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3,72

sur 1566 notes
Un vrai coup de coeur pour ce roman que j'ai découvert et eu envie de lire grâce à des critiques de Babelionautes.
Victor essaie d'être écrivain. Un vrai anti-héros, celui-là. Qui ne réussit pas vraiment à écrire, tout juste quelques lignes dans le journal local (ukrainien, l'histoire se passe à Kiev), et en plus il vient de se faire quitter par sa compagne.
Bref, il en est là, avec son pingouin qu'il a adopté le jour où le zoo donnait des animaux parce qu'il n'avait plus les moyens de s'en occuper.
Un jour, son chef au journal lui propose un drôle de travail : écrire des rubriques nécrologiques pour des gens encore en vie. Il reçoit les biographies, fait ses petites croix et les envoie au journal. Et tout se passe bien, il excelle dans cet art. Trop bien, même. Son chef lui en demande plus, puis lui demande de se cacher. Est-ce que cela a un rapport avec la mort, réelle cette fois, des personnages dont il publie la nécrologie ? Victor se sent entraîné par une spirale infernale dont il n'arrive plus à sortir...
Et puis, il lui arrive des aventures assez rocambolesques, pendant lesquelles il se lit d'amitié avec un policier, une espèce de truand qui lui confiera sa fille, puis la nounou de cette fille... jusqu'au moment où tout lui échappe.
J'ai trouvé la fin absolument époustouflante.

C'est drôle, grinçant, caustique, et plein de cette réserve et cette froideur des pays ayant été occupés par l'URSS, avec justement cette méfiance vis-à-vis de la Russie. Drôle et touchant aussi, car il est sympathique ce personnage qui aime son pingouin plus que les humains qui l'entourent. Sympathique et déroutant !
C'est un drôle de livre, vraiment, étonnant, surprenant, même parfois dérangeant. Je pense qu'il y a des choses qui nous échappent si on est pas de ce pays-là, mais qu'importe ? C'est bon à lire.
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J'ai laissé passer un peu de temps avant de noter et poster une critique.
Je ne connaissais pas cet ouvrage, je l'ai trouvé chez le libraire, la couverture et le titre m'ont attiré.
Une quatrième de couverture prometteuse, emballé c'est pesé, puis je me suis lancé.
Une belle découverte, le pingouin est certes un personnage important du roman, mais l'ouvrage ne tourne pas autour de ce stoïque animal.
Dans une ville de Kiev en pleine instabilité, l'URSS s'est effondrée quelques années auparavant, divers protagonistes se battent (au sens propre) pour prendre ou affermir leur emprise dans ce début d'ère post-soviétique.
On retrouve donc de l'absurde, de la violence, c'est intéressant, bien mené, on dépasse le cadre de l'écrivain partageant sa solitude avec un pingouin.
Une bonne pioche
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Le tour de force d'Andreï Kourkov dans ce livre inclassable est de maintenir l'intérêt de son lecteur avec des ingrédients totalement improbables.
Victor se veut écrivain mais il n'arrive pas à construire une véritable intrigue. Il va se voir proposer un travail inédit par le directeur d'un quotidien de Kiev : il est chargé de rédiger , à l'avance, des nécrologies, de personnalités qui ont toutes quelque chose à se reprocher et iI va, à son insu, être le pivot d'un système de nettoyage de la société ukrainienne post-soviétique gangrénée par la corruption.
En dehors de cette activité, Victor est dans un mode survie, il n'a pas d'ami et un étrange compagnon : un pingouin qu'il a pris au zoo qui voulait s'en débarrasser. Il va également se trouver en charge d'une petite fille confiée par un homonyme de son pingouin ( Micha) dont il s'occupe tant bien que mal avec l'aide d'une jeune nounou qui deviendra sa compagne. Toutes ces choses arrivent dans la vie de Victor sans qu'il n'ait rien prémédité . Il est un peu comme un bouchon sur l'océan, bringuebalé au gré des circonstances, dont il s'accommode avec fatalisme en gardant en lui un fond d'angoisse et une sorte d'empêchement à vivre une véritable vie affective.
Un récit dont l'originalité m'a séduite, qui nous propulse dans une société corrompue et violente, où rien ne fonctionne, où les complots et l'auto défense sont des comportements normaux, où la médecine n'est réservée qu'aux riches, où la solitude désespérée est le lot commun.
ça peut paraître sombre, mais l'humour et l'auto dérision de l'auteur m'ont embarquée, il écrit à la fois la banalité du quotidien avec ses actions répétitives mais aussi son absurdité tout en nous immergeant dans une sorte de polar géopolitique. Inclassable, vous disais-je !


