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EAN : 9782362010521
448 pages
L’Editeur (04/11/2011)
3.57/5   14 notes
Résumé :
Pierre Lamalattie est l'auteur et le héros de ce roman exceptionnel d'acuité, à la fois tragique et hilarant.
Peintre surdoué, il épingle ses contemporains en réalisant ce qu'il appelle des curriculum vitæ : des portraits accompagnés de quelques mots pour résumer " des vies tout entières ". Prince du détachement, il manie une langue mesurée, concentrée, circonspecte, et décoche sa pensée avec une précision stupéfiante. Nombre des personnages rencontrés au fil... >Voir plus
Que lire après 121 curriculum vitae pour un tombeauVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
On pourrait juger le propos assez vain voire totalement inutile : la vie d'un homme normal, ses rencontres, ses difficultés avec ses collègues, sa mère qui ne va pas bien. Sûrement, mais je n'ai pas lâché mon bouquin. Est-ce le détachement, l'humour de l'auteur qui retiennent ? Ou alors sa narration, dans une langue "mesurée, concentrée, criconspecte" (4ème de couverture) ? Plus probablement les deux ajoutés au fait que P. Lamalattie ne ménage pas ses contemporains, dressant parfois des portraits acides, mais qu'il ne se rate pas non plus.

Une petite explication pour les plus impressionnables : dans le cas présent, le tombeau du titre n'est point mortuaire, mais c'est un genre musical en hommage à un grand musicien ou un ami, ... Une pièce pas forcément triste qui peut s'écrire du vivant de la personne concernée. "Voilà exactement ce que je voulais faire en peinture : un tombeau des hommes et des femmes de notre temps." (p.46)

121 CV résumés à l'essentiel des gens que rencontre l'auteur émaillent le récit
Ce livre assez linéaire, à part quelques retours en arrière, est donc le récit des rencontres, des pensés d'un homme préparant une exposition : il pourrait être celui du lecteur au jour le jour. Pierre Lamalattie aborde un nombre impressionnant de sujets, comme nous pouvons le faire dans une seule journée, donc a fortiori sur 6 mois ! La peinture bien sûr, avec une critique dure et drôle des impressionnistes et surtout de ceux qui les adulent : "Une peinture sympa, en somme. Évidemment, pas très élaborée sur le plan des registrations, des matières, des sujets, ni de rien, mais sympa... Ils ont inventé la peinture sympa." (p.162)

On a aussi des pages sur l'écologie, sur l'art contemporain, sur un mariage de bobos auquel comme Pierre, j'aurais absolument détesté être, sur les tracas d'un chef de service qui a besoin systématiquement d'une tête de turc pour asseoir son autorité, sur les soi-disants réussites d'hommes partis de rien qui montent une petite entreprise qui grossit jusqu'à devenir une grosse entreprise, puis qui font faillite mais restent toujours arrogants, apportant plus d'importance à leur image, leur réussite professionnelle qu'au désarroi et à la détresse des gens qu'ils licencient.

J'ai adhéré à beaucoup de propos de l'auteur, me suis retrouvé dans certaines situations comme lui à la fois dedans et au dehors, comme si une partie de notre individu était partie prenante et l'autre en observation. J'ai un mot pour ça, parfois, je me qualifie de dilettante mais je ne sais pas si Pierre Lamalattie se retrouverait dans cette définition.

Tout cela pour dire que ce livre un peu fourre-tout m'a beaucoup plu à tel point, que non amateur de gros livre, jamais je n'ai pensé à stopper ma lecture de ces 447 pages, un très bon critère pour moi.
Lien : http://www.lyvres.over-blog...
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Avantde commencer cette chronique, je tiens à remercier Les Agents Littéraires et l'Editeur pour ce partenariat.

Ce roman, indissociable de Portraits du même auteur, nous raconte comment l'artiste monte son projet, une exposition de peinture intitulée 121 curriculum vitae pour un tombeau. Dans la vie de tous les jours, son travail, ses rencontres, ses méditations, nous parvient la construction d'une oeuvre contemporaine, non pas vu par un visiteur dans une galerie, mais vu par l'artiste lui-même.

Pierreest fonctionnaire dans un ministère, il travaille à mi-temps. Son temps libre se passe dans son atelier. Il s'occupe de sa mère. Célibataire, la cinquantaine passée, il papillonne d'une femme à une autre.

Le roman aura eu le mérite de me faire réagir. L'idée est originale. Faire partie de l'oeuvre en découvrant comment elle est composée est réellement intéressant. L'idée et la réflexion que l'auteur s'impose malgré lui est constructive et très contemporaine, d'actualité.

