AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,98

sur 2030 notes
5
132 avis
4
131 avis
3
47 avis
2
15 avis
1
0 avis

Comment ne pas souffrir en lisant "Chavirer" et en suivant le parcours de cette toute jeune adolescente de 13 ans qui rêve de danser, tout simplement danser.. Mais c'est un piège, sexuel, monnayable, qui se referme sur elle et dans lequel elle va entraîner d'autres collégiennes.
Ce livre m'a secoué, la perversité des adultes autour de ces toutes jeunes filles à peine sorties de l'enfance m'a révolté, l'absence de discernement des parents si fiers d'un peu de lumière sur leurs enfants mais totalement inconscients des dangers m'a mise très mal à l'aise.
Adulte, Cléo devenue danseuse professionnelle nous montre le monde de la danse sans fard, pas si drôle de danser sur des génériques télé, dans un cabaret..
Merci à Lola Lafon pour cette histoire bouleversante, aux mots si justes.
A lire absolument.....
Commenter  J’apprécie          272
Première lecture de l'auteur.
Un livre coup de poing.
Un livre pas rigolo
Un livre utile;

Je vous passe le résumé, la 4ème de couverture est dispo.

J'ai adoré la façon dont l'auteur décrit les situations.
Elle dit tout sans user les mots.
On n'a pas besoin de lire ce qu'il se passe, elle suggère tout.

Ce livre raconte quelque chose de tellement douloureux que les mots, crus, violents ou sans fard auraient abimé encore plus les humains qui les subissaient.

J'apprécie beaucoup les auteurs qui nous parlent sans crier. Qui posent leur histoire sans projecteur.

A lire, d'office.
Peut-être pas la lecture de l'été.
Mais la lecture de l'année.

Pourquoi 3;5 étoiles?
Parce qu'il faut le moral bien accroché pour tourner les pages. Je l'ai laissé reposer pas mal de jours, plusieurs fois.
Commenter  J’apprécie          263
Un très beau roman d'une grande sensibilité pour conclure cette année 2021!

Cleo, 13 ans, prend des cours de danse dans une MJC de banlieue et rêve de devenir danseuse de variétés. Elle est repérée par Cathy qui lui fait miroiter une bourse de la fondation Galathee, à condition bien sûr qu'elle sache convaincre les membres du jury de sa maturité….
Vous devinez la suite, mais le récit de Lola Lafon est tout en ellipses et fait preuve d'une grande délicatesse et d'une grande finesse d'analyse. Il y est certes question de metoo, mais sous un angle original et nuancé.
Elle décrit par tranches de vie la suite du parcours de Cleo et d'autres protagonistes de l'histoire, victimes ou spectateurs, et ce jusqu'à un appel à témoins lancé 30 ans plus tard par la police et des réalisatrices de documentaires.
La fin est extrêmement touchante et bien trouvée, concluant avec délicatesse et sensibilité un très beau livre dans lequel Lola Lafon démontre une nouvelle fois tout son talent.
Commenter  J’apprécie          252
Sidérée, pétrifiée, aphonisée.
Ce roman terrible m'a coupé la voix au point que je n'arrive pas à en parler, et ne couche que plusieurs mois plus tard quelques lignes pour ne pas en perdre le souvenir.
L'impression d'avoir été un témoin vivant de ce roman aux accents si réels m'a coupé la voix.
La perversité dégueulasse, gerbante d'un milieu de pouvoir dénoncé m'a coupé la voix.
La finesse avec laquelle sont évoquées les ondes de doutes, de lumières, de peurs et d'envie dans lesquelles se construit la personnalité à l'adolescence m'a coupé la voix.
La souffrance d'une jeune vie abimée, les fêlures qui se rouvrent à l'âge adulte sur des blessures d'enfance qui ne se ferment pas m'ont coupé la voix.
Et pourtant la résilience, la ténacité, la vie qui se construit coûte que coûte portent en elles un soleil, et c'est là-dessus que je voudrais rester en pensant à ce formidable roman, à la fois intemporel et contemporain.
Commenter  J’apprécie          250
Un des très beaux livres de cette rentrée 2020.
Beau parce qu'il est magnifiquement écrit.
Beau parce qu'il décrit avec empathie et pudeur la prédation, la victime devenant coupable, la cécité de l'entourage et celle de la société.

La honte de l'héroïne, cette honte qui la détruit jusqu'à ce que surgisse enfin une association qui pourra peut-être aider ces victimes à se reconstruire, du moins à pouvoir évacuer la laideur par la parole.