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Victor, écrivain sans inspiration et au chômage, accepte de rédiger des nécrologies de personnalités vivantes pour un journal. Accessoirement, il vient de se séparer et à décider de prendre un pingouin comme animal de compagnie....

Voilà un roman désopilant, avec de nombreuses situations tragi-comiques. La lecture est facile. Andreï Kourkov place le lecteur dans de bonnes conditions. Victor est un personnage attachant, mais son pingouin reste la véritable attraction. Bain glacé, poissons congelés et nage dans le Dniep gelé sont un aperçu des activités du palmipède.

Le roman comporte de nombreux rebondissements, mais il me semble néanmoins que le rythme faiblit sur la fin. On se surprend néanmoins à chercher la fin possible des aventures extraordinaires de Victor. Cependant, ne comptez pas sur moi pour vous dévoiler quoi que ce soit ! Je vous invite à vous plonger dans ce livre, qui vous permettra de passer un bon moment.
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Victor est au chômage. Il pourrait en profiter pour écrire, mais il n'a de talent que pour les histoires courtes. Ça tombe bien, c'est justement ce talent qui convient à la rédaction des Nouvelles de la Capitale ; elle lui demande de composer des nécrologies de personnes vivantes. Jusque-là, rien de bien étonnant, toutes les rédactions ont bon nombre de nécrologies déjà prêtes. Les choses prennent vite une tournure alarmante.

Son rédacteur en chef l'envoie à Kharkov pour rencontrer un journaliste que Victor ne verra jamais ; il l'attend en vain dans un café et apprend qu'il s'est fait assassiner. Et puis, il y a ce Micha qui se présente en se recommandant du rédacteur en chef et qui lui passe des commandes en direct, moyennant une belle rémunération (calculée à partir de celle d'une prostituée de luxe). Micha ? Oui, Micha, comme le pingouin que Victor héberge depuis que le zoo a fait faillite.

Vous êtes prévenu, ce livre ne peut être que décalé. Je l'ai lu avec plaisir, même si le rythme baisse un peu au milieu. L'intrigue est bien construite. Elle est à la fois noire (on meurt beaucoup autour de Victor) et loufoque, et, en arrière-plan, la société ukrainienne.

J'ai regretté de ne pas connaître mieux cette société qu'Andreï Kourkov déchire à pleines dents. J'aurais sans doute encore davantage apprécié.

