Aucun genre n'y a échappé, ni l'histoire, ni la décoration, ni le portrait. Ils ont commencé, naturellement, par entraîner les peintres de la vie simple, leurs compagnons de voyages et d'études, les amis des paysans, des ouvriers, des bourgeois ; ils ont fini par amener à eux les mondains et les académiciens, les artistes de fantaisie et les artistes de tradition. Leur victoire aujourd'hui est incontestable et incontestée.
C'est par eux que tous les pédantismes ont disparu, que toutes les formules ont été brisées, que tous les yeux se sont ouverts. Jules Dupré, Corot, Théodore Rousseau, Troyon, Millet sont les véritables pères de la peinture contemporaine, de toute la peinture; ce serait un travail équitable et facile de suivre, depuis un demi-siècle, à travers l'école française et les écoles étrangères, la pénétration croissante et féconde de leur influence.
La note dominante, en effet, dans nos expositions, depuis quelques années, c'est la note fraîche et claire, la note franche et vive, celle du paysage. On ne remerciera jamais trop nos vaillants et modestes paysagistes des immenses services qu'ils ont rendus à l'art français depuis un demi-siècle.