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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Donc Marguerite n'aime pas ses fesses. Et ça voyez-vous, de nos jours, ce n'est pas anodin. Parce que le monde est régi par les fesses. L'apparence, la séduction, le physique plutôt que les idées. Et le cul, bien sûr. Alors, si vous pensiez que ce titre n'était qu'un coup marketing, ma foi, vous n'y êtes pas du tout. Marguerite n'aime pas ses fesses, c'est un vrai syndrome du XXI ème siècle.

Et c'est la clé de la réussite de ce roman jubilatoire, saisir parfaitement l'air du temps, souligner ce qui fait mal, ce qui marche de travers en renvoyant à des comportements qui nous sont forcément familiers et à des sensations bien connues. Tout ceci sans avoir peur de l'excès, comme un reflet, là-aussi de notre époque. Sous les apparences d'une intrigue un peu foutraque, Erwan Lahrer mène parfaitement sa barque. On se marre, on grimace, on rougit et on passe un super moment.

Parce que Marguerite, c'est un peu nous. Elle rêve sa vie parfaite et se dépêche d'oublier la réalité (un mec oui, mais alors... franchement il y a des paires de claques qui se perdent). Un job de corvéable à merci dans une maison d'édition. Une mère excentrique et désinhibée, qui se veut plus copine que maternelle, plus mini-jupe que tricot et n'hésite pas à piquer les mecs de sa fille. Plus de père. Mais un blog sur lequel elle se défoule en assassinant les livres qu'elle juge mauvais (ça doit soulager, c'est sûr). Marguerite s'invente une vie tous les jours, se met en scène sur les réseaux sociaux et se voile plus que la face. Et puis, son employeur l'envoie soudain auprès d'un ancien président de la république pour l'aider à accoucher du dernier tome de ses mémoires. Aux côtés de ce vieil homme roué et obsédé sexuel (n'ayons pas peur des mots), Marguerite va découvrir de nouvelles perspectives. Et là, ça devient très très chaud (à tous les niveaux).

Tout en tricotant son intrigue à la manière d'un sympathique polar un peu déjanté (mais qui s'amuse donc à dézinguer les vieux politicards qui ont si bien profité du système ?), l'auteur met parfaitement en scène la vision d'un monde politique voué aux pires excès, provoquant le désenchantement que l'on sait. Sans oublier de dresser le tableau d'une société du virtuel, de l'apparence, du mensonge et de la mise en scène. Et ma foi, c'est terriblement juste.

Franchement, il faut lire les aventures de Marguerite comme un marqueur de ce début de XXI ème siècle. Alors certes, on rit un peu jaune, quand on perçoit son propre reflet dans le miroir tendu par l'auteur (oui, tout le monde y verra à un moment ou à un autre apparaître son reflet). Mais qu'est-ce que c'est bon !
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Si Marguerite n'aime pas ses fesses, elle n'aime pas grand chose non plus et n'a d'opinion sur rien. Naïve au point d'accepter que son mec, gros fainéant, macho, réac de mes deux et obsédé, vive à ses crochets.
Exploité par une maison d'édition elle va y rencontrer DDM un ex président vieillissant qui veut absolument lui dicter ses mémoires. Se noue alors entre eux une relation particulière. Ce vieillard désinhibé par un Alzheimer de plus en plus envahissant, va ainsi permettre à Marguerite de sortir de sa coquille.
Entre aussi dans l'équation un flic, tenace et fouineur, un majordome prudent, une mère volage et volubile, une morte qui cause bien des sueurs froides à tout le monde, surtout certains hommes de l'ombre qui tirent des ficelles qu'ils ne veulent pas voir se rompre.

Erwan Larher nous offre une vue de la société actuelle, où celle du siècle précédent continue d'intercéder en sous main. Et ce que l'on voit,t si par moment on en rit, nous fait grincer des dents. Parce que c'est pas joli-joli et peu flatteur, que ce soit pour la gente masculine ou féminine d'ailleurs.
Marguerite on a bien envie de lui coller quelques claques pour la faire réagir, et à Jonas, son petit copain obsédé, de lui couper son "gros machin", histoire de lui ôter l'envie de l'exhiber, et lui coudre sa bouche de donneur de leçon pour ne plus l'entendre débiter des âneries.
Le seul a trouver grâce à mes yeux, c'est DDM, cet ex-président, que l'Alzheimer rends plus humain, et qui cherche la rédemption, et avec lui d'autres, dans l'ombre.

