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EAN : 978B09VVGQF8H
191 pages
Éditions Héliotrope (21/03/2022)
3/5   10 notes
Résumé :
Emmanuelle se terre à Sudbury depuis quelques années et joint les deux bouts grâce à des contrats de design web pour des clients plus ou moins réglos. Lorsqu’elle retrouve le vieil agenda de son ancien amant, qui a mystérieusement disparu de la carte il y a huit mois, elle se met en tête d’apprendre ce qui lui est arrivé. Sa femme, la redoutable docteure Herman, l’aurait-elle banni, voire éliminé en découvrant ses infidélités ? Plusieurs autres hommes manquent à l’a... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Un gros poisson rouge sur la couverture et un titre qui annonce un incendie, un roman difficile à cerner…

Une narratrice paumée, qui vit à Sudbury, une ville ontarienne d'un peu plus de 160 000 habitants.

Elle sillonne la ville à pied et fait des contrats de design graphique pour un promoteur immobilier un peu louche, n'hésitant pas à créer des pages fabuleuses et à inclure de l'hameçonnage.

Elle boit et elle fume, bien des verres de bière ou de vodka, bien des cigarettes fumées au bord de la fenêtre ou dans la rue, bien des lendemains de veille pénibles.

Elle découvre un jour un agenda de son ex-amant qui l'a quittée il y a plusieurs mois. Elle se rend compte qu'il ne l'a pas simplement quittée, qu'il a plutôt complètement disparu, comme d'ailleurs plusieurs sans-abri et son ancien co-locataire. Elle entreprend une recherche ponctuée de beuveries et de passages à tabac, une quête qui l'amènera littéralement dans les bas-fonds, puisqu'elle explorera même les égouts.

Un personnage principal que j'ai eu du mal à trouver sympathique et une intrigue un peu lente, pour moi, au final, un plaisir de lecture mitigé.
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« Les gens, avait dit Lotta, viennent dans cette ville pour se cacher.  En périphérie de nulle part, coincée dans un cratère de météorite au milieu de vingt millions de kilomètres carrés d'épinettes gouvernés par les mouches, Sudbury attirait puis broyait les âmes; un trou noir affamé qui avait pris ses aises sur la Transcanadienne, à l'intersection du Sud galopant, de l'Est ronflant, de l'Ouest qu'on confondait encore comme un genre de Klondike ou, à tout le moins, une promesse de renouveau; un carrefour que les Anishinabeg appelaient depuis toujours N'Swakamok, là où les trois routes se rencontrent; une force gravitationnelle où convergeaient toutes sortes de migrants qui tissaient leur nid ou leur linceul, c'est selon.  Et moi, qui m'était installée ici pour ne plus être ailleurs, je m'entêtais à chercher des gens qui n'avaient probablement pas envie qu'on les retrouve, qui en avaient eu marre de ce no man's land où viennent s'échouer les rêves, et qui s'étaient barrés. »

Em a quitté Montréal en catastrophe il y a huit ans pour venir se réfugier à Sudbury, en Ontario, où elle se terre… Elle vit de petits contrats de graphisme pour certains à la limite de la morale ou de la légalité, elle fume dans son appartement au grand dam de son nouveau coloc Paul, et arpente la ville d'un bar à l'autre où elle a ses habitudes. Elle a fréquenté César, un poète marié à l'énigmatique Dr Herman, qui a disparu à l'instar de son ancien coloc Fariz, de même que d'autres hommes de la ville, des itinérants pour la plupart. Lorsque l'agenda de César fait surface, elle se lance à sa recherche, ce qu'elle pourrait bien regretter… Découvert grâce au Combat national des livres 2023, c'est avec beaucoup de plaisir que j'ai lu ce roman inquiétant aux personnages pittoresques - une mention spéciale à la chanteuse de télégrammes de menaces ! -, l'oeuvre d'une poétesse et cela s'entend, qui donne grande envie d'arpenter la ville de Sudbury, ou toutes les villes for that matter, à la découverte de leur part d'ombre.
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Que de personnages dans ce cours roman qu'on dit un polar qui adapte les codes à une fiction centrée la faune des paumés d'un quartier de Sudbury. Cette ville reconnue pour sa géographie particulière, formée dans le cratère d'impact d'une météorite écrasée il y a 1,85 milliard d'années et ses immenses rochers à surface noire font la particularité de la géologie. Bien présent dans l'univers de la narratrice personnage principal qui s'improvise « détective » dans une histoire sans suspense, qui ne tient pas le lecteur en haleine.

