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3,77

sur 496 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  

Passionnée par la Seconde Guerre mondiale, j'ai accepté avec enthousiasme la proposition de Babelio de m'envoyer cet ouvrage d'Erik Larson. Je m'attendais à recevoir un roman, d'ailleurs la couverture parle de thriller politique. En fait, il s'agit d'un récit basé essentiellement sur les notes personnelles et diplomatiques de William Dodd, ambassadeur des Etats-Unis à Berlin de juillet 1933 à décembre 1937 et sur les journaux intimes de sa fille Martha. Plus d'une cinquantaine d'autres documents historiques ainsi que des romans ont été lus et compulsés par l'auteur afin de rendre une vérité historique totale.

Journaliste, Erik Larson a réalisé un vrai travail d'historien ici, comparant, recoupant, confrontant les documents et vérifiant les sources qu'il cite d'ailleurs avec minutie tout au long du récit. Il lui aura fallu trois ans pour nous présenter ce témoignage exceptionnel qui se lit comme un roman. Il nous emporte au coeur de Berlin et nous montre la ville et les événements qui s'y déroulent avec l'oeil d'un Américain démocrate et débonnaire, enclin à croire en la bonté de l'homme et désireux de ne pas offenser son hôte, l'Allemagne. Imprégné aussi d'un antisémitisme primaire courant aux Etats-Unis à l'époque.
Professeur d'histoire de formation, il ne croit pas aux rumeurs, a besoin de confirmation et de faits tangibles pour accorder du crédit à ce qu'on lui rapporte. (Il est aussi nourri de clichés). Dès son arrivée, « il considère son rôle d'ambassadeur davantage comme celui d'un observateur et d'un rapporteur. Il croyait que par la raison et l'exemple, il serait capable d'exercer une influence modératrice sur Hitler et son gouvernement et en même temps, d'aider à pousser les Etats-Unis à sortir de leur isolationnisme vers un plus grand engagement sur la scène internationale. » En toutes circonstances, il se voudra objectif mais manquera souvent de diplomatie. Refusant l'ingérence, Dodd cherchera longtemps à préserver des relations cordiales avec la nation allemande pour laquelle il a beaucoup d'affection.
A ses côtés, le consul George Messersmith est beaucoup plus radical et affolé. Il envoie de longs et fréquents rapports au Département d'Etat pour se plaindre des mauvais traitements dont sont victimes les Américains afin de le faire réagir officiellement. Mais la seule chose qui inquiète vraiment les hauts fonctonnaires, c'est le remboursement de la dette !

Cependant, Dodd n'est pas aveugle et au fil du temps, se rend compte que la montée au pouvoir d'Hitler présage de jours sombres. Les termes qu'ils emploient dans ses écrits sont assez explicites. Un de ses discours lors d'un diner rassemblant des patrons d'entreprise libéraux restera d'ailleurs dans les annales. Mais toujours, il voudra croire en une rédemption possible, en une paix à préserver à tout prix.

De son côté, sa fille Martha, insouciante et délurée, ne pense qu'à s'amuser, à sortir et à goûter aux beautés de la ville. Intelligente, ouverte, vive, elle se fait de nombreux amis, de toutes nationalités et aura également de nombreux amants. le récit de ses soirées, sorties culturelles et discussions nous font vivre un Berlin cosmopolite, au milieu du gratin de la nouvelle société berlinoise dynamique ou des correspondants de presse et diplomates de tout horizon et de toute idéologie. Elle aimait sortir dans les cafés du vieux Berlin, pas encore « normalisés » et historiquement riches. Les deux visions de la ville et de la vie quotidienne (celle de Dodd et celle de Martha) sont d'une complémentarité idéale pour bien cerner la complexité de la situation politique, économique et sociale de l'époque.

La nuit des Longs Couteaux du 29 au 30 juin 1934 montrera enfin le vrai visage de la Bête. Dodd comprendra alors que les jeux sont faits et qu'il est trop tard.

