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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
En juin de l'année dernière je découvrais l'inspecteur Aidan Waits et donc l'auteur Joseph Knox avec « Chambre 413 », un polar britannique assez complexe. J'ai appris qu'il s'agissait du tome 2 alors je me suis lancé dans le premier : « Sirènes ».

L'auteur dépeint un portrait de Manchester très sombre, poisseux, dans lequel on retrouve les bas-fonds de notre société : réseaux criminels, de prostitution, trafic de drogue, dealers, mafia et guerres de gangs. Aidan Waits est l'anti-héros par excellence, dépravé, tombé dans la drogue et quasiment expulsé de la police pour avoir touché aux saisies, il complète le tableau et se voit forcé d'intégrer un gros réseau de trafiquants de drogue. Mais rien n'est tout blanc ni tout noir, il nage en eaux troubles et ne peut compter que sur lui-même en cas de pépin. Quand les policiers sont corrumpus, les hauts-placés pourris et que les mauvaises drogues transformées ravagent autant les délaissés que les quartiers riches, plus rien ne semble stopper la machine infernale.

Une plongée funèbre dans les tréfonds d'une société bancale. Pas sûr que ce polar plaise à tout le monde, c'est peut-être même difficile de l'apprécier, mais c'est pour moi réussi.
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Alors que je me rends compte qu'il y a tant de romans lus il y a seulement quelques mois dont je n'ai déjà plus aucun souvenir, certaines scènes ou personnages de Sirènes - que j'avais pourtant lu à sa sortie il y a plus de 4 ans - me restent encore gravés en mémoire. Preuve du talent éclatant et de l'univers singulier de Joseph Knox, ce nouvel auteur britannique qui n'est pas sans me rappeler, par certains aspects, l'Ecossais Alan Parks et son personnage de Harry McCoy.

Une sacrée découverte donc, ce Joseph Knox, comme on en fait rarement. Avec un univers , un style et une voix bien à lui. Si son jeune flic infiltré Aiden Waits n'est pas forcément sympathique au premier instant, il n'en est pas moins fascinant. Et, avec son caractère borderline, son lourd passé et ses penchants autodestructeurs, il se révèle malgré tout vite attachant, lui qui ne cesse pourtant de frôler la ligne jaune et qui va être durement éprouvé tout au long de son enquête.
Drogue, alcool, prostitution, corruption : une plongée vertigineuse dans les nuits de Manchester. Avec un suspense captivant, une atmosphère nocturne électrique, un style vif et mordant et, en prime, de beaux personnages féminins, touchants et très finement campés, Sirènes est décidément un très bon polar urbain, sombre et nerveux, à l'ambiance poisseuse, qui ravira les amateurs de noir.

Et les deux autres romans de cette série consacrée à Aiden Waits, Chambre 413 et Somnambule, ont confirmé tout le bien que je pensais de Joseph Knox, un auteur à découvrir et à suivre.
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Une ville et des lieux « crades », des trafics de prostitution, de drogue, des policiers véreux et/ou infiltrés, parfois honnêtes, on peut dire que Joseph Knox ne fait pas dans la dentelle. « Sirènes », comme une urgence, nous envoie direct dans une ambiance noire où l'impression que le jour n'existe pas, où les heures sont comptées. Seule la nuit révèle la noirceur de chacun et les pires débauches. Aidan Waits, l'inspecteur en disgrâce, fera tout pour faire tomber les têtes et révéler la vérité. Une violence certaine émane de ce roman policier où les crimes sont nombreux. L'intrigue est là et nous tient en haleine, qui se laissera tenter ?
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Résumé : Découvrez la face cachée de Manchester et ses nuits sombres où les criminels violents prennent le contrôle de la ville. Aidan Waits est un flic déshonoré suite au vol de drogue dans des scellés. Il travaille sous couverture dans ce monde ténébreux dans le but d'infiltrer l'empire de Zain Carter, baron de la drogue. Il se voit également attribuer une mission, la surveillance d'Isabelle, 17 ans, la fille du député David Rossiter, amoureuse de Carver, et qui file un très mauvais coton. Mais comment sauver une personne du danger quand on est soi-même au fond du gouffre ? Aidan boit trop, prend des emphet, et se fait régulièrement tabasser, et va avoir bien du mal à mener à bien ses missions.

