Citations sur Le pingouin (146)
Ce fut d’abord une pierre qui tomba à un mètre de son pied. Victor se retourna. Au bord de la chaussée aux pavés disjoints, deux types le regardaient, l’air narquois. L’un d’eux se baissa, ramassa un nouveau projectile, et, comme s’il jouait au bowling, le lança vers Victor, en contrebas. Celui-ci fit un bon de côté, et, d’un pas rapide proche de celui des marcheurs de compétition, gagna le coin de la rue, où il tourna, se répétant : » surtout ne pas courir ! » Il ne s’arrêta qu’à proximité de son immeuble. Un coup d’œil à l’horloge publique lui apprit qu’il était vingt et une heures. L’endroit était calme et désert. Il entra dans le hall. La peur l’avait abandonné. La vie des gens ordinaires est si ennuyeuse, les distractions sont devenues hors de prix. C’est pour cela que les pavés volent bas.
Le silence relatif, seulement troublé par le pingouin qui déjeunait, ramena Victor au temps où ils vivaient seuls tous les deux, tranquilles, muets, sans attachement très marqué, mais avec ce sentiment de dépendance réciproque qui créait presque un lien de parenté, comme quand on s'occupe de quelqu'un sans être amoureux : les membres de sa famille, on ne les aime pas forcément, on les aide, on se fait du souci pour eux, mais les sentiments et les émotions sont secondaires, facultatifs. On souhaite juste que tout aille bien pour eux...
Buvons pour que ça ne soit pas pire. Mieux, ça a déjà été.
Buvons pour que ça ne soit pas pire. Mieux, ça a déjà été.
Le soleil brillait, mais il ne le voyait pas. Il croisait des gens, sans les remarquer. Dans un passage souterrain, un jeune homme lui donna un coup d'épaule; il ne se retourna même pas. Il bouscula lui-même une Tsigane, qui tentait de l'arrêter pour lui demander de l'argent. Il regardait ses pieds en se disant que quelque chose ne tournait plus rond dans ce monde. À moins que ce soit le monde qui ait changé, ne demeurant le même, simple, compréhensible, qu'en apparence, alors qu'à l'intérieur, un mécanisme s'était brisé.
Le silence relatif, seulement troublé par le pingouin qui déjeunait, ramena Victor au temps où ils vivaient seuls tous les deux, tranquilles, muets, sans attachement très marqué, mais avec ce sentiment de dépendance réciproque qui créait presque un lien de parenté, comme quand on s’occupe de quelqu’un sans en être amoureux : les membres de sa famille, on ne les aime pas forcément, on les aide, on se fait du souci pour eux, mais les sentiments et les émotions sont secondaires, facultatifs. On souhaite juste que tout aille bien pour eux…
"Une laide vie vaut mieux qu'une belle mort", avait-il un jour noté dans un carnet. Cette phrase avait longtemps fait sa fierté, il l'avait ressortie à tout bout de champ avant de l'oublier.
Il songea aussitôt qu’il était beaucoup plus facile de prendre en main la destinée des autres que la sienne.
il résidait dans le calme-le calme était source de confiance en soi,et la confiance en soi permettait d'évacuer les soucis et les revirement inutiles-elle permettait de prendre des décisions qui rallongeaient l'existence,elle conduisait vers l'avenir
Il suffit parfois d'être épaté par quelqu'un pour lui faire totalement confiance.