Un récit satirique, qui nous renvoie en pleine figure certains de nos travers ( si,si, chaque lecteur y trouvera un peu de lui hélas), parce qu'on est des humains, donc des êtres imparfaits. Et quand on sait ça, on sourit volontiers au traits d'humour couleur poussin, tirés par Erwan Larher.
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Eh oui, vous ne rêvez pas, c'est bien le titre du dernier roman d'Erwan Larher...

Ne commencez pas à fantasmer également... respirez un bon coup, reprenez vos esprits, et maintenant commencez sagement à vous représenter ce qu'un tel titre nous promet pour nous entraîner dans une aventure peu ordinaire et pleine d'imprévus dont l'auteur a le secret et surtout la manière talentueuse de nous la faire parcourir.



Incipit :

Marguerite n'aime pas ses fesses.

Elle fronce les sourcils. Ce que le français peut être imprécis, parfois! Ces fesses que Marguerite n'aime pas pourraient être celles de n'importe qui. Si elle écrivait un roman, ce qui ne risque pas d'arriver (elle écrit mal et n'a rien d'intéressant à dire), il ne débuterait pas ainsi . Cette phrase-seuil* sème la confusion. Elle choisirait plutôt un incipit in media res – croit-elle se souvenir, ses cours de construction narrative écaillés par l'inusage. Et puis le français n'incite-t-il pas au coulis narcissique de la première personne du singulier ? Je n'aime pas mes fesses, voilà qui est clair.

* Phrase seuil : mais certainement !...



En ces quelques lignes, si le sujet de l'histoire que l'on attend n'est pas vraiment posé - même sur son séant - on a déjà beaucoup d'indications sur l'ambiance de ce qui va suivre et j'ajouterai même que le ton est donné par l'excellence du propos servi par la tournure et le vocabulaire propre à l'auteur.

Pas besoin de se laisser tirer par la main pour lire la suite... et vous savez-pourquoi braves gens ? Tout simplement parce que l'on a vraiment envie de savoir pourquoi Marguerire n'aime pas ses fesses. Et ça, voyez-vous petits curieux de ce qui relève de l'intimité d'une demoiselle, eh bien ça va vous entraîner loin... car cette histoire a du fondement (mais oui) du relief (pas pour les fesses de Marguerite, vous l'aurez compris) et de la profondeur (sans allusion S.V.P.)



Bon, sortons de cette intro qui nous intrigue et venons-en à l'affaire...

En fait, n'est-ce pas l'affaire de nous tous ?... Mais oui, il est question de libido en l'occurrence, celles de tous les âges de la vie, de la puberté à la sénescences et ne faites pas les effarouchés quand on en vient à l'évoquer... bien sûr que le sexe, ça nous préoccupe (et accessoirement occupe) une grande partie de l'existence et qu'en conséquence, ça induit les comportements, ça fait penser autrement, ça « pulsionne » les agissements et ce dans toutes les couches (oui : les couches, j'ai bien écrit cela... ) de la société.

Alors quand c'est un ex président de la République qui s'enflamme soudain pour écrire ses mémoires et que pour la mise en page et la coordination de ses souvenirs, il vient à employer la frigide et « naïve » Marguerite, on est en route pour une chevauchée fantastique sur la piste cendrée du jeu politique nourri des errances et autres divagations tapageuses de ses acteurs les plus en vue. Un monde où ruisselle, au-delà des sueurs froides, les soifs de pouvoirs, les affres de la domination, les ego les plus exacerbés, voire les folies de la République outragée.



Bon, il ne faut pas lire ce roman truculent seulement parce qu'il y a du sexe, même si le dénommé Jonas a un sacré vieux problème avec le sien (je parle de son organe reproducteur et des « obnubilences »* afférentes)

Oh mais faut pas que ça vous choque mes petites dames !... Son « machin » au Jonas n'a rien à voir avec le mythe de la baleine, lui, il nage dans d'autres courants et sur des ondes bien plus au Net... (oui fi ! )

Cela ce n'est encore rien, il y a pire... Ah ! J'oubliais de vous dire, Jonas c'est le petit ami de Marguerite... Eh oui ils sont un peu aux antipodes ces deux là, mais ils se retrouvent sous le même toit...

