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EAN : 9782914458313
158 pages
Entre Temps (08/03/2016)
3.92/5   6 notes
Résumé :
L'occupation de la Rhénanie vécue par un officier français.
Une histoire de soldat, une histoire de plus ?
Oui.
Mais une histoire transfrontalière :
- Traversée des frontières terrestres avec la libération de la Belgique fin 1918 et l'entrée des troupes d'occupation en Rhénanie. Mais là n'est pas le plus important.
- Traversée des préjugés et des convictions. Que se passe-t-il en Allemagne, une fois que le rideau de l'Armistice ... >Voir plus
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Que lire après Carnets d'allemagne 1919-1920 : L'occupation de la Rhénanie vécue par un officier françaisVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
En fait après une présentation générale, on a cinq dessins commentés d'Henriot, sûrement des Années folles, évoquant le début de la décennie 1910. On trouvera une demi-douzaine d'autres dessins toujours d'Henriot évoquant le front et l'arrière pour la période de la Grande Guerre.

Suit un rappel de la Guerre de 1870 avec sa conséquence la perte de l'Alsace-Lorraine. L'auteur de l'ouvrage présente ensuite son grand-père Joseph Guilhot de Lagarde, issu d'une famille de petite noblesse calviniste ayant abjuré le protestantisme et résidant à Saint-Jean-Lherm depuis le XIXe siècle (au nord-est de Toulouse).

Joseph, né en en 1872, fait Saint-Cyr et à la déclaration de guerre il est capitaine au 156e RI en caserne à Toul. Comme officier le plus ancien, il est adjoint du colonel, ce qui lui donne la possibilité d'avoir des renseignements pertinents sur certains combats et autour de faits impliquant des soldats. On a du mal à comprendre d'ailleurs comment Joseph Guilhot de Lagarde soit resté capitaine durant toute la Guerre alors que nombre de commandants (dont notre arrière-grand-père) furent fauchés. Cet officier étant très catholique, c'est l'occasion de voir une des images pieuses recto-verso qu'il portait sur lui, celle avec la Sacré-coeur de Jésus au centre du drapeau tricolore (page 19).

Son parcours durant le conflit est résumé, on a de plus la très bonne idée de mettre une carte du front en 1915, avec indication de tous les endroits où notre officier combat de 1914 à 1918. Ainsi voit-on que le 11 novembre 1918 il est à Gand en Belgique dans les rangs du 97e RI d'infanterie alpine (basé en temps de paix à Chambéry). Cerise sur le gâteau, on suit également sur une autre carte le séjour en novembre et début décembre de ce capitaine en Belgique puis à partir de la mi-janvier en Allemagne, entre-temps il est en permission.

Ceci est l'occasion de rappeler, y compris par une photo, que le gouvernement belge réside de fin 1914 à novembre 1918 à Sainte-Adresse à côté du Havre. Des images de la retraite allemande et de la libération de la Belgique sont offertes dont celle centré sur un groupe d'enfants wallons venus applaudir le Président Poincaré à Tournai début novembre. Deux pages rappellent que l'infirmière Édith Cavell fut fusillé pour espionnage en octobre 1915, nous ajouterons que n'est pas seulement en Belgique que des statues lui furent dédiées dans les années 1920 puisque l'on en trouve une devant l'entrée de l'hôpital de Belfort.

Pour illustrer le rêve d'une Rhénanie indépendante, portée par Poincaré, Joffre et une bonne partie de la droite française, est offerte une carte des départements français sous la période napoléonienne, il est dommage que des erreurs existent tant pour le découpage proposé des départements (au-delà des simplifications tolérables) que dans l'ensemble rhénan allemand des années 1920. Par contre la carte montrant la zone d'occupation de la Rhénanie est claire, même si les Belges regretteront que soient pas portés les cantons rédimés.

La moitié de l'ouvrage est consacré à nous évoquer la Rhénanie sous l'occupation allié. Notre commandant quitte l'Allemagne durant l'été 1920 et c'est à Lyon qu'il sera nommé lieutenant-colonel en septembre 1922. Il a été frappé par une certaine prospérité des villes allemandes, il faut dire qu'il prend comme point de référence les communes françaises ravagées par le conflit. de nombreux aspects de la vie des populations civiles allemandes et des troupes françaises séjournant en Rhénanie sont évoqués. Seul bémol pour cet ouvrage le titre, en effet le contenu est bien plus large que ce que l'on s'attendait.
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L'armée Française a occupé la Rhénanie (rive gauche du Rhin de l'Allemagne actuelle) à l'issue de l'armistice du 11 novembre 1918.
Quoi de mieux pour ressentir l'ambiance qui y régnait que de se servir des prises de notes, des photos et des documents de l'époque d'un commandant Français, Joseph de Lagarde, qui semble être tiraillé entre son humanité et son devoir de surveiller et mettre au pas ces Boches vaincus et tant détestés.
C'est donc sous ce regard intéressant qu'on y découvre le mode de vie des militaires français avant et après la signature du traité de Versailles. Mode de vie dans cette Rhénanie dont une partie avait était française un peu plus d'un siècle auparavant.