Vous l'aurez compris, cet ouvrage m'a passionnée. Il est essentiel pour aider à la compréhension de la « passivité » des Allemands et des nations alliées lors de la lente et minutieuse ascension d'Hitler au pouvoir. Pourquoi les Etats-Unis ont-ils laissé faire ? C'est la question que tous se posent encore aujourd'hui.
A travers le climat politique de l'époque, les enjeux économiques, nationaux et internationaux, l'ordre et la méthode mis en place par Hitler (et ses troupes) pour asseoir son pouvoir à tous les niveaux et les promesses d'un avenir meilleur qu'il semble mettre en place, on comprend mieux l'aveuglement de certains, la non réactivités des autres et la peur paralysante qui empêcha d'agir les hommes de bien.

Un récit exceptionnel et de grande valeur à lire absolument.
Merci Babelio !!
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« Dans le jardin de la bête » est l'histoire vraie de William E. Dodd, universitaire américain et ami de Roosevelt, nommé ambassadeur des Etats-Unis en 1933 à Berlin. Hitler vient d'être nommé chancelier d'Allemagne. Les chemises brunes des SA de Röhm sèment la terreur sous prétexte d'établir un ordre aryen. Himmler, Göring, Goebbels et d'autres sympathisants au parti national-socialiste intriguent pendant que toute la diplomatie européenne et américaine mange des petits-fours et boit du champagne.
« Pour Dodd, diplomate par accident et non par tempérament, tous ces évènements (la nuit des longs couteaux, la nuit de cristal) étaient effroyables. C'était un chercheur et un démocrate de l'école de Jefferson, un homme rural qui aimait l'histoire et la vieille Allemagne où il avait étudié dans sa jeunesse ».
Le roman historique et très largement et précisément documenté d'Erik Larson est un témoignage riche sur cette période où le monde était sur le point de basculer dans l'horreur et où les gouvernements français, anglais et américains effrayés par le risque d'une nouvelle guerre mondiale, refusaient de reconnaitre l'évidence du chaos qui allait suivre. L'antisémitisme s'était répandu comme la peste dans toutes ces démocraties et il n'apparaissait pas comme évident qu'il serait le détonateur du pire conflit.
Un excellent récit, passionnant.
Traduction d'Edith Ochs.
Editions du Cherche Midi, le livre de poche, 546 pages.
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Je vous le dit tout de suite, c'est un énorme coup de coeur !!!

Roosvelt, président des Etats-Unis, cherche un nouvel ambassadeur à nommer en Allemagne. Il voulait au plus vite trouver un ambassadeur pour Berlin et après avoir proposé le poste à de nombreux proches, comme Woodrow Wilson, Owen D. Yourg, Edward J. Fllunn, ils déclinèrent tous l'offre. Roosvelt réuni alors plusieurs de ses proches conseillés parmi ces collaborateurs se trouvait le secrétaire Daniel Roper, ami de longue date, il lance un nom, celui d'un de ses amis : William E.Dodd.

William E.Dodd, né le 21 octobre 1869, enseignant d'histoire depuis 1909 à l'université de Chicago ambitionnait d'obtenir un poste exigeant mais qui lui procurerait une certaine envergure, un salaire et surtout qui lui laisserait du temps pour écrire. Il avait des vues sur un poste d'ambassadeur à Bruxelles ou aux Pays-Bas.
William E.Dodd devient le premier ambassadeur américain en Allemagne nazie. Mais il est peu adapté à la diplomatie. Il n'est pas roublard ni hypocrite, en fait, tout ce qui est nécessaire pour mentir à l'étranger pour son pays ne lui convient pas.

