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4,34

sur 1247 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Savez-vous d'où viennent les légendes ? Moi, je commence à en avoir une petite idée et cette idée vient de ce roman formidable qui remonte l'histoire dans une Estonie médiévale. Un temps où habitants de la forêt et du village affrontent leurs idées d'évolution, un temps où l'ancien monde et le nouveau se côtoient et se jaugent. Un monde dans lequel Leemet, notre jeune héros, peine à trouver sa place, incapable de choisir pleinement ou l'un ou l'autre car il comprend que chaque monde recèle sa folie, ses outrages.

Un roman formidable qui soulève beaucoup de questions autour du progrès, du poids du passé, sans oublier non plus les questions autour de la religion et des croyances, de la parole des « détenteurs de la sagesse », de la liberté et de l'asservissement.

Et enfin un roman formidable car l'humour est toujours présent et l'épopée qu'il propose est pleine de truculence, digne des exploits de Pantugruel et de ses nombreux excès.

Et bien sûr il faut saluer l'imagination sans bornes de son auteur Andrus Kivirähk, une imagination qui permet aux hommes de dialoguer avec des serpents, d'avoir pour amis des anthropopithèques, de construire des sacs à vent pour voler, de prendre pour époux un ours... mais aussi hélas de faire la guerre et d'user et abuser de violence.

J'ai été pleinement satisfaite de cette lecture hors du temps, même si je suis sûre d'être passée à côté de références propres au folklore estonien, n'en connaissant pas les codes. Mais peu importe, je vous engage quand même à tenter l'expérience, le merveilleux est un pays extraordinaire.
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On pourrait croire que Roy Lewis ne s'est pas contenté de manger son père mais qu'il a également forniqué avec Milan Kundera pour que vienne au monde ce roman hilarant et désespéré.
Dans le livre de Lewis, "Back to the trees" était le slogan de pithécanthropes réacs; et, quelques millénaires plus tard, plus personne ne veut vivre dans la forêt. Il faut dire qu'au village ils ont des rouets et des fourches, autant dire des artefacts de la dernière modernité, et, franchement, se contenter de peaux de bêtes est par trop rustique, alors qu'on peut faire pas mieux en se donnant beaucoup plus de peine.
Kivirähk préfère clairement les chasseurs-cueilleurs aux sédentaires mais ne se prend pas pour autant pour Jéhovah. S'il semble raconter le monde d'avant la chute et placer son héros dans une forêt édénique où une même langue est partagée par tous, humains comme animaux, sa vision du péché n'est franchement pas catholique. Dans l'ancien comme dans dans le nouveau monde, chez les amateurs de pain ou les mangeurs de viande, la souffrance et le mal sont venus d'avoir cru à un autre monde, de ne pas s'être contenté de celui-ci. Haïr les serpents au nom de Jésus-Christ ou haïr les villageois pour obéir aux esprits de la forêt, c'est dans tous les cas faire entrer l'intolérance, le malheur et la haine.
Et pourtant, le monde est tellement beau pour qui sait le regarder! On y trouve des ours sentimentaux (et libidineux), des poux géants (et empotés), des potes serpents (qui se révèlent être des filles), des pierres sucrées (et roboratives), des ancêtres cul-de-jatte (et implacables), des filles séduisantes (et mortelles) et même une salamandre impossible à réveiller...
Non, Kiviräkh ne pleure pas sur un passé mythifié: trop de monde a voulu quitter la forêt pour qu'elle soit un paradis. C'est d'être le dernier que se désole son héros Leemet. À qui parler quand on est désormais le seul à se souvenir? Comment échapper à la folie meurtrière dans une société acculturée, coupée de son passé?
Dès le début, on sait bien que cela va mal finir. Pas de deus ex machina. Pas d'illusions à avoir. Mais quand les mondes s'écroulent, il reste les livres; et celui-là est une merveille.
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Étonnant et très rafraîchissant, ce sont les premiers mots qui me viennent quand je pense à ce roman que j'ai lu début janvier. Cela faisait plusieurs années que j'avais ce roman dans ma PAL repéré grâce à plusieurs avis d'entre vous.

