La ballade de Lila K

Enlevée à sa mère et enfermée dans un centre, une jeune femme, à force de volonté, découvre dans ce lieu sans livres où la surveillance et la contrainte sont constantes, des êtres qui l'aident à se reconstruire et à restaurer sa mémoire perdue.

Blandine Le Callet a imaginé un monde anxiogène qui serait proche de celui de 1984 et de Vol au-dessus d'un nid de coucou. Une société liberticide, technicisée à l'extrême et organisée pour redresser les insoumis et les indociles. Elle décrit dans ce roman d'anticipation, bien construit et pénétrant, un avenir pas si lointain qu'on souhaite fantasmé et improbable.

« 124° est. Ex libris veritas. Au milieu des nuages qui filaient tout là-bas au-dessus des grandes tours de la Bibliothèque se dessinait nettement le sourire de ma mère. »

Pour moi, cette petite citation résume le livre.

La direction pour trouver son chemin. Une enfant cherche sa mère.

Le décor d'une ville sans âme, froid et sec. Une ville partagée entre intra et extra muros typiquement parisien, où les moins chanceux n'ont d'autre choix que de s'éloigner du coeur, de se rendre là où la culture et la connaissance s'éloignent autant que le prix du mètre carré diminue. Mais je divague, ça c'est aujourd'hui... alors que ce roman est dans un futur post-apocalyptique. La notion de 'muros' est si présente dans le récit, j'avoue avoir repensé à la nouvelle d'Andreïev , le mur, lue récemment. Les murs ne créent pas des zones de sécurité. Il s'en construit aujourd'hui dans beaucoup de continents mais que restera-t-il dans quelques années, de part et d'autre. Des fous ? Exsangues, tristes et diminués constitués de dos qui se tourneront à la vue d'un ancien voisin.

Restent intacts intra muros, des immeubles aseptisés dans lesquels votre pisse est analysée chaque matin pour vérifier votre santé, où chaque individu femelle -pardon pour l'expression mais difficile de mettre de l'humanité dans cette société où l'humain est broyé à chaque instant de son existence- est autorisé à se faire jouir deux fois par semaine, ni plus ni moins (pour ce qui est de la gente masculine, je n'ai pas trouvé de fréquence).

Au centre de la cité, ce poumon : la Bibliothèque, avec un B majuscule, l'endroit où Lila fera de nouvelles découvertes sur son passé et rencontrera, un autre de ses héros qui lui ouvre de nouvelles petites portes.

Et des livres qui racontent quand on a le droit de les toucher, quand ils ne sont pas encore édulcorés en vue d'annihiler toute volonté de liberté.
Et pourtant cette enfant, Lila, regarde toujours les nuages, quand bien même ils sont gris et menaçants, elle regarde toujours plus haut, toujours plus loin et file comme le vent vers ce sourire gardé en mémoire, vers ce rêve de bien-être, le seul qu'elle ait jamais connu.

Je l'ai suivi de son enfance jusqu'à sa grande majorité et je suis désolée pour elle. Désolée car cette enfant reste toujours dans l'attente. J'ai lu attentivement son journal et je n'ai pas vu l'accomplissement parfait que j'attendais. Parée d'atouts indéniables, il me semble qu'elle n'a pas réussi le stade ultime de son autonomie. Exister pour elle-même.

J'avais bien aimé Une pièce montée, et je ne m'attendais pas du tout à un roman d'anticipation en commençant ce roman.

Ecrit à la première personne, nous entrons peu à peu dans la vie de la narratrice depuis le début de sa vie jusqu'au moment où elle clôt son récit.

Le côté anticipation n'est vraiment pas gênant, tant il est imbriqué dans l'histoire; il est un décor et non l'intrigue principale.

Le fait que ce soit une toute jeune femme qui raconte m'a semblé intéressant et touchant même si j'ai déploré le fait que j'avais du coup l'impression de lire un roman pour jeunes adultes, et que ça manquait un peu de profondeur.

J'ai néanmoins passé un bon moment, le roman se lit facilement.

Lila, 5 ans, est enlevée de manière très musclée du domicile où elle vit avec sa maman. Elle se retrouve dans un centre entre les mains d'éducateurs spécialisés. Elle va y être opérée pour retrouver l'usage de ses membres. Puis nourrie et éduquée bien malgré elle, Lila réapprend à parler et à marcher.

Une seule chose compte pour Lila, retrouver la mémoire de son passé, comprendre ce qui lui est arrivé et retrouver sa maman. La seule alternative dont elle dispose pour arriver à ses fins est de montrer sa bonne volonté et de coopérer. Elle réussit à donner l'image d'une jeune fille soumise et consentante et à quitter le centre à sa majorité. Elle est embauchée à la Grande Bibliothèque dans le service de numérisations et grâce à la complicité de Justinien, un des employés, elle parvient à retrouver des coupures de presse évoquant son passé.