Maisce roman m'a paru trop long. La moitié est superflue. Je me moque de savoir si le peintre utilise de l'huile de morue ou de phoque pour ses toiles et c'est complètement inutile de nous expliquer la différence entre le format A4 et A5. Des paragraphes détaillés sont nombreux et n'apporte rien à l'histoire. Heureusement que l'auteur a un atout non négligeable, il écrit très bien. C'est d'une grande fluidité et entraînant malgré son mode de vie assez casanier. le personnage me paraît antipathique. Il avoue lui-même être un fainéant, avoir un poil dans la main, et logiquement il travaille dans la fonction publique. C'est désolant de constater qu'il n'est pas le seul dans ce cas à se tourner les pouces. Et finalement, à défaut d'avoir un métier constructif et épanouissant, dans lequel il se complaît, il utilise toute son énergie à créer. Il s'offusque presque que de nos jours les gouvernements prêtent moins d'importance à l'art, mais se rend-il compte que grâce à son emploi tranquille il peut s'investir dans sa passion. Peu de gens ont cette chance et il n'en a pas conscience. Fils à maman, reproche d'une de ses conquêtes, il n'aura jamais réussi à tenir une femme longtemps, s'en lassant trop rapidement comme un adolescent attardé. Grosso modo, ce roman est l'histoire d'un petit dandy sans prétention, sans ambition, un gamin qui a les moyens de pouvoir vivre tranquillement. C'est frustrant, surtout de nos jours, quand la France trime, d'autres écrivent leur totale insouciance. L'histoire bien qu'alourdie inutilement est intéressante, le personnage paradoxalement l'est beaucoup moins.

Vous l'aurez compris, j'ai un avis très mitigé sur ce roman. Autant il m'a agacé, irrité, énervé parfois, autant, j'ai apprécié de découvrir le cheminement d'une oeuvre vu par son artiste, de lire certaines réflexions. Ce roman plaira, je n'en doute pas, mais décevra aussi comme j'ai pu l'être malheureusement. A lire en feuilletant Portraits qui ne peut être dissocié.

Je remercie Les Agents Littéraires et l'Editeur pour ce partenariat.
Lien : http://skritt.over-blog.fr/a..
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Ce roman qui semble autobiographique m'a beaucoup surprise. Il se démarque des autres par son flegme, sa sincérité, son style lapidaire et son ton faussement détaché. C'est du moins ainsi que je l'ai ressenti.
Le récit lui-même tient en peu de choses
Pierre, le héros narrateur, travaille au Ministère de l'Agriculture où il s'occupe des relations humaines, d'où sa manie des CV dont il est devenu le spécialiste. Il améliore ceux des autres et en présentent ici 121, ceux des gens rencontrés pendant son voyage en voiture avec sa vieille mère qui, atteinte d'un cancer en phase terminale, a décidé de quitter son appartement parisien pour terminer sa vie dans une maison de retraite de son village natal en Corrèze, son médecin ne lui donnant plus que six mois à vivre.
Souvenirs et préoccupations instantanées se succèdent comme dans tout long voyage un peu solitaire. avec pour moments phares ici les CV des personnes rencontrées, sous la forme la plus resserrée possible. le dernier est le sien, une fois sa mère enterrée :
Ce roman parle de tout, de "l'humaine condition", bien sûr, mais de l'amitié et de l'amour aussi, de l'art surtout et de la difficulté de vivre ainsi que du plaisir et des petits riens sans importance
Lien : http://liratouva2.blogspot.c..
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121 curriculum vitae pour un tombeau est un roman qui semble autobiographique mais il n'est pas impossible que certains événements racontés appartiennent à la fiction. Je n'en sais trop rien mais c'est bel et bien cet aspect autobiographique qui m'avait attirée au départ. On ne peut pas reprocher à l'auteur l'absence de qualités littéraires et je dois aussi reconnaître que j'ai lu ce roman assez facilement malgré sa longueur. Mais ai-je été séduite ? Ça, c'est une autre histoire…
Le narrateur est ingénieur agronome, il travaille depuis plusieurs années au ministère de l'Agriculture et, parallèlement à cette activité, il est conseiller « emplois-carrières » pour les étudiants de l'ISV. Autant dire que les curriculum vitae, il connaît ! Sa passion pour la peinture lui donne envie de réaliser une série de portraits et il décide d'accompagner chacun d'entre eux d'une courte phrase, une sorte de C.V miniature où l'essentiel de l'être peint est dit. le premier et le dernier curriculum vitae seront les siens. Entre les deux, il livre ceux d'anonymes, d'hommes et de femmes croisés dans sa vie privée et professionnelle, présents dans ses souvenirs…
Le ton est souvent caustique et Pierre Lamalattie n'épargne ni les autres ni lui-même. de nombreux thèmes sont abordés (le Salon de l'Agriculture, les femmes, la politique…) si bien que le roman devient un peu fouillis, même si la trame narrative demeure intacte grâce à ces C.V. saupoudrés dans le récit. Certains sujets ont su retenir mon attention mais je ne pense pas que je m'en souviendrai longtemps. C'est le cas notamment de ce mariage auquel le narrateur a été convié et qu'il doit véritablement subir, un mariage participatif où les invités doivent mettre la main à la pâte : pour lui, ce sera « atelier équeutage de haricots ». A l'inverse, d'autres passages m'ont déplu et la vulgarité des propos de l'auteur m'a souvent gênée. Ce n'est pas ce que j'avais envie de lire et, même s'il faut reconnaître que la forme est plutôt originale, je pense que ce roman n'est tout simplement pas tombé entre les bonnes mains.