On voit bien que Dodd n'a rien du candidat type à un poste de diplomate. Il n'est pas riche. Il n'a aucun poids politique. Il ne fait pas partie des amis de Roosvelt. Mais il parle allemand et est censé bien connaître le pays. Il est historien au tempérament pondéré et sa connaissance personnelle de l'Allemagne peut se révéler précieuse.
Lors d'un rendez-vous avec Roosvelt, Dodd se voit confier le problème de la dette de l'Allemagne (chose qui va le travailler pendant très longtemps) et ils perlent aussi du problème des juifs. On voir déjà à ce moment là, qu'il ne sera très certainement pas à la hauteur des exigences de Roosvelt.
En effet Dodd par dans l'idée que son rôle d'ambassadeur serait celui d'un observateur et d'un rapporteur. Il croyait que par la raison et l'exemple, il serait capable d'exercer une influence modératrice sur Hitler et sur son gouvernement.

Sa fille, Martha, est vite séduite par les leaders du parti nazi Rudolf Diels, premier chef de la Gestapo, puis elle tombe amoureuse de Boris Winogradov qui va la convaincre d'employer ses charmes et ses talents au profit de l'Union soviétique.

« Un documentaire qui se lit comme un thriller ... » Philipp Kerr. C'est un très beau documentaire sur la vie de cet ambassadeur Américain en Allemagne nazie. En effet l'auteur Erik Larson, américain, nous fait vivre pendant trois ans la famille Dodd. La vie de cet ambassadeur qui aura bien du mal à se faire accepter par ses pères dans ce monde très riche, il faut dire qu'il n'a pas accepté un très gros salaire, il a voulu garder celui qu'il avait en temps que professeur d'histoire, alors, lors des réceptions il faisait figure de « pauvre », donc décalé dans ce monde riche et m'as-tu-vu.

Pour écrire ce livre, l'auteur, Erik Larson, a recoupé les notes, carnets, journaux de l'époque, que ce soit du coté américain que allemand. C'est un travail fastidieuse et très riche que l'auteur a entrepris pour ce livre, ce qui donne ce coté très riche en moments vécus réellement. Mais surtout il nous dévoile toute une partie de l'histoire qui nous est inconnu.
Ce qui m'a choqué c'est toute la partie qui explique que les américains ferment les yeux sur ce qui se passe vis à vis des juifs et qu'ils ne veulent pas en parler ni communiquer dessus, c'est fou, je n'avais pas vu ça comme ça, jusqu'à maintenant...

Un livre qui se lire très bien, même si on n'est pas féru d'histoire et surtout de cette période avant guerre.
Il est très intéressant, à part peut-être quelques longueurs et explications un peu confuses, mais passé ça, j'ai vraiment beaucoup aimé !!!
A livre absolument !!!
Lien : http://tousleslivres.canalbl..
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J'ai énormément lu sur cette époque entre les 2 guerres mondiales et je dois avouer que ce livre est le plus abouti qu'il soit sur la monté du pouvoir du nazisme.

Ce livre à réveillé en moi de la colère et de la consternation également.

D'une part parce qu'il est évident, et que dans ce livre transparaît clairement, que le nazisme aurait ou être étouffé dans l'oeuf. Nous n'aurions pas connu ces 55 millions de morts.

Mais non, les autres pays et notamment les USA en l'espèce étaient bien trop préoccupés à savoir si l'Allemagne continuerait à rembourser sa dette vis à vis d'eux qu'ils pouvaient bien laisser faire, l'argent avaient bien plus d'importance que les vies humaines et les valeurs démocratiques. Malheureusement c est toujours le cas aujourd'hui...

Aussi, de nombreux fonctionnaires, très confortablement installés dans leurs bureaux à Washington préféraient décrédibiliser et se moquer de l'ambassadeur en place à Berlin les alertant sur le danger pour l'humanité que présentait le régime. Lui qui vivait et voyait la terreur qui régnait dans ce pays. Tous ceci dans le seul but de leur carrière personnelle et dans les intérêts financiers qu'ils pouvaient en tirer.

Bref, ces gens sont sans équivoque aussi responsables que le régime lui même. L'absence de réaction est affligeant.
Ces heures sombres auraient pu largement être évitées et ce livre ne fait que le constater.



