5 ans.
Après un bijou et une petite perle, 5 ans à surveiller du coin de l'oeil la sortie du prochain livre de Pauline Klein, le troisième donc.
Ce que j'aime chez elle ? Ses histoires improbables qui sortent de l'ordinaire (du roman), ses ambiances et personnages irréels, ses descriptions aux contours imprécis et inattendus, ses récits fantasmées qui intriguent, le tout lié par une écriture fine et agréable, parsemée de petites notes désaccordées qui en font son originalité.
"J'habite dans un appartement de deux pièces, composé d'une entrée, d'un salon, d'une chambre, d'une kitchenette et d'une salle de bains avec baignoire. Chez moi je n'ai pas de miroirs. Je me regarde dans les yeux des autres et dans toutes les vitrines du monde, mais pas chez moi." Alice Kahn
Et... Et rien de tout cela dans "les souhaits ridicules".
L'histoire ? Inexistante. L'atmosphère ? Réelle, banale et inintéressante. Une quadra mariée qui travaille, avec deux enfants. Avec ça... Et après ? Rien d'autre... Ah, si, elle s'ennuie un peu, le lecteur aussi, beaucoup. D'un chapitre à l'autre, quelques tentatives anecdotiques qui auraient pu être intéressantes, comme la boussole, ou l'allergie, si elles n'étaient sitôt abandonnées définitivement la page d'après. On croit (enfin) tenir quelque chose au détour d'une page (quand elle ne reconnait pas ses enfants) et d'une autre, mais non, rien de plus.
Un livre (je n'ose écrire roman) décousu, sans suite, sans début ni fin, et l'écriture, en manque d'inspiration, est bien trop souvent soit une redite des deux premiers romans (il faut oser !), soit une pale imitation.
Allez, pour se consoler, un petit extrait de "fermer l'oeil de la nuit" :
"J'ai construit des trous d'air, de l'espace, des zones de non-droit, des frontières entre les parties qui composent mon intérieur. J'ai plusieurs chambres, toutes roses et rouges, luisantes et fraîches, maintenues à température stable et dans lesquelles il fait toujours noir. On passe d'une pièce à l'autre en glissant dans des vaisseaux rutilants aux parois transparentes et à travers lesquelles on peut apercevoir la vie, ailleurs, sorte d'extérieur mouvant. Les différentes pièces de mon corps sont séparées par des limites et des mots, les effets de la réalité emmagasinés dans des parties que je ne contrôle pas. J'ai des souvenirs amoureux dans le fond de l'oeil, des traces de violence qu'on a portées contre moi entre les omoplates, un baiser encore imprimé à l'intérieur de la cuisse, un son gravé derrière mon oreille et qui vibre sans prévenir dans mon lobe, comme une punaise."
PS : dire que j'ai une citation de toi, Pauline, sur mon profil....
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