C'est finalement sous forme audio que j'ai découvert cette oeuvre et dès les premières minutes, j'ai compris qu'effectivement ce livre allait être bien différent de mes lectures habituelles. Non seulement je ne connais rien de la culture Estonienne et de son Histoire donc autant dire que niveau légende c'était pareil. Ce livre fut l'occasion d'en découvrir certaines.

On suit la vie d'un homme de son enfance jusqu'à la fin de sa vie. Une vie en marge de la société en développement, la vie d'un homme en retard sur son temps et qui n'arrive pas à se mettre à la page, à s'adapter à l'évolution de la société en restant coincé dans le passé. Ainsi Emmet vit dans la forêt et parle la langue des serpents. Une langue lui permettant de se faire obéir des animaux de la forêt. Une faculté bien utile pour se nourrir notamment, il suffit en effet d'ordonner à un chevreuil de venir à vous et se laisser faire afin de pouvoir l'égorger en toute tranquillité et sans effort. Les habitants, en revanche, quittent la forêt, oublient la langue des serpents et adoptent un mode de vie rurale agricole vivant de leur récoltes. de la même manière, ils abandonnent les croyances païennes de la forêt pour se convertir au christianisme.

On suit donc Emmett et ses évolutions au cours du temps, au début du roman la forêt est déjà bien vide et cela sera de pire en pire tout au long de la lecture. On voit l'incompréhension de l'enfant mêlé de fascination pour ce nouveau mode de vie, puis de l'adolescent et de l'adulte qui ne parvient pas à trouver sa place hors de la forêt et à ce qui lui semble être une régression plutôt qu'une évolution.

Le sujet du roman ne brille donc pas par son optimisme, au contraire au fil des pages c'est même un récit assez sombre que nous présente ici l'auteur. Si la première partie pose lentement mais sûrement ce cadre, la seconde moitié du roman offre un récit plus rythmé avec davantage d'action et des évènements assez tragiques. Cependant et c'est peut-être là l'un des plus grands tour de force de ce roman, ce n'est jamais lourd, l'auteur arrivant à mêlant passage comique, presque parfois même absurde avec pourtant un propos de fond assez sombre.

Du fait de la culture Estonienne, du ton très singulier de ce roman mêlant un fond assez sombre mais avec des passages assez drôles, ce conte fantastique s'avère très singulier et très différent de la fantasy que je lis habituellement. Par ailleurs est c'est là encore assez fort, l'auteur parvient à accrocher un large lectorat et notamment ceux qui ne connaissent pas l'Histoire de l'Estonie. La postface du récit dans ce cadre est très intéressante expliquant le caractère pastiche de ce récit mais qui ne peut être perçu qu'avec des connaissances relatives à l'Estonie. Cependant, même sans percevoir forcément cette double lecture possible, les thématiques abordées restent assez universelles et le tout suffisamment singulier pour accrocher le lecteur.

Hyper original et bien écrit, j'ai vraiment beaucoup apprécié l'écoute de ce roman aussi divertissant qu'il est intéressant. Si ce n'est pas encore fait et même si vous n'êtes pas particulièrement féru de SFFF, je ne peux que vous recommander de découvrir ce roman qui ne devrait pas vous laisser indifférent.