La mise en page de ce livre est très bien faite.
L'alternance entre les explications de l'auteur et les notes de Joseph Lagarde permet une très bonne compréhension.
Ce pan d'Histoire devient ici accessible à tous.
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Je remercie Babelio et Masse critique, les éditions ENTRE TEMPS pour l'envoi de ce livre.
Cet ouvrage traite sur le premier conflit mondial, et François Lagarde nous conte ici l'histoire de son aïeul qu'il a pu retracer à travers ses carnets de militaire. Son grand père qui fut commandant d'infanterie, a laissé bien plus qu'un récit de guerre. Cet ouvrage est enrichi de reproductions de cartes postales, de photos, de cartes d'état major qui nous situent l'histoire. Mais au delà de ces écrits c'est avant tout un message d'humanité qui nous est délivré ; celui de la fraternité entre peuples
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Comme à l'accoutumée, un grand merci à Babelio et aux éditions Entre-Temps qui, avec masse critique m'ont permis de découvrir cet ouvrage.
Des témoignages sur la Première Guerre mondiale, il y en a des caisses, et ils se multiplient encore plus en cette période de centenaire. En revanche, un éclairage sur l'occupation de la Rhénanie après l'armistice, voilà qui est beaucoup plus rare. Nous suivons donc les pérégrinations de Joseph de Lagarde, officier de carrière qui livrait sur le vif ses impressions pendant le conflit. C'est son petit-fils, François de Lagarde qui nous livre ce témoignage en prenant bien soin, par des documents annexes, de l'iconographie, des explications, de remettre les carnets de son grand-père dans le contexte de l'époque.
L'auteur passe assez rapidement sur la guerre à proprement parler, car tel n'est pas la vocation de ce livre. Il s'efforce ensuite de reconstituer les mentalités de l'époque : un aristocrate comme Joseph de Lagarde, élevé depuis sa naissance dans la haine du « Boche », chrétien convaincu, peut-il pardonner ? Peut-il vivre en bonne entente avec des Allemands en tant qu'officier français dans une Rhénanie occupée ? L'on s'en sous la plume de Joseph cette dichotomie constante entre son humanité et les traces de cette guerre et de son éducation.
Si vous êtes déjà féru d'histoire, ce livre ne vous apprendra pas grand-chose de neuf sur le conflit en lui-même, mais l'ouvrage se veut en premier lieu de vulgarisation. Il réussit ainsi le pari d'être intéressant aussi bien pour un néophyte que pour un passionné. Chapeau M. de Lagarde !
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Je tiens à remercier les éditions ENTRE-TEMPS et Babelio pour l'envoi de ce livre dans le cadre de Masse Critique.

L'objet est intéressant : d'un format peu ordinaire, il ne se découvre pas comme n'importe quel autre livre. Les pages sont mêlées de textes, de photographies d'époque et d'illustrations, ce qui permet une lecture fluide et agréable.

François de Lagarde se sert ici des carnets de son grand-père, Joseph de Lagarde, pour reconstituer l'état d'esprit d'après-guerre. L'Allemagne, vaincue, subit l'occupation française. Dans ce climat encore hostile, où les ennemis doivent cohabiter, les tensions résistent à la paix. Comment mettre de côté les années de guerre et de haine afin de reconstruire ?

L'auteur relate dans ces carnets des tranches de vie quotidienne marquées par les souvenirs et l'envie d'aller de l'avant. Si on connaît les événements de la grande guerre, on a moins l'habitude de suivre ce qu'il s'est passé ensuite, au milieu des troubles et de la paix fragile, à des hommes marqués par les horreurs des tranchées.

C'est un livre intéressant qui met en lumière une autre facette de la guerre, pour les néophytes comme pour les passionnés d'histoire.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
LA FEMME QUE LES ALLEMANDS ONT FUSILLÉE !

Edith Cavell suit une double formation d'institutrice et d'infirmière. Née en Grande Bretagne, elle arrive en Belgique en 1907 pour prendre la direction d'une école d'infirmières, elle a 42 ans.
Pendant l'année 1914, elle soigne les blessés aussi bien alliés qu'allemands, mais elle participe aussi à un réseau d'évasion qui aide des centaines de soldats alliés à fuir la Belgique envahie pour se réfugier aux Pays Bas neutres.
Dénoncée en août 1915, elle est emprisonnée et fusillée par l'armée allemande en octobre à 50 ans. Stephen Zweig écrit à son propos :
l'exécution de l'infirmière Cavell et le torpillage du Lusitania furent plus fatals à l'Allemagne qu'une bataille perdue, grâce à l'explosion d'universelle indignation qu'ils provoquèrent.
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C'est partout en Belgique que nous sommes reçus à bras ouverts, je crois même que certains sont trop bien reçus : hier matin en quittant Woluwe Saint-Pierre, j'ai vu quelques yeux féminins pleins de larmes ; voilà bien des regrets pour des connaissances de 48h.
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"26 novembre. Dès que les Allemands se sont retirés, les Belges par mesure de représailles ont coupé les cheveux à toutes les femmes qui pendant l'occupation s'étaient compromises avec le Boche : à Roulers cette coutume avait été appliquée, et à Nevele ma propriétaire me montre une jeune fille habitant tout à côté et qui a subi ce sort peu enviable..."

On se souviendra de cette coutume dans la France de 1944
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A 23h30 je reçois un ordre du lieutenant-colonel Pineau : il faut immédiatement mettre en branle de fortes patrouilles et faire arrêter les auteurs de ces désordres. Tous ces bruits résultent des manifestations de joie causées par l'annonce de la conclusion d'un armistice. [...] Le rétablissement de l'ordre est d'autant plus difficile à assurer qu'il y a là des militaires de toutes nationalités.
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On voit que les rancunes patriotiques s'atténuent vite chez les soldats alliés ! En fait ils attendent surtout une démobilisation rapide et le retour dans leur foyer. Et puisqu'on a pu échapper à la mort, pourquoi ne pas prendre un peu de bon temps au bras d'une jolie Gretchen [demoiselle] ?
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