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sur 1566 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
"Je n'ai pas de chance avec les femmes. J'en ai eu marre, j'ai pris un pingouin et je me suis tout de suite senti mieux."

Dans l'Ukraine appauvrie post-URSS, le zoo n'a plus les moyens de nourrir tous ses animaux. Victor Zolotarev se porte volontaire pour adopter un pingouin, qu'il nomme Micha. Ce dernier vit désormais dans son appartement mais traîne sa dépression entre la baignoire glacée et le frigidaire : "Mais Micha a apporté sa propre solitude, et désormais, les deux ne font que se compléter, créant une situation de dépendance réciproque plus que d'amitié".

Quant à Victor, sans emploi, il se voit bientôt offrir un travail : écrire des nécrologies de personnes encore en vie. Mais un beau jour, ces personnes se mettent à mourir, de plus en plus vite ... le pingouin neurasthénique de Victor représente sa solitude, un peu à la manière du python dans Gros-Câlin de Romain Gary, et son incapacité à nouer des liens durables.

Au départ crédible, le roman s'enfonce progressivement dans une douce folie, celle de l'Ukraine mafieuse, des morts suspectes et de la misère; une Ukraine triste et fade, comme un hiver. Un vieil homme déclare d'ailleurs à Victor : "Vous avez manqué l'époque de l'abondance, déplora le vieil homme. Chaque siècle offre environ cinq années de faste, puis tout s'écroule ... je crains que vous ne viviez pas jusqu'au prochain tour, et moi encore moins ... Mais moi, j'aurai profité de celui qui vient de passer. "

Si l'on rit de la relation entre Victor et son pauvre pingouin, c'est pourtant un texte très noir, habité par des personnages inquiétants qui entraînent Victor dans un engrenage mortel. On ne peut pas non plus dire que Victor soit très attachant en soi : il agit la plupart du temps malgré lui, traîne son ennui et ne semble pas capable de sentiments, comme inadapté à la société. Or, j'ai lu que les intellectuels n'étaient pas très bien vus à cette époque, étant considérés comme des êtres inutiles dans la construction de la société. D'où la difficulté d'y trouver sa place.

Finalement, il accepte cette société car " Sa vie lui semblait paisible, malgré l'épisode alarmant qui lui avait valu de passer le réveillon terré dans la datcha de Sergueï. Tout allait bien pour lui, du moins en apparence. A chaque époque "sa "normalité". Ce qui, auparavant, semblait monstrueux, était maintenant devenu quotidien, et les gens, pour éviter de trop s'inquieter, l'avaient integré comme une norme de vie, et poursuivaient leur existence. Car pour eux, comme pour Victor, l'essentiel était et demeurait de vivre, vivre à tout prix. "

Un rude constat pour ce roman donc bien amer, absurde et sordide, critiquant sévèrement l'état du pays, et qui a eu le mérite de me faire prendre conscience de la situation catastrophique de ces pays de l'Est

Une lecture douce-amère, dans un style fluide et agréable, peut-être un peu longuette sur certains passages, mais qui me donne tout de même envie de lire le second tome : Les pingouins n'ont jamais froid.

PS : à ne pas lire en période de dépression ...
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Victor est un journaliste au chômage, il vit à Kiev à une époque où le pays n'est plus sous la coupe de Moscou, même si la vie quotidienne et la culture en sont toujours fortement imprégnées. Faute de fonds, un zoo se sépare d'animaux sauvages et c'est ainsi qu'il en vient à héberger un pingouin dépressif et malade du coeur nommé Micha.
Le quotidien est bouleversé lorsque Victor se voit offrir un travaille qui consiste à écrire des articles dans la rubrique nécrologie de personnes toujours en vie. Sur le ton de l'humour, Victor accepte. Puis le temps passant s'aperçoit que les personnes sur qui il écrit ont une malheureuse tendance à décéder peu de temps après la publication de ses articles.