Un rythme lent qui s'active tardivement, aux alentours du quatrième quart du récit. Un ou des crimes auraient été commis : assassinat ? disparition ? évasion ? Les états d'âme et le passé de la protagoniste qui arpente le quartier à pied, en bus, en taxi – on a quasiment envie de suivre les parcours sur Google Maps pour s'y retrouver – entre son appartement, des bars, des hôtels, des restaurants de fast-food, des dépanneurs... semblent l'emporter sur l'énigme et sa résolution plutôt décevante.
Avec en parallèle cette relation malsaine avec un entrepreneur en construction sans scrupule qui, en chute finale, explique à elle seule le titre et l'illustration de la couverture de première.

L'autrice dresse un portrait réaliste de ce milieu glauque peuplé de laissés pour compte qui n'ont d'autres moyens de survivre que de quémander. Et ce tant dans les descriptions des lieux et des personnages que dans les dialogues naturels mélangeant les deux langues officielles canadiennes.

En tout respect, il m'a semblé tout au long de ma lecture, peut-être à tort, que ce roman n'était pas à la hauteur des 15 autres qui composent la collection Héliotrope Noir. D'ailleurs, avec cette première incursion en Ontario, l'éditeur devra modifier l'énoncé de son objectif de « tracer, livre après livre, une carte inédite du territoire québécois dans lequel le crime se fait arpenteur-géomètre ».

Tous les goûts étant dans la nature, je vous invite à vous faire une idée par vous-même de ce court roman bien écrit qui vous plaira peut-être.

Originalité/Choix du sujet :
*****
Qualité littéraire :
*****
Intrigue :
**
Psychologie des personnages :
*****
Intérêt/Émotion ressentie :
**
Appréciation générale :
**

Lien : https://avisdelecturepolarsr..
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critiques presse (2)
LaPresse
08 mai 2022
La flopée de personnages donne certes un peu le tournis, mais l’ambiance du récit, son côté humoristique et cette exploration des bas-fonds de cette cité méconnue méritent de nous faire prendre notre billet pour une visite cocasse.
Lire la critique sur le site : LaPresse
LeJournaldeQuebec
26 avril 2022
On croit à la ratoureuse Lotta, qui fouille les poubelles, au crâneur Yiannis qui brasse de drôles d’affaires, à Charles, le caissier du dépanneur. Sous couvert d’enquête, on mesure aussi les enjeux sociaux sous-jacents à la petite misère et à la transformation de quartiers centraux.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Nous commandâmes encore à boire, nous critiquions désormais la ville, son administration incohérente, ses fonctionnaires corrompus, son incapacité à aider les itinérants toujours plus nombreux et dont la détresse était telle qu’ils en étaient rendus à voler, à l’arraché, des sacs et des téléphones, entre autres choses. Quelques mois auparavant, Julie avait été la cible de pareille attaque, elle était allée au centre commercial faire une commission pendant sa pause, avait résisté à la tentation de troquer son lunch pour un sous-marin aux boulettes, avait plutôt opté pour manger son sandwich aux œufs sur un banc derrière l’édifice, face à la rue Sainte-Anne. Sur le chemin du retour, un itinérant lui avait volé son sac à lunch.
- J’ai couru après lui, s’emporta Julie, mais je portais pas des bons souliers, je pouvais sentir les blisters gonfler, c’était vraiment painful. But j’ai quand même rattrapé le gars dans le stationnement du presbytère, lui pis d’autres bonhommes étaient rassemblés autour d’un minibus weird, comme si qu’ils attendaient de quoi, moi je criais « Monsieur, rends-moi mon sac à lunch, come on », mais lui il le shakait comme si à force quelque chose allait finir par tomber, pis les autres gars le regardaient faire, like brain dead or something, j’osais comme pas m’approcher. So après un temps il lâche mon sac, pis là, out of nowhere, un raton laveur le grab pis s’enfuit vers le petit parc à côté. Rendu là j’étais comme, OK, I give up, I’m not gonna fight with a fucking trash panda, mais là, as if que la situation était pas assez upsetting de même, Lotta, ton amie Lotta, est sortie du minibus pis elle a claqué des doigts, pis juste de même tous les itinérants sont entrés dans le bus, même le racoon a monté, avec mon sac. Pis le bus est juste parti. Il was so, so weird.
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En périphérie de nulle part, coincée dans un cratère de météorite au milieu de vingt millions de kilomètres carrés d’épinettes gouvernés par les mouches, Sudbury attirait puis broyait les âmes; un trou noir affamé qui avait pris ses aises sur la Transcanadienne, à l’intersection du Sud galopant, de l’Est ronflant, de l’Ouest qu’on confondait encore avec un genre de Klondike ou, à tout le moins une promesse de renouveau; un carrefour que les Anishinabeg appelaient depuis toujours N’Swakamok, là où trois routes se rencontrent; une force gravitationnelle où convergeaient toutes sortes de migrants qui tissaient leurs nids ou leur linceul, c’est selon.