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Me voilà enfin arrivée au terme du gros pavé d'Erik Larson, sur les débuts du nazisme vu par les yeux de Dodd, l'iconoclaste ambassadeur américain à Berlin de l'époque. Somme inclasssable, travail de titan, Dans le jardin de la bête surprend, déroute souvent, tombe des mains parfois, tant la forme est surprenante, à mi-chemin entre le thriller haletant et la thèse d'histoire. Pourtant, une fois dépassées ces premières impressions, le bouquin est captivant de bout en bout.

Sur une période étonnamment courte, qui court pour l'essentiel de l'été 1933 à la Nuit des Longs Couteaux (la période 1934-1937 est traitée de manière plus elliptique en fin d'ouvrage), le lecteur assiste, aussi impuissant que le germanophile Dodd, à la montée en puissance d'Hitler et à la mise en pas (Gleichschaltung), aussi insidieuse que brutale, de la société allemande, qui se réalise avec une rapidité stupéfiante (bien qu'on en connaisse l'histoire et l'issue).

L'ouvrage de Larson fourmille de portraits passionnants, dans une galerie qui démontre bien la complexité d'une époque dont les enjeux ne sont pas immédiatement lisibles aux acteurs. On est ainsi tour à tour soufflé par la lucidité du consul Messersmih, révolté par l'aveuglement des Etats européens, étonné de la naïveté de Dodd, choqué par les opinions de sa volage fille Martha, admiratif devant la prise de conscience progressive de la famille, qui ira jusqu'à une attitude de résistance face au nazisme, touché par les désillusions et les déceptions, y compris au sein du camp nazi.

Deux intérêts majeurs à cet ouvrage.

D'abord, le travail de l'écrivain, impressionnant, avec un appareil critique digne d'un travail de recherche universitaire, où tous les éléments historiques sont avérés et sourcés, y compris dans les moindres détails (ameublement de la résidence de l'ambassadeur, menus de réception, emplois du temps des membres de la famille, histoires d'amour de Martha, correspondances, conversations ...). le travail de fourmi, d'une patience folle, soigné et fouillé à l'extrême, force indubitablement l'admiration même s'il donne parfois le tournis.

"Mais sous la surface, l'Allemagne subissait une révolution rapide et radicale qui pénétrait au coeur de l'étoffe de la vie quotidienne. Elle s'était produite silencieusement, et, pour la majeure partie, à l'abri des regards superficiels."

Ensuite, Dans le jardin de la bête constitue un document irremplaçable sur la construction du système nazi dans les premières années, vu à la fois de l'intérieur et de l'extérieur dans le monde protégé des diplomates étrangers, en redonnant toute son importance à la Nuit des Longs Couteaux, l'un de ces moments où l'histoire bascule.

Dès 1933, de fait, tous les éléments sont en place ou presque : la censure, le contrôle de la société et des individus, qui va croissant, son verrouillage par la terreur (le n°7 de la Prinz-Albrecht-strasse, siège de la Gestapo, fait déjà trembler d'effroi les Berlinois en 1934), les camps, les rivalités internes de pouvoir entre les Nazis, la persécution des Juifs. le soupçon et l'angoisse s'insinuent progressivement, jusqu'à culminer en "un maëlstrom de tension et de peur" (voir le récit de la Nuit des longs couteaux, entre terreur, incrédulité et paranoïa).

Une étude de climat, en somme, que je n'avais jusqu'à présent entrevu que dans des romans d'époque, ceux de Fallada par exemple (que l'on croise d'ailleurs dans le livre), par exemple avec Seul dans Berlin ; un intérêt pour les débuts du régime qui fait écho à celui porté à sa fin extrême dans le très bon roman de Birkefeld et Hachmeister, Deux dans Berlin. Qui plus est, l'étude fine des enjeux de pouvoir entremêlés (SA/SS, Göring / Himmler, Hitler / Hindenburg, ambassadeur / département d'Etat américain etc.) est fascinante d'intérêt et de complexité.