Le joli titre du livre évoquait quelque chose de champêtre et fleuri. Ici pas de randonnées dans les sous-bois ou les chemins creux. Le décor posé par l’auteure est froid voire glacial, blanc, lisse, tiré au cordeau. Nous sommes en 2100 et dans le monde où vit Lila tout est sécurisé, surveillé, aseptisé. La liberté des individus est bafouée, il faut rentrer dans les normes, il faut se plier, obéir.

Cette histoire pousse à l’extrême les dérives possibles de notre société qui crée une zone policée et sécurisée en opposition avec une autre zone plus éloignée, rebelle et dissidente.

J’ai suivi Lila jusqu’au dénouement mais de très loin, la perdant même de vue par moments. Sa quête maternelle devient un voyage initiatique très bien construit mais l’écriture est âpre et distante. Je ne me suis pas départie d’un certain malaise,(voire dégoût lorsque Lila se nourrit en cachette), tout au long de ma lecture.

Je garderai l’image lumineuse et caressante du chat arc-en ciel, animal audacieux et courageux.

Roman critique d'une société ultra-totalitaire, La ballade de Lila K contient les principaux ingrédients d'une quête initiatique aux accents de science fiction. Mais si l'idée de départ est attrayante, le roman s'enlise rapidement dans des thèmes maintes fois traités en littérature : la recherche des origines, un monde totalitaire vécu à travers une vision du monde peu poussée et un personnage principal asocial et sauvage assez peu attachant. Un roman qu'il m'a été assez difficile de poursuivre malgré les très bonnes critiques qui l'entourent. Une vision trop schématique des rapports humains et des personnages peu travaillés qui font de ce roman une oeuvre, pour moi, assez vite oubliée.
Lien : http://art-enciel.over-blog...

Une agréable lecture que la Ballade de Lila K. J'ai apprécié ce monde futuriste mais néanmoins proche de nous que l'auteure nous fait découvrir à travers la triste histoire de Lila K. Une histoire qui a peut-être un peu trop tendance à verser dans le patho mais qui reste tendre, émouvante et cruelle. La ballade de Lila K est un bon roman, certes mais qui ne restera pas gravé dans ma mémoire.

Orwelien, c'est le mot. En effet, Big Brother n'est jamais loin dans le monde ultra sécuritaire qui est celui de Lila. Un bon rythme, une lecture facile, fluide, qui offre un moment de détente et qui veut poser quelques questions sur le devenir de notre société (je pense qu'on se dirige droit vers un truc du genre, c'est évident). Mais bon, ça ne marche pas, pas pour moi en tout cas, je n'ai pas été emballée, pas de coup de coeur, il y a de gros clichés (au secours les méchants dégénérés de la « zone », oOoh les livres c'est dangereux !) ça sent le réchauffé, on a déjà écrit sur ce thème, et bien mieux à mon avis ! Il m'a manqué le souffle qui emporte le lecteur sur son aile et je n'ai pas vraiment accroché non plus avec le personnage de Lila.
Dommage ! Mais il est vrai que c'est très difficile de trouver de trouver de vrais bons romans d'anticipation.

Blandine le Callet se sert d'un monde futuriste, un monde sous surveillance à la façon du 1984 de Orwell pour évoquer les souffrances liés à l'absence parentale, à la méconnaissance de son passé.
Lila a été séparé de sa mère alors qu'elle n'était encore qu'une très jeune enfant, transportée dans un centre fermé où elle a vécu jusqu' à maintenant. C'est aujourd'hui une jeune femme solitaire qui ne supporte pas les contacts humains, et qui après beaucoup d'efforts va réussir à sortir du centre où elle a passé presque toute sa vie. Elle va alors devoir s'approprier le monde extérieur, sous surveillance, et tenter de comprendre son passé.

En 2100 (environ), l'état gère nos vies, par une surveillance permanente et par des lois qui, pour protéger les individus, les privent de tout libre arbitre. Ainsi, pour la sauver de sa mère maltraitante et marginale, Lila est internée, soignée et éduquée dans le but de la réinsérer dans ce monde plat et sans saveur. Mais de l'autre cote de la frontière, extramuros, reste "la zone", mystérieuse et rebelle.
Sans être réellement originale, cette histoire se lit avec plaisir, le récit est fluide et plaisant. L'écriture est assez banale mais les deux thèmes principaux sont traités avec intelligence, à savoir la maltraitance et les dérives d'un état qui voudrait tout contrôler et maîtriser. Les réflexions sont intéressantes et l'intrigue honnête, bon roman de détente.

Dans une société future extrêmement surveillée, une jeune femme vit depuis toujours dans un centre réservé aux jeunes traumatisés. Elle est surdouée mais aussi autiste et anorexique, et elle ignore son histoire. tout ce dont elle se souvient, c'est qu'elle a été arrachée à sa mère. depuis, elle n'a qu'une idée : retrouver sa mère, et comprendre ce qui lui est arrivé. Ella va tenter d'y parvenir, mais l'administration de cette société paranoïaque ne va pas faciliter les choses. un roman qui constitue une très bonne surprise : captivant, et surprenant.