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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
C'est un jeune de 18 ans, né il y a presque 500 ans qui nous nous donne une leçon de vie et d'éthique. le principe est simple : pour être dominé il faut se soumettre à cette domination. Il est donc vain d'accuser les tyrans si l'on se résigne. La Boétie nous invite à nous révolter en premier lieu contre nous-même afin de nous libérer du joug des intérêts secondaires et de refuser l'aliénation que constitue la soumission à autrui. Par facilité ou par peur l'homme s'assujettit, pour vivre libre il lui faut donc placer les faveurs et les craintes au second plan. Servitude volontaire, corruption, favoritisme et leur corolaire l'absence de liberté constituent le corps de ce pamphlet. La liberté a un prix, le choix. !
Et c'est plus que toujours d'actualité comme le dit gigi55...
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Il est des textes qui vous laissent lorsque vous les avez finis, un sentiment d'avoir appris, découvert une vérité qui était au plus profond de vous mais que vous ne saviez pas exprimer.
Le discours de la servitude volontaire (ou l'autre titre « contr'un ») est de ceux-là, écrit par un jeune homme de 16 ans Etienne de la Boétie et circulant sous le manteau en 1553 et qui vous gifle d'une vérité « on peut vouloir volontairement être assouvit à une seule personne ».
L'auteur démontre comment tout tyran, roi ou élu par un mécanisme de manipulation du pouvoir peut assouvir tout un peuple qui par habitude l'accepte.
Alors oui, il faut lire ce classique que l'on enseigne dans les grandes écoles et auprès de toutes les élites et cela n'est sûrement pas sans arrière-pensée.
La compréhension de ces mécanismes nous permet d'ouvrir les yeux sur notre propre condition et le monde qui nous entoure, car il ne faut pas s'y tromper, ce jeune homme de 16 ans a réveillé les consciences de son temps mais ce texte est encore plus d'actualité en 2022, alors ne nous privons pas de goûter le plaisir d'un beau texte qui réveillera notre conscience.
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Nul doute que La Boétie était doué, rare sont les gamins de 18 ans s'amusant à décrypter la tyrannie humaine pour passer le temps, surtout au XVI siècle. L'ouvrage, par cela même, est déjà phénoménal.

Sur le fond, son analyse peut sembler simpliste : si l'homme se laisse assujettir, c'est qu'il "s'habitue" à l'être, et une fois asservi, sa lâcheté et son laxisme entretien sa servitude. Si un peuple entier est assujetti, c'est qu'un système pyramidal l'écrase à sa base. "six, en tiennent sous leur dépendance six mille qu'ils élèvent en dignité" et ainsi de suite...

Simple, sans doute, philosophiquement peu argumenté, assurément. Par contre, La Boétie prophétise l'avènement de la psycho-sociologie avec un talent certain. Quatre cents ans avant les ténébreuses années 30, tout était dit !

C'est cela qui fait frémir dans ce discours. Lire que la liberté est naturelle, qu'aucun animal ne la laissera filer à aucun prix, alors que l'homme lui, est largement disposé à s'assujettir volontairement. Quand on voit que l'histoire à mille fois donné raison à La Boétie, on se fiche de son simplisme argumentaire.

Un texte fondateur, un peu difficile sur la forme car formulé en français d'époque mais tellement beau qu'il fait du bien...
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La Boétie est un parfait humaniste de la Renaissance qui a traduit la Ménagerie de Xénophon et Les Règles de Mariage. L'auteur traite ici de l'honneur de la liberté contre les tyrans. C'est un discours efficace mais très difficile à lire, plusieurs faits historique comme l'Affaire de la Gabelle ont dû l'ébranler. La Boétie énonce la revendication libéral, il ne vise personne en particulier. On voit sa réflexion philosophique sur l'essence politique, il ne comprend pas pourquoi les peuples se soumettent volontairement à un seul et unique homme. Il nous soumet ses hypothèses comme l'habitude, la ruse des tyrans et la chaîne des gains. le texte est clair et bien écrit, cela peut même paraître choquant lorsqu'on sait que l'auteur n'avait que 18 ans lors de la rédaction du discours. le renoncement à la liberté consolide la tyrannie, il faut se révolter. le discours a été publié treize ans après sa mort par son grand ami Montaigne. Ce texte est à lire, La Boetie appelle à la liberté d'esprit. Un pur joyau de notre patrimoine !
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Précurseur de la notion de désobéissance civile, ce petit discours écrit par un jeune bourgeois de 18 ans étonne par la « modernité » de son message. Si le style peut sembler désuet, les idées qui y sont développées ne le sont en aucun cas. Un classique de la philosophie à lire pour tout individu aspirant à davantage de conscience de soi.
Lien : https://unoceandelecture.wor..
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Écrit à 16 ans, 18 ou plus tard ? Quelle que soit la vérité, il est indéniable que ce texte est pétri d'une grande maturité et surtout d'une culture qui ne peut-être que le résultat d'une éducation exceptionnelle. On reconnaît bien là l'influence de la Renaissance et de la culture gréco-romaine dont La Boétie maîtrise L Histoire et les mythes à la perfection. Texte évidemment historique par sa justesse, sa postérité et surtout sa longévité puisqu'il est toujours terriblement d'actualité. Bien que les chiffres soient difficiles à estimer avec certitude, il semble que les prolétaires d'aujourd'hui ne soient pas si éloignés des serfs d'hier. Un petit nombre de puissants gouverne toujours un grand nombre de faibles, nourris du pain et des jeux, incapables ne serait-ce que d'imaginer la volonté de la rébellion malgré les inégalités évidentes dont il souffre.
À diffuser largement, donc.
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Étienne de la Boétie démontre la naturalité de la liberté et en déduit que l'état de servitude nait par habitude. Si les tyrans assujettissent les hommes par contrainte ou par tromperie, il est étonnant de constater combien la résistance est ensuite rare. (...)