Ajoutons à ce tableau déjà haut en couleurs, des meurtres politiques puis un policier sur la brèche pénétrant en catimini ce milieu esotero-politique par la moindre fissure, alors en couple avec la mère de Marguerite... Ah le rapport mère fille j'vous dis pas !...

D'abord parce que ça n'a rien à faire dans ce billet de présentation...



Le style ?... C'est du Erwan Lahrer tout simplement... ça veut dire, une façon d'écrire très distincte des autres, dans un style qui lui est propre et que l'on apprend à apprécier au fil des pages...

On retrouve un vocabulaire affûté, créatif au service de concepts innovants, qui comportent des glissades sémantiques surprenantes mais toujours riches de sens. Là, plus que dans ces romans précédents on découvre ce don à vous transformer la description d'un état d'âme ou l 'énoncé des réflexions que se font ses personnages, en actions immédiates, opportunes, se trouvant soudain hors contexte, nous promenant alors dans le temps d'avant, dans le temps présent et aussi dans le temps d'après... c'est génial ! Faut suivre, c'est vrai, mais, surtout en tant que lecteur, laisser faire son imagination... c'est l'auteur qui pilote et il y a bien un bon pilote à bord !… Alors profitez bien du voyage !...



Même au-delà ce de cet énigme qui demeure en filigrane : « les circonvolutions du cerveau humain dans leur rapport avec nos organes génitaux », on ne ressort pas indemne de cette lecture, entendez que l'on en a appris pas mal sur les sous-couches de notre nature humaine, de celle de nos contemporains, forcément, et, parmi eux, sur celles, non moins épaisses, de nos grands administrateurs politiques...

Faut-il s'en attrister ? Ce serait vraiment dommage !… Commençons donc par nous pardonner à nous mêmes toutes les divagations de notre esprit qu'on ne souhaite pas divulguer même à ses proches les plus intimes et vous verrez que Marguerite se pardonnera aussi à elle-même de ne pas avoir su aimer ses fesses.

Mais que le sexe devienne une addiction, il est alors particulièrement destructeur...



Il me semble bien qu'Erwan Lahrer a écrit une grande partie de ce roman au cours de l'année 2015 alors qu'il s'était physiquement engagé auprès de professionnels dans des travaux de maçonneries pour restaurer le Logis du Musicien à Mirebeau, ayant à dessein d'en faire une maison d'artistes épris de littérature et de théâtre... Apprenti maçon le jour, écrivain le soir... quelle énergie ! Quand la sueur devient encre, on peut en attendre une inspiration édifiante... la preuve !...



*"obnubilences" (comme "turbulences"), j'ai préféré à "obnubllations" : moi aussi je « glossolalise » … lol
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Marguerite n'aime pas ses fesses, ni les parties de jambes en l'air, ni la politique. Elle est un peu tarte à la crème Marguerite, un peu tiède, elle semble un peu hors du temps avec ses rêves de famille Ricoré. Par chance elle a rencontré Jonas, qui l'air de rien vit à ses crochets, s'intéresse à la politique (aime surtout faire la révolution dans son canapé) et aux jeux vidéos, mais avec qui elle partage une libido proche du néant, du moins c'est ce qu'elle croit, car secrètement, le désir le dévore et l'absorbe ce cher Jonas, qui aspire à être farouchement observé plus souvent qu'à son tour.

Ironie du sort, la jeune femme qui n'a aucune conscience politique, n'y comprend pas grand-chose d'ailleurs et du coup ne s'y intéresse pas, est amenée à rédiger le dernier tome des mémoires de Aymeric Delaroche de Montjoie, alias DDM, ancien Président de la République. Pour le coup, ça la changera des piges et des relectures sans saveur. Quand Marguerite se retrouve nez à nez avec un DDM lubrique qui a perdu la boussole, c'est le grain de sable dans le moteur, le premier domino qui tombe, bref le début d'une série d'événements qui la marqueront pour un paquet d'années.