Lien : https://dequoilire.com/le-pi..
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Prendre un pingouin comme N.A.C, le nommer Micha, c ‘est bien une fantaisie d'ex soviétique, curieux mais, c'est aussi, le petit pouêt pouêt qui va donner un cachet original et drôle au récit. Kourkov en attend des retombées de sympathie et d'indulgence pour son personnage Victor et surtout Micha qui est, entre autres, neurasthénique. Kourkov est un homme prudent. La cohabitation des deux sera forcement «drôôôlatique» du moins fera son petit effet pendant un temps.
Passé cette toquade au sujet des personnages principaux, les autres sont terreux surtout les femmes, de quoi Kourkov nous parle-t-il dans sa narration?
D'un journaliste qui écrit des comptes-rendus sur des personnalités en vue. Bien entendu cela est très rémunérateur mais, dans un monde post-soviétique, ces pré-nécrologies ont un prix et le lecteur va comprendre assez rapidement de quoi il est question. En fait d'intrigue on se sent un peu lésé mais on se dit qu'il va bien y avoir des rebondissements. Il y en aura...mais un seul en dernière page. On est chiche chez les ukrainiens.
Dans un monde post-soviétique il ne peut être question que de corruption, de KGB ou d' un organisme étatique semblable, de petits arrangements, de petites vies étriquées, de problèmes de logement, d'alcool qui tient chaud et fait rêver et du fatalisme primitif et complaisant des slaves.
On n'y échappe pas mais Kourkov nous en bassine dans son intrigue avec des longueurs répétitives assommantes même s'il y met un peu d'ironie, d'humour dirons-nous du bout des lèvres, désabusée pas toujours de bonne qualité. Petit dej, lecture des quotidiens, patates bouillies, travail d'écriture, et abrutissement à l'alcool: comme d'habitude l'Homme Rouge est prévisible.
Une narration primaire et navrante, terne comme un temps de pluie en automne dans les mornes plaines d'Ukraine, grise comme un bloc d'habitation soviétique, narration qui nous saoule et nous fâche autant que les innombrables petits cognacs et vodkas bus par les personnages ainsi d'ailleurs que les pommes de terre bouillies, qui nous laisse la gueule de bois jusqu'à la de fin d'année 2024.
Et Micha? Et bien Micha (Micha pas l'autre! Nous rappelle-t-il malicieusement car il y en a deux: un effet comique qui a fait son temps) confirme bien, sans surprise, son rôle de joker de Kourkov mais il est sous exploité. Avoir pris un pingouin juste pour en faire ça, c'est vraiment ne pas aimer les bêtes. Par contre Kourkov aime la truite mais au citron.
Et c'est bien tristounet.
Et Victor? Et bien Victor confirme bien, sans surprise, qu'il est bien «l'Homme Rouge»
fini, apathique et sans relief, pleutre et petit d'ego.
Et la société ukrainienne? Et bien la société ukrainienne confirme bien, sans surprise...Bah vu ce qu'il s'y passe actuellement on ne va pas être méchant.
le pingouin n'est pas «à la slave» comme «la truite»! On a du mal a retrouver le Kourkov de cette nouvelle (parue après le pingouin) et on en conclut que Kourkov comme son personnage Victor Zolotarev n'est juste bon (et encore dit-il) qu'à écrire des nouvelles où il peut se permettre une chute judicieuse et malicieuse et encore le style n'y est pas: Kourkov ne tient pas la distance!
Cette «burlesque» comédie nous a mis le moral dans les chaussettes pour ce début d'année. Espérons que les «abeilles grises « qui nous attendent ne le seront pas autant que «le pingouin »
On voit que sur Babelio Kourkov est dit «écrivain proche de Mikhaïl Boulgakov» Là il ne faut pas exagérer!
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Je m'attendais à être transportée dans une ambiance à la fois grave et légère, avec des touches de poésie : tout ce qui m'avait charmée dans « Les abeilles grises ».
On m'avait dit que ce récit était plein d'humour et décrivait les facettes de l'Ukraine à la fin du XXe siècle.
Hélas, ce roman m'a semblé bien décevant, les situations apparaissent répétitives, le style est plat, au fil des pages l'ennui gagne le lecteur.
Le personnage principal n'est guère sympathique. L'enfant n'est pas vraisemblable. On s'attacherait davantage au pingouin, s'il montrait davantage de personnalité.
Donc, je vais oublier « le pingouin », pour garder le souvenir des « Abeilles grises » comme le roman réussi du même auteur ukrainien.
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D'une situation burlesque et iconoclaste au commencement le livre vire à une comédie dramatique amère, avec une famille se construisant grâce et autour du pingouin Micha.
Son adoptant, un écrivain désabusé et de piètre qualité recueille une gamine abandonnée par hasard, et recrute pour s'en occuper une jeune femme, qui s'incruste et devient sa compagne, le tout s'agrémentant d'amis de rencontre, qui passent et disparaissent ; puis se mèlent les accents inquiétants et tragiques.