Puis il y la danse et le rêve qui enveloppe ces filles de classe moyenne, éblouies par les strass, la célébrité, la Beauté.
Les premières pages consacrées au piège qui se referme sur une gamine de treize ans éblouie par une femme belle, parfaite, trop parfaite, sont un moment d'anthologie.

La danse et ses sacrifices, ses douleurs, ses rivalités, ses exigences, ses épuisements.
Quelques superbes pages en décrivent les méandres, l'anonymat sous les spots, la catégorisation cruelle et injuste.

Nous descendons au profond de l'être humain bafoué et Lola Lafon nous montre toutes les dérives dans lesquelles peuvent se laisser aller ceux qui rêvent sans savoir…

Victime, coupable?
Treize ans et quelques mois…
Commenter  J’apprécie          250
« … il faut raconter ce qui hante. Et les sujets des documentaires comme ceux des romans sont des paravents qui masquent nos questions irrésolues. le sujet ne se trouve, ni ne se cherche, il faut s'autoriser à l'entendre, à lui laisser donner de la voix. » Ces phrases que, dans son nouveau roman (p.320), Lola Lafon place dans la bouche d'une professeure de cinéma, définissent sa propre exigence, elles peuvent se lire comme l'injonction à laquelle le récit de Chavirer répond. Certains ne manqueront pas de souligner, sans doute, parmi les chroniqueurs de cette rentrée littéraire, « l'opportunisme » d'une auteure, « surfant » (pardon pour les guillemets, on se déteste soi-même à utiliser ce vocabulaire !) sur la vague #MeToo. Mais rien, dans ce texte, qui fait parfois venir les larmes aux yeux (eh oui !), ne relève de la complaisance, et l'on retrouve ici cette sensibilité profonde, ce ton souvent d'écorchée vive, cette écriture à fleur de peau, qui nous avaient tant touchés dans La Petite Communiste qui ne souriait jamais (Actes Sud, 2014). Avec, cette fois, un personnage moins héroïque que la gymnaste roumaine, mais une adolescente, bientôt une femme, si proche de nous, peut-être notre voisine… Dans les années 1980, Cléo a treize ans et habite avec ses parents en banlieue parisienne. Prenant des cours de danse modern jazz dans une MJC, elle rêve de faire de cette passion une carrière, quand une aubaine se présente, une certaine Cathy lui proposant d'obtenir une bourse, délivrée par une mystérieuse Fondation Galathée, pour financer ce projet. L'offre, cependant, est un leurre, un piège permettant d'attirer des jeunes filles dans un réseau de prostitution infantile. de simple victime, Cléo devient bientôt, sans l'avoir réellement voulu, rabatteuse pendant quelques mois, une expérience vécue comme une faute dont elle portera durablement l'empreinte. En 2019, trente-cinq ans après ces faits, la voici rattrapée par l'histoire, quand une enquête policière et un projet de documentaire cinématographique autour de la fameuse Fondation, font appel à témoins… Lola Lafon évoque, avec un grand sens de la mise en scène, les différentes étapes du mécanisme pervers mis en place par les pédophiles, séduisant jusqu'aux parents pour favoriser leur aveuglément. Elle décrit également avec justesse le traumatisme vécu par les adolescentes victimes, la dépression, le renversement de la violence subie en sentiment de culpabilité. Elle donne, enfin, une vraie épaisseur au personnage de Cléo, dont le roman suit la carrière de danseuse jusqu'aux plateaux de Drucker et aux revues parisiennes, mais aussi à Betty, l'une des victimes de son « recrutement », à Yonasz, le camarade de lycée, et son père, Serge, dont elle partagera les réflexions philosophiques, à Lara, sa colocataire, bientôt son amante, à Ossip, le médecin bienveillant, réparateur des âmes autant que des corps, à Claude l'habilleuse attentionnée, tout un petit monde de personnalités auprès desquelles elle trouvera amitié ou amour, auprès desquelles surtout elle apprendra à interroger l'antisémitisme, les préjugés de classe, le déni ou le pardon, découvrant avec le lecteur de nouveaux horizons spirituels ou politiques. Et puis, et ce n'est pas la moindre réussite de ce texte, Lola Lafon dresse aussi, en toile de fond des scènes du roman, une formidable peinture du contexte culturel des années 80 et 90, rendant, en particulier, un bel hommage à la culture populaire, de ses chanteurs à ses animateurs télé, de Jean-Jacques Goldmann ou Mylène Farmer à Michel Drucker. Chavirer… si le roman dénonce, avec juste colère, la manière dont des adultes criminels peuvent faire « chavirer » des destins, si, répondant en écho à une remarque de Cléo à Lara – « oui, si ça ne faisait pas mal, c'était qu'on n'avait rien osé déranger » -, il touche là où ça fait mal et dérange, sur cette question ou celle du racisme, c'est aussi cette petite musique qu'il distille, avec paroles et danses, les rythmes d'une époque. Alors, laissons-nous encore chavirer en écoutant Lola Lafon
Commenter  J’apprécie          251

