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EAN : 9782363401564
236 pages
Editions Les Monédières (05/03/2019)
4.12/5   4 notes
Résumé :
« Voici quelques années, je fondais la communauté de Dana. Pendant tout ce temps, nous avons vécu en paix et heureux, progressant chaque jour dans notre quête d'harmonie avec la Terre-mère. Aujourd'hui, nous vivons notre première crise et elle vient de l'extérieur. Des sauvages ont entrepris la destruction de la forêt. Vous êtes désorientés et vous avez peur. Je vous comprends mais je vous demande de revenir à la raison. Nous protégerons nos valeurs et le travail ac... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Source de Christian Laîné
Dans le cadre de Masse critique Babelio du mois de septembre, j'ai eu la chance de recevoir le livre Source de Christian Laîné paru aux Editions Les Monedières à Limoges. Pourquoi ai-je choisi ce livre ? Pour deux raisons essentielles. La première son histoire : «  Voilà quelques années je fondais la communauté de Dana. Pendant tout ce temps, nous avons vécu en paix et heureux dans notre quête d'harmonie avec la Terre-Mère. » Ce bonheur est mis à mal «  Quand des sauvages ont entrepris la destruction de la forêt. »  Nous sommes en 2025, la France est coupée en deux. La ville notamment Paris et la campagne, plus précisément la Corrèze. Quentin, habite et travaille à Paris dans l'immobilier ou il réussi étant fin négociateur à être désigné le Winner de l'agence . Côté sentiment il file le parfait amour avec Mélissa, qui rêve de devenir responsable d'EHPAD. La Corrèze c'est loin pour lui, jusqu'au moment ou le notaire de Brive, Maitre de Sommière lui demande de se rendre à son étude, il a quelque chose à lui annoncer de vive voix.
Et nous voici parti avec Quentin à bord de sa Golf en direction de Brive...
La deuxième raison : Christian Laîné nous entraîne tour à tour dans la capitale et sur une montagne imaginée en Corrèze, en abordant deux thèmes très actuels «  Les effets de la réforme territoriale dans les zones rurales et l'émergence d'une nouvelle société fondée sur le biocentrisme. »
Lors de sa descente en Corrèze, Quentin, se rend compte que si, dans les métropoles, il ne manque rien et l'État est bien présent. Celui-ci a totalement abandonné une partie du territoire après l'avoir dépouillé : «  Sous prétexte que la campagne se vidait depuis que les collectivités territoriales ont été détricotées, l'exode rural s'accélère :22 régions refondues en 13, départ des employeurs vers les zones périurbaines, 9 Français sur dix concentrés dans 10% du territoire. On a supprimé, Pôle Emploi, les administrations, les hôpitaux, les bureaux de Postes, les Gendarmeries, les écoles. » Les campagnes ne sont plus sûrs par réduction des forces de l'ordre : «  On a peur de circuler la nuit sur les voies de circulation non entretenues »
C'est alors que Quentin arrive tout de même, dans le petit village de Concèze ou il n'y a ni téléphone, ni internet, ni radio. La monnaie local est le piéçou et les roudelous mais ou l'accueil est naturel. On lui offre le gîte et le couvert du «  rôti de porc Cul noir arrosé de Mille et une Pierres. »
Lors de son entrevue avec le notaire de Brives, il apprend qu'il hérite d'un domaine possédant le château du Maine à Concèze appartenant à sa grand-mère et que ce notaire a déjà arrangé l'affaire pour qu'il soit vendu à des banquiers !Une belle affaire à saisir immédiatement pour un million d'euros »
