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3,77

sur 497 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
En dépit de quelques longueurs en début de roman, de passages un peu fastidieux consacrés à la description par le menu des petites rivalités et mesquineries au sein de la diplomatie américaine, j' ai grandement apprécié cette lecture qui réussit à rendre palpable cette tension croissante propre à la montée du national socialisme hitlérien. Il faut dire que l' auteur nous livre là un cours magistral, complet car hyper documenté -- une vingtaine de pages consacrées à la seule bibliographie - et passionnant sur la genèse de cette période sombre de l' histoire récente.J' y ai en outre appris une foule de détails édifiants qui, à mon souvenir, ne figuraient pas dans mes manuels d' Histoire au lycée.Une lecture fort instructive , en définitive et inquiètante quand on constate, comme l' embassadeur( et avant tout historien) Dodd , que les tragédies de l' Histoire ont une fâcheuse tendance à se répéter , en particulier sous le scénario suivant : crise économique --repli identitaire -- mise à l' index de boucs émissaires choisis parmi les minorités -- émergence des extrêmes -- réduction des libertés élémentaires --......dictature. Merci à Babelio et aux éditions du cherche midi pour cette lecture.
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1933. le Pr Dodd, historien, est envoyé par les Etats-Unis en tant qu'ambassadeur à Berlin, alors que Hitler vient d'accéder au pouvoir.

Lorsque j'avais ajouté ce livre à ma wishlist, je pensais qu'il s'agissait d'un roman. Il s'agit en fait d'un document, racontant avec précision les quelques mois qu'ont passé en Allemagne l'ambassadeur et sa famille, notamment sa fille Martha.

Bien qu'il ne s'agisse pas d'un thriller comme je le croyais, ç'a été une lecture assez palpitante. Pour les personnes qui ne comprennent pas comment « on » a pu laisser les nazis aller si loin, c'est également édifiant. On comprend à quel point les choses ont pu se faire de manière insidieuse et en même temps comment la peur a fait taire beaucoup de personnes.

L'auteur s'appuie sur de nombreux documents et beaucoup de notes renvoient en fin d'ouvrage pour les lister. Après quelques pages, j'ai abandonné l'idée d'y retourner systématiquement: elles sont nombreuses et je ne ressentais pas vraiment le besoin de connaître les sources de chaque évènement ou affirmation.

S'il se lit comme un roman, ce livre n'est pas exempt de longueurs et de répétitions: il est question du quotidien des protagonistes tout autant que de l'Histoire en marche. Même les ambassadeurs ont leur routine. D'ailleurs c'est dans cette routine qu'on peut constater l'évolution du climat politique en Allemagne et, surtout, l'évolution du ressenti de Dodd et sa famille envers l'idéologie nazie et les évènements qu'elle suscite.

Beaucoup de choses sont choquantes dans ce récit, mais si vous êtes une âme sensible, rassurez-vous, l'auteur n'entre pas trop dans les détails et les pires horreurs étaient encore à venir à l'époque décrite ici. ça n'en reste pas moins difficile, mais c'est surtout l'ambiance qui met (très) mal à l'aise.

