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EAN : 9782882535160
224 pages
Luce Wilquin (22/01/2016)
3.45/5   19 notes
Résumé :
Le roman explore le destin de deux âmes révoltées, Théo et Angela. Ils n'ont qu'un demi siècle à eux deux, mais, pour changer le monde ils ont compris qu'il ne suffit pas de tweeter ou de s'indigner. Il faut cogner. Fascinés par la dernière des guérillas historiques, il gagnent la forêt tropicale de Colombie et se font admettre dans le maquis des FARC. Mais la violence est toujours une déception.
Que lire après Et dans la jungle, Dieu dansaitVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Qui est-il vraiment ce Théo Toussaint ? Un rêveur ? Un anarchiste ? Un idéaliste ? Quand il arrive en Colombie, il semble bien déterminé à rejoindre les rebelles dans la jungle. Pour quoi faire ? Que cherche-t-il dans ce combat qui n'est pas le sien ?
Jeune liégeois engagé dans la lutte contre les inégalités, il commet un jour une erreur et fuit la Belgique. Il trouve refuge auprès d'Angela, une jeune bloggeuse franco-colombienne à la recherche de son ami Martin. Avec elle, il se rend dans la forêt, espérant entrer en contact avec les Farcs. Pour eux, la guérilla est la seule capable de pousser leur indignation plus loin pour changer le monde. Pour y arriver, ils trouveront de l'aide auprès des gens d'Eglise très présents en Colombie et qui tentent de réconcilier état et guérilla au bénéfice de la population.

Grand reporter au journal « Le Soir », Alain Lallemand signe ici son troisième roman.
Son récit d'aventure nous invite d'abord à partager sa passion pour la Colombie. Il y décrit de magnifiques paysages qui contrastent avec la vie rude et triste des populations prises entre deux feux : les révolutionnaires et les paramilitaires. Son portrait son concession de la situation est remarquable.
Il présente ensuite une réflexion sur notre société. En effet, le parcours de Théo n'est pas sans rappeler celui des jeunes qui deviennent djihadistes en Syrie. Leur quête est-elle différente ? En quoi ? Théo ne se reconnait pas dans le djihad. Il veut changer le monde, trouver une place dans la vie, un sens à celle-ci et il pense que son engagement dans la lutte armée pourra l'aider. Paradoxalement, il va se retrouver auprès de combattants catholiques, très proches des prêtres et religieuses. Il va devoir comprendre et accepter les incohérences de cette situation : suivre et respecter une religion d'amour, de pardon et s'imposer en même temps par les armes dans la violence. Théo, comme de nombreux jeunes avant lui, a une vision romantique de cette lutte, de cet engagement et est tenté de passer par les armes pour défendre ses idées, ses valeurs.
Et c'est là toute la question du roman : la lutte armée n'est-elle pas toujours une déception ? Quel que soit l'endroit (Espagne, Asie, Amérique latine...) n'est-ce pas toujours la population civile qui paie le prix fort de la guerre ?
Enfin, on s'interroge sur la raison qui pousse ces jeunes à rejeter la société dans laquelle ils vivent. Les principaux facteurs ne sont-ils pas la perte de sens et les inégalités sociales grandissantes ? Par cet engagement, les jeunes pensent trouver la place que la société leur dénie.

J'ai beaucoup aimé ce roman qui se lit d'une traite. La narration est fluide et le style de l'auteur est agréable. Les pages se tournent sans effort tant on a envie de savoir ce qu'ils vont devenir. Ensuite, on revient sur les passages que l'on a marqués afin de relire les réflexions politiques et philosophiques que l'auteur met dans la bouche de ses personnages.
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Après une opération qui tourne mal, Théo, jeune homme qui cherche une cause à défendre à la hauteur de ses ambitions idéalistes, quitte la Belgique pour se rendre en Colombie afin de rencontrer les FARC, et entrer avec eux de plein pied dans la révolution, la vraie. Son contact sur place, Angela, franco-colombienne qui a suivi peu ou prou le même parcours, le mènera jusqu'à eux, non sans embûches, voire désillusions…

Comme le montre la brève présentation qui précède, Et dans la jungle, Dieu dansait suit des rouages d'intrigue assez classiques de thrillers, ce que le reste du roman le montrera également. de même, les personnages entrent dans des cases assez typiques, et sont, pour moi, le gros point noir : en effet, j'ai trouvé leurs traits vraiment grossiers, alors que la narration, au contraire bien plus fluide et rythmée (pas forcément quant au sujet, mais quant au style), m'a donné l'impression qu'il aurait été possible de les étoffer, du moins de leur donner une étoffe plus dense, et surtout plus inattendue.