Mon avis : « Sirènes » est le premier roman de Joseph Knox, et bien que sur le papier il ne me disait rien, j'ai beaucoup aimé ! Nous sommes immédiatement plongés dans un monde sans scrupules où il est difficile de faire la différence entre les criminels, la police et les politiciens. Ici, personne n'est épargné, au contraire ! Chaque protagoniste est intrinsèquement imparfait, plus vrais que nature. La face sombre de Manchester attire le lecteur dans un monde immersif sans jamais le laisser partir. Les descriptions sont telles qu'on a l'impression de vivre l'aventure aux côtés d'Aidan, avec ses virées dans les bars et ses excès.Par contre, notre flic déchu semble très seul, triste. Pas d'amis ni de famille, lâché par sa hiérarchie et ses collègues. Son seul allié est un travesti exubérant surnommé le Virus, icône culturelle de l'underground complètement barré.
Avec ses multiples rebondissements on ne s'ennuie pas un instant, très immersif et profond, j'espère pouvoir lire bientôt la suite de ses aventures.
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Voilà un livre qui se mérite ! D'abord parce qu'il est dur, la citation qui ouvre cette chronique le montre suffisamment, me semble-t-il. On hante, avec Aidan, les bas-fonds que, pour la plupart d'entre nous, nous n'avons jamais eu l'occasion de seulement imaginer – et heureusement ! Il n'y a que des éclopés : éclopés de la vie, éclopés du sentiment, qui ont vécu la trahison, la violence, l'abandon, et qui en sont sortis cassés. Au-delà du réparable.

Alors ils cherchent un échappatoire, dans l'alcool, dans la drogue, dans la fuite, dans l'argent plus ou moins facile. Mais le prix à payer est souvent terrible. Et Aidan, qui n'est pas mieux lotis que tous ceux-là, lit dans leurs yeux cette désespérance, ce renoncement. Ils sont, pour certains, déjà morts.

Les filles servent dans les bars, elles se prostituent pour se payer leur dose, elles transportent la drogue ou ramènent l'argent aux dealers. Les hommes font le coup de poing, violentent et violent. Ils brisent des os, cassent des nez, et regardent le sang couler. Chacun fuit quelque chose, son passé, ses souvenirs, son bourreau. Et, pour tenir encore un peu debout, alcool ou chimie, jusqu'à la dose de trop.

Aidan est comme tous ceux-là. Seules les amphétamines lui permettent de tenir. Alors il se sent invincible. Mais que peut-il faire alors que tous semblent se liguer contre lui ? Chargé de retrouver Isabelle Rossiter, la fille du député, et de la sauver, comment imaginer que lui, l'homme aux ailes brisées, ait la moindre chance ?

C'est dur et brutal, donc, mais c'est aussi comme une promenade hallucinée dans une Manchester nocturne et glaciale. On passe de l'ombre à la lumière, les flashes sont soit ceux des véhicules de police, soit l'éclair de la lame du couteau. Parfois, comme au rythme du trip qui maintient Aidan en mouvement, on file au travers des événements, avant de s'écraser contre un mur. Nous aussi, nous sommes en plein trip, et c'est terriblement inconfortable.

C'est aussi cela, la lecture : se retrouver propulsés dans quelque chose qui nous heurte, nous secoue, nous retourne la tête.

Je sors de ce livre avec une gueule de bois. Sans pouvoir dire que j'ai aimé, mais incapable de nier que le job est fait. Comme Aidan, j'ai eu le sentiment d'être le jouet du hasard et du destin. Je n'ai pas vraiment aimé, mais ce n'est pas forcément un livre que l'on aime. C'est un livre que l'on vit, que l'on transpire, que l'on vomit, que l'on saigne.

