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EAN : 9782756014401
80 pages
Delcourt (19/09/2012)
4.11/5   70 notes
Résumé :
1939, Europe de l'Est. Suite à l'enlèvement d'un groupe d'enfants, un clan Tzigane, accompagné de Josef, un policier dont le fils est aussi porté disparu, organisent une battue. Sur leurs traces, ils voyagent à travers la Bohême, jusqu'à être internés, puis déportés à Auschwitz. Parqués dans le camp de la mort, ils dépérissent lentement, privés de ce qu'ils ont de plus cher : leurs enfants et la liberté.
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Critiques, Analyses et Avis (27) Voir plus Ajouter une critique
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Février 1939, un campement de Tziganes vient de s'installer dans une petite ville de Bohème. Malheureusement, deux enfants du village ont disparu, dont celui de Josef, un policier. Très vite, la population les tient pour responsables et va les voir. Leur chef, Chachu et Silenka, une femme à fort caractère, leur expliquent que dix des leurs ont également disparus. Il n'y a plus trace d'eux à partir de l'orée de la forêt. En effet, des empreintes ont été retrouvées ainsi que des marques de lutte. Tous pensent que ces enfants ont été enlevés. Plutôt que de s'embrouiller, Josef propose aux Tziganes d'unir leur force afin de partir à leur recherche. D'abord réticents, ces derniers acceptent et ce sera le début d'un long périple pour tenter de savoir ce qu'il est advenu des enfants...

Michaël le Galli nous offre un très bel album sur la différence culturelle, l'amitié entre deux peuples que tout oppose, la tolérance et la force qu'ils mettront ensemble pour retrouver leurs enfants. Tout comme les Juifs, les Tziganes étaient un peuple que les nazis ont voulu exterminer pendant la seconde guerre mondiale et l'on se rend compte de toute la violence que ces gens ont subie, notamment les camps de concentration. Très bien documenté sur le sujet, l'auteur nous offre ainsi une belle leçon d'histoire, une histoire dramatique et trop peu connue. Sur des tons sépia de toute beauté, un trait finement travaillé et précis et un encrage soigné, ce très bel album nous montre une fois de plus toutes les horreurs de la guerre.

Batchalo... l'horreur dans toute sa splendeur...
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Batchalo !
Bonne chance !

Février 1939 . Bohême .
Des enfants ont disparu .
Qui incriminer d'autre si ce n'est ce groupe de cikani installé depuis peu aux abords de la ville .
Villageois et Tsiganes se font face . le ton monte . La confrontation semble inévitable .
Seulement voilà , de jeunes enfants manquent également à l'appel dans les rangs gipsy , bamboléoooo !
Josef , qui s'inquiète également pour son fils Roman volatilisé , décide de partager le quotidien de ces gens du voyage dont il ignore tout des us et coutumes . le but ultime étant de découvrir au plus vite la raison de ces multiples évanouissements dans la nature , djobi , djoba !
Gadjo il est , gadjo il restera . La route s'annonce périlleuse en cette période de grands troubles mais pourrait bien présenter quelques bon côtés pour peu que la jolie Silenka daigne poser ses yeux de drabarni - sorcière guérisseuse - sur lui...

S'il est un sujet brûlant par les temps qui courent , c'est bien celui des roms . Daho et sa chanson de soutien «  WE à rom «  n'y ayant rien changé .
Ce magistral récit interpelle tout en éduquant , y a pas de mal à se faire du bien .
Un lourd tribut payé dans les camps nazis et c'est un autre regard porté sur une communauté décimée par l'horreur concentrationnaire la plus absolue .
L'on sent un véritable travail de recherche de la part des auteurs . Preuve en est ce dossier final , confirmant , si besoin était , ce perpétuel sentiment de malaise ressenti tout au long du récit . Difficile de se marrer à l'évocation des travaux de Mengele , d'Auschwitz-Birkenau et autres rappels du même acabit .

Des tons essentiellement ocres et c'est un ciel de plomb qui vient prendre ses quartiers d'hiver sur près de 80 planches .
L'amour , quel qu'il soit , apparaît ici comme un frêle esquif balloté par les flots tempétueux d'une Histoire aussi froidement déterminée qu'un char d'assaut de la Panzerdivision .
Triste histoire en une triste époque...
Incontournable .
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En 1939, en Bohème, des enfants disparaissent. Aussitôt les villageois accusent les roms sauf que chez eux ce sont des dizaines d'enfants qui ne sont pas revenus, enlevés. le voyage commence alors pour les retrouver.

Cette bande dessinée nous raconte une bien triste histoire : celle d'une famille de tsiganes sous le régime nazi. Leurs enfants sont enlevés pour réaliser des expériences, les adultes sont parqués dans les camps de concentration.
J'ai trouvé leur périple très émouvant. On ressent leur désir de liberté, la fraternité qui les unit, et leurs croyances qui les séparent des villageois.
Bien sur, la seconde partie de l'histoire, qui de se déroule au tristement célèbre camp de Birkenau, est bien plus sombre.
On termine la bande dessinée par un cahier historique.

