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EAN : 9782706127045
236 pages
Presses Universitaires de Grenoble (07/12/2017)
3/5   3 notes
Résumé :
Pourquoi le journalisme ? Pourquoi choisit-on ce métier, exigeant et difficile ? Et comment agit-il sur ceux qui l’exercent, avec le temps ? Ce livre prend à témoin deux extrêmes : des reporters de guerre et des présentateurs de journaux télévisés.

Après analyse d’une cinquantaine d’autobiographies et de longs entretiens, les auteurs racontent un attachement au métier pour les émotions qu’il suscite, par les ressentis forts entraînés dans le travail d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Émotions de journalistes est un essai de deux chercheurs : Florence le Cam et Denis Ruellan. Le travail est rigoureux, il décortique l'Homo journalisticus analysé non seulement dans sa prose à travers les nombreux ouvrages autobiographiques qui parsèment leurs parcours professionnels, mais aussi au cours d'entretiens que les auteurs décrivent parfois comme de véritables séances psychanalytiques au vu du déroulement de certains échanges, dès lors que le verni craquait, que la narration des souvenirs ravivait les joies et les peines, les plaies ou les cicatrices, les satisfécits et les déceptions.
Les chercheurs se sont attachés aux figures tutélaires du journalisme que sont le reporter de guerre et le présentateur de journal télévisé, qui peuvent de prime abord symboliser deux conceptions opposées du métier, tant les environnements dans lesquels il s'exerce semblent aux antipodes.
Cependant, les auteurs ont mis en exergue un angle original d'introspection : l'émotion. Celle qui paralyse ou pousse à l'action, celle qui trouble, perturbe, déprime, angoisse, ravit, épanouit, créé de la solidarité, des ambitions ou du désabusement. Elle est le moteur et l'essence du moteur, elle est l'élément commun à tous, qu'ils soient stars de l'édition de 20 heures ou photographes figeant l'innommable, mais peinant à vivre de leur métier.
Florence le Cam et Denis Ruellan introduisent le néologisme d'émotricité pour réaliser la synthèse.
J'ai aimé cet essai, bien écrit et à la lecture fluide. Il m'a rappelé à une période où les journalistes sont souvent sous le feu de la critique, à quel point, ce métier ressemble à un sacerdoce et à une vocation.
À quel point aussi, la société a besoin que perdure la passion qui les anime pour que, malgré les conditions économiques difficiles, les volontés autocratiques d'étouffer leurs voix, de cacher leurs images ou de salir leurs réputations, survive ce droit à l'information ! Un droit à l'information pendant de l'idéal démocratique.
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Cette étude sur l'influence des émotions dans le métier de journaliste et dans l'acte de faire du journalisme est très instructive et originale. Je n'aurai pas pensé aborder cette pratique du métier par la lucarne "émotions". le corpus choisi étonne de prime abord: quel est l'intérêt d'établir une comparaison dans le vécu des émotions entre un présentateur télé et un reporter de guerre? A part le fait qu'ils ont tous deux le statut de journaliste, leurs pratiques semblent aux antipodes. Et pourquoi ne pas avoir abordé d'autres métiers du journalisme? Or les deux chercheurs arrivent à tirer la substantifique moelle qui les motive tous deux : l'adrénaline. Ce métier n'a rien d'humanitaire, sauf à transmettre l'information et bien la transmettre, mais il procure des sensations fortes: dans l'exercice d'un direct ou dans le feu de l'action en couvrant une scène de guerre. Les auteurs mettent le doigt sur l'ambivalence de ces journalistes : ils exercent un métier où ils sont tenus à l'objectivité. Or ce qui les meut c'est l'intuition, l'émotion, être là au bon moment au bon endroit ou présenter un journal d'informations comme un chef d'orchestre, en étant prêt à réagir aux aléas du direct (en chaine d'info continue). Entrer en relation avec l'autre, inconnu, revient beaucoup dans les témoignages des reporters de guerre, ce qui relève du lien et de l'empathie, alors que pour le présentateur c'est le travail en équipe qui relie à l'autre. Sens et sel sont intimement liés dans la pratique de ces journalistes : s'ils trouvent du sens à leurs actes professionnels journalistiques, ils éprouvent le sel de l'émotion ; s'ils ne mettent pas du sel dans leur pratique, leurs actions ne font pas sens. Je comprends enfin pourquoi j'avais choisi ce métier... Reste à étudier les émotions procurées par la recherche des informations, le travail d'enquête et la concrétisation par l'écriture. A moins que cela n'ait déjà été fait...
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J'ai reçu ce livre dans le cadre de la dernière "Masse critique" en ayant coché plusieurs livres sur le journalisme ou de journalistes. Si je reconnais le travail de documentation et de recherche pour écrire cet ouvrage, j'ai été déçue à deux titres : d'une part, un livre très réducteur, opposant trop les journalistes de guerre et les présentateurs de journaux télévisés, délaissant donc toutes les autres professions du domaine, et d'autre part, un ouvrage qui rédige à la façon "je pose des questions philosophiques", mais je trouve que le soufflet retombe très vite ; pour moi, ce n'est pas un essai, au mieux une collection de témoignages, mais de là à en tirer des maximes philosophiques, absolument pas. Merci en tout cas à Babelio pour l'organisation des masses critiques qui donnent aussi envie de découvrir les livres que l'on n'a pas gagné !
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Or, dans les études sur les journalistes et leurs activités, le registre émotionnel est à la fois très présent et très absent des problématiques de recherche. Très présent en ce sens que l’existence d’émotions dans les pratiques professionnelles de construction de l’information est à la racine de l’antienne des interrogations, celle du rapport entre l’objectivité et la subjectivité. Si subjectivité il y a dans le travail journalistique, c’est bien parce qu’il est fait par des individus ressentant et agissant.
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Dans les mots des journalistes, l'adrénaline est ici présentée comme nécessaire, comme un bon stimulant, un élément évident lié à la prise de risque en direct ou aux situations dangereuses auxquelles les journalistes font face. Le mot est un peu valise pour raconter son stress, pour montrer son implication, sa concentration, son envie de bien faire.
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La démarche est compréhensive, et portée sur la diversité des significations des discours et de l'expression des rapports émotionnels qui se jouent pour l'individu dans l'explication du sens qu'il donne à ses ressentis, à ses attachements. Cette dimension est essentielle à l'approche adoptée.
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D'un même mouvement, ce qui est ressenti par l'individu vient donner du sens à ce qui est vu et est transformé en acte d'information.
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