Je m'attendais à un livre entre humour loufoque et roman policier, ce qui était plus ou moins le cas, mais de manière bien trop diluée à mon goût.
Ce qui m'a gênée dans ce roman c'est surtout l'écriture trop factuelle couplé au ton désabusé du narrateur et la construction du récit trop répétitive et des descriptions qui amenaient peu de choses au récit dans sa globalité.
Je m'attendais à ce que le romancier joue davantage la carte du décalage ou de l'absurde avec le pingouin, or il finit par être trop anecdotique et surtout par refléter une part du personnage principal.
L'idée pour parler de la main mise de la mafia sur la société civile était intéressante mais il m'a manqué de l'intensité, une écriture et un récit plus construit pour adhérer pleinement à cette histoire.
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En lisant le résumé de ce livre, je partais avec de grands espoirs de loufoquerie et de mystère. Quelle ne fut pas ma déception quand je me suis retrouvé à suivre avec lassitude le quotidien saugrenu du personnage principal où les jours se suivent et se ressemblent sans surprise et sans suspense. A aucun moment du roman, je n'ai adhéré à l'intrigue tant certains évènements m'ont semblé trop improbables. Les personnages, sans profondeur, arrivent comme un cheveu sur la soupe et leurs relations réciproques se créent sans raisons particulières. L'auteur abuse de raccourcis, parfois à la limite du grotesque (appeler la police pour faire garder son pingouin pour les vacances, payer pour utiliser un pingouin pour les enterrements), pour suivre le plan de marche qu'il s'était fixé.
L'omniprésence assez originale du pingouin dans la vie de Viktor, qui aurait pu servir de décalage intéressant, n'apporte à mon sens aucune plus value à l'atmosphère de l'histoire et n'est en définitif qu'un fantôme qui erre dans la maison. La poésie ou la critique du système qu'a peut-être voulu faire passer Andreï Kourkov dans cette aventure, ne m'ont pas du tout convaincu.
L'écriture banale ne relève pas le niveau et est aussi plate que l'émotion que m'a procuré cette histoire.
Je ne donnerai donc pas suite...
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Lorsqu'un jour en quatrième de couverture, je tombe sur ça:
"J'ai pas de chance avec les femmes. J'en ai eu marre, j'ai pris un pingouin et je me suis tout de suite senti mieux."
Je ne cherche pas à en savoir plus, je me dis que ce livre doit avoir été écrit spécialement pour moi (depuis j'ai vérifié et bizarrement mon nom n'est mentionné nulle part). Je m'attends à.
A quoi exactement je ne sais pas, mais je m'attends à beaucoup plus.

Je n'ai pas détesté, j'y ai cru jusqu'au bout, j'ai aimé l'atmosphère et le pingouin, mais j'ai trouvé que les personnages manquaient de corps et j'ai été jusqu'au bout dans l'espoir que l'histoire allait décoller.

J'aurais dû m'en douter dès le départ: les pingouins ne s'envolent pas, ou si peu.