Une plongée vertigineuse et terrifiante dans l'univers nazi, une vraie réussite, dont on ne sort pas indemne !
Lien : http://le-mange-livres.blogs..
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En 1933, par un concours de circonstances, Wiliam E. Dodd se voit proposer le poste d'ambassadeur américain à Berlin par le présent Roosevelt lui-même. Au départ réticent, il accepte finalement la proposition bien qu'il ne soit pas préparé à ce genre de poste puisqu'il est historien. A l'époque, vu des Etats unis, l'Allemagne n'est un problème que pour sa dette envers les États-Unis suite à la défaite lors de la Grande Guerre. Ils ignorent alors ce qu'il se prépare, si bien que Dodd se lance comme ambition d'avoir une conversation avec Hitler, histoire de solutionner son problème avec les juifs.

Sa femme, sa fille et son fils l'accompagnent alors à Berlin. Martha, sa fille, enchaîne les soirées mondaines et rencontrent de hauts fonctionnaires nazis.

Au départ enjoués par cette nouvelle vie, leur vision des choses va vite être retournée par les déclarations antisémites répétées et les actes de violence en tout genre.

Toute cette histoire est vraie. L'auteur s'est basé sur des journaux intimes de Dodd, l'ambassadeur des Etats-unis et de sa fille Martha, mais également sur des discours, des courriers et des notes de haute personnalité. On assiste alors à de grands évènements comme le procès de l'incendie du reichtag (avec l‘intervention de Dimitrov face à Göring qui perd pied), la nuit des longs couteaux, etc… le livre est très bien documenté à ce sujet.

Tout cela se décrit bien sûr dans une ambiance très noire, glaciale. Et bizarrement, il y a quand même 2/3 anecdotes bien drôles comme par exemple celle du bison de Göring qui ne veut pas sortir de son enclos quand il le demande…

Ce livre se lit facilement si tant est qu'on soit un minimum intéressé par l'Histoire de l'époque, si on possède une connaissance de base, comme connaître qui était Göring, Goebbels, Himmler,… On se perd facilement dans tous les personnages du livre, même si l'auteur rappelle de temps en temps la fonction de la personne. J'ai pris des notes au début du livre histoire de m'y retrouver.

Lien : https://letempsdelalecture.w..
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Voici plus un livre-document sur la famille Dodd en Allemagne nazi que réellement un roman. Il faut dire que la vraie vie de cette famille est un roman à elle seule, ou "Quand la réalité dépasse la fiction".

Le père, ambassadeur par défaut, car n'ayant aucune formation diplomatique. Mais c'est un universitaire à l'esprit éclairé et vif, un démocrate à l'ancienne qui tient absolument à réduire le train de vie de l'ambassade à Berlin après la Crise de 1929.

Martha, la fille, qui est d'abord séduite par le renouveau de l'Allemagne et oublie vite les incidents lors des manifestations du Partie. Mais peu à peu, l'atmosphère de Berlin change, obligeant ses amants à s'exiler, parfois. Sans oublier Boris le communiste convaincu qui lui ouvre les yeux sur la réalité du pays.

Erik Larson sait nous faire sentir la tension grandissante qui prend la capitale allemande pour ne plus la lâcher. Tout le monde surveille tout le monde, tout en cherchant à plaire aux cadres du Partie, sans savoir s'ils seront encore vivant le lendemain.

Ce livre est passionnant de ce point de vue : il a su me faire toucher du doigt l'atmosphère délétère de Berlin.

Et Roosevelt qui fait la sourde oreille, entouré d'un personnel qui ne veut croire qu'en la paix, refusant d'ouvrir les yeux sur le réarmement de l'Allemagne.

Sans oublier les diplomates "à l'ancienne" qui mettent des bâtons dans les roues de l'Ambassadeur, car celui-ci n'a pas été formé à leur école.