J'ai donc passé un bon moment de lecture avec ce roman, mais je ne risque pas d'en garder souvenir bien longtemps, surtout parce que, comme je l'avais reproché à celui de Barbara Abel (voir mon avis) lu il y a peu, il ne détonne pas assez dans l'univers littéraire actuel. Je remercie les éditions le Livre de Poche et NetGalley de m'avoir permis de le découvrir.
Lien : https://lartetletreblog.com/..
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Je n'avais encore rien lu du journaliste et auteur belge Alain Lallemand. Grand reporter, cet auteur a publié des correspondances de guerre depuis de nombreux pays ; ses sources d'inspiration sont donc fiables et étayées…
Et dans la jungle, Dieu dansait m'a attirée parce que la majeure partie de l'intrigue se passe en Colombie, un magnifique pays que je connais un peu…

Une phrase-titre comme je les aime, énigmatique, provocante…
Une intrigue plutôt simple en apparence : en 2014, Théo et Angela, deux âmes révoltées de vingt-six ans à peine, fascinées par la dernière des guérillas historiques, gagnent la forêt tropicale de Colombie et se font admettre dans le maquis des FARC.
Ce livre est à la fois une variation sur la violence en tant que moyen d'action décevant, un roman d'aventures, un récit initiatique et une romance dépaysante…

Naturellement, je n'ai pas vraiment reconnu ma Colombie, mes pérégrinations ne m'ayant jamais trop entrainée dans le sud du pays. La jungle décrite devient, sous la plume d'Alain Lallemand, un personnage à part entière, un écrin révélateur…
J'ai apprécié la poésie de l'écriture, la caractérisation des parcours autour de « lui », d'« elle », d' « eux », entre individualités et altérité, entre cheminement personnel et rapport à une cause collective.
Sur le plan de l'intertextualité, le rapport constant à La Bible et plus particulièrement au livre de la Genèse m'a d'abord déroutée… Et puis, je me suis raccrochée à la représentation colombienne du Christ en Señor Caido, tombé à terre. Théo et Angela redécouvre le monde, un monde sans espoir de miracle, un monde où la souffrance est certaine. C'est resté pour moi une clé de lecture, pas toujours évidente cependant, mais rattachée à un pays profondément religieux. En effet, dans cette jungle où un Padre et une religieuse vont jouer des rôles importants dans la trajectoires des deux jeunes héros, Dieu danse, se félicite de l'abondance des récoltes et de la production de basuco, cette drogue dérivée de la cocaïne, très toxique, qui rend accro à la première prise ; Dieu laisse s'installer la menace, mesure le courage des personnages à l'aune des combats et des actions violentes…

Un roman qui m'a laissée songeuse…
Des personnages stylisés, finalement assez peu crédibles, pris dans leurs paradoxes, plaqués, créés à partir d'un passé dont ils sont vite extraits, seuls au monde…Je n'ai jamais vraiment réussi à m'attacher au belge et à la franco-colombienne dont les idéaux, très ambitieux, ne m'ont pas convaincue même si le dénouement m'a permis de me réconcilier un peu avec eux.
Vos avis m'intéressent.