Lien : http://aperto.libro.over-blo..
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Un peu long, avec des traits souvent forcés, livre nécessaire cependant !
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critiques presse (1)
Lexpress
27 octobre 2011
Car derrière ce titre un peu expérimental se cache un roman fluide, drôle, caustique, parsemé de laconismes ("Quand on ne s'intéresse ni au foot, ni à la Bourse, ni à la météo, il reste les gens comme sujet de conversation.") et d'aphorismes de bureau ("Ne rien faire, ça s'appelle suivre un dossier").
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Pierre, c'est moi. Et je dois le dire en préambule : je ne suis pas un type très brillant. Dans ma vie, j'ai perdu beaucoup de temps. Perdre mon temps a été, et de beaucoup, mon activité principale. Cela m'attriste.

Je suis un blaireau fatigué, voila tout ! Quelqu'un d'assez mou qui s'endort facilement. Un blaireau qui, tout de même, a aimé certaines choses et les aime encore.

Quelqu'un qui a beaucoup regardé le visage des autres dans l'attente de la beauté, voire de l'illumination, mais qui, trop souvent, y a retrouvé ses propre laideurs.
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121 curriculum vitae pour un tombeau
Dans la musique occidentale, un «tombeau» est un genre musical, surtout en usage dans la période baroque mais aussi au XXe siècle. Le tombeau était composé, précise à juste titre Wikipédia, «en hommage à un musicien, maître ou ami, aussi bien de son vivant qu’après sa mort, contrairement à ce que le nom de ce genre musical pourrait laisser penser. Il s’agit généralement d’une pièce monumentale, de rythme lent et de caractère méditatif non dénué parfois de fantaisie et d’audace harmonique ou rythmique». Voilà exactement ce que je voulais faire en peinture: un tombeau des hommes et des femmes de notre temps.
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J'ai 54 ans. J'ai connu moins de femmes qu'un animateur du Club Med. J'ai gagné moins d'argent que mon voisin orthodontiste. Je suis moins sportif que ma belle-soeur. J'habite toujours à 500 mètres de chez ma mère.Et, bien sûr, je n'ai vécu aucune aventure de l'extrême.
Je suis un type inoffensif, une sorte de raté irrémissible.

J'aurais bien tort de me plaindre, car, au fond, je m'en fous complètement
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L’andante du concerto n°22 se poursuivait. Toute l’amertume des bois s’y exprimait avec une infinie noblesse. En temps ordinaire, telle une machine à laver, je m’active, j’ai des choses à faire. Mais, au fond, je ne connais pas plus ma vie que la machine à laver ne connaît son linge. Parfois, pourtant, j’oublie le linge, je ne suis plus un lave-linge, mais un dieu vivant. Au moment où j’écoutais cet andante, c’était exactement le cas. Et c’est dans cet état d’excitation que m’est venue une envie décisive : l’envie de peindre des concentrés de vie, l’envie de peindre des toiles qui permettent, en un seul regard, de comprendre des vies tout entières.
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Elle a voulu retourner en Corrèze, parce que là, elle serait soignée par des femmes de la campagne. En fait, elle ne savait pas très bien en quoi consistait ma Corrèze aujourd'hui, mais elle pensait que ça ressemblerait quand même un peu à la Corrèze de son enfance où elle avait été heureuse. (p. 23)
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