Tout est donc en place pour la Seconde Guerre Mondiale dont la Nuit des Longs couteaux marque le commencement.

Les images que je retiendrai :

Celle des longues promenades de William Dodd dans le parc à côté de sa résidence, lieu de rencontre informelle entre les différents ambassadeurs. Ainsi que celle des virées en voiture de Boris et Martha, loin des écoutes et des espions.
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1933, Berlin. Marthe, la flamboyante fille d'un ambassadeur américain en Allemagne nazie, après avoir été la maîtresse de plusieurs leaders du parti nazi, tombe éperdument amoureuse de Boris Winogradov, un espion russe établi à Berlin. Celui-ci ne tarde pas à la convaincre d'employer ses charmes et ses talents au profit de l'Union soviétique...
Plongée vertigineuse et terrifiante dans le Berlin des année 30
 Erik Larson nous offre un superbe thriller politique et d'espionnage, fondé sur des événements réels et peu connus qui se sont déroulés en Allemagne pendant l'accession au pouvoir d'Adolf Hitler. L'auteur a un don véritable pour restituer une époque et donner vie à ses personnages. Il a réalisé un véritable travail d'historien. La montée du nazisme, l'indifférence des puissances occidentales face aux atrocités faite au juifs, tout cela est parfaitement expliqué et crée une ambiance horriblement noire et glaciale. Attention cette plongée vertigineuse et terrifiante dans le Berlin des année 30 ne vous laissera pas indemne ! Coup de coeur.
Lien : https://collectifpolar.com/
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Superbe leçon d'histoire que nous donne ici Erik Larsson. Un document bien ficelé sur une période sombre, basé sur plusieurs sources dont les notes de l'ambassadeur des Etats-Unis en Allemagne entre 1933 et 1938.

Le récit est bien maitrisé et nous tient en haleine tout du long, on comprend mieux comment on en est arrivé à la guerre, on cerne mieux le personnage d'Hitler mais surtout on obtient un éclairage intéressant sur son entourage et sur les luttes qui ont précédé sa prise du pouvoir absolu en Allemagne, comment de Chancelier il devient dictateur sans que le peuple Allemand ne se rebelle…

Les nombreuses anecdotes rapportées, notamment les aventures de Martha, la fille de l'ambassadeur, apportent beaucoup à la diversité du récit et lui donne du corps, de la diversité et permet de varier les points de vue !

Pour ceux qui lisent le 4ème de couverture, on y parle de thriller, mais c'est bien d'un document historique dont il s'agit ici, même s'il se lit comme un thriller comme le dit Philipp Kerr en couverture…

A lire absolument pour ne pas oublier et si possible ne pas recommencer… A lire par les hommes d'Etats, car, comme le dirait l'ambassadeur Dodd, « il serait souhaitable que les hommes d'Etat apprennent un peu d'histoire afin de comprendre qu'aucun système impliquant le contrôle de la société par des hommes avides de privilèges ne s'est jamais terminé autrement que par la chute. »

Merci à Masse Critique de Babelio et aux éditions Cherche Midi pour ce beau cadeau…
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Un grand merci pour ce livre, superbe pavé prenant et passionnant tant la vérité historiques, les repères, la sociologie des américains à l'époque de la montée en puissance des nazis. Rarement lu un livre qui combine avec brio, histoire, roman, thriller, vérités historiques. Les personnages sont très crédibles et bien décrits. La trame autour du choix de l'ambassadeur américain pour représenter son pays aux premières années sombres du règne d'Hitler, ses premières années en poste et sa découverte de toute l'horreur et de la finalité du dictateur et des prémices de la solution finale à l'égard des juifs et des opposants est parfaitement rendue. Idem pour le monde de l'espionnage et du contre-espionnage comme la mise en place des futurs belligérants de la Guerre Froide et de l'évolution des rapports entre les nazis et les soviétiques. Brillant, soutenu et documenté, un plaisir de lecture.
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