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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
L'actualité du texte est impressionnante et s'impose dès le début du propos. A ces lignes, qui ne pense aux dictateurs passés, présents et à venir.
Qui ne pense au peuple russe aujourd'hui, serviteur de Poutine. Ou encore au peuple chinois.
Comment ne pas penser à la résignation du peuple juif pendant la montée du nazisme.
Dans un autre registre, ne peut-on affirmer, comme le fait La Boétie, que l'habitude est vecteur de tyrannie, cette habitude aujourd'hui est aussi celle de l'emprise médiatique et des objets connectés.
La tyrannie pyramidale est parfaitement démontrée avec pour fondations jeux, favoritisme et corruption.
Alors suffit-il de dire non et de désobéir pour assister à l'implosion littérale d'un régime autocratique? Est-il si facile de dire non quand l'intégrité physique est en jeu?
Le diagnostic est implacable mais les moyens de lutter au delà du « non » individuel sont explicitement limités.
Toute l'ambivalence du texte est là.
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C'est court mais qu'est ce que c'est marquant! Une lecture indispensable que tout le monde devrait lire. C'est super intéressant les réflexions qu'il y a dans ce bouquin et c'est passionnant à lire! Et puis comme d'autres le disent, j'ai trouvé ça tellement actuel la façon dont s'est écrit. Un livre qui nous fait réfléchir et nous font poser les bonnes questions.
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Ce livre est un petit traité politique répondant à une question finalement assez simple : pourquoi nous soumettons nous à l'autorité ? et surtout lorsque celle-ci ne nous parait pas juste…
L'auteur nous développe de nombreux aspects de réponses, pour ma part je vais tenter de résumer celles qui m'ont le plus marquées. Je m'excuse d'avance pour tous les manques qui sont inévitables dans cette chroniques…

Pour revenir à notre sujet : La Boétie nous explique la facilité que nous avons à nous conformer à des ordres. Ainsi nous n'avons pas à nous poser les questions nécessaires à une décision. Si on nous dit quoi faire, pourquoi se compliquer la vie ?

D'autant que ces « ordres » proviennent de personnes qui ont une autorité : elles peuvent être légitimé par des diplômes (dans le cas d'experts par exemple), par la société elle-même (pour les élus par exemple) et ainsi de suite.

Nous restons à ce moment là dans la position de l'enfant qui écoute et obéit, supposant des raisons qui lui sont inintelligibles et supérieures.
De plus, une fois la prise de conscience de cet état de fait accomplie, en sortir demande beaucoup de volonté, d'énergie… et peut mettre en marge de la société. C'est pourquoi il y a une forme de volontarisme dans notre obéissance quotidienne, par confort.

Ces difficultés sont bien sur détaillées dans le livres, et finalement l'auteur abouti a la conclusion que sortir totalement de toute forme d'obéissance du jour au lendemain est impossible, cependant plus il y aura de gens pour questionner cette situation, pour refuser d'obéir aveuglément, plus nous avons de chances de nous diriger vers moins de servitude.

Si sortir totalement du système est difficile il y a mille petites échappatoires : des petites choses quotidiennes pour lesquelles nous pouvons tout simplement cesser de suivre le troupeau. le texte a été écrit au XVIem siècle et c'est déjà par l'action individuelle quotidienne que l'auteur voyait venir le changement : aujourd'hui nous pouvons évidemment penser à la « désobéissance » par la sortie de l'impératif de consommation…

Pour continuer cette réflexion je vous renvoie vers « l'âme Humaine » d'Oscar Wilde qui traite assez bien e a volonté que nous pouvons avoir, vers « La désobéissance civile » de David Thoreau… et je pense que le titre parle de lui même et explique la filiation entre les deux oeuvres.

Pour ce qui est de mon édition de ce texte : je le possède aux éditions Mille et une nuits, dans un format poche tout petit et donc assez pratique ! Il a un format plus carré que ce dont j'ai l'habitude (comme toute cette collection : qui détient pas mal de titre engagés super intéressants de Bakunine à Thoreau…
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Valable en son temps comme aujourd'hui, peut-être même surtout aujourd'hui alors même que nous vivons en démocratie, ce Discours de la servitude volontaire doit perpétuellement nous pousser à nous interroger sur notre système politique, à le questionner, à le remettre en question peut-être parfois, mais surtout, à défendre notre liberté. La Boétie donne à celui qui le lit les moyens de ne pas se soumettre.
Lien : https://mon-imaginarium.wixs..
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Étienne de la Boétie est un jeune homme de 16 ou 18 ans quand il écrit cet essai, il sera publié entièrement après sa mort.
La Boétie s'interroge sur la raison profonde qui force les peuples à se remettre entièrement à un tyran, à donner consciemment leur liberté contre une vie de servitude. Il tente de nous dire que les animaux eux-mêmes ne vivent pas bien la servitude, qu'ils nous le rappellent. Que seuls une poignée d'animaux s'y habitue. Il prend l'exemple des chevaux fiers d'êtres parés ainsi, réduits à l'esclavage par l'homme.