Le dessin est très joli, tout en monochromie sépia. Il donne un côté nostalgique au récit.
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Les Tsiganes comptent parmi les groupes qui, de par leur origine/religion/orientation sexuelle, ont été systématiquement traqués par les Nazis.
Moins connu que celui des Juifs, leur massacre n'en est pas moins dramatique et leur mode de vie particulier est sans doute en partie responsable de cette méconnaissance.
Cette BD a le mérite de tenter de combler cette lacune et on sent que les auteurs ont fait un important travail de recherche afin de relater, le plus fidèlement possible, le calvaire de ce peuple.
Cette histoire est glaçante et pointe du doigt certaines recherches qui ont été conduites par des médecins nazis sur les Tziganes et les jumeaux.
J'ai été touchée et émue même si j'ai trouvé certains ressauts de l'histoire fort peu crédibles, à commencer par la gémellité factice des deux enfants. Je ne vais pas m'étendre cependant, la force des personnages et les messages d'espoir qu'ils portent malgré tout méritent seuls d'être retenus.
Cette histoire poignante est servie par un dessin riche et bien traité mis en avant par des camaïeux bruns, bruns comme le triangle qu'ils portaient sur la poitrine.
Je suis heureuse de voir que les minorités souvent (et pendant longtemps) délaissées du devoir de mémoire apparaissent de plus en plus dans les BD historique. Dans la même veine, je conseille 'Triangle rose' qui raconte le destin des prisonniers homosexuels.
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Février 1939, dans une ville de Bohème. Les nazis enlèvent des enfants tziganes pour mener des expériences abjectes au nom de la pureté raciale. Leurs parents partent à leur recherche, accompagnés d'un « gadjo » prénommé Josef, mais ils sont rapidement arrêtées par la police et déportés au camp de travail de Lety puis à Auschwitz. Placés dans une section baptisée Zigeunerlager (camp tzigane aussi appelé « camp de famille » puisque les déportés peuvent y rester avec les leurs) ils vivent dans des conditions difficiles, notamment à cause des ravages provoqués par le typhus. le 22 mars 1943 a lieu le premier gazage de tsiganes et dans la nuit du 1er août 1944, Himmler expédie dans les chambres à gaz les survivants du « camp de famille ».

Un album très documenté qui revient avec une grande rigueur historique sur le génocide tsigane, une tragédie qui, rappelons-le, n'a été reconnue par le parlement européen que le 3 février 2011. Un pan méconnu de l'holocauste où l'on découvre les terribles motivations du Reich : pour le docteur Ritter, chef de L'institut de recherche pour l'hygiène raciale et la biologie de la population, les tsiganes représentent un danger de dégénérescence pour les allemands. Il préconise donc dans un premier temps le rassemblement de cette communauté dans des camps de travail forcé et la stérilisation massive. Son but est d'éviter tout métissage et, à terme « d'éliminer ces êtres indignes de la société. »

Michaël le Gali a aussi souhaité mettre en valeur les traditions propres au peuple rom, leur vocabulaire, leurs croyances, leur façon de rendre la justice, leur passion pour la musique et la difficulté pour eux, nomades dans l'âme, de se voir à ce point priver de liberté de mouvement dans les camps. Liant la petite et la grande histoire, il insère dans son récit une part non négligeable de fiction, notamment à travers le personnage de Josef, le gadjo témoin et narrateur de ce voyage au bout de l'horreur. C'est sans doute dans cette part de fiction que réside les quelques faiblesses de l'album. La voix de Josef est souvent trop « neutre », comme détachée des événements qu'elle relate, d'une froideur presque clinique. Il manque ce petit supplément d'émotion qui aurait donné à l'ensemble davantage d'ampleur.

Au niveau graphique, le dessin réaliste et le choix des tons sépia donnent une patine particulière parfaitement adaptée au propos.

Un album instructif abordant un sujet trop méconnu, qui sonne comme un hommage des plus sincères au peuple tsigane et à la tragédie qui l'a frappé. Il est juste regrettable qu'il soit plus didactique que poignant.

Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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critiques presse (2)
Auracan
24 septembre 2012
Raconté comme un polar, avec même un policier comme personnage principal, avec aussi ses accès sentimentaux entre Josef le gadjo et la ténébreuse rebouteuse Silenka la romni, cet album dense est un véritable document et un récit passionnant.
Lire la critique sur le site : Auracan
Sceneario
19 septembre 2012
L'histoire […] se veut émotionnellement convaincante par le fait qu'elle témoigne d'exactions particulièrement ignobles perpétrées sur des êtres humains par d'autres êtres humains. Le réalisme [du] dessin est pour le moins remarquable et démontre déjà une maîtrise du trait subjuguante.
Lire la critique sur le site : Sceneario
Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
La liberté est un principe vital pour les Rroms… Outre les mauvais traitements et le manque de nourriture, c’est l’enfermement qui tue ces hommes.
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Ces gamins appartiennent à un peuple primitif, une sous-race d'origine étrangère !!
Ce sont des criminels irrécupérables... des asociaux qu'il faut réprimer !
N'oubliez pas que le zigeuner est un parasite du peuple !!
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...comme le dit le tziganologue Donald Kendrick, "Décrire l'histoire ancienne des Tziganes revient à reconstituer un puzzle dont certaines pièces manquent et dans la boîte duquel on a ajouté les pièces d'un autre puzzle."
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Qu'elle vienne du village voisin, ou de l'autre côté des frontières importait peu...C'est la différence qui fait peur...Qui engendre la Haine....
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- Je ne suis pas un virtuose, mais je pense avoir quelques restes…
[…]
- Puro Del, Josef ! Tu sais faire pleurer ton violon comme un Rrom !
- Ha ha ! Merci, Beppo, mais tout l’honneur revient à Brahms…
- Qu’est-ce que tu dis ? Qui c’est ce Brahms ? Joue encore, Gadjo !
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Videos de Michaël Le Galli (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Michaël Le Galli

Dialogues, dédicace de Michaël le Galli et Gildas Java
http://www.librairiedialogues.fr/livre/6823778-alexandre-un-roi-vient-de-mourir-t-1-gildas-java-glenat-sa Dédicace du dessinateur Gildas Java et du scénariste Michaël le Galli à la librairie...
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