances religieuses.

On rit beaucoup, même si le côté sombre de l'histoire est omniprésent. Une belle découverte.
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Une écriture magnifique est une histoire des plus authentique ! La plume de l'auteur nous plonge facilement dans cette Estonie imaginaire où l'homme parle au serpent et fréquente les ours. Une histoire avec des valeurs où " le dernier homme" se bat pour garder sa forêt ( même s'il s'écarte du chemin de temps en temps). Des personnages attachant et d'autres détestables... Mais une lecture fort agréable qui m'a donné envie de lire les autres livres de cette auteur.
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Découvert grâce à ma bibliothèque où il était mis en avant. Gros coup de coeur.
Univers à la fois réaliste et fantastique. Drôle et apaisant (pour moi c'est rare un livre aussi apaisant! C'est surprenant) mais pas ennuyeux deux secondes. Tous les personnages sont supers singuliers, et attachants, les plus louffoques comme les plus discrets.
L'histoire commence doucement, mais j'ai été tout de suite prise dans l'univers. J'ai eu l'impression qu'il y avait un fond historique réel, avec une problématique sociale et culturelle qudans laquelle les personnages sont pris et nous prennent avec eux. Et puis, alors qu'on ne s'y attend pas, d'un coup péripéties, suspens, action !
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Un roman très particulier qui prend place dans une Estonie imaginaire. On suit les aventures de Leemet et de sa communauté d'habitants des bois vivant en harmonie avec les serpents dont la langue permet de soumettre presque tous les autres animaux.

Les habitants immigrent peu à peu vers un village moyenâgeux, peuplé de personnes croyant en Dieu et s'adonnant à des activités inutiles si on connaît la langue des serpents telles que l'agriculture. Peu à peu, cette richesse s'oublie.

C'est donc dans un contexte de changement radical que Leemet tente de trouver sa place. Très doué pour la pratique de la langue des serpents, il s'encre dans le bois et s'attriste des déménagements successifs de ses habitants.

La tristesse est palpable tout au long du bouquin. Assister à la disparition d'une culture, victime de l'oubli est très mélancolique.
On assiste également à un choc : celui de 2 croyances, de 2 logiques incompatibles. Alors que les 2 écoles campent fermement sur leurs positions en dialogue de sourds, elles possèdent toutes les 2 leurs fanatiques dangereux et perdant la raison.

Ce roman illustre parfaitement le clivage religion/science. Comment arrive-t-on à être persuadé de quelque chose ? Qu'est-ce qu'une preuve ? Mettre un pied dans le champ de pensées de l'autre, est-ce si insurmontable ?

Des questions qui me tiennent à coeur et qui ne quittent presque jamais ce récit d'une civilisation qui s'éteint, au grand damne de Leemet qui tente de porter dignement le fardeau de dernier de sa tribu.
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J'ai reçu ce livre dans une box kube.
Un adjectif pour ce roman : particulier. L'univers est complètement délirant. Néanmoins le livre traite en profondeur d'un phenomene sociologique, celui du monde moderne qui envahi les petits peuples en imposant sa croyance et sa religion. J'ai plutôt bien aimé, c'est un récit plein d'humour, de folie mais qui nous fait tout de même réfléchir
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"Vivre en faisant le moins de dégâts possible autour de soi, c'est accepter l'inévitable tristesse de tout cela [détresse de certains de ne pas se reconnaitre dans un nouveau monde tout en ne pouvant pas revenir à l'ancien monde qui a de toute façon disparu, tels certains indiens d'Amérique par exemple] , sans se vautrer dans le conformisme et la bêtise qui triompheront toujours, sans pour autant verser dans la haine ni se réfugier dans l'idéalisation d'un passé fantasmé, qui est une autre forme de bêtise"; ainsi se clôture la postface de Jean-Pierre Minaudier qui a également traduit le roman de Andrus Kivirähk. Et finalement, il a tellement bien résumé ce que j'ai retiré de cette lecture, que ce n'est pas la peine de vouloir inventer autre chose.

Je pense que ce récit, à la croisée du conte, du roman initiatique, du fantastique et de la fable, offre plusieurs niveaux de lecture.
Au premier degré, l'on découvre la vie de Leemet, dernier homme à maîtriser la langue des serpents qui permettait aux humains de communiquer avec les animaux. Ses aventures, sa quête de la Salamandre, sa famille, ses amis, ses combats... Déjà sous cet angle, ce roman est très agréable à lire, à la manière d'un roman d'aventure. Etonnant par l'univers qu'il dépeint, situé dans une époque moyen-âgeuse, soutenu par un vocabulaire relativement anachronique, parsemé d'humour, le récit nous entraine à la frontière entre une forêt ancestrale et un village qui s'ouvre sur la modernité de l'époque.

En second degré, c'est bien entendu toute l'allégorie liée à l'évolution de la société, à l'opposition de la modernité et des traditions, à ceux qui veulent à tout prix continuer "comme avant" et ceux qui sont déjà dans le monde d'après. Sans manichéisme puisque l'auteur ne commet pas l'erreur d'encenser l'un ou l'autre; chacun ayant ses avantages et ses inconvénients, le pire étant, dans chaque cas, toute forme d'extrémisme et de fermeture d'esprit. Bien entendu, chacun fera le parallélisme qu'il souhaite avec l'époque surréaliste dans laquelle nous vivons depuis plusieurs mois.

La postface nous éclaire sur un troisième niveau de lecture, celui du pamphlet, accessible d'emblée aux personnes connaissant l'histoire de l'Estonie (ce qui n'est pas du tout mon cas) et qu'on peut appréhender à postériori en prenant connaissance justement de cette postface.

J'ai l'impression qu'en y réfléchissant, ou en relisant le roman dans quelques temps, le lecteur pourra sans doute dénicher d'autres points de vue donnant encore un peu plus de sens à cette lecture tout à fait atypique. Je ne peux que vous conseiller de vous laisser tenter par la découverte.
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En entamant ce livre, je ne pensais pas en avoir un coup de coeur.
Au moyen-âge Leemet, le narrateur, vit dans une foret estonienne qui se vide au profit d'un proche village où la modernité est de cultiver la terre, de manger du pain et de vénérer le Christ. Rien de bien folichon en somme.
Sauf que l'auteur utilise beaucoup d'humour et de dérision pour nous narrer comment Leemet va être le dernier homme sur divers plans : le dernier homme qui parle la langue des serpents (la langue qui permet de soumettre les animaux sans avoir à les chasser - pratique !), le dernier homme à se marier dans la forêt, le dernier gardien d'un animal extraordinaire. Et je me suis laissé embarquer par cette épopée fantastique où des femmes vivent avec des loups et où un poux géants élevés par des hommes préhistorique. L'opposition entre la tradition et la modernité est poussée à l'extrême entre un vieux sage devenu fou (il arrose la forêt du sang d'animaux sacrifiés pour plaire au génie du lac) aux garçons du village qui se font couper les choses pour avoir une voix d'ange et parce que c'est la mode dans le monde.
Un roman très divertissant qui fait écho à ce qu'on peut vivre aujourd'hui entre des fanatiques, des personnes qui veulent réécrire l'histoire ou des fondus de l'intelligence artificielle, d'une humanité augmentée.
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