Une lecture très intéressante et instructive, mais quand même un peu longue.
Lien : https://bienvenueducotedeche..
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Un livre très bien documenté sur la famille Dodd dont le père historien et professeur à l'université, a été nommé ambassadeur des USA en Allemagne au moment de l'arrivé d'Hitler au pouvoir. Observateurs privilégiés de la montée du nazisme par la terreur et le sang, il prend conscience du grand danger qui menace. Les analyses faites à partir de lettres et courriers d'archives se lisent comme un roman. Une lecture enrichissante.
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La bête évoquée dans le titre fait référence à Hitler. S'appuyant pour partie sur le journal intime et les notes personnelles de William Dodd (ambassadeur américain à Berlin entre les années 1933 et 1937) et les échanges épistolaires de Martha Dodd (sa fille), Erik Larson retranscrit l'atmosphère pesante qui régnait à Berlin à l'époque. C'est presque par hasard que William Dodd, humble professeur d'histoire de province, est nommé à l'ambassade américaine par Roosevelt. Alors que les tensions politiques sont au plus haut entre les états européens, la réticence des gouvernements britannique et français à s'imposer face au dictateur allemand contraint les États-Unis à s'impliquer dans le conflit. Roosevelt alors préoccupé par les enjeux du New Deal et soucieux de récupérer les crédits de la dette allemande, confie à Dodd la lourde mission de préserver la paix entre les états en évitant tout parti pris. Tout d'abord enthousiasmés par le prestige de l'Allemagne nouvelle, William Dodd et sa fille déchantent au fur et à mesure que la répression des communautés juives progresse. William Dodd qui n'a décidemment pas les épaules pour endosser de telles responsabilités, emploiera toutes ses forces à instaurer un climat de confiance mais son honnêteté et intégrité n'auront pas l'effet voulu : taxé d'incompétence, Dodd est considéré par ses pairs comme un bouseux incompétent. Pendant ce temps, Hitler prépare son ascension et dévoile son vrai visage. Malgré les alertes lancées par Dodd dès son entrée au corps diplomatique, la situation s'enlise. Martha qui, en insatiable séductrice fréquente les hauts gradés de tous bords, finit par se rendre à l'évidence : l'Allemagne nazie n'est pas celle que l'on laisse entendre. Faisant preuve d'intégrité et de témérité, Dodd s'élève seul contre la majorité pour tirer la sonnette d'alarme : dissuadant par exemple les ambassades française et britannique de participer aux défilés nazis organisés à la gloire de Hitler, il se heurte à la passivité de son propre gouvernement. Déclarant lors de son discours d'adieu à Berlin que les leçons de la Grande Guerre n'ont servi à rien, William Dodd persiste à convaincre les alliés du bien-fondé de ses sentiments. Ses déclarations visionnaires mais fâcheuses ("L'humanité se trouve en grand danger, mais on dirait que les gouvernements démocrates ne savent pas comment agir. S'ils ne font rien, la civilisation occidentale, les libertés religieuses, privées et économiques seront en grand danger." Extrait du discours donné par Dodd lors d'un dîner organisé en son honneur à son retour aux États-Unis en janvier 1938. p. 512) seront réduites au silence par l'Allemagne... Nous connaissons la suite de l'Histoire...

Comment Hitler parvient-il à réarmer l'Allemagne sans quasi-résistance des alliés ? Pourquoi cette inertie de la part de la France et la Grande-Bretagne ? Pourquoi cet isolationnisme entêté de Washington ? Voilà quelques pistes de réflexions suggérées par ce livre. Si les ouvrages sur le sujet abondent, on notera le caractère inédit de l'ouvrage qui traite le sujet du point de vue des diplomates et autres hauts dignitaires. On retiendra notamment la 4e partie de l'ouvrage (Un squelette qui grelottait de froid) qui revient avec force détails truculents sur la doctrine de la pureté raciale avec le projet du nouveau code pénal allemand, le procès fantoche des nazis suite à l'incendie du Reichstag ou la "pseudo" pébliscitation de la population allemande pour le retrait de l'Allemagne des Nations Unis... mais on se souviendra surtout des épisodes relatifs à l'élimination des hauts dignitaires SA (Nuit des longs couteaux du 29 au 30 juin 1934) qui dévoilent les coulisses du régime nazi et qui révèlent les macabres desseins politiques du Führer...

Le travail d'Érik Larson compile une masse impressionnante d'informations puisées dans des sources variées : notes personnelles des protagonistes, extraits de rapports, journal intime de l'ambassadeur, correspondances, extraits d'entretiens..., ce livre qui se lit comme un roman (et non "comme un thriller palpitant" ainsi que c'est annoncé en 4e de couverture), s'appuie sur un appareil critique solide et une riche bibliographie (une centaine de pages en fin d'ouvrage) qui a nécéssité à l'auteur 3 années de recherches et de travail. Alliant savamment récit romanesque (lecture facile) et reconstitution historique (sources vérifiées et documentation minutieuse), Dans le jardin de la bête mérite le succès dont il a fait l'objet ne serait-ce pour sa forte valeur documentaire. Les faits exposés bénéficient par ailleurs du double témoignage des Dodd (père et fille) qui apportent des éclairages nouveaux sur les versions officielles des événements : le premier exposant des enjeux diplomatiques insoupçonnés, le second complétant le premier par une approche sentimentale complexe (relations de Martha avec les hauts dignitaires politiques de toutes nationalités et de tous bords). On pardonnera donc à ce livre son style parfois inégal pour privilégier la qualité du travail de reconstitution historique. A lire donc pour parfaire vos connaissances et/ou découvrir le sujet autrement...

