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3,47

sur 286 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
"En moins bien"… que "Pile entre deux", dernier roman en date d'Arnaud le Guilcher (oui je lis le Guilcher dans le texte, et aussi dans le désordre) mais pas mal quand même. C'est encore du secoué, du vrai, pas du Puértolas hein, va pas confondre.

Sandpiper, sur la côte Ouest des Stayt's, station balnéaire catégorie moisie. le narrateur, du genre paumé, y recherche Emma désespérément. Emma… sa moitié, tout juste épousée et déjà mystérieusement évaporée, d'où consternation ahurie du narrateur paumé. Comme qui dirait le voyage de noces de la loose donc.

Fort heureusement (ou pas) quelques autochtones pas doués mais serviables au demeurant s'en vont épauler Joe la scoumoune dans sa quête hasardeuse. Ainsi, de ce casting façon cour des miracles, résultera une succession d'événements surréalistes directement issus de l'imaginaire délirant d'un auteur sans complexe et jamais à cours de métaphores fantaisistes.

Et si le scénario ne tient peut-être pas aussi bien la route que dans son dernier opus (le garçon se serait semble-t-il bonifié entre-temps), on y retrouve les mêmes préoccupations visiblement récurrentes sur les thèmes de l'amitié, l'amour et l'écologie.

Tout ça ne nous dira pas où est passée Emma mais il parait que la suite est dans "Pas mieux".

Voilà. Tragi-comique, absurde et sans prétention, c'est du le Guilcher, et j'ai "Pas mieux" sous la main, à découvrir bientôt histoire de me regonfler l'humeur un prochain soir de blues.


Lien : http://minimalyks.tumblr.com/
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Le narrateur et Emma partent en voyage de noce à Sandpiper, sur la côte ouest du Pacifique.
Mais là, Emma disparaît et il se trouve plongé dans une folle histoire.
Le style vif, parlé, contemporain m'a tout de suite plu. J'ai eu le sourire aux lèvres plus d'une fois.
Mais au bout d'une centaine de pages, j'ai trouvé que ça devenait un peu lassant et répétitif. Pourtant, le garçon est sympathique, l'histoire déjantée, c'est bourré d'humour.
On retrouve un petit côté John Fante, ou l'esprit de « Cul-de-sac » de Douglas Kennedy.
C'est de toute façon un bon moment de détente.
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C'est assez déroutant et pourtant je me suis attachée à ce personnage étrange, amoureux d'une femme qui l'a quitté sitôt épousée, et qui se retrouve , entouré de hippies, de vieux copains de boisson tous plus défaits les uns que les autres, mais dont il aura bien du mal à se détacher. Une triste peinture d'une bande de décadents mais peinte avec humour et beaucoup de talent.
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Un OVNI.
Je ne sais toujours pas si j'ai adoré ou pas, mais je recommande l'expérience. le style prend le pas sur l'histoire, et quel style! La plume d'Arnaud le Guilcher ne ressemble à aucune autre, gouailleuse et poétique, créative et infatigable.
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Le problème de ce livre est qu'il a été survendu : la quatrième de couv' nous vante (par le biais de célébrités) un humour formidable, désopilant... bref, un pur moment de bonheur. C'est vrai qu'il y a de bonnes trouvailles, que le style est original, que les expressions argotiques sont parfois géniales mais très vite, on patine. Après une première partie déjantée mais maitrisée, l'auteur s'enlise (comme le héros d'ailleurs), le style argotique a perdu déjà un peu de son charme et l'histoire devient tellement "barrée" qu'elle en perd toute cohérence.
Au final, pour moi : un bilan mitigé. C'est sympa, loufoque pour sûr, absurde parfois mais pas si drôle dans le fond
Lien : http://www.quartier-livre.fr..
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L'Etat de Goa en Inde était - parait-il - la plaque tournante de tous les hippies occidentaux qui venaient s'échouer sur les plages de sable fin de la côte indienne dans les années 80. Se défoncer, recréer des communautés en ayant l'impression de communier avec la “sérénité intérieure” du pays et de ses habitants. Un chapitre entier y est consacré dans Parias de Pascal Bruckner. Ce traquenard, le narrateur d'En moins bien va y tomber, version Etats-Unis. La différence tient au fait que les hippies viennent à lui

Le narrateur vient de se marier avec Emma, dont il ne sait à peu près rien, si ce n'est qu'elle fait battre son coeur. Il l'épouse en présence de vagues témoins dans une cérémonie express digne de Las Vegas, puis file en voyage de noces dans un bus qui suinte de sueur et de poussière en direction de Sandpiper, station balnéaire pouilleuse dont la mascotte JFK est un pélican qui vous accueille en vous piquant les mollets de son bec. A Sandpiper, le restau-buvette est dégueulasse, les bungalows ont des noms débiles, la quasi-totalité des gens qui sont là ont l'air dingues. Au bout de quelques heures Emma s'enfuit avec toutes ses affaires sans laisser une petite lettre ou une adresse.