J'ai pour ma part très envie maintenant de découvrir Les groseilles de novembre du même auteur.
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Deuxième pavé que j'extrais de ma PAL. Il est intéressant de lire ce roman venu d'Estonie en plein confinement, au moment où chacun d'entre nous réalise où réside l'essentiel : à la base de la pyramide de Maslow. D'abord ce roman m'apparut comme un combat fratricide entre nature (bienveillante, immanente) et culture (arrogante, arbitraire). Ceux qui comprennent la langue des serpents vénèrent la nature. Ils y vivent en paix. Ceux qui l'ont oublié l'assimile aux incantations du diable et s'en remettent à d'autres croyances. Ce roman est en fait une violente diatribe contre les superstitions en général, et la religion catholique en particulier. Andrus Kivirähk affirme que les hommes s'inventent des convictions quand ils sont incapables de résoudre un mystère. Un écho très à-propos à la prolifération des théories complotistes. Dans la forme, ce livre est un conte qui rappelle Andersen, Perrault, Grimm mais aussi Dahl et Ponti. La forêt (50% du territoire estonien) y tient un rôle majeur. Sa lisière est la frontière entre un monde habité, domestiqué et un monde inquiétant, peuplé de légendes et de créatures méconnues. le héros du livre, Leemet, passe de l'un à l'autre, et je ne vous révélerai pas où il choisira de finir ses jours, sous peine de tout divulgacher. On sent que l'auteur a tenté d'écrire un roman définitif, de traiter du sens de la vie et de l'amour en usant de l'imaginaire pour rendre son propos moins prétentieux. Merci @le.tripode pour ce voyage inattendu en compagnie des ours libidineux, des dompteurs de poux, des vieillards volants et des reptiles devenus loquaces.
Bilan : 🌹🌹
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Estonie. XIIIe siècle. le jeune Leemet et sa famille sont parmi les derniers de leur peuple à vouloir rester vivre dans la forêt, la grande majorité ayant cédé aux sirènes de la modernité et tentant d'adopter le mode de vie prôné par la religion chrétienne et les royaumes d'Occident. Leemet assiste, impuissant, à la lente mais inéluctable disparition d'une civilisation et d'une culture qu'il a appris à chérir. Qui, à part lui, se souvient désormais de la langue des serpents ou de la Salamandre ? Andrus Kivirahk signe avec ce roman une magnifique fable mêlant habilement pessimisme et humour dans un cadre auquel les lecteurs français sont peu habitués. L'auteur nous y dépeint une Estonie médiévale en pleine évolution, partagée entre la volonté de certains de revenir au mode de vie qu'ils se figurent être celui de leurs ancêtres, et le désir des autres de se conformer au reste du monde occidental en imitant, souvent jusqu'au ridicule, les pratiques des « bons chrétiens ». C'est donc à la mort de toute une culture que nous convie ici Andrus Kivirahk, avec tout ce que cela comporte de perte et de souffrances pour les quelques rares Estoniens à de pas vouloir y renoncer.

L'auteur ne commet toutefois pas l'erreur de faire de son héros le défenseur d'un passé idyllique et idéalisé condamnant sans aucune nuance la modernité. le Sage de la forêt et ses plus fervents adeptes, de part leur fanatisme, n'en sont ainsi pas moins ridicules que tous ces villageois avides de se conformer au modèle chrétien et reniant tout de leurs origines. de même, le personnage de Leemet condamne tout autant le christianisme que la religion païenne pour qui il s'agit avant tout de « question de mode ». le roman possède aussi une large dimension pamphlétaire qui ne sautera certainement pas aux yeux des lecteurs non Estoniens mais que la postface du roman permet d'apprécier dans les grandes lignes. On apprendra ainsi qu'outre les nombreuses moqueries concernant la fascination de ses concitoyens pour tout ce qui vient de l'étranger, l'auteur est également parvenu à retourner une idéologie très en vogue depuis deux siècles dans son pays. La société villageoise et agricole traditionnelle tant idéalisée par les Estoniens devient ainsi ironiquement dans le roman la modernité qui vient justement ravager le monde de Leemet.

Malgré le pessimisme qui empreigne l'ensemble du récit, l'histoire de Leemet comprend fort heureusement de nombreux moments particulièrement drôles au cours desquels l'auteur fait montre d'une ironie mordante. Ne vous étonnez pas d'apprendre que les ours sont considérés la-bas comme de sacrés tombeurs de dames, ou que les Estoniens voient en Jésus l' « idole des jeunes » et ne désirent rien moins que d'être castrés afin de séduire les femmes par la pureté de leur voix. Certaines scènes de ce type sont parfois un peu exagérées à mon goût, mais elles permettent d'une certaine manière de faire retomber la tension. La mélancolie ne tarde toutefois pas à se rappeler à notre bon souvenir à l'idée que toutes ces choses, qui tiennent pour l'essentiel aux mythes et traditions estoniens, ne vont pas tarder à disparaître irrémédiablement. Qui se souviendra par exemple qu'il n'y a pas si longtemps, les hommes étaient les amis des serpents grâce au langage desquels il leur était possible de communiquer avec les autres animaux et d'obtenir du gibier à foison ? Et qui se souviendra de la Salamandre, majestueuse et terrible créature, gardienne protectrice du peuple Estonien ?

