Dernier tome de la cultissime trilogie Millenium, j'avais commencé La reine dans le palais des courants d'air avec plusieurs appréhensions : ma première crainte était de me retrouver face à un début extrêmement long, caractéristique des deux tomes précédents, ma seconde crainte, et pas des moindres, était de rester sur ma faim. En effet,
Stieg Larsson, l'auteur, avait prévu pas moins de sept tomes à sa série, mais celui-ci décéda après avoir rendu le troisième opus.
Heureusement, j'ai été vite rassurée. Il faut dire que ce volume est la suite directe de « la fille qui rêvait d'un bidon d'essence et d'une allumette » et comme le tome deux s'est fini un peu... brusquement. le roman final a au moins le mérite de nous replonger directement dans l'histoire Salander. En effet, nous avions fini le tome deux avec une Lisbeth entre la vie et la mort (avoir une balle dans le cerveau et être enterrée vivante n'est pas de tout repos). Mais, je vous rassure, Lisbeth est vivante ! Si sa vie ne semble pas en danger, sa liberté semble compromise. La jeune femme a, en effet été interpelée par la police. le complot autour de Zalachenko se précise et Super Blomkvist enquête pour libérer Salander. Une chose est sûre : des têtes vont tomber en Suède, et ça va faire mal !
Parmi les trois tomes, « La reine dans le palais des courants d'air » est celui auquel j'ai le plus facilement accroché. Pas de fioritures, ou du moins, très peu, Larsson nous livre un roman complet et abouti. J'avais parfois l'impression de lire un récit documentaire tant l'intrigue est bien ficelée. D'ailleurs, les termes économiques ou l'organisation politique de Suède me sont restés plutôt mystérieux. L'économie ou la politique sont déjà à la base compliquées, rajoutez à cela un vocabulaire suédois et cela devient un véritable casse-tête à comprendre. Pourtant, on se laisse volontiers entraîner par ce dernier volume. On retrouve les personnages des deux tomes précédents : Lisbeth Salander même si elle est moins présente dans le tome. Il faut dire que la jeune femme est enfermée dans une chambre d'hôpital et qu'il est difficile de lui donner un rôle prépondérant dans l'enquête. Mais même si Salander est moins présente, j'ai apprécié chacune de ses apparitions. J'y retrouve ma Lisbeth associale, à l'humour grinçant, la hacker qui m'impressionne.
Le personnage de l'histoire, c'est Blomkvist, Super Blomkvist. Après trois romans, je reste partagée. Il a tout du personnage que je pourrais apprécier : le côté journaliste curieux, il n'a aucun scrupule à fouiller, il sait ce qu'il veut et fera tout pour l'obtenir. Qu'est-ce qui cloche, alors ? La réponse est simple : ce qui m'exaspère, c'est le côté tombeur de Mickael. Pourquoi est-il obligé de mettre toutes les femmes dans son lit ? Et s'il n'y avait eu que le côté sexe, ça passerait, mais non, il faut qu'elles tombent toutes amoureuses de lui. On ne l'appelle pas Super Blomkvist pour rien, apparemment !
La bonne surprise de ce tome, au niveau personnage, c'est Annika Giannini, l'avocate de Lisbeth –et accessoirement soeur de Mickael. J'ai eu peur à l'introduction du personnage : on avait une parfaite potiche aux ordres de Blomkvist, et c'est ce qu'elle est jusqu'au procès de Lisbeth. Heureusement, le plaidoyer la révèle et je dois même dire que c'est, à mon sens, le moment le plus jouissif du roman. Je pensais même que ce passage marquerait la fin du livre, une fin forte, en apothéose, et pourtant, l'auteur a préféré rajouter un épilogue ce qui a complètement cassé la fin. Certes, avec le procès de Lisbeth, j'ai tout de suite pensé que l'affaire Niedermann passait à la trappe (et que ça aurait été l'histoire du fameux tome quatre). Mais non, un épilogue vient répondre brièvement aux interrogations laissées en suspens. La reine dans le palais des courants d'air remplit donc parfaitement son rôle de dernier volume mais la fin en est presque trop facile.
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