Ce n'est que le début. le narrateur va vivre des jours, des semaines, des mois de loose absolue. Celle dont on fait les séries anglaises cyniques ou les films américains indépendants. Un touriste allemand que sa femme a plaqué pour un surfer se met à tourner sur la dune en l'appelant à longueur de journée. Les gens s'assoient pour regarder. Ce qui fait l'ouverture du 20h. Encore plus de personnes arrivent pour regarder. le narrateur au lieu de se lamenter sur la fuite d'Emma, se décide à redresser le coin qui devient un lieu touristique déglingué où hippies et curieux arrivent par grappes entières.

Arnaud le Guilcher décrit la folie ambiante par des images désabusées ou éberluées, il emporte l'adhésion du lecteur comme le Philippe Djian de 37°2 le matin. Deux romans jumeaux dans leur façon de dérouler des phrases sèches et brûlantes comme le café noir, leur amour des personnages qui oscillent entre monstres de sagesse et grands tarés, une douleur sous-jacente à chaque page sauvée par l'humour acide des dialogues et des réflexions intérieures. Seule différence, la femme aimée est fulgurante chez Arnaud le Guilcher. Elle n'est pas le moteur de l'histoire, mais son starter. Ce qui anime En moins bien, c'est son héros et la petite bande de Sandpiper. Des potes qui s'accrochent les uns aux autres comme ceux qui deviennent amis pour la vie suite à une catastrophe terrible.

Très drôle, et pourtant très triste, En moins bien déçoit par son épilogue démonstratif et paradoxalement improbable (ce qui n'est pas le cas des 300 pages qui précèdent). Ce qui ne retire rien au plaisir passé sur la dune de Sandpiper.
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Pour son premier roman Arnaud le Guilcher a bénéficié des petites phrases élogieuses d'un « entre-soi », qui ne sont pas pour moi, justifiées.


Bien sûr que ce roman tonique, ébouriffant, décousu et plein de gouaille, se lit bien. Et que prit au second degré, il se révèlera comme un baume contre la morosité.
Mais il part trop dans tous les sens. Les anecdotes s'enchaînent et parfois manquent de rythme à certains moments. Et la fin, qui n'en finit pas, est poussive, sordide et glauque. Je n'ai même plus souri !


Arnaud le Guilcher s'est fait narrateur du personnage central de son histoire, qui n'a pas de nom. C'est un type raté, un loser comme il se définit, fils de loser, petit-fils de loser et avec une vie de merde.
Puis c'est la rencontre avec Emma. Feu d'artifice, le type en perd la boule !
Emma la perle rare, Emma trop belle, Emma trop mystérieuse, Emma trop langoureuse.
Suite... Mariage et voyage de noces à Sandpiper…Une première nuit où un couillon préfère courir « la bibine » que rejoindre sa femme au plumard.
Quand le coquin revient, le lit est déjà vide.
Emma s'est envolée, Emma s'est évaporée.


S'en suit une longue errance avec ses potes, seul sur cette dune, dans un bungalow vide.
Heureusement qu'un teuton viendra y mettre de l'ambiance, attirant la foule, des jeunes, des hippies, des traine-savates et la télévision pour filmer le spectacle.


Heureusement qu'il y a les potes comme l'ami Richard, le bon copain, celui qui ne branle jamais rien. Celui avec lequel on boit et on se prend de grosses murges. Car on picole beaucoup dans les romans d'Arnaud le Guilcher, on sirote, on teusse, on carbure, on se bourre la gueule méchant, on se biture, on biberonne, on s'met des races pas possible.


Moi ça m'a carrément saoulé !...