Il semble trop tôt dans l'Histoire pour parler de mythe de l'État de Nature, mais ce que nous dit La Boétie c'est que l'homme avant d'être sous le joug d'un tyran est libre. Il nous dit que l'homme avant cette condition de servitude est indépendant et libre. Il ne va pas plus loin dans cette réflexion, mais nous pouvons imaginer qu'un État préexistant à la servitude existe dans l'esprit de la Boétie, mais pas forcément comme le mythe de Rousseau.

Bien entendu, le seul tyran ne pourrait faire appliquer sa loi à tout le peuple par sa seule force, il a besoin de bras. C'est de cette manière que se constitue une société pyramidale qui repose sur des privilèges, des avantages pour garder ces gens loyaux. le tyran va avoir quelques ministres qui vont eux-mêmes avoir des gens autour d'eux et ainsi de suite jusqu'à arriver à une force conséquente. Ces forces ne reposant que sur l'intérêt pécuniaire, le tyran ne pourra jamais être entouré d'ami et ne pourra jamais faire confiance à quiconque.

Il pousse à la réflexion sur le consentement que l'on a à donner notre pouvoir politique, au sens d'administration de la cité, à des personnes qui ne le méritent pas forcément. Mais finalement qu'est-ce que donner sa liberté ?

La Boétie prend l'image caricaturale d'un despote qui prend les jeunes filles, envoi les fils à la guerre et tue les parents sous l'impôt. À partir de cette image, il en fait découler un argumentaire qui montre que le peuple ne devrait pas s'en remettre à ce genre de personne. Mais nous pouvons imaginer que la liberté fait peur. En effet, être libre c'est être indépendant, c'est ne dépendre de personne, devoir s'occuper de tout, tout seul. La liberté peut être effrayante pour certains. Et je vous renvoie à la fable du chien et du loup là-dessus.

Mais ce qui m'a le plus intéressé c'est la manière dont il décrit le pouvoir et l'organisation qui se fait autour. La manière dont des personnes vont profiter du pouvoir du dominant pour tirer la couverture à eux. C'est pour cela qu'un tyran peut rester des années durant au pouvoir, parce que le fait qu'il soit au pouvoir permet à d'autres d'en tirer quelque chose, des revenus, du pouvoir politique, des privilèges. Et que ces ministres vont en faire profiter d'autres personnes, tout cela jusqu'à la base de la pyramide. C'est de cette manière que des personnes vont collaborer au pouvoir sans vraiment partager les idéaux du tyran. Mais ils vont être sûrs de ne pas être trop lésés par le pouvoir de celui-ci en faisant partie de sa cour.

Ce livre est aussi présenté comme étant humaniste, nous sommes en effet dans la bonne période. L'introduction qui démarre sur l'Odyssée et Ulysse ne peut que nous faire penser aux humanistes. Il nous parle aussi de Thémistocle, de Léonide. C'est un condensé de culture helléno-latine qu'il nous livre.

C'est un texte plaisant et particulier puisque c'est un questionnement sur le pouvoir et la manière dont les gens normaux se soumettent à lui. L'auteur, en pleine jeunesse, ne comprend pas pourquoi l'on refuse la liberté pour se laisser dominer par un monarque. Et c'est en cela que c'est plaisant de le lire puisque c'est une critique, un peu naïve, mais qui pousse à réfléchir sur la manière dont les peuples tolèrent des dirigeants qui ne leur sont pas forcément bons. Et surtout sur la manière dont les peuples peuvent un peu trop facilement léguer leur liberté au premier « héros » venu.
Lien : https://aviscontraires.wordp..
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Malgré une lecture assez laborieuse (vieux francais) on sent la justesse de l'analyse de la Boétie. Il montre que les peuples sont plus influents qu'on ne le pense, mais qu'ils se soumettent par facilité, par habitude à un pouvoir qui profite souvent d'eux
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Un texte court mais fort intéressant et actuel ! Tout le monde devrait le lire pour prendre conscience que, finalement, nous sommes tous des êtres plus ou moins esclaves (mais aussi nos propres esclavagistes). Un style fluide, compréhensible et des exemples croustillants. Trois mots : à lire urgemment.
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Oeuvre d'un auteur d'à peine 18 ans en 1576. Et pourtant très actuelle. Analyse des rapports maître-esclave dans le monde. Peur, humiliation... Belle leçon d'éthique et de morale.
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