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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Impressions de lecture (et non critique) :
C'est une petite histoire de fesses en apparence. Marguerite n'aime pas ses fesses et comme elle n'a pas confiance en elle, elle ne sait pas dire non. En apparence car ce livre d'Erwan Larher dit plus que les fesses de Marguerite. Il évoque dans une écriture aisée et soutenue le souci de l'autre, de l'autre soi-même et de l'autre qui vit auprès de nous. La rencontre, toujours celle qui grandit ou détruit, celle du maintenant et celle passée. Celle qui fait que les êtres humains ne sont pas une identité unique mais multiple. On retrouve ici la préoccupation de savoir comme dans « Abandon d'un mâle en milieu hostile » qui vit près de nous ? et ici pour un biographe, qui est celui qui raconte sa vie ? et s'angoisser à l'idée qu'il n'y aura jamais de véritable réponse. Car les souvenirs sont des romans et les raconter éloigne toujours de la vérité. J'étais là semble dire le vieux Président pour qui Marguerite est embauchée pour écrire ses mémoires. J'étais là semble t'il répéter pour s'en persuader, là dans « ma vie » et je vous raconte « moi » et il raconte tout autre chose, dont son désir pour les femmes, pour le pouvoir sur elle.
L'innocence de Marguerite fait son oeuvre, l'ange toujours vient fouiller dans les ténèbres, tant mieux. Elle n'a pas confiance en elle Marguerite et pourtant, par la distance qu'elle réussit à instituer elle est forte et vraie. Cette vérité, bien à elle, sa jeunesse va emmener les personnages autour d'elle vers le basculement. Elle n'aime pas ses fesses mais est bien assise dessus, qui d'ailleurs voit les siennes vraiment, en dehors d'un miroir j'entends ? Personne, la vision de nos fesses sont déformées, la vision de nous-même ne peut l'être qu'à travers l'autre. Marguerite découvre peu à peu avec effroi le monde comme il est, les journalistes, les politiques sont le miroir d'une société basée sur l'envers et non l'endroit des hommes. Il suffit de voir et je fais une digression, le manque d'empathie et de sentiments lors des attentats en France ou en Belgique, les journalistes débitant leurs infos, les experts débitant leurs analyses sans une once de chagrin, les discours pré-formés.
La face cachée, celle où les sentiments et l'empathie n'ont plus d'endroit pour respirer. Qui sont ces gens qui nous gouvernent et à toutes les échelles, menteurs, pervers, manipulateurs, cette société basée sur l'argent ? Dans ce livre nous découvrons plus que les fesses de Marguerite, nous prenons en pleine face celle de notre société pervertie, qui s'éloigne du sacré du monde, c'est-à-dire de l'humanité comme elle devrait vivre en paix avec la nature et les êtres vivants. Marguerite passe dans l'histoire, elle le caillou dans la chaussure, le rouage qui grippe la machine, juste un instant, le temps d'entrapercevoir ce que nous ne voulons pas voir, ce qui nous fait baisser les yeux, ce qui nous décourage et pourtant ce qui nous amène parfois à dire non avec ce mot, celui de résister. Résister à la Haine de l'autre bien sûr, mais comment quand l'autre ne jouit qu'en détruisant ?. C'est un livre à lire doucement, à emporter avec soi, parce que les mots y sont brodés, grammaticalement singuliers, c'est un livre qui peut être drôle, si on sait rire et prendre de la distance, un livre d'homme c'est vrai, masculin et pourtant qui saisit la sensibilité de l'être, de l'être en vie comme Marguerite tout simplement à ses fesses en apparence, contre l'apparence.

