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"Cécile Ladjali nous propose un titre en miroir : Bénédict, tcidénéB. le reflet dans le miroir pose la question d'une identité et d'une différence, d'une possible inadéquation entre l'être et sa représentation. Par le dialogue entre soi et l'autre ou l'autre soi-même, il deviendra outil de connaissance. Bénédict est professeur de littérature comparée. Ses amis l'appellent Ben. Il enseigne à l'université de Lausanne en hiver et à l'université de Téhéran au printemps, où il arrive « avec les nuages de huppes dans le ciel ». Parents aimés, une mère iranienne, Afsaneh, et un père pasteur suisse, Philippe.(...)
L'écriture est douce, intense, grave. Cécile Ladjali fouille, cherche l'intime, le secret. Dans ce récit, jour et nuit s'affrontent. C'est dans l'épreuve ultime, celle qui jette au fond du gouffre, que Bénédict pourra revenir vers la lumière, pour que « Chaque chose coïncide ainsi que les contraires. Enfin ! » "
Elisabeth Dong in DM (Extrait)
Lien : https://doublemarge.com/bene..
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Ce merveilleux roman, dédié à Mahnaz Mohammadi, réalisatrice iranienne féministe, fouille avec exigence et poésie la dualité de l'humain : féminin/masculin ; orient/occident. le personnage ne vient pas à bout de sa quête mystique, mais franchit une étape décisive sur la voie de la vérité qui n'est autre que la réconciliation des contraires dans le coeur de chacun.
Ce livre est violent, souvent, mais il s'en dégage une telle volonté d'élévation spirituelle et une telle indulgence, un tel espoir aussi qu'il laisse une trace douce dans l'âme.
C'est aussi très bien écrit, le style est soutenu sans pédanterie.
Et, merveille des merveilles, il y a un dénouement heureux que rien de laissait présager.
L'auteure, Cécile Ladjali, mérite d'être écoutée dans sa voix originale, ferme et douce.
Je ne comprends pas que l'on ne parle pas davantage de cette oeuvre qui surclasse de beaucoup à mes yeux la plupart des romans de rentrées littéraires, y compris de romans primés.
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Enfant d'un pasteur suisse et d'une mère iranienne, Bénédict Laudes enseigne un semestre sur deux la littérature comparée à la faculté de Lausanne puis en tant que professeur invité à l'université de Téhéran. Vu au travers des yeux de Nadir et Angélique, deux de ses étudiants dont il dirige les travaux de thèse, et de tous ceux qui l'approchent, Bénédict n'en finit pas d'éveiller leur curiosité, leur cédant peu de sa personne. Entre sentiments d'admiration, de jalousie et de méfiance aussi, la personnalité de Maître Laudes (ainsi est-il appelé par ses élèves) ne laisse décidément pas de place à l'indifférence.
À son caractère, il faut ajouter son apparence éminemment androgyne. Bénédict joue sur les apparences et cultive l'ambiguïté jusque devant le regard et la conscience des autres.

Mais, un fait particulier interviendra rapidement dans le cours de son histoire. Alors, qu'il s'apprête à prendre un vol pour Téhéran, le contrôle d'identité à l'embarquement suscite l'étonnement de la douanière en poste. La photo sur le passeport tout d'abord. Puis la mention Sexe: F.
Bénédict est Bénédicte.

Son arrivée à Téhéran ouvre une autre pan de sa personnalité, de son passé. Née en Iran, Bénédicte retrouve un pays où elle a vécu avec ses parents jusqu'à l'âge de treize ans. Dans la capitale comme dans la société iranienne dans son ensemble, règne une vraie fascination pour l'Occident, un intérêt qui ne va cependant pas sans une méfiance, voire un mépris, de ce même monde occidental, jugé dévoyé. Pour y vivre et y enseigner, Bénédicte est obligée de porter le hijab, de se dissimuler, de se conformer aux stricts usages d'une société religieuse et policée, de subir les vexations, les humiliations et la surveillance méfiante des Basidji, ces miliciens volontaires islamiques qui font régner l'ordre et la peur dans tous les pans de la société.

Fidèle à son idéal de libéralité, à l'instruction comme moyen de résistance et d'émancipation, attachée à sa mère qu'elle va retrouver en Iran, Bénédicte est dans son être, dans sa chair, dans son métier d'enseignante comme un trait d'union tracé entre les cultures orientale et occidentale. Un petit trait fragile, qu'un rien peut effacer. Être androgyne, elle est aussi le puissant révélateur dans la société iranienne de tous les rapports entre femmes et hommes.