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Un sévère échec de lecture. Il ne se passe rien d'intéressant dans ce bouquin, que je n'aurais d'ailleurs jamais lu s'il ne se déroulait pas en Ukraine. J'ai bien compris qu'il s'agissait de traiter de la solitude d'un homme qui ne parvient à s'attacher à rien ni personne, hormis à un pingouin, mais franchement, se taper 270 pages pour ça ?... J'ai arrêté de compter le nombre de fois où le personnage principal, Victor, buvait du café, du thé ou un cognac, à la trentième. Je n'exagère pas. Quel ennui. Quant à l'écriture, elle n'est pas suffisamment affûté pour justifier à elle-même l'engouement qu'a suscité ce livre ces dernières semaines. Passer juste après le brillant Les incorrigibles de Patoche Quélard a été fatal au Pingouin de Kourkov. On ne m'y reprendra plus à faire dans l'humanitaire.
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Prendre un pingouin comme N.A.C, le nommer Micha, c ‘est bien une fantaisie d'ex soviétique, curieux mais, c'est aussi, le petit pouêt pouêt qui va donner un cachet original et drôle au récit. Kourkov en attend des retombées de sympathie et d'indulgence pour son personnage Victor et surtout Micha qui est, entre autres, neurasthénique. Kourkov est un homme prudent. La cohabitation des deux sera forcement «drôôôlatique» du moins fera son petit effet pendant un temps.
Passé cette toquade au sujet des personnages principaux, les autres sont terreux surtout les femmes, de quoi Kourkov nous parle-t-il dans sa narration?
D'un journaliste qui écrit des comptes-rendus sur des personnalités en vue. Bien entendu cela est très rémunérateur mais, dans un monde post-soviétique, ces pré-nécrologies ont un prix et le lecteur va comprendre assez rapidement de quoi il est question. En fait d'intrigue on se sent un peu lésé mais on se dit qu'il va bien y avoir des rebondissements. Il y en aura...mais un seul en dernière page. On est chiche chez les ukrainiens.
Dans un monde post-soviétique il ne peut être question que de corruption, de KGB ou d' un organisme étatique semblable, de petits arrangements, de petites vies étriquées, de problèmes de logement, d'alcool qui tient chaud et fait rêver et du fatalisme primitif et complaisant des slaves.
On n'y échappe pas mais Kourkov nous en bassine dans son intrigue avec des longueurs répétitives assommantes même s'il y met un peu d'ironie, d'humour dirons-nous du bout des lèvres, désabusée pas toujours de bonne qualité. Petit dej, lecture des quotidiens, patates bouillies, travail d'écriture, et abrutissement à l'alcool: comme d'habitude l'Homme Rouge est prévisible.
Une narration primaire et navrante, terne comme un temps de pluie en automne dans les mornes plaines d'Ukraine, grise comme un bloc d'habitation soviétique, narration qui nous saoule et nous fâche autant que les innombrables petits cognacs et vodkas bus par les personnages ainsi d'ailleurs que les pommes de terre bouillies, qui nous laisse la gueule de bois jusqu'à la de fin d'année 2024.
Et Micha? Et bien Micha (Micha pas l'autre! Nous rappelle-t-il malicieusement car il y en a deux: un effet comique qui a fait son temps) confirme bien, sans surprise, son rôle de joker de Kourkov mais il est sous exploité. Avoir pris un pingouin juste pour en faire ça, c'est vraiment ne pas aimer les bêtes. Par contre Kourkov aime la truite mais au citron.
Et c'est bien tristounet.
Et Victor? Et bien Victor confirme bien, sans surprise, qu'il est bien «l'Homme Rouge»
fini, apathique et sans relief, pleutre et petit d'ego.
Et la société ukrainienne? Et bien la société ukrainienne confirme bien, sans surprise...Bah vu ce qu'il s'y passe actuellement on ne va pas être méchant.
le pingouin n'est pas «à la slave» comme «la truite»! On a du mal a retrouver le Kourkov de cette nouvelle (parue après le pingouin) et on en conclut que Kourkov comme son personnage Victor Zolotarev n'est juste bon (et encore dit-il) qu'à écrire des nouvelles où il peut se permettre une chute judicieuse et malicieuse et encore le style n'y est pas: Kourkov ne tient pas la distance!
Cette «burlesque» comédie nous a mis le moral dans les chaussettes pour ce début d'année. Espérons que les «abeilles grises « qui nous attendent ne le seront pas autant que «le pingouin »
On voit que sur Babelio Kourkov est dit «écrivain proche de Mikhaïl Boulgakov» Là il ne faut pas exagérer!
