Le vrai message de l’Inde est de libérer l’homme de ces « nœuds du cœur », de cette fausse identification qui fait l’homme prendre pour son soi réel l’une ou l’autre des manifestations de sa personnalité au plan du mental ou de la vie en société. L’apport de l’Inde au monde est d’abord de faire saisir à l’homme le mystère profond et indéfinissable de son propre être, le mystère du Soi « unique et non-duel », révélé dans la multiplicité des connaissances.
L’expérience du Soi est au-delà de toute possibilité de verbalisation comme d’expérimentation. C’est une expérience de totalité, qui atteint le fond de l’être ; plus précisément encore, qui jaillit du fond même de l’être et, jaillissant, délivre pour ainsi dire ce fond lui-même, en transformant ainsi l’être tout entier puisqu’il est touché en sa source même.
La grâce de l’Inde est précisément de rendre conscient – par le fond – de ces
conditionnements, les « nœuds du cœur », comme les appellent les Upanishads, en projetant sur tout le mental l’ombre, pourrait-on dire, de l’Inconditionné, que chacun porte en soi, au niveau le plus intime de son être.
Vers l'expérience intérieure : lettres (1952-1973) : à s?ur Thérèse le Saux, par Henri le Saux, responsable : Armelle Dutruc
Lethielleux, chez Artège.
La correspondance du moine et mystique français, figure du dialogue entre christianisme et hindouisme, avec sa s?ur religieuse. S'y découvrent son itinéraire spirituel, ses errances et les éléments forts de sa mystique : l'expérience de l'éternité, la présence dans l'absence ou encore l'exil et l'itinérance. © Electre 2019