Andrus Kivirahk signe avec « L'homme qui savait la langue des serpents » un très beau roman sur la disparition d'une civilisation et l'émergence d'une nouvelle. Coincé entre ces deux cultures, Leemet, héros attachant au destin tragique, en est réduit à la solitude et à l'oubli, de même que tout ce qui faisait la richesse de son existence. Une histoire bouleversante et qui résonne longtemps après la dernière page refermée. Car « face au temps qui passe et à un monde qui change à un rythme de plus en plus vertigineux, nous sommes tous, ou nous serons tous un jour, des Indiens, des Bretons, des Leemet. »
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Bon.
A dire vrai, j'ai failli lâcher l'affaire. J'ai du réellement m'accrocher dans la première moitié de ce bouquin pour le continuer.
Je l'ai trouvé extrêmement répétitif. A part quelques moments "épiques" (la partie élevage de poux, notamment), ça se répète beaucoup et il ne se passe pas grand chose.
C'est pas mal écrit, hein, mais ça se traîne et est trop redondant pour moi... du coup je ne lisais que quelques pages, et, m'ennuyant, j'ai commencé un "Hugh Corbett", ensuite je lisais une nouvelle de Silverberg par ci par là, et ensuite je me suis attaquée au tome 5 du "vieil homme et la guerre". Bref, je suis allée butiner ailleurs, mais sans abandonner pour autant, mdr !

Et puis, enfin, quand Ülgas (le sage, mais ce serait plutôt le fou, lol) pète un câble, ça commence à bouger. Et ça ne s'arrête plus, et là j'ai beaucoup plus apprécié.

Alors oui, d'aucuns me diront c'est pas la forme qui compte, c'est le fond. Ouai. Mais ya des jours, le fond glauque comme il l'est ici, malgré l'humour présent, j'ai un peu de mal à l'apprécier. La période n'est pas optimale, lol. Mais aurons-nous des périodes optimales pour lire des livres glauques à l'avenir ? Rien n'est moins sûr...
Certains bouquins que j'aurais pris plaisir à lire dans d'autres circonstances vont avoir beaucoup moins d'intérêt à mes yeux, je le crains. Bah ils resteront dans ma PAL le temps qu'il faudra... "C'est la vie"...

Donc, sur celui-ci, j'ai bien aimé, et le fond du "on n'arrête pas le progrès mais c'était peut-être mieux avant, bien qu'en fait ce soit toujours la même chose (et des conneries de préférence)" est tout à fait d'actualité, ça, on peut le dire. Mais je suis assez loin de l'enthousiasme général. Mon moral n'était sans doute pas assez bon au départ... Et je n'y peux rien...
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Ce conte fantastique raconte la destinée tragique du dernier des Estoniens qui vivait dans la forêt et savait la langue des serpents, un dénommé Leemet, à l'époque où les hommes quittèrent la forêt pour gagner le village, échangeant leur vie libre et le gibier pour le labour, les moissons et le pain (et Jésus). Malgré ses tentatives pour perpétuer sa lignée et son mode de vie, Leemet assiste impuissant à la fin de son monde, un monde farfelu où des anthropopithèques élèvent des poux, où les humains sont amis des serpents, où des femmes se mettent en ménage avec des ours libidineux, un monde où les hommes dominaient la nature grâce à leur savoir de la langue des serpents, un savoir qu'ils délaissent pourtant, pour adopter le mode de vie des hommes de fer. Celui-ci leur semble tellement meilleur que le leur, venu d'ailleurs, si agréablement nouveau et à la mode ! Critique féroce de la modernité, ce roman est très sarcastique et se voulait sans doute drôle, mais pour ma part, j'ai été complètement happée par son côté noir et la tragédie de ce destin voué à une solitude cruelle et à une finitude absolue. J'ai accessoirement été un peu dérangée par la quantité d'hémoglobine qui y coule à flots, car tant les bons que les méchants se font tour à tour amputer, étriper, brûler vifs et ainsi de suite ! J'imagine un artiste déjanté s'emparant de cette histoire pour en faire un dessin animé psychédélique ! Mention spéciale pour la magnifique couverture.
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Eh bien voila une histoire des plus originale ! Un roman qui mélange la mythologie, l'histoire, le roman fantastique...Une satire religieuse. Des drames et de l'humour..Un roman qui va vous transporter en Estonie et vous faire oublier votre quotidien.