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Bonsoir,
Dans le cadre du challenge @varionsleséditions d'Instagram j'ai lu pour ce mois de février un livre de Quidam Editeur "Marguerite n'aime pas ses fesses" d'Erwan Larher. Et bien j'ai adoré. Marguerite n'aime pas ses fesses mais elle n'aime rien d'elle. Elle se trouve peu intelligente, moche pense que si elle quitte son mec (un gros nase) elle ne retrouvera personne. Sa mère est elle une bombe qui ne pense qu'au sexe et Marguerite se dévalorise. Un jour qu'elle se rend dans la maison d'édition dans laquelle elle travaille à faire des corrections, elle croise un ancien président de la République qui veut que ce soit elle qui rédige son nouvel opus sur ses mémoires.
Marguerite se retrouve embringuée dans une histoire à la fois sombre, drôle pleine de vie de sexe elle qui n'ose même pas prononcer le mot masturber. Un roman qui parle du monde politique et de son cynisme, de sexe, d'argent et aussi un peu d'amour et de remords. Même si c'est parfois un peu gros (pas le sexe quoique ...) j'ai dévoré ce livre. Une très belle découverte.
quatrième de couv. Marguerite a un mec mais pas de libido, une mère mais plus de père, et rêve d'une vie de famille. Lorsqu'on lui propose d'aider un ancien président de la République à rédiger ses mémoires, elle accepte - elle ne sait pas dire non. Alors, sa réalité et la réalité prennent leurs distances, peu aidées par l'irruption d'un flic qui enquête en secret sur les liens entre une trentaine d'assassinats politiques.
Rythmé et subtilement décousu, Marguerite n'aime pas ses fesses met en récit l'apathie politique d'une génération un brin nombriliste, questionne la puissance dévastatrice des pulsions sexuelles et s'aventure dans les méandres de la sénescence.
Un roman loufoque, caustique et piquant
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La nouvelle héroïne d'Erwan Larher est un brin nunuche, mais pas banale ! Non seulement elle n'aime pas ses propres fesses (le reste ça va), mais elle ne veut surtout pas entendre parler d'histoires de fesses, ne sait pas se vendre, n'a pas d'opinions politiques, a des allergies. Pourtant, dans son genre et à sa mesure, elle assume, elle assure, Marguerite : une héroïne en demi-teintes, une bonne poire qui ne perd pas son sang-froid (au début) et ses petites convictions (elle en a quelques unes), même quand elle est plongée dans une étonnante histoire d'assassinats politiques en série où les livres jouent un certain rôle (mais chut...).

Peut-être un chouia moins ambitieux que la série 'Nimalienne' ("Autogénèse", "Entre toutes les femmes"), moins profond (quoique) et complexe mais tout aussi émoustillant, "Marguerite" est un roman politico-policier, un roman noir et rose vif, qui mêle humour vachard et tendresse, réflexions acides sur le pouvoir politique — sur tous les pouvoirs, en fait —, impertinences et pertinences sur l'actualité récente et les "affaires" plus anciennes de notre Vème République. le tout généreusement assaisonné de... sexe, sexe, sexe !

Je m'étais peu à peu détournée au fil des ans (de l'âge ?) de la lecture de romans dits noirs que j'affectionnais dans les années... 80-90, avec une prédilection pour les "Poulpe" écrits par mes auteurs préférés. J'ai retrouvé ce plaisir avec "Marguerite". Plaisir décuplé par celui de retrouver une écriture joueuse et cependant accomplie, une construction sans faille, et la référence habile et parfaitement intégrée à un précédent roman ("L'abandon du mâle en milieu hostile" — qu'il n'est pas du tout nécessaire d'avoir lu pour apprécier MNPSF, mais...).

Il faut aller à la page des remerciements pour connaître les circonstances particulières de la sortie de ce cinquième roman d'Erwan Lahrer. Mais je suis certaine que même sans savoir, le lecteur sera frappé par la vitalité de l'écriture et l'élan de la construction, traces de l'énergie et du courage que l'auteur a déployés pour, dit-il, "avoir la tête à autre chose".
Lien : http://tillybayardrichard.ty..
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« On est des bêtes, vains dieux, qu'on se le dise,
Et pas des anges, des dieux ou des marquises,
Encor' que les marquises ça se mignote,
Ca s'fait, en douce, rigoler la pelote »

Ben oui, « Marguerite n'aime pas ses fesses » m'a fait penser illico à la chanson de Tachan.

Ce bouquin est un ovni littéraire, polar mais pas que, satire politico-sociale, mais pas que, bref, c'est un roman inclassable. Et une plongée dans un monde politique bien glauque. Drôle, souvent, jouissif toujours.

Pour son cinquième roman, Erwan Larher a imaginé une fable où une trentenaire coincée ouvre enfin les yeux sur ce qui l'entoure lorsque la maison d'édition pour laquelle elle fait des petits travaux d'écriture la charge de rédiger les mémoires d'un ex-président de la République. L'ex en question, porté sur le jupon malgré sa sénilité, ayant flashé sur elle dans les couloirs de ladite maison d'édition. Marguerite puisque c'est d'elle qu'il s'agit, avait jusque-là soigneusement tenu à l'écart tout ce qui pouvait poser problème : son mec Jonas qui, veut-elle croire, est aussi asexué qu'elle. La politique qui l'emmerde profondément, les relations sociales et familiales dans lesquelles elle n'est pas à l'aise. Bref, la fille ne s'aime pas. Fait irruption un flic qui enquête, à titre perso, sur une longue série d'assassinats dans la sphère politique. Et le monde réel rattrape Marguerite qui n'en sortira pas indemne, mais certainement plus clairvoyante.

