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EAN : 9782302090422
172 pages
Soleil (25/11/2020)
4.26/5   121 notes
Résumé :
Après le succès médiatique et commercial d'Histoires de fantômes du Japon, Benjamin Lacombe poursuit son hommage à l’œuvre de Lafcadio Hearn avec Esprits & Créatures du Japon.
Benjamin Lacombe s'intéresse avec cet ouvrage à la nature et à la figure animale. Après une immersion au fond des eaux, on émerge à la surface qu'on explore par le biais des racines, de la terre et des mammifères, pour atteindre le ciel et les volatiles. Ce sujet est synonyme au Japon... >Voir plus
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Parmi les « beaux livres » paraissant aux alentours de Noël, celui-ci se démarque par son sujet et surtout ses magnifiques illustrations réalisées par le talentueux B. Lacombe. Ce livre fait suite à « Histoires de fantômes du Japon », et comme lui reprend des textes de Lafcadio Hearn, auteur globe-trotter de la fin du 19e siècle s'étant fixé au Japon en 1900, y compilant les légendes et contes traditionnels avant de devenir professeur d'anglais à l'université Waseda de Tokyo. Il fera partie des très rares Occidentaux à recevoir la nationalité japonaise sous le nom de Koizumi Yakumo.
Benjamin Lacombe a superbement illustré huit contes que L. Hearn avait publiés dans « Kwaidan : Histoires et études de sujets étranges », ainsi qu'une petite étude sur les renards enchantés, esprits peuplant fréquemment les contes, représentés par Hiroshige dans ses « cent vues célèbres d'Edo - renards de feu la nuit du Nouvel An sous le micocoulier près d'Oji » et dont les avatars sont détaillés dans le culte du renard Inari.
Le quadriptyque central révélant un somptueux tableau sur les variations des quatre saisons, que l'on aimerait pouvoir encadrer, a justement pour thème une renarde enchantée aux accents très humains.
Les contes réunis dans l'ouvrage nous font rencontrer un homme requin nostalgique, l'esprit d'une rivière, un couple inséparable, un cerisier hanté fleurissant en hiver, une magnifique jeune femme qui n'en est pas vraiment une, un fils cruel et un homme perdu dans un rêve qui n'est pas sans rappeler celui de Tchouang-tseu dans son« Discours sur l'identité des choses ». L'occasion de constater que les entités fantastiques du folklore japonais s'incarnent volontiers pour tenir lieu de compagnes aux humains, dont ils aiment à partager l'intimité.
Dans la préface, le prof. Mathias Hayek, dont la récente thèse portait précisément sur « divination, encyclopédisme et pensée critique dans le Japon prémoderne » détaille les caractères des yokai, ces esprits facétieux ou dangereux, et montre combien B. Lacombe a su en saisir l'essence.
Le livre s'ouvre et se termine par un calque, donnant aux illustrations qu'il porte l'allure d'apparitions fantomatiques dans une brume se superposant à la réalité du monde flottant. Les oeuvres de B. Lacombe sont magistrales, poétiques sans être mièvres, esthétiques et somptueuses, et ce n'est pas pour rien qu'en fin d'ouvrage l'illustrateur dédie son travail aux maîtres des estampes tels que Kuniyoshi, Hokusai ou Hasui Kawase. Ses illustrations ne sont pas sans rappeler leurs oeuvres : ainsi, p. 44, le couple vu de dos contemplant sous une ombrelle un cerisier enchanté fleurissant sous la neige (un superbe tableau) n'est pas sans rappeler, dans l'attitude, les couleurs et l'aspect, le « couple sous une ombrelle dans la neige » vu de face dans l'estampe de Suzuki Harunobu. Cette inspiration est encore plus manifeste p. 51, qui se révèle être une talentueuse réinterprétation du paysage décrit dans la partie droite du triptyque « montagnes et rivières sur la route de Kiso » de Hiroshige. de même, nombre d'illustrations naturalistes (des oiseaux en particulier) rappelleront les oeuvres d'Utamaro, et les dessins de jeunes femmes renvoient aux images de « bijin » des maîtres de l'estampe.
Bien que la fin du livre, qui intègre huit pages de notes précisant le sens de termes japonais, contienne quelques pages dédiées aux « jeux de yokai », on ne peut sans doute pas dire que ce bel album se destine aux enfants (ou alors très sages) mais plutôt aux adultes amateurs de beauté (donc du Japon) et ayant su conserver une âme prompte à savoir s'émerveiller.
Remarquons enfin que ce volume, réalisé avec une solide reliure qui supportera bien des consultations, doté d'un signet et tiré sur un beau papier rendant justice au talent de l'illustrateur, a été imprimé, comme le précédent, à Barcelone, ce qui permet sans doute de contenir le prix (30 € pour 160 pages format A4) de ce remarquable ouvrage.
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D'autres chroniques de littérature japonaise classique (hors manga) sur mon site :
https://litteraturedusoleillevant.wordpress.com
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Sacrée merveille envoûtante par ses illustrations ! Japon, Benjamin Lacombe et mythes, vous vous attendiez à d'autres mots pour vous convaincre ? Ce bel objet livre renferme pour les néophytes, toute la culture japonaise sur les yokai. J'ai retrouvé les plus connus mais j'en ai aussi découverts à travers ses légendes. Les illustrations font beaucoup, les légendes captivent. le tout en fait une belle merveille.
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L'année dernière, pour le Pumkin Autumn Challenge, je m'étais fait plaisir en lisant Les Histoires de fantômes du Japon de Lafcadio Hearn illustrées par Benjamin Lacombe, cette année, j'ai succombé à l'autre tome de cette série Esprits et Créatures du Japon. Je pense que personne ne me contredira si je dis que cette édition est absolument sublime et que l'objet livre en lui-même devient un petit bijou. Ce livre s'insère dans la catégorie « Les Ruines de l'Atlantide », du menu Automne des Mystères, que je valide donc avec quatre lectures, soit une pour chaque sous-catégorie.