#EtdanslajungleDieudansait #NetGalleyFrance

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Théo et Angela n'ont pas 30 ans et ne supportent plus ce monde injuste et froid. Lassés des révoltes numériques et sans lendemain ils veulent maintenant combattre. Ils décident alors de rejoindre le camp de la guérilla FARC dans la jungle colombienne…
On entre difficilement dans ce roman, d'abord parce que les personnages principaux sont assez peu crédibles. Ils parlent beaucoup pour des gens qui ne savent sois disant pas mettre de mots sur leur révolte. Ils ne sont pas très cohérents entre leur pacifisme et leur fascination pour la guérilla. Ils réfléchissent beaucoup et sortent des dialogues grandiloquents et pas vraiment naturels.
D'ailleurs, au delà même de ces dialogues, certains passages de descriptions de sentiments ou de paysages sont également très surfaits. C'est d'autant plus évident que l'intrigue est assez prévisible, en particulier celle de la relation entre les deux héros.
Heureusement les description de la guérilla, de la jungle, des villages sont assez intéressantes et agréables à lire. On les sent immédiatement bien documentées et on voit alors se dessiner tout cela sous nos yeux. A partir du moment où Théo et Angela rejoignent réellement la guérilla, le récit se fait un peu plus rythmé et accrocheur.
La dernière partie et l'histoire de leur couple se révèle finalement le plus intéressant même si elle était bien sur très attendue. Une lecture agréable une fois passé les premiers chapitres, mais pas vraiment passionnante. Merci à Babelio et aux Editions Luce Wilquin pour cet envoi !
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La quête initiatique de deux jeunes révoltés, mais les désillusions les attendent au bout du chemin.

Angela et Théo, deux jeunes révoltés contre le système, vont lier leur destinée pour rejoindre les FARC dans la forêt colombienne. La tête bourrée d'idéaux totalement utopiques, ils s'apercevront que les armes ne sont jamais la solution et qu'elles n'apportent que regrets et dégoût. Leur prise de conscience se fera petit à petit, mais ne vaut-il pas mieux tard que jamais ?

Je tiens à remercier Babelio et les éditions Luce Wilquin pour cette sélection masse critique qui m'a permis de découvrir ce roman très intéressant.
J'ai eu un peur peur au début, car je ne supporte pas ces jeunes malléables qui se laissent entraîner par des groupes terroristes sous couvert d'un mal être qui devrait leur donner l'excuse de tuer des innocents. Alors j'avoue qu'au début, et comme le départ était laborieux, j'ai cru que j'allais regretter de m'être positionnée. Mais finalement, j'ai lu le livre d'une seule traite. J'ai vraiment apprécié le chemin emprunté par l'auteur pour montrer et faire prendre conscience aux jeunes combien les idéaux extrémistes peuvent être dangereux quand ils appellent aux armes et à la destruction. Cet état de fait est bien sûr adaptable à tous, quels qu'ils soient.

La plume de l'auteur est quant à elle poétique, mais en même temps facile à lire. On s'imprègne de l'ambiance générale, même si j'ai déploré parfois des longueurs descriptives.
Les personnages sont attachants, agréables, Théo notamment qui bien qu'engagé volontaire, reste attaché à ses valeurs et refuse de tuer.
La romance est légère et égaye le tout.

Pour résumer, une belle histoire que je conseille et qui fait réfléchir.

Lien : http://cocomilady2.revolublo..
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Après tout , peut - être certains prêtres , certains rabbins et imams sont-ils des alliés fréquentables lorsqu'il s'agit de replacer l'homme au centre de la vie .
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L'aube naissante n'a pas de couleur, elle est une sortie ton sur ton de la nuit, une pure lumière sans soleil. On doute du voile fantôme qui s'avance jusqu'à ce que les premiers oiseaux lancent leur alerte et que l'obscurité avoue sa défaite. Les premières couleur s'ajoutent à l'éveil des oiseaux. Noir, noir-violet, violet-bleu. C'est à l'arrivée du vert et du vert--bleu que la jungle s'enflamme, laissant filtrer des rais jaunes et blancs, bientôt orangés.
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- Mais vous êtes en paix, en Europe. Pourris de paix, même. Non? Depuis quand la population n'a - t - elle plus pris les armes ? Je ne vous parle pas des militaires de carrière, je vous parle des civils. Ceux qui, comme nous, se sont levés pour défendre leur ferme, leur village. Les derniers à s'en souvenirs doivent être morts à l'heure actuelle, non ? C'est cela que j'appelle "pourris de paix". Vous ne savez même plus ce que cette paix a couté.
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En enfer, de drôles de choses se produisent, on serait étonné de voir qui souffle sur les braises.
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"J'espère que vous n'êtes pas trop fasciné par ces combattants révolutionnaire, mon garçon. S'ils acceptent de vous parler, vous allez constater leur grande misère. Ils ont peu d'armes, des uniformes en lambeaux, ils dorment comme du bétail et, à force d'être enfermé dans leur jungle, certains savent à peine comment la terre tourne..."
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