Pour la peine, je me lancerai bien dans la lecture du roman "Le diable dans la ville blanche" qui a fait la notoriété de son auteur. L'avez-vous lu ? Qu'en avez-vous pensé ?
Lien : http://embuscades-alcapone.b..
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Je suis passionnée par les histoires sur la 2nde Guerre . Ce récit est plein de sensibilité et de courage. Il raconte l'histoire d'un ambassadeur américain qui avait compris avant tout le monde l'horreur qui se préparait sous ses yeux. Il a eu le courage de se positionner contre les assaillants et n'a pas fermé les yeux face à la lâcheté d'autres nations... il a assumé sa position et a affirmé sa révulsion contre le régime nazi au péril de sa vie.
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Un livre qui m'a intéressé mais également laissé sur ma faim. On n'est pas dans un livre d'histoire rigoureux et universitaire. En même temps ce n'est pas non plus un roman au sens propre et cela s'appuie sur de nombreuses sources.
le livre se veut peut-être alors être tout à la fois livre d'histoire et ouvrage passionnant et accessible sur un sujet crucial, l'arrivée au pouvoir des nazis.
le livre m'a il est vrai semblé avoir été survendu et il m'a donc laissé un peu perplexe.
S'appuyant sur de nombreux témoignages, un historien comme Orlando Figes avait publié plus ou moins dans le même esprit une histoire de la révolution russe absolument géniale. Mais il est vrai que sur le plan historique c'était autrement solide...
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Dans le jardin de la bête était mon ultime livre à lire en tant que jurée du Grand Prix des lectrices de Elle. Et par honnêteté, j'avoue ne pas l'avoir lu entièrement. Il y a des moments plus ou moins propices à certaines lectures, des thèmes qui n'attirent pas. Je n'ai pas eu envie de me faire violence pour terminer cet ouvrage. Je crois avoir déjà vu trop d'images et lu trop de mots sur cette période de l'Histoire.
Ce qui ne remet évidemment pas en cause le travail de l'auteur Erik Larson. La construction du récit est irréprochable. Avec le souci du détail historique, il évoque la montée du nazisme en Allemagne à partir de 1933. Et pour être au coeur de l'avènement du Fuhrer, l'auteur a eu l'ingénieuse idée de raconter cela à travers le regard de William E. Dodd, nommé par Roosevelt, ambassadeur de l'Allemagne nazie.
Grâce à l'entrelacement de notes et de correspondances écrites par l'ambassadeur et sa fille Martha, ainsi qu'un travail de recherche documentaire considérable, il retrace parfaitement les moments clés, la vie Berlinoise, les manipulations politiques, avec des descriptions très précises des faits et des hommes ayant oeuvré pour l'installation du nazisme.
Lien : http://lesmotsdelafin.wordpr..
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Erik Larson s'intéresse dans ce copieux ouvrage à des faits méconnus de l'histoire allemande ; cette période où Hitler vient d'arriver au pouvoir, et installe insidieusement la terreur, sans que personne ou presque ne puisse ou ne veuille réellement réagir.
C'est en relatant la vie d'un historien fraichement nommé ambassadeur des Etats –Unis, et débarquant à Berlin en 1933 avec femme et enfants que l'auteur va développer le chemin qui va aboutir à de terribles purges au sein du pouvoir Nazi, et à la prise de contrôle totale du pays par le dictateur, qui a ainsi les coudée franches pour mener à terme son entreprise de destruction.
Un certain nombre de choses interpelle tout au long du développement des faits, et surtout laisse le lecteur assez circonspect quant à ce qu'aurait pu être l'issue du conflit …Je note en particulier l'antisémitisme larvé qui régnait aux USA à l'entre-deux guerre.