C'est noir. Cru. Désespéré et, peut-être, désabusé. Ce n'est pas une lecture consensuelle, cela ne plaira pas à tout le monde. Et si vous vous lancez, n'oubliez pas votre torche !
Lien : https://ogrimoire.com/2020/0..
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Le moins que l'on puisse dire de ce cher Aidan c'est qu'il n'est pas né bénit des dieux..
C'est même un homme qui semble attirer les problèmes comme le miel attire les mouches…

Dans ce premier opus, on suit donc Aidan dans une histoire trouble et une enquête que l'on peut dire à tiroirs ou à ramifications.
Surtout, cette histoire est très noire et l'on va de drames, en déconvenues, en nouvelles intrigues.
Toujours Aidan trouve le moyen de se faire de nouveaux ennemis ou de se faire coller une raclée.
Il faut dire aussi que tous les « méchant de l'histoire », en passant par les toxicos mégalos, les camés usés, les pauvres filles paumées et bien sûr les flics ripoux jusqu'à la moelle, se retrouvent ici.

Ça sonne comme un ristretto de polars ?
Oui, c'est bien ça !

J'ai trouvé que le rythme donné par l'auteur était assez bon (ni trop lent ni trop empressé) et les mises en situations bien amenées.
Pour ce qui est des personnages, même ce cher Aidan reste un mystère tout au long de cette lecture.
Certaines informations nous sont données mais jamais assez pour pouvoir envisager la suites des événements ou même la nature des personnages qu'ils soient secondaires ou non.
Tout est fait pour nous laisser spectateur d'un drame que l'on ne peut que constater.

Peut-on quand même se projeter ?
Je dirais que oui car, malheureusement, les schémas ne sont pas d'une originalité transcendante.

L'intérêt de cette lecture ne réside pas dans la qualité des éléments mais dans la complexité du cocktail.
Et, comme le sait très bien cet ancien barmaid, c'est tout un art.
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Aidan Waits est inspecteur de police à Manchester. Inspecteur tout fraîchement suspendu pour avoir subtiliser des preuves dans une affaire. Mais le superintendant Parrs compte profiter de cette situation pour l'utiliser et l'infiltrer dans le monde de la nuit mancunienne et faire tomber le trafiquant de drogue (enfin officiellement un homme d'affaires) Zain Carver, mêlé à une affaire de disparition non résolue datant de 10 ans, mais aussi débusquer la ou les taupes de la « maison police » qui renseignent Zain.

Plutôt doué, c'est alors que David Rossiter, député de ses fonctions, veut bénéficier des services d'Aidan Waits pour retrouver sa fille de 17 ans qui a disparu.

Dans un Manchester de nuit, moderne et froid, accentué par la saison hivernale dans lequel se déroule l'histoire Joseph Knox signe ici un roman policier glaçant et vraiment glauque. Il nous plonge dans une histoire sordide où se mêle addiction aux drogues, scandale politique et désespoir. le pouvoir de destruction du désespoir est dévastateur et sa voix est plus forte qu'un appel à l'aide…

Très rythmé et histoire bien ficelée, c'est un bon polar dans une atmosphère lugubre. Et on ne va pas se le cacher on n'en sera pas moins content d'en ressortir pour retrouver une lecture avec une ambiance moins sombre.
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Nuits noires dans les bas-fonds de Manchester

J'ai enchainé ce polar directement après un autre roman noir « d'atmosphère » d'une auteure anglaise également.

Le sujet est différent, mais on y retrouve la même ambiance sombre et déprimée. Si bien qu'à la faveur d'une inattention temporaire, j'ai fini par mélanger les deux histoires !! Mais bon, le premier m'ayant bien emballé, je n'ai pas été « dépaysée », je suis restée sur la lancée !! L'un aurait pu être la continuation de l'autre malgré la différence de style. Rien de carrément original mais l'écriture est agréable.

Déjà la première de couverture avait attiré mon attention. Je la trouvais attrayante et très esthétique. Elle évoque, le mystère, le monde de la nuit et peut-être, l'étincelle de lumière et d'espoir au bout du tunnel ?

