On ne peut se résoudre à croire que des hommes apparemment de bonne moralité puissent faire échec sciemment à une découverte capitale pour la santé humaine.
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Pour tenter de comprendre l'incompréhensible, il faut se mettre soi même par la pensée en situation de danger potentiel. Faites un test ami lecteur. Imaginez que vous êtes un ingénieur spécialisé de haut niveau construisant des plates formes en mer pour une grande compagnie pétrolière. Vous avez une situation enviable et vous faites partie de l'élite technologique de la société moderne. A la seule lecture de votre carte de visite n'importe quel quidam est pénétré d'admiration et de respect. Et vous voyez débarquer chez vous un inventeur enthousiaste venant vous révéler qu'il a mis au point le moteur à eau claire et que bientôt plus personne n'aura besoin d'essence. De surcroît il ajoute, avec une admirable candeur, qu'il compte sur vus pour faire connaître son invention.(...) Allez vous sans la moindre hésitation le serrer dans vos bras en lui disant :"Bravo! Vous pouvez compter sur mon aide et mon soutient"? En fait vous serez totalement paniqué, et votre premier réflexe, je vous en fait le pari, sera plutôt de lui dire: "(...) Cela m'a tout l'air d'une idée farfelue".
Vous dites? Je vous calomnie? Vous êtes d'une scrupuleuse honnêteté, capable de pousser celle ci jusqu'à l'héroïsme?
D'accord, admettons. Mais vous n'êtes pas tout seul. Et dès que vous allez emmener votre nouvel ami et ses plans mirifiques dans les somptueux bureaux où s'édifie l'avenir du monde, vous allez vous heurter à la levée de boucliers de la légion formée en tortue de tous ceux qui ne sont pas des héros, ni des créateurs, ni des visionnaires, et, croyez moi, ça fait du monde.
Quelle que soit la maladie qui traduise en dernier ressort la déchéance organique, son apparition témoigne seulement que l'on arrive au commencement de la fin, et que le système immunitaire n'est plus en mesure d'assurer pleinement son rôle. Pour franchir la dernière porte de sortie, une simple grippe peut faire l'affaire. D'ailleurs, l'avez vous remarqué, aucun certificat de décès ne porte plus la mention "mort de vieillesse". La médecine a systématiquement évacué la mort naturelle. On doit obligatoirement être mort de "quelque chose". Même l'embarquement pour le dernier voyage a été médicalisé.
Pierre Lance raconte : Savants Maudits, chercheurs exclus.