Je ne vais pas en dire trop, ce roman se lit d'une traite et il serait bien dommage de gâcher le plaisir de la surprise. Erwan Larher signe un roman hyper contemporain, très ancré dans l'actualité et bourré de références dans lequel il trouve le moyen de mettre le doigt exactement là où il faut. Ses portraits sont certes très stéréotypés, le trait est grossi, à la manière d'une caricature, mais il ne bascule jamais (ou presque) dans le cliché. Il a beaucoup de vrai dans ce roman, certaines scènes et discussions ont un petit goût de déjà-vu et font sourire, forcément, on en connaît des comme ça, on s'y retrouve même un peu parfois.

Avec subtilité, Erwan Larher saisi les rapports entre les individus, la place du corps et du sexe dans notre société et dans nos vies, le jeu des apparences, le fossé entre les convictions, les envies et ce que l'on est prêt à sacrifier, les angoisses sous-jacentes. En parallèle, une ambiance polar avec une enquête dans les sphères politiques qui en dit long sur les dessous de la République (voire de la raie publique). Des rapprochements bien sentis avec des hommes politiques ou des affaires passées, un mélange de finesse et de gros sabots qui n'est pas sans rappeler Jean-Bernard Pouy et sa clique.

Un roman impertinent et caustique à glisser dans son sac et à offrir, pour sûr qu'il plaira.
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Deux titres à la suite dont l'humour m'a conquise, voilà qui se fête ! Après "Le discours" de Fabrice Caro, place à un humour plus détaché, plus débridé aussi…
Et pourtant, maintenant que j'y pense, Marguerite a plusieurs points communs avec Adrien… elle n'est pas de ces femmes rayonnantes, conquérantes, épanouies, dont on vante les réussites et le charme dans les magazines. Elle n'a ni l'assurance et la joie de vivre de ses amies, ni l'exubérance mythomane de sa mère. A vrai dire, il n'y a pas que ses fesses qu'elle n'aime pas, Marguerite. D'une manière générale, elle se trouve sans valeur et sans éclat. Elle n'a aucune densité, aucun mystère… Elle n'a même pas de libido (le sexe la dégoûte), et même ses transgressions sont modestes… Et ce n'est pas le regard des autres qui va l'aider à se revaloriser… Ses copines considèrent avec condescendance sa naïveté, sa pudeur et son absence d'amour-propre. Sa mère Billie, aussi extravagante et dévergondée que sa fille est timide et prude, se demande comment elle a pu engendrer une telle descendance, et son compagnon Jonas se montre méprisant et à l'occasion brutal. le lecteur lui-même aurait bien envie de la secouer, Marguerite, qui se soumet face au sentiment de supériorité de ce pitoyable et détestable compagnon, pauvre type pontifiant, qui affiche de grandes valeurs humanistes mais se révèle parasite, pervers et menteur… qui accepte sans jamais discuter sa chiche rémunération toutes les exigences de la maison d'éditions qui exploite ses talents sans les reconnaître…

Et pourtant, un jour, contre toute attente, Marguerite est repérée… et pas par n'importe qui, mais par l'ex-Président de la République Aymeric Delaroche de Montjoie qui, la croisant dans les couloirs des Editions Paulin, décrète que ce sera elle, et personne d'autre, qui écrira le dernier volet de ses mémoires.

Un ex-Président fictif, mais qu'Erwan Lahrer dote de caractéristiques évoquant plusieurs chefs d'état français... Son personnage devient ainsi le symbole des dérives et du cynisme de l'ensemble d'une classe politique corrompue, porteuse de valeurs dévoyées, et davantage motivée par l'assouvissement de ses désirs personnels et de ses pulsions sexuelles que par une quelconque ambition collective.

Les entretiens préalables à la rédaction des mémoires d'Aymeric sont pour la prude et crédule Marguerite une véritable entreprise de dessillement. Au fil de leurs échanges, une relation trouble, voire un peu perverse, se noue entre la jeune femme en quête d'une figure paternelle et le vieillard sénescent que la vue de Marguerite, à qui quelqu'un enfin s'intéresse, fait parfois renaître à la concupiscence… En même temps, le vieux sénile s'épanche, exprimant des regrets en lâchant, au gré des gaffes que lui font commettre la sénilité, des informations confidentielles et obscures.

