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EAN : 9782981703002
173 pages
BANQ (10/10/2017)
4.83/5   3 notes
Résumé :
Qu'ont en commun une adolescente dépressive, un poète sans abri défoncé à l'héroïne, une retraitée insoumise et apatride, un groupe de femmes africaines réfugiées au Québec, un travesti en rechute, une nounou Burkinabè et une coopérante canadienne? D'abord, une amitié solide. Une envie de vivre à tue-tête. Des sourires féroces. Et cette résilience qui ne leur laissera jamais baisser les bras.
Eve Lavigne est née à Montréal en 1979. Infirmière de formation, e... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Ce roman d'Eve Lavigne est une vraie pépite.

Tout en contraste, le récit est à la fois beau et mélancolique, optimiste malgré la douleur et les difficultés. L'écriture de l'auteure est magnifique et émouvante, tout en restant d'une simplicité étonnante : Eve Lavigne trouve les bons mots, ceux qui frappent l'imagination et qui nous font ressentir les émotions qu'ils véhiculent.

L'histoire nous raconte le parcours de plusieurs personnes abîmées par la vie. Mais malgré leurs difficultés, ces personnages qu'Eve Lavigne a côtoyées font preuve d'une magnifique envie de vivre. Les difficultés, la maladie, le rejet de la société n'est rien pour ces personnes que notre société a tendance à qualifier de "marginaux" : tout ce qui compte, pour eux, c'est de pouvoir vivre comme il l'ont choisi. Et, au passage, ils nous donnent une belle leçon de vie ! Leur force et leur rage (dans le bon sens du terme) sont fascinantes.

C'est parmi cette galerie de personnages en difficulté qu'Eve Lavigne a trouvé un sens à son existence. La jeune femme se sent bien parmi eux et aime écouter leur histoire et leur poser des questions (parfois indiscrètes). de belles amitiés se développent sous nos yeux.

Mais Eve Lavigne n'est pas qu'infirmière, loin de là. Son roman nous parle aussi d'art et de littérature. de l'amour de sa mère pour les oeuvres d'art et pour la lecture, qu'elle a transmis à sa fille :

" Et la littérature. le plus grand cadeau que ma mère m'ait offert. Jour après jour. Vian, encore. Steinbeck. La vie devant soi, de Romain Gary. Et la liberté qui vient avec. "

Nous, les lecteurs, serons tous d'accord : l'amour de la lecture n'est-il pas le plus beau cadeau que l'on puisse faire à un enfant ?

Seul le poisson mort se laisse porter par le courant est un roman qui parle de nombreux sujets : la vie, l'amitié, la pauvreté, la mort. Et tous sont abordés avec beaucoup de dignité par une auteure qui se livre sans tabou et nous parle de ses propres difficultés, de façon particulièrement émouvante :

" J'ai vécu un deuil. Anormalement long. Notre famille s'est brisée. le père de mes enfants et moi avions notre lot de difficultés, et ma dépression, mon choc post-traumatique ont fini par achever ce qui restait de stable.

J'ai beaucoup erré, et je commence tout juste à me retrouver. À retrouver ce que Sali voulait tant me laisser : l'amour pour Ève. le respect pour cette femme capable de grandes choses, mais qui ne sait se voir. Cette adulte ouvrant très grand les bras, dans laquelle se trouve une enfant inapte à tendre la main vers soi.

J'ai cherché l'amour chez les hommes, chez les autres, dans le bonheur créé autour de moi. Il me faut maintenant fouiller et atteindre ce lieu qui ne m'appartient qu'à moi, ce lieu divin. Et ce n'est pas facile. "

Salimata avait raison : Eve Lavigne est vraiment capable de grandes choses. En particulier avec une plume dans la main.

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Un livre magnifique, d'une écriture parfois hésitante, qui véhicule une émotion extraordinaire. La montée en tension (du récit ?) de cette vie si peu ordinaire, jusqu'au dénouement violent, fait frissonner !
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Et la littérature. Le plus grand cadeau que ma mère m’ait offert. Jour après jour. Vian, encore. Steinbeck. La vie devant soi, de Romain Gary. Et la liberté qui vient avec.
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Depuis le plus loin que je me souvienne, j’ai toujours voulu être plus vieille que je ne l’étais. À cinq ans, je voulais en avoir 10, à 10 ans, je me voulais majeure. Je croyais que le jour de mes 18 ans, je serais libérée du poids de mon enfance. Que je comprendrais enfin la vie. Que la douleur dévoilerait finalement son sens. Le jour de mon anniversaire, je n’étais encore qu’une enfant qui avait vécu trop de choses lourdes.
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Le silence est à l'être ce que la parole est au paraître. Et je suis comme l'Homme. Je m'en fous des apparences. Elles ne sont pas réelles.Ni nourrissantes. Elles n'assouvissent rien. D'ailleurs, vous avez déjà remarqué que c'est dans la profondeur du silence entres deux personnes que l'on peut mesurer leur confort, la profondeur de leur lien ?
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