Les années 1980. Cléo a 13 ans, elle vit avec ses parents et son frère dans une ville de la banlieue Est parisienne.
Elle prend des leçons de danse modern jazz et s'imagine déjà en faire son métier. A la sortie d'un cours, une jeune femme souriante et « propre sur elle », l'aborde et lui confie l'avoir repéré pour une bourse offerte par une fondation aux adolescents dont le projet d'avenir est d'exception.
Malheureusement, Cléo tombera dans un piège plutôt banal dont les responsables seront assez malins pour l'impliquer et l'empêcher de les dénoncer.
C'est un petit résumé qui ne rend pas hommage à la délicatesse du style de l'auteur, à la pudeur de son personnage, à la sophistication du réseau qui va s'emparer de l'essence de ces adolescentes.
Un récit extrêmement bien construit, sans chronologie apparente, sans liant lourd et malvenu, avec une finesse psychologique qui ne laisse aucune place aux larmoiements mais qui exprime avec profondeur la détresse portée comme un fardeau toute une vie.
La toile de fond est la culture populaire de l'époque, sans jugement, avec le regard de ceux qui en font un point d'ancrage dans leur quotidien, comme un élément de construction des adultes en devenir.
L'apprentissage du pardon est au centre du parcours de vie, le pardon qui n'excuse pas mais recouvre d'oubli. L'impossible pardon pour ceux qui tuent en laissant la vie.
Magnifique roman, j'ai retrouvé la plume de l'autrice de la Petite Communiste qui ne souriait jamais, cette absence de parti pris, cette argumentation qui n'exclut ni la tendresse ni l'humanisme.
Commenter  J’apprécie          242
« Chavirer », un titre court pour un roman fort.
Je le découvre grâce aux explorateurs de la rentrée de lecteurs.com et du partage spontané des livres entre eux. Un merci spécial à Vanessa C. à qui je dois ce prêt.
J'ai été remué au plus profond de moi par le récit de Cléo, jeune fille de 13 ans, jeune femme de 20, 30 et un jour maman de presque 50 ans. Une longue histoire que nous distille avec aisance et sureté Lola Lafon avec un style qui se prête admirablement à cette quête de reconstruction. de très brefs chapitres, comme autant de vieux souvenirs, de tranches de vie qu'on sortirait d'une boîte oubliée au fond de soi.
Un récit sans chronologie, ce qui n'altère pas l'intérêt, que du contraire. Et pour cause, comment Cléo pourrait-elle avoir la notion d'un temps qui se déroule ? Son présent reste au quotidien celui de ses treize ans. Ce début a marqué son corps et son âme d'un sceau ineffaçable. Passé présent et avenir en sont chamboulés ! Une vie éclatée.
Pourtant, même d'apparence disparate, ce récit n'est pas sans ordre. Il en est un qui vrille le lecteur au coeur, c'est celui que Cléo se donne. Même au prix de la souffrance, elle doit effacer tous ces souvenirs et surtout ne rien oublier.
Un roman de mise sous tension permanente entre la culpabilité ressentie par Cléo pour ce qu'elle a fait et l'envie du lecteur de la désigner victime avant que de la juger coupable.
Où est le politiquement correct ? Où commence le devoir de se taire pour protéger les siens et le devoir de parler ? Avec une écriture quasi pointilliste, coup de coeur après coups au coeur, ce roman nous donne les pièces d'un puzzle qui, une fois monté, révèlera le destin de Cléo. Destin qui en a généré d'autres et qui tous ont en commun l'engouffrement dans des prisons de silence, de peur, de doute mais aussi de quête de liberté, de volonté de se construire. Mais quand le corps et l'âme sont ébréchés non par ce qu'on a été obligé de faire mais par ce à quoi on a consenti, une reconstruction est-elle possible ?
Lola Lafon signe ici un roman qui remue le fond de l'âme. Sans jamais juger, elle laisse les choses se dire ou se taire. Faut-il déterrer le passé ? Les vérités sont-elles toujours bonnes à dire ? le lecteur jugera. Mais, s'il est honnête avec lui-même, il sera d'accord : Ce roman en fera chavirer plus d'un dans la mer tranquille de nos croyances et certitudes face l'existence d'une sexualité abusive. Et c'est tant mieux !
Commenter  J’apprécie          230
C'est un réseau de prostitution de mineures qui se met en place en marge du cours de danse de la MJC de Fontenay-sous-bois, dans la banlieue Est de Paris.
En 1984 Cléo, aujourd'hui danseuse sur les plateaux télé, a 13 ans quand elle est approchée par une mystérieuse et élégante Cathy qui lui fait croire à un recrutement par la Fondation Galatée, mécène pour jeunes talents.
Elle entre en fait dans un réseau de riches pédophiles qui se cachent derrière un jury de sélection.
Après avoir été elle-même abusée sexuellement, Cléo, subjuguée par la mystérieuse entremetteuse, est sollicitée pour recruter pour la Fondation, d'autres jeunes filles au sein de son collège.
Ce roman est une réflexion sur la culpabilité qui va poursuivre Cléo des années durant car elle se sait autant coupable que victime. La religion juive lui apportera cette pensée qui la portera tout au long de sa vie « A défaut de pardon, laisse venir l'oubli ».
Et si elle arrive finalement à se reconstruire, ça ne sera pas le cas de toutes les jeunes filles abusées.
L'histoire nous interpelle à la fois sur la volonté sans limites de briller de ces adolescentes avides de célébrité, mais également sur la responsabilité des adultes qui se sont trouvés proches de ce réseau sans intervenir, les parents d'abord, soit indifférents, soit inconsciemment complices, le professeur de danse ignorant ce recrutement dans son propre cours et toutes les personnes qui ont participé de près ou de loin aux « repas » de sélection.
Le thème du traumatisme d'un «passé irréversible» est aujourd'hui soulevé avec le mouvement #metoo mais il est traité ici de façon trop détournée pour réaliser son incidence sur la vie d'adulte des victimes. A trop suggérer, on en perd le sens de la réalité.
J'ai eu du mal à entrer dans ce roman très décousu où l'on ne comprend le lien entre les chapitres que vers la fin de l'histoire mais son sujet d'actualité aide à dépasser cette chronologie bousculée.
Autant la vie de danseuse de Cléo est détaillée et intéressante, autant le pardon qu'elle attend n'est que survolé et je suis restée sur ma faim quant au devenir de la démarche de témoignages, engagée par des journalistes trente ans après.
Un fil conducteur confus et un avis mitigé sur ce roman de Lola LAFON.
Commenter  J’apprécie          222
"Nous comprenons que tout n'est pas blanc ou noir", a écrit Victoria Géraut pour le jury étudiant du Prix Littéraire des Etudiants de Sciences Po. le système décrit s'éloigne du #MeToo, tout en se rapprochant de la complexité de la vie.