Richard c'est aussi le pote avec lequel on se partage les meufs, comme la jeune serveuse Debbie.
Mais attention ! de la bonne meuf !
Car chez Arnaud de Guilcher, il n'y a pas de moche, rien que de la bombasse, de la gonzesse montée sur roulement à billes, bien carrossée, bien roulée.
De la chaudasse qui comme Debbie te propose un plan cul à trois dès le premier soir. Comme Rebecca, la pulpeuse journaliste qui t'allume en laissant la porte entre ouverte de sa salle de bain, afin que tu la mates.


Et quand on circule sur la fin et qu'il n'y a plus rien à mater ni à boire, le type et son copain Richard, feront les voyeurs lubriques. Ils demanderont à un jeune couple de se tripoter devant eux sur le sable.
Un peu graveleux en apprenant aussi que le couple se suicidera le lendemain matin.
Le roman termine en apothéose poisseuse avec d'autres suicides.
Il y aura aussi notre sexy glamour Rebecca, qui au bord des larmes et du suicide, va….


Je laisse la fin en suspens !
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Une fois habituée au style jeune et déjanté,j'ai poursuivi avec plaisir et trouvé de savoureuses réflexions.
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"Il est permis d'espérer qu'il se passera bientôt quelque chose de plus passionnant. Ce serait bien." - Cahier d'un retour de Troie, Richard Brautigan

"Emma. Un pélican à la con. Une station balnéaire aux États-Unis. Un Allemand qui tourne. Une tribu de hippies crados. le moral dans les bottes. Une dune qui chante. Cassavetes, Kurosawa et Huey Lewis. Un pressing. Un verre de trop. Une équipe TV. Puis une autre. Richard. Love in Vain. Un requin et un marteau. Un coup de feu. du sang sur le sable. Une Chevrolet Impala. le bruit des vagues. L'amour à trois. L'amour tout seul. Une lettre d'amour. La vie qui continue. En moins bien."

Pas facile d'entrer dans un livre dont la 4e de couv' (ci-dessus) est aussi affriolante qu'une liste de poncifs pour intrigue à deux balles. Encore que Cassavetes et Kurosawa…
Il faut dire que l'histoire n'est pas de première fraîcheur : le narrateur, trentenaire qui n'a pas vraiment le physique d'un dieu grec,

"Le jour de la giclée fatidique, [mon père] a dû penser à une vieille tante moustachue, et pan, un spermatozoïde blindé de gènes de thon a conquis le saint Graal. Bilan des courses : ma gueule. Merci du cadeau."

convole avec la sublime Emma. Avec quelques bucks en poche pour leur voyage de noces, ils montent à bord d'un Greyhound, direction le Pacifique, hors saison, et Sandpiper, un club de vacances miteux qu'ont avantageusement maquillé quelques attrape-nigauds publicitaires. le lendemain matin, Emma s'est fait la malle et a vidé leur bungalow baptisé… Bernique ! Merci les augures !
Une petite vingtaine de pages et voilà notre bonhomme (on ne va quand même pas parler de héros) déjà bien largué (dans tous les sens du terme).

"Dans le manuel du jeune marié, en préambule, il est écrit "on ne plante pas l'élue, la nuit de noces, sous prétexte de pingouins et de bibines".
J'aurais pas dû le lire en diagonale…"

Tel est le point de départ d'"En moins bien" 1er roman d'Arnaud le Guilcher complètement dingue (le roman, pas l'auteur. Quoique.) où se côtoient JFK un pélican qui se prend de passion pour les talons ; un Allemand qui tourne en rond sur une dune depuis que "Friiiida" son épouse est partie vers un spot plus glassy avec "un surfeur taillé dans une pub Quiksilver" en lui abandonnant Requin et Marteau leurs enfants ; des curieux qui débarquent par cars entiers pour voir l'attraction teutonne creuser son sillon dans le sable ; Rebecca journaliste aux dents raclant le même sable qui a flairé le scoop du siècle ; des potes, Richard, Moïse, Charcot, Henry… qui ont le gosier en pente raide... très raide : une improbable collection de paumés, de fêlés de la vie pour lesquels nous vient d'emblée une bouffée de tendresse malgré l'extravagance toujours plus poussée de situations toujours plus absurdes.