Le pigouin de compagnie, objet de toutes les curiosités, traîne son spleen au long du roman, sucite l'empathie, puis devient une star des cimetières gagnant ainsi de puissants protecteurs, argent et traitements médicaux pointus.

Sous ces airs légers au départ l'auteur dénonce la corruption des élites ukrainiennes,les clans et compromissions politico-mafieux, la difficile vie quotidienne de la population et l'argent occulte facile pour certains.
En parallèle le geste s'assombrit, le personnage principal, stoïque et fataliste, évolue à la marge de cercles très opaques qui le dépassent, sans se sentir impliqué, à l'instar un héros kafkaïen subissant les événements qu'il n'appréhende pas, mais qui glissent sur lui sur lui telle l'eau sur une veste hydrophobe.

On aurait pu en attendre plus dans l'absurde de ces situations pingouinesques farfelues, mais le roman s'étiole quelquefois lors de transitions du loufoque à l'inquiétant, perdant un peu de sa tonicité initiale, mais rien de rébarbatif.

La fin en queue de poisson ( certes appréciable pour un pingouin, bon cest facile) laisse perplexe jusqu'au moment de comprendre qu'il y a une suite, " Les pingouins n'ont jamais froid" que je me suis empressé de commander pour découvrir la fin des pérégrinations du sympathique Micha.
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Grâce à son talent de compositeur de nécros spirituelles, Victor parvient à gagner sa vie dans l'Ukraine nouvellement indépendante. La chose est d'autant plus nécessaire que ce plumitif insolite n'a rien trouvé de mieux que de posséder comme animal de compagnie un pingouin cédé par le zoo de Kiev. Dans un pays économiquement sinistré, se procurer des produits de la mer même surgelés grève un budget en trois coups de cuillères à bortsch… Bien que Kiev soit relativement loin du Caucase, les aventures de nos protagonistes sont cocasses. Pourtant, le tableau de cette période post-soviétique ne devrait pas inciter à sourire. Sur fond de fonctionnement encore très KGBesque, suspicion, corruption, disparitions suspectes sont de mises. Nous sommes embarqués dans une série d'aventures rocambolesques avec des rencontres étonnantes. La dérision de Kourkov fait ressortir la difficile émergence du mauvais rêve soviétique. Ecrit il y a plus d'un quart de siècle, on mesure à quel point les événements actuels sont un prolongement de cette explosion de l'ex-empire. Oscillant entre polar et roman d'espionnage, le Pingouin se termine comme une fable. Dès lors, sous l'apparent désenchantement de l'écrivain, point un optimisme timide mais bien palpable. La maladresse et le spleen de cet attachant pingouin le rend terriblement humain… C'est la morale de ma chronique
Moi j'la trouve chouette
Pas vous? Ah bon
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Difficile d'imaginer un protagoniste plus plat que ce Victor, qui n'a pas été sans me rappeler le Victor de Bove. J'ai aimé le début du récit, la simplicité avec laquelle l'auteur évoque l'incongruité de la situation de Victor, qui a récemment adopté un pingouin, qui est payé à écrire des nécrologies de personnes toujours vivantes et se fait des amis sans vraiment les chercher.

Puis le ventre mou du roman qui, malgré la succession de situations assez improbables et vaguement comiques, m'a paru très long. Il devient difficile de croire que Victor ne se doute pas de ce qui se trame, voire franchement frustrant de le lire si détaché des conséquences de ses actes. Il n'y a que dans les dernières pages que le récit est à nouveau plus rythmé, que le protagoniste semble enfin vouloir agir sur sa vie, mais ce revirement m'a semblé un peu tardif.

Pour autant, la chute du roman reste réussie, bien qu'attendue. Une lecture plaisante, malgré ses longueurs. Si le Pingouin ne figurera pas parmi mes favoris, je garde tout de même la curiosité de découvrir d'autres oeuvres de l'auteur.
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