Je l'avais raté lors de la rentrée littéraire de septembre dernier. Mais les prix littéraires sont là pour que les bons livres suivent un chemin plus long que le temps de l'édition et des vagues successives de rentrées qui chassent la précédente. Plus encore, les prix de lecteurs sortent les livres de l'entre-soi des grands prix de l'automne et cette fois, c'est le Prix Littéraire des Etudiants de Sciences Po qui m'a convaincue.⠀⠀
⠀⠀
Ce prix, créé par Eva Morel, Arthur Gautier et Maxence de Champsavin, présidé cette année par Antonin Druet, vise à « récompenser, chaque année, un roman francophone traitant d'un sujet de société de façon engagée ». Il en est à sa deuxième édition, et je suis impressionnée par la qualité des résultats auxquels il mène : l'année dernière, il m'a permis de découvrir l'excellent et très original A la ligne du très regretté Joseph Ponthus ; cette année, il distingue un roman complexe sur les violences sexuelles envers de très jeunes ados.⠀⠀
⠀⠀
Vous le devinez : que ce soient des étudiants qui distinguent ce livre, dans le contexte que l'on sait en ce moment sur les campus de Sciences Po, qui ont même abouti au lancement du #SciencesPorcs, c'est vraiment très riche de sens... alors si vous avez raté ce roman, n'hésitez surtout pas à vous précipiter maintenant. Il fédère les adolescents d'hier (comme les personnages, comme moi, comme l'autrice) et ceux d'aujourd'hui.⠀
Lien : https://www.20minutes.fr/art..
Commenter  J’apprécie          210




Lecteurs (3968) Voir plus



Quiz Voir plus

Quand tu écouteras cette chanson (Lola Lafon)

Quand Lola Lafon passe-t-elle une nuit dans l’Annexe du Musée Anne Frank à Amsterdam ?

Le 18 août 2021
Le 28 août 2021

20 questions
31 lecteurs ont répondu
Thème : Quand tu écouteras cette chanson de Lola LafonCréer un quiz sur ce livre

{* *}