Avec toutes ces vies amochées qui se carambolent dans cet endroit minable, avouez qu'il y aurait de quoi alimenter une histoire poisseuse de désespoir. Or, la prouesse d'Arnaud le Guilcher est de nous offrir un récit touchant. Sous ses airs débraillés d'histoire écrite à la va-comme-je-te-parle, "En moins bien" raconte l'horizon qui soudainement s'effondre à cause de l'abîme que creuse l'absence,

"Souvent dans les ruptures, c'est pas le souvenir de ce qu'on a fait ensemble qui fait mal, mais la somme de projets qu'on ne réalisera pas en commun."

l'amitié, les désillusions, les blessures,

"Je marque à mort. On me touche, j'ai un hématome. Je me cogne et vlan, un bleu. Dans le coeur c'est pareil, je marque à mort. Un coeur brisé plein de bleus, c'est mon coeur à moi."

la vie, la mort, celle qui vient, celle qu'on se donne,

" — Pour savoir. Tu crois qu'il y a une vie après la mort, toi ?
— Je suis pas tellement persuadé qu'il y en ait une avant..."

Le rire doux-amer n'est jamais loin pour endiguer les humeurs noires et les vapeurs de l'alcool qui coule à flots n'embuent pas la sincérité des sentiments.

"J'étais en train de perdre pied tout en courant partout. On a jamais inventé mieux pour se casser la gueule."

Le style halluciné, les mots crus, la grammaire... quelle grammaire ?, les métaphores saugrenues ne font pas oublier que derrière cette façade rigolarde essaient de battre des coeurs en mille morceaux, illustrations de l'aphorisme de Chris Marker : "L'humour : la politesse du désespoir."

Hélas, l'inventivité de l'écriture ne suffit pas à maintenir l'intérêt de la lecture tout au long des 270 pages d'une histoire qui, dans son dernier tiers, s'ensable à force de faire du surplace et m'a mis en tête cette réplique de Bernard Blier "On tourne en rond, merde, on tourne en rond, merde, on tourne en rond, merde, on tourne en rond, merde." ("Le Grand Blond avec une chaussure noire", Yves Robert).

Il reste qu'avec "En moins bien", Arnaud le Guilcher signe un roman désabusé et cocasse, d'une émouvante générosité pour les losers de tous poils. Et puis, un auteur qui lorgne sans complexes du côté d'auteurs américains que j'affectionne et cite Brautigan (Love Poem)

It's so nice
to wake up in the morning
all alone
and not to tell somebody
you love them
when you don't love them
any more.

moi je dis : "Pas mieux !"

Premier roman, lu pour la sélection anniversaire 5 ans des #68premieresfois.
Lien : https://www.calliope-petrich..
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Si l'expression « improbable » n'existait pas et n'avait pas encore été usée jusqu'à la corde par une génération entière de chroniqueurs de tous poils (du sportif au littéraire en passant par le vulgarisateur scientifique), il y a fort à parier que c'est Arnaud le Guilcher qui l'aurait inventée. D'ailleurs peut-être l'a-t-il fait, ou pour le moins suscitée, puisque ce roman, que je découvre au détour de la « sélection vintage » des 68 Premières Fois, date de 2009. Car l'improbable est érigé là en art de vivre, mieux, en règle de vie pour Paul, jeune « Français paumé chez les ploucs US » par un mystère dont seule la littérature a le secret. S'ouvrant sur une photo de mariage qui donne le ton, « En moins bien » se refermera sur l'instantané d'une autre parcelle de vie, non sans avoir, au fil des pages, passé tous les clichés d'une existence conventionnelle à la moulinette de l'absurde. Rares sont les auteurs qui, à la manière d'un Paasilina, parviennent à maintenir ce dangereux équilibre entre absurde et folie qui permet à un roman de rester lisible, à des personnages de rester attachants, à une histoire de garder un cap si foutraque soit-il. Encore plus rares sont ceux qui parviennent à glisser de l'émotion, voire de la poésie entre ces bouffées de dinguerie, qui savent surprendre leur lecteur mi-agacé, mi-hilare, par ces sortes d'arrêts sur image gracieux et inattendus. Si Arnaud le Guilcher n'évite pas tous les pièges qui s'ouvrent sous la plume acidulée des écrivains de l'humour désabusé, il se tire malgré tout avec élégance et une fausse légèreté de cette caravane de galères dans laquelle il nous entraîne à la suite de Paul, j'en veux pour preuve ce petit arrière-goût doux-amer qui subsiste longtemps après la lecture et qui ressemble à s'y méprendre à celui du « revenez-y ». En moins bien ? Pas sûr.
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