Ce livre est saisissant. Il peut se lire comme un roman, bien qu'il ne puisse être considéré comme tel, ou comme un thriller; ce qui est sûr, c'est qu'ici, la réalité dépasse la fiction.
Il est effrayant de voir la main mise progressive des nazis sur l'Allemagne et la fascination qu'ils ont pu provoquer autant sur les Allemands, bien-sûr, que sur les étrangers: je pense notamment à Martha Dodd la fille de l'ambassadeur qui semble, dans les premiers temps subjugué par la "fraicheur de ces hommes" et par la "révolution nationale-socialiste".
Erik Larson s'est peut-être étendu trop longuement sur les amours de Martha et sur ces séjours dans une Allemagne bucolique. Je regrette également la parcimonie de l'auteur sur certains évènements important mais, faut-il le souligner, ce n'est pas, ici, une histoire sur le nazisme, mais les quelques années de la vie de l'ambassadeur américain à Berlin avec sa famille qui nous est contée.
Une fois le livre terminé (écrit de façon plutôt fluide, il se lit assez rapidement) on ne peut que se demander : Dodd, héros ou anti-héros ?Répondre à cette question peut sembler évident aujourd'hui, mais tel n'était pas le cas en 1937, quand l'ambassadeur a quitté son poste à Berlin.
En conclusion, Larson nous fait entrer dans les coulisses diplomatiques en Allemagne dans la période la plus troublée de ces derniers siècles et nous fait découvrir, parfois avec effroi, la douceur de vivre et l'aveuglement qui pouvaient régner dans ce milieu où l'on tentait de se convaincre qu'Hitler serait, au mieux renversé par une révolte du peuple ou, au pire, adoucirait sa politique. On connait tous la suite de l'Histoire.