« En cela le colonel House exprimait un sentiment omniprésent aux Etats –Unis, que les juifs d'Allemagne étaient en partie responsables de leurs propres malheurs. »
Et c'est dans ce contexte de pensée que Dodd arrive à Berlin en 1933….

La fille de Dodd dont le comportement arriviste, évaporé et même inconscient me met d'emblée mal à l'aise. Copinant aussi bien avec les Nazis, que les bolchéviques, elle n'aspire qu'à profiter de son statut de fille d'ambassadeur, et à cultiver son oisiveté.

Le manque de fermeté des autorités diplomatiques persistant dans optimisme car persuadés jusqu'au bout que le régime tomberait m'a également frappée.

Si l'ouvrage a le grand mérite de couvrir une période rarement abordée et ne pas laisser le lecteur indifférent aux faits, et ses conséquences, en revanche, je lui reproche d'une part un style journaliste un peu trop sec, et académique, mais surtout d'être trop long, et de se perdre dans des détails qui finalement ne nourrissent pas l'histoire, mais lassent le lecteur.


Lien : http://leblogdemimipinson.bl..
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Lorsque Babelio m'a proposé de recevoir Dans le jardin de la bête dans le cadre d'une opération "Masse Critique" exceptionnelle, j'ai rapidement accepté, même si je reconnais que j'ai lu un peu en diagonale les informations concernant ce livre (car j'aime conserver une certaine surprise sur les ouvrages que je lis) et que j'ai été un peu surprise par la forme de cet ouvrage. Je préfère prévenir tout de suite les adeptes de romans historiques : si L Histoire est totalement présente dans ce livre, il est plus proche de la biographie et du témoignage historique que du roman. Pour preuve, la grosse centaine de pages de notes et de références bibliographiques qui clôture le livre, attestant de la précision des recherches d'Erik Larson... Au point que l'auteur est même capable de nous donner la couleur des gants qu'enfile l'un des amants de la fille de Dodd pour conduire sa voiture... (Je sais pas vous, mais perso, ça change pas fondamentalement ma vie !)

Heureusement, le livre a quand même un intérêt certain malgré tous ces petits détails précisés par Larson et qui rendent parfois la lecture fastidieuse. Il nous entraîne dans une époque trouble, où les choses sont loin d'être ce qu'elles paraissent. Tous les personnages que l'on croise au fil des pages sont ambigus, à commencer par Dodd, un homme ambitieux mais qui restera totalement décalé dans cet univers protocolaire auquel il n'appartiendra jamais complètement. On comprend un peu mieux comment Hitler a réussi peu à peu à imposer sa politique et sa philosophie sur l'Allemagne sans que les autres pays n'interviennent... Jusqu'au moment où le voile s'est levé sur ses réelles intentions... Mais alors, il était déjà trop tard.

Soyons clairs : Dans le jardin de la bête est un ouvrage trop historique pour m'avoir totalement conquise. Cependant, c'est un excellent témoignage qui offre un angle de vue intéressant pour mieux découvrir les années 30, la montée du nazisme en Europe et son retentissement international. A conseiller aux amateurs d'Histoire !
Lien : http://croqlivres.canalblog...
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Ouvrage que je qualifie d'historique "abordable".

Tout commence bien avant la seconde guerre mondial. Américains et Allemands ne sont pas les meilleurs amis du monde, pourtant il faut bien que les USA soient représentés à Berlin, que faire quand aucun diplomate ne souhaite aller dans ce pays? Et pourquoi pas un historien? C'est sympa!
C'est l'histoire d'un homme pétri d'idées dignes de Jefferson qui va se confier la mission de jouer au diplomate. Avec un regard naïf mais un texte qui ne l'est pas, le narrateur nous parlera de la descente aux enfers d'un pays. Mais aussi de sa situation peu enviable d'un homme pas du tout de la "haute" qui se voit fustiger par les siens et par cette société allemande. C'est l'histoire d'un homme qui criera dans le vide et que personne ne croira: "Mais non l'Allemagne ne va pas plonger dans la terreur...Tais-toi!

C'est l'ouvrage est "romancé" comme pourrait l'être une biographie, le travail est réellement historique.

J'ai beaucoup aimé

Daphné
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