Roman de l'altérité, roman sur la différence, "Bénédict" de Cécile Ladjali est un livre foisonnant et passionnant. L'androgynie de benédicte, ce caractère qui l'oblige au travestissement de la parole, du geste et du corps se révèle être, entre choix et nécessité, un acte personnel mais aussi politique, un acte ambigu plein de sensualité, de désir mais aussi de violence.
Le rapprochement jamais achevé entre l'Orient et l'Occident, l'éloge du savoir et de sa transmission, ce savoir qui instruit, émancipe ici mais qui est là-bas condamné et interdit, ce rapport de maître à élève, de l'autre à soi, de soi vers l'autre sont les autres thèmes de ce très beau roman.

Il y a dans "Bénédict" de Cécile Ladjali un peu de son histoire personnelle, un passé et un présent rapportés avec ironie, tendresse et lucidité, avec colère et dépit mais aussi avec bienveillance et un incessant espoir dans le pouvoir, dans la rencontre des mots et des cultures.

Au-delà des thèmes de ses romans, j'apprécie dans l'écriture de Cécile Ladjali ce rapport étroit, compulsif, indéfectible qu'elle a avec les mots, le langage, ce rapport enthousiaste et savant qu'elle entretient avec les histoires, les mythes, les références littéraires. Une écriture intuitive, édifiante et généreuse, toute à l'image de son auteure.
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Quelle audace déjà dans ce titre qui, évidemment, interpelle! Qui est ce Benedict, qui au début du livre nous apparaît comme étrange, ce "Maître Laudes "qui enseigne à l'université de Lausanne , et ne cesse d'intriguer les étudiants qui cherchent à percer le mystère qui l'entoure. Nous le retrouvons ensuite à Téhéran, où vit sa mère. La lecture de cet ouvrage de Cécile Ladjali - dont j'avais beaucoup apprécié " illettré" nous mène à la recherche de l'identité profonde de chacun de nous, et dévoile ce à quoi nous aspirons, la liberté d'être, bien au-delà de l' identité sexuelle que nous impose notre société.
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Blanc : Benedict enseigne à l'Université en Suisse le semestre d'hiver.

Noir : Bénédicte enseigne à l'Université de Téhéran le semestre d'été.

L'universitaire enseigne la poésie et dirige la thèse de deux étudiants amoureux : Angélique et Nadir (iranien lui aussi).

Le récit est émaillé de citations poétiques, s'ouvre et se clôt sur une chanson de David Bowie.

Vous l'aurez compris, le personnage principal refuse d'être une fille depuis ses 13 ans où on a voulu la voiler. des crises d'épilepsie lui font voir la vie en noir et blanc.

J'ai aimé ce roman profond et poétique sur la quête de l'identité.

J'ai aimé sa conclusion : la vie est couleurs, et les couleurs sont partout.

L'image que je retiendrai :

Celle de l'amoureux Pierre que Bénédict-e rencontre dans une chapelle des Alpes françaises.
Lien : http://alexmotamots.fr/bened..
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Que j'ai aimé ce livre!
On est embarqué des deux cotés de la vie de Maître Laudes, entre la Suisse et l'Iran, entre le féminin et le masculin. C'est beau, délicat, violent aussi.
J'en suis sortie bouleversée.
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Très beau roman qui fait vivre sous la plume de Cécile Ladjali la difficulté d'être femme en Iran ...
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Je ne connaissais pas du tout Cécile Ladjali avant ce roman, ni vraiment ce type de littérature, je suis donc partie en territoire inconnu. En fait, j'ai légèrement pensé à François-Henri Désérable, qui écrit de l'historique contrairement à Ladjali mais qui est peu accessible pour un public large. Je vous propose de faire cette chronique de manière très scolaire, en parlant d'abord du fond et ensuite de la forme !