Quentin lors de la visite du domaine, ayant réserver sa réponse au notaire, entre en relation avec un groupe de personnes vivant en dehors de la société . Un monde ou l'on cultive la terre, ou l'on élève des animaux ou l'on apprend aux enfants à pêcher «  des truites avec une sauterelle » ou ceux-ci étudient entre autres «  le théorème de Thalés avec un bâton planté dans le sol éclairé par le soleil » ou l'on préserve les ressources naturelles «  L'eau du bain exempt de produits nocifs sert à l'arrosage du jardin, » ou l'on récolte le miel des abeille ou la liberté règne sans violence d'un commun accord, rappelant que «  la terre n'appartient à personne » ou un conseil de Druidesses Birog, sortie du folklore Irlandais, Badmoll, Fionn, des Druides Dylan, Elemas, gèrent cette société ou chacun quelque soit l'activité qu'il a apporté au groupe met la main à la pâte dans les travaux utiles à la collectivité. En aparté Christian Laîné redonne l'origine de la démocratie basée sur l'exclusion . «  Votre société n 'est pas une démocratie . Cette société venant de Grèce Antique était basée sur l'exclusion, car le vote des Athéniens étaient uniquement réservé aux hommes de plus de 18 ans, nés de père et mère Athénienne et ayant accompli deux ans de service militaire. Ce qui exclu 1/3 de ces habitants. » Rappelant également «  que la société doit être dirigée par un chef unique, juste, honnête, inspiré aussi exigeant pour les autres que pour lui même. »
En dehors de cet espace de liberté, les paysans, ne peuvent plus élever de volailles, sous prétexte de lutter contre la pandémie de grippe A. de gaver les canards, de cultiver leurs légumes sans être passibles de 10 ans de prison «  par cette grande couillonnade qu'est le Traité Atlantique Nord autorisant seulement de manger des poulets lavés au chlore ou gavé au maïs OGN. »
Les politiciens en prennent pour leur grade . «  Quand on était jeune on avait des hommes politiques qui tenaient la route, des leaders syndicaux qu'avaient un idéal et défendaient notre bifteck. Des gens du peuple qui faisaient de la politique par conviction pas par ambition personnelle. De Gaulle portait la France à bout de bras. Aujourd'hui ils ont fait Sciences-Po, l'Ena mais n'ont jamais mis les pieds dans la vraie vie. »
Je ne vous raconterai pas la suite de ce roman d'anticipation qui m'a particulièrement bien plu et que j'ai lu en deux soirées tellement j'étais comme vous le serez sûrement impatient de connaître la fin de cette belle histoire allégorique sur notre monde dans un temps pas si éloigné que cela.
Vraiment, je vous invite à vous procurer ce livre. Comme au bord d'une source vous vivrez des moments de calme de sérénité puis... mais je vous laisse la joie de découvrir cette pépite venant tout droit de la Corrèze. Merci à Masse Critique de Babelio de m'avoir permis de recevoir ce livre d'une toute petite maison d'Edition Les Monédières à Limoges. Un grand merci à Christian Laîné pour sa dédicace «  une réflexion sur le biocentrisme en opposition avec notre système mondialiste, capitaliste et libéral. ».
Alors si vous aussi au cours d'une promenade, un petit buisson fleuri vous attire par son bleu intense inhabituel, n'arracher pas sa branche pour l'arracher. « C'est pas la peine d'amputer ce pauvre arbuste pour qu'elle sache que tu penses à elle. » Allez un dernier conseil, revenez à la Source en prenant le chemin de Christian Laîné. Bien à vous.
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Source
De Christian Laîné
Editions « les Monédières »