(Héliotrope Noir, p.213)
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Je passai aux affaires municipales: La Ville s’engage à sécuriser le ruisseau Junction. Le sous-titre ajoutait: Le nombre d’incidents en hausse, le maire optimiste. Le ruisseau Junction traversait le centre-ville du nord-est vers le sud-ouest. Dans les années 60, on l’avait canalisé dans un souterrain pour mettre fin aux inondations des rues Elm et Notre-Dame et du quartier Borgia. Puis, par sécurité, on avait aussi rasé le quartier Borgia, ainsi que la plupart des édifices qui avaient une valeur historique dans le centre-ville: il n’y aurait plus rien à endommager, c’était beaucoup plus simple comme ça.
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Je pensai que la foule, vraiment, était faite de la même électricité que celle que nourrit l’orage, que comme l’orage elle s’enfiévrait puis éclatait et tonnait et frappait sans distinction pour se dégonfler aussitôt, oubliant immédiatement la crise qui l’avait animée. 
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Peuplé d’un mélange d’ouvriers, d’étudiants étrangers et de jeunes familles, le quartier accueillait sans distinction toutes sortes de citadins, pour autant qu’ils soient pauvres. 
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EXOSQUELETTE
RÉSUMÉ Exosquelette: Appareil fixé sur le corps pour lui redonner sa mobilité. La poésie est l'exosquelette de Chloé LaDuchesse: «Mes os sont toujours creux, il n'y a rien à faire. Ce qui reste de moi, ce sont ces mots autour desquels je fabrique une maison.»
«De mon corps comme refuge et comme outil de médiation du monde, il est aussi question; du besoin de bouger, de me projeter, m'attacher, tâtonner; de fuir également. Les souvenirs et les inventions se superposent par strates jusqu'à se contaminer, teintent les lieux où j'ai vécu – où j'y ai cru. Et si le corps est un territoire, alors j'aspire à le quitter aussi souvent que possible, non pas pour me trouver, mais pour m'agréger de tout ce que je ne suis pas encore, quitte à vouloir, ensuite, me délester des traces des autres sur ma peau.» Chloé LaDuchesse
L'AUTRICE Née à Montréal, Chloé LaDuchesse est poète et éditrice. Elle réside à Sudbury, en Ontario. «Exosquelette» est son deuxième livre de poésie.
+ Lire la suite
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