L'histoire m'a beaucoup plu. L'autrice met en lumière un protagoniste éminemment androgyne, professeur de littérature comparée qui exerce le premier semestre en Suisse et le second en Iran. A travers son propre regard et celui de certains élèves, proches ou membres de la famille, nous découvrons ce personnage singulier, à la croisée des genres et des cultures. Cécile Ladjali ancre son roman dans une vraie contemporanéité, abordant le sujet des migrants, diablement actuel, et celui de la place de la femme en Iran (ce qui peut bien évidemment s'étendre au-delà des frontières de ce pays), tristement moderne. Ce roman est l'histoire d'une libération progressive du genre et d'une construction identitaire. Les questions soulevées, sur la sexualité et le genre, m'ont interpellée et ont créé autour de moi quelques conversations passionnantes sur l'identité. La condition féminine du Moyen-Orient m'a fait bondir de mon canapé (bon, il fallait s'y attendre, évidemment) et je m'en retrouve encore touchée après la fermeture du livre. J'ai appris beaucoup de choses, et je me suis souvenue de certaines autres qui, parfois, sont bonnes à rappeler : le sort réservé aux homosexuels, la (non) place des femmes dans la société, les diktats imposés aux hommes. Tout cela est amené avec finesse (à part pour quelques scènes qui m'ont un peu choquée, j'avoue) et ce n'est clairement pas un roman que l'on lit pour se détendre, c'est vraiment un roman qui amène des réflexions.

Bénédict, on me l'a conseillé et pourtant j'ai l'impression que ce roman n'a pas fait grand bruit. Probablement parce que ce n'est pas une écriture très accessible. C'est la première chose qui m'a vraiment frappée, et à ce niveau-là on peut se rapprocher d'Hélène Gaudy avec son Plein hiver ; Cécile Ladjali écrit bien, très bien. le style est poétique, parfois assez soutenu, ce qui est à la fois positif (c'est beau, on peut le lire à voix haute et se délecter des jolies phrases) et négatif (ce n'est pas très accessible). Ce qui m'ennuie vraiment avec ce type d'écriture, c'est que je trouve que les personnages y perdent. Ici, Bénédict et les deux étudiants parlent comme personne ne parle ; ils ont de longues phrases ampoulées, un peu ronflantes… Alors oui, Bénédict est professeur de littérature comparée et les étudiants préparent une thèse, mais je ne crois pas avoir déjà entendu quelqu'un parler de cette manière. Peut-être que c'est une question de milieu social, je ne sais pas, en tout cas j'ai eu du mal à m'attacher aux personnages à cause de cette mise à distance induite par le langage. Même si c'est beau, ok.

C'est compliqué pour moi de parler d'un roman de ce genre, parce que je suis toujours hyper partagée entre l'intérêt que j'ai pour les sujets abordés et la rudesse de l'expression écrite. D'un point de vue professionnel, je ne conseillerais pas ce roman à beaucoup de lecteurs...
Lien : https://folitteraires.wordpr..
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Benedict Laudes est professeur de littérature comparée à l'université, tantôt en Suisse, à Lausanne, tantôt en Iran, à Téhéran. Issue d'un couple mixte, d'origine iranienne par sa mère et suisse par son père pasteur, Benedict est mystérieuse, empêchée, déchirée. Elle ne reconnait pas son corps de femme, rêve d'être un homme. Serait ce pour être plus libre ou simplement parce que son identité est contrariée ?
Benedict est en exil, l'exil de son propre corps androgyne, elle n'est à l'aise nulle part et joue à être quelqu'un d'autre partout...

Le style très littéraire est magnifique, l'écriture poétique et subtile, on a l'impression de rentrer dans un voyage linguistique magique... Mais à contrario, l'histoire est suffisamment alambiquée pour que le lecteur se perde dans les méandres d'un récit où tout est ambigu, des relations professeur étudiants aux situations troubles des milieux interlopes iraniens.
Un livre que je classerais d'inclassable, à la fois passionnant et décevant tant la dualité de chaque paramètre est trouble et finalement on ne comprend pas quel message l'auteure a voulu faire passer, si ce n'est l'existence de la souffrance humaine.
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J'ai refermé ce livre avec un seul en mot en bouche : Grand !
Benedict, métis iranienne par sa mère et suisse par son père est maître en littérature comparée à Lausanne. Androgyne, mystérieux, il a un fort ascendant sur ses élèves et en particulier sur Angélique et Nadir, jeune couple d'étudiants totalement sous son charme...
Non ! Je n'ai pas fait d'erreur en mélangeant le féminin et le masculin...
Benedict est invitée en Iran, elle y retrouve sa mère, sa tante chez qui elle loge et son ami Ali. Et c'est toute la dualité de son corps de femme en dehors et son corps d'homme en dedans qui va se jouer sur la terre de sa naissance. Il y a des scènes rares, d'une grande intensité ! Ça interroge sur l'identité, sur les genres oui mais aussi sur la beauté, la religion, la philosophie, l'amour et le pardon, l'acceptation. Une langue riche, dense, un respect envers le lecteur. Ce roman est grand !
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