« le bonheur, qui arrive toujours à l'improviste, dure un bref instant, mais enflamme l'esprit très longtemps. »

Nous sommes vers les années 2025. Quentin est un jeune homme qui vit sa vie à cent à l'heure en région parisienne. Agent immobilier dans une « boîte » qui tourne à fond, il court chaque mois après ses objectifs. Très amoureux de Melissa, avec laquelle il vit, il se sent bien dans sa peau. Mais un jour, il reçoit une missive d'un notaire de Brive-la-Gaillarde en Corrèze. Celui-ci demande qu'il se rende dans son étude pour régler une affaire. Quentin est intrigué, il n'a pas de famille dans ce coin-là. le voyage qu'il va entreprendre dans le Limousin lui réserve de grandes surprises et il ne se doute pas de tout ce qui se cache derrière les vertes collines de Corrèze, de ce qui l'attend au détour d'un virage, de ce qui se bâtit dans les forêts corréziennes. le choc qu'il va recevoir va fendre son armure de citoyen lambda et lui ouvrir les yeux sur un monde qu'il ne soupçonnait pas.

Christian Laîné est un ami qui m'est cher, c'est un pléonasme me direz-vous, j'en conviens. Je l'ai rencontré pour la première fois lors de la foire du livre de Brive en 2011. À l'époque il y présentait son premier roman et je faisais de même. Christian Laîné est un auteur imprévisible. Son premier roman était un petit livre autobiographique maigrichon et très attachant. Son second avait pour cadre l'univers romanesque de la deuxième guerre mondiale et le monde souterrain de la Résistance. le suivant racontait l'histoire lumineuse d'un homme qui recouvrait sa liberté en s'éloignant du monde de consommation qui est le nôtre. J'ai aimé son petit dernier, et le fait qu'il soit mon ami n'a pas influé sur mon plaisir et mon jugement.
Avec Source, il frappe encore une fois là où on ne s'y attendait pas, dans le roman d'anticipation. Avec subtilité, sans brandir de manière ostentatoire aucun drapeau ni aucune idéologie, il décrit un pays partagé en deux, une nation à deux vitesses, un système libéral en roue libre qui fonce dans le mur en épuisant la planète et en se gavant de sucre et de gras. Par petites touches discrètes, à l'instar du Petit Poucet qui balise son chemin, il sème des détails et des informations sur la société qui préside au destin des personnages de son histoire. Ainsi, à la manière d'un peintre penché sur son ouvrage, il fait apparaître, avec de discrets coups de pinceaux, une société et un État qui aujourd'hui, deviennent terriblement crédibles et possibles. Il nous démontre au travers d'un récit très original, que le bonheur et la joie sont possible dans un autre cadre, en faisant un pas de côté, en s'installant « en bordure des fous ». Quentin vit à cent à l'heure, il gagne sa vie à la perdre, il a le nez dans le guidon, tout absorbé qu'il est à tenir ses objectifs de vente, des objectifs toujours plus improbables. C'est que dans la France de ce futur très proche, encore pire qu'aujourd'hui, ne pas performer c'est perdre son travail, et perdre son travail c'est devenir un marginal, une personne dont on a honte, quelqu'un qui se retrouve satellisé dans la marge et qui devient invisible. Mais sa chérie, Mélissa, fait que tout cela est vivable, ils éprouvent même l'illusion du bonheur.
Quand on est à ce point engagé dans la course moderne, on n'a pas le temps de lever la tête pour regarder ce qui se trouve autour, pour se poser des questions fondamentales sur sa vie qui file, sur le sens de tout cela. Pour Quentin, la vie, le destin, le hasard, appelez cela comme vous le souhaitez, vont se charger de cette besogne. Quentin va découvrir un pays fragmenté. Un pays où les métropoles ne manquent de rien, où l'État est présent partout et dicte sa volonté. En revanche, en zone rurale, c'est une autre histoire. Les réformes territoriales successives ont dépouillé les territoires de leurs institutions et de leurs oripeaux, ils sont littéralement abandonnés, n'étant pas assez productifs et ne consommant pas assez parce que trop peu peuplés. C'est dans une de ces niches que Quentin va découvrir un monde bien planqué à l'intérieur du monde officiel, un monde plein de couleurs et d'espoir, de senteurs et de liberté, de projets originaux, peuplé de personnes rêvant d'autre chose que d'avoir la dernière console de jeu ou la dernière paire de chaussures à la mode.

C'est difficile d'en dire plus sans abimer ce beau livre qui regorge de trouvailles et d'humour. Parce que l'auteur est comme ça, drôle et piquant, parfois caustique, jamais méchant. Les méchants justement, parce qu'il y en a dans ce roman, on les déteste aisément et on se prend à leur souhaiter le pire. Avec sa plume alerte, l'auteur nous propose tout une galerie d'individus très différents, bien sentis, bien nés, bien écrits. Sans manichéisme, il esquive les pièges du roman de genre et trace un chemin imprévisible et très prenant. À partir de la fin de la première moitié, je n'ai pas pu lâcher l'ouvrage, je me faisais du souci pour les personnages auxquels je m'étais attaché, je lançais des fatwas sur ceux que je honnissais, je tremblais pour la communauté de Dana, qui, disons-le, n'a rien à voir avec la tribu éponyme. Quoi que…

S'il faut relever une performance dans ce bouquin, c'est celle de l'imagination. Mais où Christian Laîné est-il allé chercher tout cela ? Peut-être dans les forêts de Haute-Vienne qu'il parcourt, où bien dans son verger corrézien qui fleure bon le naturel. Je crois surtout qu'il a simplement écouté son coeur et sa tête, lui qui fourmille d'idées et de bons mots.

