L'arc, n°38 : Hegel

Si l'Arc est censé faire un pont entre les vieux de la vieille devenus dieux de la Philosophie et la médiocrité crasse du peuple ordinaire, c'est foutu. Faut dire, je n'ai jamais essayé d'ouvrir une page d'un bouquin d'Hegel, non seulement parce que mes efforts désespérés pour comprendre ce qu'a fait ce bonhomme n'ont jamais abouti (avant je le confondais avec Engels mais maintenant je connais un peu mieux les contributions de ce dernier), mais aussi parce qu'il me semblait que ses bouquins parlaient plus ou moins de RIEN. Certes, il a sans doute énormément contribué au développement d'une certaine branche de philosophie chiante mais enfin, sorti de là, que lui reste-t-il à ce brave Hegel ? L'Arc ne me permet même pas de l'apprendre.


Deux ou trois auteurs essaient de se rendre abordables en utilisant des mots déchiffrables. Ainsi Bernard Lemaigre (grand bien lui fasse) m'a permis de comprendre grossièrement les opinions politiques de ce brave Hegel, peu enthousiaste au sujet du Bill de réforme anglaise :


« Ce que Hegel veut pour son état de droit c'est une représentation organique des intérêts de tous les citoyens, selon leur appartenance à tel ou tel groupe social. le suffrage universel considéré pour soi, comme l'égalité de tous devant le droit de vote, est pour Hegel tout autant que le suffrage censitaire, un principe abstrait, et donc non complètement rationnel. »


Enfin bon, moi aussi sa philosophie me semble abstraite mais on ne doit pas tous avoir la même échelle de tolérance…


En matière de religion, Jacques d'Hondt n'est pas trop sociopathe non plus. Avec le concept du Dieu-miroir, Hegel veut simplement dire que Dieu, c'est l'homme qui se regarde dans un miroir et qui fantasme modérément sur ses pouvoirs multi-extra-ordinaires : « humanité et divinité, du point de vue de l'essence, sont identiques ».


Enfin, Marie-Françoise Cassiau nous chuchote à l'oreille que Hegel est un petit mariolle qui ruse avec la logique. Je n'ai pas trop compris quelles malices l'ont tenu rabiboché avec cette vieille fée logique mais si l'on souhaite résumer, Hegel pense qu'il n'y a pas de primat de l'Esprit par rapport à la Nature, et plein d'autres trucs sur le processus de dialectique en trois étapes.


« Il y a un irrécupérable en-trop de la philosophie, c'est l'en-trop du sujet, décentré au profit du Sujet. La solution logique consiste à offrir à celui-ci une place quantitative, c'est-à-dire proportionnelle à sa place dans la Totalité : ce qui rappelle la proportionnalité mathématique du sujet dans le mythe védique où l'Absolu a été mutilé de ce un quart qui est l'Homme. »


Je voulais dire quelque chose à ce sujet mais je ne me souviens plus. Au moment où j'ai lu cet extrait, j'étais tellement en plein dans la griserie philosophique des mots incongrus que ça me semblait profond. Maintenant, je reconnais que je suis ensevelie sous cette mare de sens qui ne me révèle plus rien.


J'étais toute contente d'aborder la partie « Lire Hegel » de Pierre Trotignon, pensant naïvement qu'à titre simple, texte limpide, mais grand mal m'en a pris. Il y a plus de chiffres que de lettres et de mots dans cette partie, si bien qu'on finit par nous faire croire que Hegel se lit avec des 0 et des 1, proto-ordinateur en chair humaine.


Je ne sais toujours pas qui est Hegel, et je n'ai toujours pas envie de lire ses bouquins. Merci l'Arc.