C'est enlevé, drôle, et énergique, Erwan Lahrer mêlant à la dimension ludique de son récit une intrigue policière à l'origine de l'introduction d'un autre héros aux caractéristiques bien marquées. Flic cynique et facho, et accessoirement amant de la mère de Marguerite, Jacek enquête officieusement sur la trentaine de morts suspectes d'hommes liés au pouvoir politique, corrompus ou présumés tels, passés entre les mailles du filet de la justice.

Un roman ludique, mais pas simpliste pour autant, l'auteur brossant, à travers cette fable féroce et contemporaine, le portrait d'une génération désoeuvrée et individualiste, sans idéologie, à l'image d'une société gouvernée par des individus sans réelle conscience politique.

Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Un livre actuel, pétillant à la verve dynamique. Un récit vivant et cadencé. Une apparence de légèreté insouciante s'en dégage mais les propos notamment politique sont précis et engagés. Sous couvert de dérision des sujets essentiels sont abordés. Satyre sociétale et rapports insaisissables qui jalonnent les êtres sont décortiqués avec esprit.

Marguerite est incroyable, un peu naïve, désintéressée et indolente parfois. Marguerite qui fantasme sa vie par peur de la vivre, accrochée à un conjoint violent qu'elle imagine capable de changer et une mère auprès de laquelle elle recherche adhésion et attention sans vraiment la trouver. Marguerite est émouvante et même si elle n'aime pas ses fesses, le lecteur lui, a toute latitude pour s'attacher à elle.

J'ai découvert l'auteur avec le livre que je ne voulais pas écrire qui est bouleversant, on retrouve cette plume alerte et caustique mais dans la douleur et l'introspection. J'ai été ravi de l'appréhender dans un autre registre, plus aérien, mais tout aussi engageant !
Lien : https://unmotpourtouspourunm..
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J'ai avant tout craqué sur ce livre à cause de son titre drôle et osé et suite à la lecture de quelques bons avis à son sujet.
Le résumé ne me disait pas grand chose et me semblait un peu confus.

C'est ce sentiment de confusion que j'ai éprouvé sur les (à peu près) 40 premières pages.
Tout d'abord le style de l'auteur est un peu particulier à mon goût et je me suis facilement retrouvée un peu perdue, à être obligée de relire les précédentes lignes pour espérer sortir la tête du trou !
Pour illustrer mon propos je prend l'exemple d'une fois où Marguerite discutait avec l'ancien président de la République et où leur discussion lui en rappelle une autre qu'elle a eu avec son compagnon dans le passé. La discussion qu'elle a eu avec son compagnon est donc retranscrite à la suite de celle qu'elle était en train d'avoir avec le président, sans qu'elles soient séparées (pas d'alinéa, pas de saut de paragraphe, pas toujours de phrase qui les séparent...) ce qui fait que parfois j'attribuais faussement des discussions à des personnages.
Mais il m'a suffit de m'habituer à ce style un peu particulier, et à partir de là j'ai été happée par l'histoire.

La vie personnelle de Marguerite m'a beaucoup intéressée, j'ai aimé les thèmes abordés par Erwan Larher, qui donnent à ce couple des problématiques tellement contemporaines !

J'ai également été très attirée par sa relation avec l'ancien président de la République !
Je salue le parti pris d'Erwan Larher de mêler réel et imaginaire dans le domaine du politique.
Les personnages politiques imaginaires sont calqués sur des politiques existants, si bien qu'avec tous les détails semés par l'auteur, il est très facile de mettre un nom et un visage réel sur ces personnages.
Cela rendait les anecdotes croustillantes, drôles, osées et savoureuses, car même si celles-ci sont inventées on sait très bien qu'elles sont inspirées d'autres bien plus réelles mais tout aussi semblables.
Et c'est un portrait de la politique totalement glaçant que nous entraperçevons !

Il est vrai que l'enquête policière est intéressante mais elle est arrivée un peu trop tardivement à mon goût, tout s'est enchaîné un peu trop vite même si la conclusion de cette affaire est vraiment originale.