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Ce roman est sans grand relief malgré l'originalité des personnages et du scénario.
Nous sommes en Ukraine en 1995. Victor est un écrivain en mal de sujets. Il a pour seul compagnon un pingouin dépressif et ne roule pas sur l'or. Il considère donc comme une aubaine d'être engagé par un journal de Kiev pour rédiger les nécrologies de personnages encore en vie... mais qui ne le resteront pas longtemps.
Il comprend rapidement, et le lecteur avec lui, qu'il est devenu à son insu un maillons parmi d'autres d'une vague d'épuration de grande ampleur téléguidée par les services secrets et sous-traitée à la pègre. Est concerné par le grand nettoyage tout ce que la ville compte de politiciens, fonctionnaires, artistes, militaires, compromis dans de juteuses affaires criminelles bien sordides. Naturellement, la moralisation de la vie publique n'a rien à voir dans l'affaire : le crime ne peut engendrer que le crime et les loups sortent du bois, toujours plus nombreux.
Notre héros, plutôt mollasson, malgré la quantité extraordinaire de théine et de caféine qu'il absorbe chaque jour, (pour ne rien dire de la vodka), ne s'affole pas vraiment : c'est sans doute ce qui lui permet de "persister dans son être" malgré des rencontres inopinées avec des gens très dangereux sujets aux morts violentes ; ce qui serait plutôt réjouissant si ses vrais amis ne le "quittaient" pas à la même cadence.
L'enchaînement inéluctable des évènements l'oblige à prendre en charge une fillette de cinq ans aussi peu émotive que lui, puis une nounou, car enfin un écrivain seul avec enfant et pingouin, obligé, de surcroît à de nombreux conciliabules secrets dans la cuisine, se sent parfois un peu débordé.
Aucun personnage n'est vraiment sympathique, mis à part le serviable et joyeux policier Serguïev, qui trouve prématurément la mort, lui aussi, en mission à Moscou (en avait-il trop appris au contact de Victor ?) ; et le pingouin, bien sûr, dont j'aurais aimé connaître le sort : je trouve sacrément ingrat de la part de l'auteur d'avoir abandonné le clou de l'histoire, encore convalescent, à sa sortie de l'hôpital où il a failli laisser la peau.
Ce roman réalise un curieux paradoxe : les rebondissements sont multiples, mais forment un ensemble monotone. Pourtant il a tous les ingrédients d'un thriller passionnant. Je ne sais pas ce qui manque pour entraîner mon adhésion : l'incroyable sang-froid de Victor, sa capacité à continuer à vivre, la tête enfouie dans le sol, malgré l'énorme menace qui plane me paraîtraient-ils peu crédibles ?
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Je m'attendais à être transportée dans une ambiance à la fois grave et légère, avec des touches de poésie : tout ce qui m'avait charmée dans « Les abeilles grises ».
On m'avait dit que ce récit était plein d'humour et décrivait les facettes de l'Ukraine à la fin du XXe siècle.
Hélas, ce roman m'a semblé bien décevant, les situations apparaissent répétitives, le style est plat, au fil des pages l'ennui gagne le lecteur.
Le personnage principal n'est guère sympathique. L'enfant n'est pas vraisemblable. On s'attacherait davantage au pingouin, s'il montrait davantage de personnalité.
Donc, je vais oublier « le pingouin », pour garder le souvenir des « Abeilles grises » comme le roman réussi du même auteur ukrainien.
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Je n'ai pas apprécié ce livre. La lecture est lente. le narrateur est piégé dans sa condition de participation au crime organisé. Il subit sans réagir et j'ai subi. C'est mon avis.
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J'ai trouvé ce roman très... étrange.

Malgré les explications historiques de certains membres de Babelio sur le contexte historique (et merci à eux), j'avoue être restée perplexe.
Je pense qu'on ne peut pas l'aborder sans un minimum de connaissances sur cette période d'Histoire.

J'avoue que c'était cette idée du "pingouin de compagnie" qui m'avait attirée, et à tous ceux qui feraient la même erreur que moi... ce n'est pas du tout un roman drôle !
Au contraire, c'est terrible de voir se dépatouiller tous ces personnages, tenter de survivre, de vivre avec un système qui les détruit en même temps...

C'est intéressant, écrit de façon assez "froide", ce qui n'en rend que l'histoire plus sombre et douloureuse.
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