Dans cet ouvrage, le Japon est encore une fois mis à l'honneur : ses histoires, les créatures qui peuplent les légendes et les croyances, que ce soient des animaux terrestres ou marins, réels ou mythiques. de récit en récit, nous découvrons de nouvelles facettes d'une culture riche où la faune et la flore nous réservent bien des surprises.

Les récits sont une fois de plus variés dans cet ouvrage. On y trouve des textes courts, d'autres plus longs, certains ressemblent à un conte, d'autres sont plus une étude sur un élément culturel dans les croyances et l'art japonais, et une fois de plus, à la fin du livre, nous trouvons des jeux de Yokaï. Comme toujours, dans ce genre d'ouvrages, je n'ai pas aimé à égale hauteur tous les récits, mais j'ai passé quoi qu'il arrive un très doux moment de lecture.

J'ai adoré « La reconnaissance de l'homme requin », « le Faisan et le parricide », « L'Histoire de ‘Saule-vert' « , « le Rêve du Papillon et de la fourmi »: ces textes ont en commun une très grande poésie, une leçon implicite sur l'humanité, sur les qualités des hommes et sur leurs défauts, sur l'humilité et le respect. Chacun nous parle à sa façon tout en usant du détour des créatures. « L'homme-requin » m'a beaucoup plu, ce qu'il est, ce dont il a besoin, son humanité au-delà de son statut de créature mythique, son empathie et sa douceur. J'ai aimé la symbolique dans l'Histoire de Saule-vert et l'amour qui innerve ces pages. L'onirisme du « Rêve du papillon et de la fourmi » est délicieusement déroutant lorsque nous arrivons au terme du texte.

Lorsque nous avons lu le premier volet de la collaboration Lafcadio Hearn / Benjamin Lacombe, l'écho est très net entre certains textes, il n'y a pas d'effet de redite, mais nous sentons qu'une même magie irrigue les textes et nous nous en délectons. « le Faisan et le parricide » est étonnant. J'ai trouvé que ce texte détonait par rapport aux autres parce qu'il ne m'aurait pas choqué dans un recueil de contes et de fabliaux européens. Dans ce récit, nous sentons moins l'univers japonais, mais nous sentons des éléments clefs dans cette culture : le respect des anciens, la piété, l'humanité et la récompense à bien faire. Je l'ai également beaucoup aimé.

« le Ceriser du seizième jour », « La Mort du canard sauvage » et « Kappa » m'ont également plu, peut être un peu moins, mais je les ai trouvés très beaux. L'un évoque un amour et un attachement vibrant pour une nature qui devient le symbole d'une famille entière, l'autre montre que la nature est vivante, ressent des émotions et ne peut pas être traitée comme un simple objet, le manque de discernement de l'homme est donc puni d'une certaine façon pour lui enseigner le respect de la faune et la flore. Quant au dernier, il évoque l'homme face à des créatures surnaturelles, la ruse pour se concilier des esprits parfois peu gentils mais que l'on peut s'attacher en se montrant malin et conciliant. Finalement, dans chacun de ces textes, c'est un hymne vibrant à la nature et à ses créatures, au nécessaire équilibre entre l'homme et ce monde invisible qui le dépasse et au respect mutuel qui est primordial. Sous le filtre de ces contes, quelque chose d'essentiel nous est dit sur notre monde : la nature, sa beauté, sa fragilité, le besoin (et la nécessité!) de vivre en bonne intelligence avec le reste du vivant, avec les créatures.