Analyse très fine de l'armature même du pouvoir et invitation à la révolte contre l'oppression et l'exploitation, nullement démodées bien au contraire.

Article complet sur le blog de la Bibliothèque Fahrenheit 451.
Lien : http://bibliothequefahrenhei..
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Hier soir, la bibliothèque de D., où j'ai fait mon stage, proposait une lecture autour du Discours, lecture assurée par M. Hervé Colin, de la compagnie du Globe.

Une très bonne soirée à écouter l'adaptation de ce texte (car trop difficile à lire dans sa langue originale, le français du XVIème siècle) et évidemment raccourci.

Pourtant, le Discours est plutôt bref, dans mon édition GF, si on enlève la préface et l'appareil critique, il doit faire une quarantaine de pages.

Selon son ami Montaigne, La Boétie écrivit ce texte à l'âge de 16 ans (voir ses Essais, mais Etienne devait avoir plutôt 18 ou 19 ans), probablement à la suite du soulèvement de la Guyenne contre la gabelle, impitoyablement réprimé.

Si ce texte est toujours d'actualité, c'est certainement parce que, non seulement le monde n'a pas changé depuis 1561 (ou si peu...), mais aussi parce que l'auteur utilisait l'histoire ancienne pour réfléchir sur sa propre actualité, artifice régulièrement employé quelle que soit l'époque.

La Boétie ne pouvait évidemment pas faire allusion à des événements récents, à sa propre époque, par peur des représailles, il utilisait donc avec habileté les exemples du monde antique entre autres, pour inciter son lecteur à la réflexion.

J'ai étudié ce texte l'année dernière, en 2ème année de licence en lettres modernes, dans le cadre de mon cours sur l'éloquence. le DIscours relève de l'éloquence politique, et du genre judiciaire. La Boétie démontre en effet de manière imparable comment des peuples entiers en arrivent à se soumettre à l'autorité d'un seul homme, le tyran.

Si le désir d'être libre fait défaut, on est donc esclave parce que l'on consent à cette servitude. Point de lâcheté ou de couardise ici, La Boétie part du principe que la servitude s'installe par le biais de la coutume. Des habitudes. Mais cela seul ne suffit pas à asservir un peuple.

Point besoin d'une armée pour rendre docile, le tyran impose efficacement sa volonté grâce à un réseau. Cette fameuse chaîne de la servitude, la pyramide la tyrannie qui s'exerce encore aujourd'hui, jusque dans nos démocraties.

Par effet de ricochet, la servitude amollit le courage. le tyran compte également sur un autre moyen pour asservir ses sujets : l'abêtissement. du pain et des jeux...et la télévision !

La Boétie place tout de même quelques hommes au-dessus de la plèbe. Seuls les intellectuels, et les plus courageux sont les plus aptes à se dresser contre la tyrannie. Tout n'est pas perdu, ouf...

Bref, une lecture qui n'a rien perdu de son attrait, une oeuvre qui devrait inciter chaque citoyen à repenser profondément sa manière de peser sur les décisions politiques. pour ma part, je crois que ce sont cette apathie, cette faiblesse qui nous enchainent et qui sont la cause de tous nos maux, de ce mal-être en société, de cette absence de volonté politique.

Lien : http://lectures-au-coin-du-f..
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" Soyez résolu de ne servir plus, et vous voilà libres. "
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La Boétie nous montre que la servitude réside en nous, dans l'acceptation de la tyrannie et le renoncement à la nature profonde de l'homme qui est l'amour franc de la liberté.
Tout ceci reste ma foi d'une parfaite actualité !
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