Leemet est le dernier. Dernier garçon à naître dans la forêt, dernier à apprendre la langue des serpents, dernier homme, dernier gardien.

Son peuple disparaît petit à petit car les hommes fuient la forêt pour vivre dans le village dirigé par les moines et les chevaliers Allemands.

Petite pause historique afin de situer le roman:
Au début du xiiie siècle les rives sud de la mer Baltique constituent une des dernières contrées païennes d'Europe. Les croisades baltes(1200-1227), menées sur le territoire par un ordre de soldats templiers allemand, les chevaliers Porte-Glaive, réalisent la conquête du pays dont les habitants sont convertis à la foi chrétienne. Un État dominé conjointement par des princes-évêques et l'ordre des moines soldats se constitue sur le territoire correspondant à l'Estonie et à la Lettonie modernes.
Son monde s'étiole, les hommes qui partent aux village oublient tout et surtout croient de drôles de croyances.

Ce livre raconte donc la vie de cet homme, de son plus jeune âge à sa vieillesse. Avec lui, on ne peut que citer Innts, sa plus fidèle amie, un serpent royal, le grand-père cul de jatte, muni de crocs venimeux. Nounours, un ours brun marié à sa soeur. un sage des vents ...Ce livre est un conte de fées satirique. Et je peux vous garantir que Leemet va en voir des choses !
Ce fut un automne sinistre, peut-être le plus désespéré de tous ceux que j'ai vécus, car même si plus tard j'ai connu des temps encore plus tristes et qu'il m'est arrivé des choses bien plus terribles, à l'époque mon coeur ne s'était pas encore endurci comme il s'est endurci par la suite, ce qui me rendit les souffrances plus supportables. Pour parler serpent, je n'avais pas encore mué comme je le fis à plusieurs reprises, plus tard, au cours de mon existence, me glissant dans des enveloppes de plus en plus rudes, de plus en plus imperméables aux sensations. A présent, peut-être bien que rien ne me traverse plus. Je porte une pelisse de pierre.

J'avais éveillé un peu votre intérêt pour ce roman car il vraiment la peine d'être lu !! Allez faite un petit tour en Estonie, vous m'en direz des nouvelles !
Lien : http://lesciblesdunelectrice..
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Au XIIIe siècle en Estonie, Leemet et sa famille vivent suivant les coutumes ancestrales au coeur de la forêt. La magie y est présente, hommes et animaux connaissent la langue des serpents. Mais la plupart des habitants adoptent le mode vie occidental après l'invasion allemande, notamment l'agriculture et le christianisme. Andrus Kivirähk signe un roman fantastique pamphlétaire sur la solitude, la tradition et la modernité. L'univers est violent et le propos désabusé. Une oeuvre originale à découvrir.
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Sssshhhshhhiiiifffff Ssssffff Shhhiiiiffffiiiiissshhh
ffffssshhh ffiifffffssshhhshhh sshhhh.
Je répète pour les mal-lunés : Sssshhhshhhiiiifffff Ssssffff Shhhiiiiffffiiiiissshhh
ffffssshhh ffiifffffssshhhshhh sshhhh.

J'espère que vous avez compris.
Sinon, on est foutu.
...
On est foutu.
Faisons alors le moins de mal possible.
Car tout s'effondrera tôt ou tard. Les mondes s'effondrent, les civilisations, les cultures, les langues, les pays, tout s'effondre. Ce n'est pas grave. C'est comme ça.
Alors, on danse disait un Belge à peu près la même année que Kiviräkh dans ce livre. Alors, pour ce que ça vaut, faisons le moins de dégâts possibles autour de soi.

J'aimerais dire que ce livre est un joli livre, amusant, bien pensé, bien construit, mais il est terrible à sa façon. Ou il est terrible par ce côté douce naïveté dans la violence dont il est rempli.

Sssshhhhuuut. Et les serpents s'endorment. Et les loups s'endorment. Et les villageois s'endorment. Et le monde s'endort. Doucement.


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