Ce roman est spécial. Il n'est pas trépidant, il n'y a pas de grandes envolées lyriques (bien qu'on y trouve de très beaux passages), il n'y a pas d'action et de rebondissements toutes les cinq pages et pourtant, une fois à mi-chemin, on éprouve une sorte d'addiction pour le récit et on désire aller au bout le plus vite possible, parce qu'on s'inquiète, on veut savoir comment tout ça va finir.
Il y a autre chose qui est très bien fichu. C'est le rythme. J'ignore si c'est volontaire, mais les passages urbains sont un peu étouffants et enlevés alors que ceux qui se déroulent à la campagne sont apaisés, calmes comme une rivière endormie, étale entre les collines. Comme une allégorie de deux mondes, deux facettes d'une même pièce.
Dans la cohue des nouveautés de la rentrée littéraire, dans cette file uniforme de livres aux profils si semblables, si vous cherchez un ovni, un truc qui respire, une tête qui regarde le ciel alors que toutes les autres sont baissées, vous serez bien inspirés de saisir ce roman dépaysant et rafraîchissant.
Faites vous une injection de pensée subversive…

Lien : https://www.sebastienvidal.c..
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J'ai reçu ce livre à l'occasion d'une masse critique Babelio.

Ce livre m'avait interpellé tant pour son titre que pour le résumé.
Nous rencontrons Quentin, un jeune parisien travaillant dans l'immobilier. Un beau jour, il découvre qu'il hérite d'une vaste propriété en Corrèze. En se rendant là-bas pour rencontre le notaire, Quentin ça découvrir une nouvelle vision de la vie et de l'environnement. le notaire n'espère qu'une chose, que Quentin vende le domaine et pour ça il est prêt à tout. Pourtant, Quentin ne compte pas repartir de ce petit coin de paradis qui lui a été offert.

Ce livre est vraiment très bien. On y découvre des personnages attachants et touchants. L'histoire est très intéressante et aborde des sujets qui nous parlent actuellement tel que l'économie ou l'environnement. C'est avec beaucoup de talent que Christian Laîné nous fait parcourir son roman et découvrir la Corrèze. Ce livre ce lit très bien et je le conseille vivement.
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Je remercie Babélio et les Editions Les Monédières qui m'ont permis de passer quelques heures avec Quentin.
L'auteur m'a embarquée dans cette histoire que je trouvais simple, au début : un Parisien, convoqué par un notaire pour une question d'héritage, découvre la vie chaleureuse dans un village corrézien loin de la grisaille de la capitale.
Puis ma lecture a pris un virage à 90 ° et la simplicité d'une banale fiction a laissé la place à une réflexion sur la société actuelle. La rencontre avec une communauté dont les membres vivent dans la forêt m'a fait plonger dans le passé : les Hippies des années 60, ce vent de liberté, ce besoin de retour à la nature, Peace and Love, les légendes arthuriennes, Camelot et la Forêt de Brocéliande avec ses fées, Merlin et Morgane, mais aussi ... les sectes. Malgré moi, je voyais se profiler derrière Ana et ses disciples, le Temple Solaire, ou Charles Manson et sa communauté, les dérives faciles de ceux qui ne veulent plus appartenir à une société qu'ils rejettent.

Quentin m'a donc emmenée bien loin ... et j'ai apprécié que l'auteur ne se contente pas de me raconter une histoire que j'oublierai sitôt le livre refermé et posé sur l'étagère. Un livre que je vais partager et qui ouvrira des discussions.
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