Ici, nous avons l'anti-héros classique en la personne d'Aidan Waits, inspecteur déchu, à deux doigts de la révocation, accro aux amphètes et accessoirement au sky également. Un looser en somme qui traine ses désillusions comme un boulet ; un être « à plat » et au creux de la vague. Aussi n'a-t-il d'autre choix que d'accepter la mission d'infiltration que lui confie son supérieur auprès d'un gang local donnant dans le trafic de drogues. Au départ, il ne s'agit que de localiser les « sirènes » et les pister de bars en bars lors de leurs collectes du bénéfice des ventes de came. Il s'agissait de débusquer la taupe au sein de leur brigade qui renseigne le caïd, Zain Carver.

Ça se corse, avec l'entrée en scène d'un député qui voudrait bien faire rentrer sa fille mineure et fugueuse au bercail. Celle-ci a trouvé refuge…. chez Zain, le fameux dealer. L'heure n'est donc plus à l'observation « de loin » mais à l'infiltration. Mission très dangereuse car « officieuse » ce qui veut dire « sans filets », pas de couverture officielle en cas d'échec. Une sorte de mission « suicide » en quelque sorte. Ça passe ou ça casse !

Va s'ensuivre une série de « sacs de noeuds » imbriqués les uns dans les autres où tout le monde manipule tout le monde. A tel point qu'on en perd un peu son latin ! Mais de fil en aiguille avec une lecture attentive, tout se tient parfaitement et chaque situation trouve son explication. Rien de capillotracté, tout s'emboite et a une explication logique.

L'atmosphère des bas-fonds de Manchester, comme des endroits plus cossus est retranscrite à merveille ; on « visionne » tout comme dans un film. C'est « parlant ». C'est triste, noir, mélancolique, démoralisant ; les personnages ont l'air tous au bout du rouleau, leurs vies retenues par un fil invisible qui menace de rompre à tout moment. Tout à l'air si glauque et terriblement fragile. On trouve peu d'espoir dans ce roman. Même le superintendant Parrs ne semble pas si « recommandable » …

Le personnage d'Aidan n'évite pas les poncifs du genre mais, je l'ai trouvé « attachant » tout de même dans sa détresse. On apprend peu sur le personnage qui donnera surement naissance à une saga où on en apprendra un peu plus sur lui à chaque aventure.

Un roman noir très réussi qui en appellera donc d'autres je l'espère. Je suivrai avec le plus grand intérêt l'évolution du personnage principal… le suivant « chambre 413 » est déjà paru fin 2019 et je vais me le procurer sans hésitation.

Merci aux Éditions le Masque pour leur confiance et la plateforme NetGalley France.