La plongée dans le monde politique des trente dernières années, pour écoeurante qu'elle soit, n'est certes pas tout à fait fictive. On retrouve ce qui a fait les grandes heures de la République et de ses « sinistres ». Magouilles en tout genre, petits arrangements entre copains-coquins… Tout ce que le pouvoir (« le pouvoir est maudit », disait Louise Michel) permet et que le troupeau des électeurs préfère ignorer.

Outre cet aspect « militant », on y trouve un portrait de trentenaires qui allie vitriol et compassion. L'une des particularités du roman est de mettre en scène des personnages auxquels on s'attache, malgré leurs excès et leur mal d'exister. Peut-être aussi parce qu'on se reconnaît peu ou prou en eux…
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« Marguerite n'aime pas ses fesses », quel titre et tout est dans ce titre! Erwan Larher nous livre dans ce roman les travers de notre société et ils sont, malheureusement, nombreux… Les travers politiques, les travers sexuels, les travers des jeux vidéos, les travers des complots, les travers de la « liberté »… Et tous ces personnages si criant de vérité!!! Marguerite: combien de fois, j'ai eu envie de la brusquer, de lui dire de se bouger justement ses fesses, d'ouvrir les yeux sur son petit ami… Et Jonas, ce petit ami: je n'avais qu'une envie, c'est de lui boucler sa bouche et de souhaiter très fort qu'il se fasse prendre par Marguerite à s'exhiber comme ça sur internet… Et DDM, l'ancien président: il est déluré en fait et ses histoires ont toutes un fond (plus ou moins grand) de vérité! Sans oublier, la présence des livres dans ce roman et Marguerite qui tient un blog littéraire (toutes ressemblances seraient-elles fortuites?!!!!)
Et évidemment, Erwan Larher nous raconte tout ça avec humour, avec son humour, avec sa plume, ses mots des fois un peu crus mais au moins compréhensibles de tous! J'ai totalement vécu ma lecture de « Marguerite n'aime pas ses fesses » tellement c'est réel: la naïveté de Marguerite, son petit ami profiteur, la mère qui ne souhaite pas vieillir, le vieux qui perd la tête et qui dit et fait des choses improbables!! Et puis, j'ai été plongée dans un univers un peu inconnu pour moi même si je sais que ce milieu est pas des plus honnêtes: la politique avec ses magouilles, ses secrets, ses hommes de l'ombre qui tirent les ficelles; et cela fait trembler…
Erwan Larher, avec ce roman, a su me rendre addictif à sa lecture! Et ce roman a son histoire. En effet, il est sorti alors qu'Erwan se remettait de sa blessure aux fesses lors des attentats du Bataclan! Drôle de coïncidence quand même!!!
Lien : https://unbrindesyboulette.w..
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Tu vois mon derrière dans la glace ? Tu les trouves jolies, mes fesses. Marguerite n'aime pas les siennes. Et ce roman, tu l'aimes ? Oui, énormément.
Décousu ? Moi, je le trouve admirablement tressé. Pas comme ces ouvrages grossiers à la trame apparente, à l'intrigue cousue de fil blanc, tellement transparents et explicites qu'ils ne laissent aucune place ni à l'imagination ni à la réflexion. Ici, les fils de l'histoire se mêlent et s'emmêlent dans un joyeux sac de noeuds. Pour mon plus grand plaisir, voilà un roman qui résistera à mes tentatives de résumé.
Marguerite n'aime pas ses fesses est, à quelques lettres près, un titre d'album pour enfant. de Martine, Marguerite a la candeur un brin nunuche, désuète et pudibonde, l'idéalisme charmant qui vous fait bouffer toute crue par les vicieux, les sans-valeurs, les parasites et les éditeurs. Sa mère est égocentrique, extravagante, envahissante, son geek de mec l'humilie et dépense l'argent qu'il n'a pas sur KaMaSturba. La maison d'édition qui l'emploie épisodiquement l'exploite. Mais un jour, Cendrillon croise l'ex président Aymeric Delaroche de Montjoie. le bonhomme cherche un biographe, elle lui tape dans l'oeil, ce sera elle. Il a beaucoup à cacher, elle a tout à apprendre.
De secrets d'État en secrets d'alcôve, Martine se découvre Justine, et pour gagner sa liberté se fait libertine.
Satire sociale, roman noir, roman d'apprentissage, réflexion sur l'écriture, Marguerite est tout cela à la fois.
Mention spéciale pour la langue audacieuse, surprenante, tantôt crue, tantôt précieuse qui m'avait séduite dans Indésirable.
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