Mon seul gros point négatif est pour la fin. Il s'agit ici d'une fin ouverte et je déteste ça.
C'est un avis tout à fait personnel pour le coup, et je suis persuadée que beaucoup la trouveront formidable.

En conclusion il s'agit d'un livre vraiment original par son histoire dont on se délecte des facéties des personnages sans aucune gêne.
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Ce livre ,foutraque, rigolard, désespéré,lucide,parfois cynique ,reflète incontestablement une époque, la nôtre , qui, peu à peu, a perdu ses certitudes, qui croit de moins en moins à la "fiction collective " à laquelle adhérait auparavant la grande majorité des membres du corps social
Marguerite, elle aussi ,abandonne progressivement ses convictions ,laissant petit à petit de côté ce qu'elle considérait alors comme des choses essentielles
Le monde politique est tout particulièrement ciblé dans cette fable d'aujourd'hui corrosive et réjouissante, les personnages publics de ce roman étant largement inspirés d'individus existants ou ayant existé !!! (un des grands moments étant la description particulièrement truculente de l'épouse d'un chef d'état )
"C'est formidable, ces hommes de pouvoir qui tous la conchient, la justice,la maltraitent, et soudain s''abritent sous son ombre protectrice "
Une écriture fluide, une lecture facile...un bon moment!!
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Marguerite n'aime pas ses fesses. En voilà une affirmation qui étonne. Mais plus que ses fesses, Marguerite n'aime pas forcément sa vie j'ai l'impression. Elle se force à dire qu'elle n'aime pas le sexe non plus, elle n'aime pas plus que ça son job. Il semblerait qu'elle aime son mec, même s'il a plutôt l'air d'un gros con. Ah si, elle a un blog qu'elle tient de façon anonyme où elle dézingue tous les livres qu'elle juge mauvais. Et il y en pas mal. On dirait que ça l'amuse.
Mais si le hasard, d'un seul coup venait tout changer. Au détour d'un couloir de la maison d'édition dans laquelle elle bosse, un ex Président de la République la désigne elle pour écrire ses mémoires. Et là, la vie bascule, parce qu'une proposition comme ça, ça ne se refuse pas.
Et après, il est difficile de raconter ce qui va se passer. Entre une mère excentrique au passé prestigio-sulfureux et aux amants nombreux, un mec aux pulsions sexuelles étranges, un président de la république, un flic qui enquête sur une affaire d'état… et là la vie s'emballe !
On pourrait éventuellement ne pas croire à toute cette aventure, et je ne suis pas fan habituellement des romans aux scenarii improbables, mais là, j'avoue, je me suis laissé prendre par cette histoire abracadabrante parce qu'il y a le plume de cet auteur qui –une nouvelle fois après L'abandon du mâle en milieu hostile – a fait mouche sur moi.
On rit, on est ému, on suit l'ensemble de ces relations avec un réel plaisir fait de voyeurisme, de curiosité, d'impatience. Un véritable thriller en somme qui sonde le coeur des hommes. Car évidemment, derrière cet abracadabrantesque scénario se cache des fissures intimes, des secrets (pas seulement d'état) et Erwan Lahrer les sonde à merveille. Marguerite va-t-elle se révéler en entrant dans les secrets de l'Elysée et ses turpitudes. Comme dans « L'abandon du mâle.. » il s'intéresse aussi à la méconnaissance de son entourage. Marguerite connaissait elle sa mère ? encore moins son père inconnu. Connaît-elle son homme avec lequel elle rêve pourtant d'une maison, d' un mariage, d'un jardin. C'est une plongée drôle, caustique, inquiétante, enivrante dans ses propres mystères, dans toutes ces choses que l'on ne dit jamais. Et on n'a pas tous les jours la chance de rencontrer dans un couloir un ex-président de la République. N'est-ce pas Marguerite ?

Lien : http://sansligneeditorialepr..
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Sous la farce improbable et tonique, une redoutable incursion dans le glauque dur du politique.

Sur mon blog : http://charybde2.wordpress.com/2016/05/27/note-de-lecture-marguerite-naime-pas-ses-fesses-erwan-larher/
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