Plus vieille la vie...

Ce livre ne laisse pas indifférent, c’est le moins que l’on puisse dire! Pour le résumé, la quatrième de couverture est parfaite ! J’aurais d’abord envie de dire que cette autobiographie, qui ne se présente pas comme telle au début, est le récit d’une histoire d’amour, comme il en existe tant. La différence ? Quarante ans d’écart, et une idylle nouée quand madame en avait 80 ! Là on commence déjà à se sentir un peu gêné, mais pourquoi au juste ? Qu’est-ce qui nous dérange tant ?
L’amour n’a pas d’âge ! Le porte monnaie de madame était bien rempli diront les mauvaises langues, mais le monsieur a l’air vraiment sincère. Alors laissons ces deux-là s’aimer et attachons-nous à autre chose :
-le temps qui passe et le grand âge.
-Le désarroi d’un mari qui a assisté impuissant à la perte progressive d’autonomie et de lucidité de son épouse. L’épuisement d’un aidant (lui) qui a lutté pour éviter un placement en EHPAD, ce mot qui fait peur : Établissement d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes, jusqu’à s’y résoudre enfin, pour le mieux-être de tous en fait. Mais jamais il ne l’a quittée, pas même en pensées.

Alors, de descriptions d’un réalisme cru en descriptions poétiques, François Lalvee nous fait passer par toutes sortes d’émotions, mais les étoiles que je lui accorde sont aussi pour la qualité de son témoignage sur la vie en HEPAD. En effet, aucun visiteur de résident(e) ne perçoit autant que ce qu’il a perçu, parce-ce que 2 heures par-ci par-là ne permettront jamais de connaître le quotidien dans ces établissements. Il a approché les conditions de travail difficiles du personnel soignant comme aucun autre, et pour cette réalité qu’il décrit si bien, avec tant d’amour en fait, je l’en remercie. L’hommage qu’il leur rend est sincère et mérité, et les questions qu’il nous amène à nous poser, ou nous reposer, sont essentielles.
Le reste leur appartient.