Détail de ma notation : Mon intérêt en début de lecture : 3.5/5 – milieu de lecture : 4/5 – dernier quart et final : 4.5/5
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Un livre lu dans le cadre des Explorateurs du Polar 2019 de Lecteurs.com.
Ambiance nocturne et assez glauque dans ce roman à l'intrigue aussi tortueuse que celle du film de Howard Hawks, "Le Grand Sommeil". Un entrefilet dans un journal rappelle à Aidan Waits, jeune flic de Manchester voué aux patrouilles de nuit, les évènements qui se sont déroulés un an auparavant et qui ont fait bifurquer sa vie. Alors chargé d'une mission d'infiltration du réseau de criminels dirigé par Zain Carver, pour découvrir une "taupe" dans les services de la police, il s'est vu également confier la surveillance d'Isabelle, la fille fugueuse d'un sénateur. Celle-ci a trouvé refuge auprès de Carver et des jeunes femmes qu'il utilise comme "sirènes" pour récupérer l'argent de la drogue auprès des dealers. Cette double enquête se complexifie encore par la personnalité d'Aidan, fasciné par l'univers de la nuit et ses dangers, et par les relations ambiguës qu'il entretient avec Carver.
Manipulé, instrumentalisé, par ses supérieurs autant que par les criminels et par les jeunes femmes qu'il côtoie, Aidan Waits semble se mouvoir dans une nuit sans fin, dans des situations enchevêtrées où tout le monde a quelque chose à cacher. La narration à la première personne plonge le lecteur dans la même impression paranoïaque de progression en aveugle au milieu de dangers indéfinissables. Comme Waits, on n'y comprend pas grand-chose, on soupçonne, on se trompe, on se méfie de tout le monde et on se débat dans l'atmosphère poisseuse des nuits urbaines comme dans un monde parallèle. Rien ne semble stable dans cet univers et tout paraît susceptible de se métamorphoser sans cesse : les règles et les codes, les personnalités, les rôles, les statuts s'intervertissent, se pervertissent, créant d'infinis jeux de masques et ramifiant inextricablement l'intrigue.
Je trouve que le roman de Joseph Knox se teinte d'une sorte de désenchantement amer, d'une tristesse latente, que porte l'histoire de ces trois "sirènes" et du narrateur. Leurs sursauts pour s'affranchir de la fatalité semblent dérisoires et tout se passe comme si les personnages, par avance, les savaient voués à l'échec. J'ai été absorbée par cette lecture, d'abord parce que le suspense est maintenu de bout en bout et ensuite parce que les ramifications de l'intrigue nécessitent une attention soutenue, afin de ne pas perdre un seul fil de ce tricotage serré. Je garde une petite réserve quant au personnage-narrateur, si difficilement cernable que cela pourrait passer pour une fragilité de construction, ainsi que pour la succession de retournements de situation, à la fin, qui m'est apparue un peu branlante. Mais c'est, sans aucun doute, un roman qui sort des sentiers battus et rebattus.
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Jeune inspecteur inexpérimenté mais déjà borderline, la faute à une fascination certaine pour la nuit et pour la drogue, Aidan Waits n'est pas loin de se faire virer de la police de Manchester. C'est cette tendance à flirter avec les limites qui en fait l'homme idéal pour approcher Zain Carver, qui tient le trafic de drogue et un certain nombre de boîtes de nuit de la ville, et Isabelle Rossiter, fille fugueuse d'un député puissant et sulfureux. Dans le sillage des sirènes, les filles chargées de collecter l'argent du trafic, Aidan Waits va pénétrer dans le monde de Zain. Peut-être jusqu'à s'y perdre.
Dit comme ça, on se dit qu'on a lu ce genre de roman environ mille fois. Ce n'est d'ailleurs pas totalement faux. Il est d'autant plus remarquable dès lors que Joseph Knox arrive à sortir du lot.
Il y a d'abord ce héros, presque archétypal mais fort bien incarné et dont Knox arrive à faire un personnage véritablement ambigu. Partagé entre sa fascination pour le milieu dans lequel il pénètre et si ce n'est l'envie, du moins le besoin de garder sa place dans la police, mais aussi entre le dégoût que lui inspirent sa hiérarchie et Rossiter et son attirance pour certaines sirènes, Waits se consume littéralement sous nos yeux. Opiniâtre ou juste engagé sur une pente trop glissante pour pouvoir en sortir, c'est avec une certaine fascination qu'on le voit s'enfoncer.
Il y a ensuite une ambiance que Joseph Knox installe avec aisance. Malsaine, lourde de menaces, qui maintient une tension constante, elle est pour beaucoup dans la manière dont le roman agrippe le lecteur.
Tout cela associé à un récit haché par les diverses pertes de connaissance d'Aidan Waits, entre abus de drogues et d'alcool, épuisement et passages à tabac, donne l'impression de découvrir cette histoire à la lumière d'un stroboscope.
Si Sirènes ne changera sans doute pas l'histoire de la littérature noire, il n'en demeure pas moins que, intelligemment construit, bien écrit, percutant, il est de ces livres que l'on n'a pas envie de lâcher une fois qu'on les a commencés. Polar efficace et avec un héros incontestablement attachant, il vaut donc le détour.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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