Deux textes m'ont laissée sur ma faim : « Kitsune », que je suis désolée de ne pas avoir apprécié et « Celui qui voulait voir l'éléphant blanc à six défenses ». Je suis très friande des légendes et des mythes autour de la figure du renard dans la culture japonaise, aussi j'attendais beaucoup de « Kitsune », et je m'attendais à un conte ou à un récit, j'ai plutôt trouvé une étude sur les différents types de renards adorés ou redoutés, sur leurs méfaits et leurs bienfaits. Plus qu'une histoire, j'ai eu la sensation de lire un mini essai, alors, honnêtement, c'était très intéressant, mais ce n'est pas ce à quoi je m'attendais. Ajoutons à cela que c'est un pan culturel dense et plein de détails complexes et je m'y suis parfois un peu perdue. Il faudrait sans doute que je le relise, libérée de mon horizon d'attente, et à tête bien reposée. Enfin, « Celui qui voulait voir l'éléphant blanc à six défenses » m'a laissée sceptique : l'histoire est intéressante en soi, mais elle ne m'a pas réellement parlé.

Je conclurai cette chronique avec les graphismes : sans surprise, ils sont superbes et subliment à la perfection les récits. Tout est beau, aucune illustration ne m'a déplu, elles enchantent toutes la lecture et contribuent à créer un deuxième cheminement de lecture de l'oeuvre, nous invitant à une pause délicate au sein de notre lecture pour laisser résonner en nous l'art des mots et l'art du coup de crayon. Avec ma passion pour les renards, j'ai bien entendu eu un coup de coeur pour les illustrations de « Kitsune », d'autant qu'il y a une magnifique double page consacrée à une fresque revisitant le topos des quatre saisons, comme nous pouvons la trouver chez l'artiste tchèque Mucha. Les dessins permettent donc de prolonger le plaisir des mots, de nourrir le coeur et l'esprit du lecteur, tout en nous invitant à la rêverie.

Ainsi, je suis absolument séduite par ce deuxième volume. Il reste dans la même veine que les Histoires de fantômes du Japon, tout en étant pleinement singulier. Il parle à notre imaginaire, à notre coeur et à notre sensibilité artistique, mais aussi et surtout il nous parle du monde humain. Ce livre remplit donc pleinement sa fonction : il dépayse et par le truchement de l'objet livre, il nous ramène au monde pour mieux le comprendre et l'appréhender. Les Esprits et créatures du Japon est donc un superbe recueil et une magnifique balade dans l'univers japonais.
Lien : https://lesreveriesdisis.com..
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Benjamin Lacombe nous emmène au pays du soleil levant en nous racontant les légendes japonaises recueillies par Hearn.
Pour moi qui ne connaissait pas les contes japonais ce fut une belle découverte. J'ai adoré plonger dans la magie et le mystère de ces legendes.
Les illustrations sont d'une beauté à couper le souffle.
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Cet ouvrage est un magnifique objet-livre. Les illustrations sont vraiment splendides! J'ai passé parfois plusieurs minutes à admirer les détails des dessins de Benjamin Lacombe. Les créatures dessinées semblent parfois réellement vivantes! C'est très troublant!
J'ai pris plaisir à découvrir certains éléments de la culture japonaise. J'avoue être totalement novice sur ce thème!
Ce livre ravira celles et ceux qui veulent découvrir ou en savoir plus sur les esprits et les créatures du Japon.
Une très belle découverte!
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
KITSUNE p70

Sur les bords ombreux de toutes les routes et dans tous les faubourgs de tous les villages, dans les vieux bois et les bosquets et sur la cime de toutes les collines, vous découvrirez, si vous voyagez à travers la province de Hondo, un certain petit sanctuaire du culte shinto, sur le devant ou les côtés duquel des renards de pierre se tiennent assis.
Généralement assemblés par paires, ils se font face ; très souvent aussi, c'est par dizaines, vingtaines et centaines qu'on les trouve réunis, mais alors de bien moindres dimensions.
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Il y avait une fois dans la province d'Omi, un homme appelé Totaro. sa maison s'élevait non célèbre temple bouddhiste, sur les rives du lac Biwa, qui communique avec la mer, en passant sous un pont de longue dimension. Il possédait quelques terres et vivait largement. Cependant, à vingt neuf ans, il était encore célibataire. C'est qu'il avait une ambition. Il voulait épouser une femme parfaitement belle, et il n'avait pas trouvé de jeune fille qui répondît absolument à son idéal.
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