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Monique Baccelli (Traducteur)
EAN : 9782844853028
108 pages
Allia (21/03/2009)
3.44/5   9 notes
Résumé :
Lilla et Nena, deux sexagénaires qui ont passé toute leur vie dans le giron maternel, voient leur existence changer le jour où leur singe Tombo, « souvenir sacré » de leur frère mort, est accusé de manger les hosties et boire le vin sacré du couvent voisin.

Après une véritable enquête policière, Nena découvre, horrifiée, que son singe est bel et bien le coupable, allant jusqu à compisser dans l autel !

Se sentant trahie, elle prononce... >Voir plus
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Austerlitz par Sebald

Austerlitz

W. G. Sebald

4.29★ (597)

Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Deux vieilles filles sexagénaires mènent une existence morne dans une petite ville de province. Leur frère décédé leur avait jadis offert un petit singe prénommé Tombo. Celui-ci ne va pas tarder à se trouver au coeur d'une polémique lorsque des religieuses viennent un jour se plaindre. Tombo s'échapperait régulièrement de l'appartement pour manger des hosties et boire du vin de messe dans l'église voisine. D'abord incrédules, Lilla et Nena mènent l'enquête et doivent se rendre à l'évidence. Non seulement le macaque s'enfuit dans l'église, mais il dit la messe. Enfer et damnation, l'animal doit mourir, et la sentence est irrévocable!

Le procès de la bête, seul mâle de la maisonnée où vivent quatre femmes, la douairière tyrannique à moitié morte, la fidèle servante et les deux soeurs, va avoir lieu et deux hommes vont s'affronter, Monseigneur Tossini et le père Alessio.
Tommaso Landolfi va nous offrir avec ce court récit une nouvelle « Controverse de Valladollid » , façon « Les animaux ont-ils une âme? »  L'Inquisition n'est pas morte, elle juge un animal. Conscience, abomination, liberté… autant de thèmes abordés, et de joutes théologiques auxquelles les deux soeurs devront se plier, puisque l'Eglise a toujours le dernier mot.
Les Deux vieilles filles est une fable cruelle, dans laquelle la violence va crescendo dans un lieu clos et oppressant jusqu'au sacrifice ultime.
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C'est très bien écrit et remarquablement analysé... le poids de l'éducation, de la morale religieuse et de l'étroitesse d'une vie sans risques est parfaitement décrit là. Ces deux "vieilles filles " et le singe que leur frère leur a offert, la servante silencieuse et aigrie, les bonnes soeurs du monastère voisin, l'évêque, le jeune prêtre aux idées d'avant-garde, tout ce petit monde va cohabiter, le temps d'un court roman dont la fin est cruelle.
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Dans ce tout petit roman, Landolfi nous décrit deux vieilles filles dans un vieux village italien aux vieilles moeurs et aux vieilles habitudes encadrées d'une vieille religion où la médiocrité accompagne la nonchalance du temps qui passe.

Ces deux vieilles ont un singe, cadeau improbable de leur frère disparu. Il ne se passe rien dans ce roman sauf que ce singe devient le héros d'une allégorie et telle la controverse de Valladolid, donne lieu à une passe d'armes féroce sur le Bien et le Mal et le rapport de Dieu à ses créatures et de ces dernières à ce premier.

Il en coutera la vie de ce petit animal qui ne quittera hélas pas le Petit séminaire mais il nous donne à sourire et bien plus encore à relever des contradictions qui toujours fragilisent les dogmes, même les plus établis.
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Satire décapante du conformisme par le méconnu Tommaso Landolfi.

***
Les « deux vieilles filles » de Tommaso Landolfi (1908-1979), soeurs élevées à l'ancienne, sont de parfaites bigotes : aigres, ratatinées, coincées.

Peut-être Brel a-t-il lu ce court texte, publié pour la première fois en Italie en 1945 ?

Peut-être s'en est-il inspiré pour écrire une de ses chansons, Les Bigotes ?

Les deux créatures de Landolfi vont dans leur pauvre vie ainsi que le chantait le grand Jacques, « vêtues de noir comme monsieur le curé / qui est trop bon avec les créatures / Elles s'embigotent les yeux baissés / comme si Dieu dormait sous leurs chaussures... ».

Il en est des fables comme des chansons : elles usent de métaphores brillantes, de morale acidulée, et dissèquent hypocrisie, petitesses d'esprit et autres tromperies du même acabit. Tommaso Landolfi, dans une traduction tout en finesse de Monique Baccelli, aiguillonne sa narration élégante de pointes d'humour en demi-teinte.

De leur frère, Lilla et Nena, les deux vieilles filles, ont hérité un singe. Lequel imite les humains dans leurs gestes quotidiens, sans en comprendre évidemment le sens sacré.

La nuit venue, la bête se sauve en catimini, pénètre dans l'église voisine et se fait un festin d'hosties et de vin.

Dénoncée par une brave nonne, l'immonde bestiole doit recevoir le châtiment de Dieu.

Sur une trame menue, Landolfi, grand seigneur, se dévergonde, s'adonne au tragi-comique, égratigne conservatisme et bêtise, et ridiculise les serviteurs de l'Eglise engoncés dans des valeurs absconses. Un texte à confier à une audacieuse troupe de théâtre tant il décape !

Martine Laval, Telerama n° 3104 - 11 juillet 2009
Lien : http://mazel-livres.blogspot..
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Dans un quartier écœurant d'une vie elle-même écoeurante à bien des égards, au premier étage d'une maison bourgeoise, deux vieilles filles vivaient avec leur vénérable mère. Le lecteur appréciera que je n'éprouve pas le besoin, impérieux pour tant d'autres, de décrire minutieusement un pareil endroit! Il y aurait de quoi mettre les nerfs en pelote aux mieux disposés
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Or le singe en tant qu'animal avait droit, sans aucun doute, à une plus grande indulgence, mais en même temps, et de nouveau en tant qu'animal, il méritait une plus grande sévérité et excluait les vains scrupules. Puisque Dieu créa les animaux soumis à l'homme et pour son bien-être. Donc, les deux exceptions se compensaient. "L'hostie consacrée" s'exclama Tostini pour finir "non seulement brisée, mais brisée par des dents bestiales, l'autel du Christ souillé!..." La conclusion était claire : pouce vers le bas.
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Lilla, intimidée, émit une série de glapissements, et de petits mots imprécis comme " moi je dis", "vraiment", " tu as compris" et autres termes de ce genre, dont le sens général était qu'il ne fallait pas prendre tout cela au sérieux parce que, en fin de compte, les animaux, ça se comprend, sont des animaux.
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