Citations sur L'heure des fous (97)
— C’était l’Apocalypse, ignare. La Bible.
— Il récitait la Bible, là ?
— Oui. L’Apocalypse, le dernier livre. T’as lu la Bible, toi, païen ?
Dossantos fit une moue qui trahissait combien, pour lui, la question était aberrante.
— Non ! J’ai lu le début du Da Vinci code, mais ça m’a vite fait chier.
- le toubib est un con. Hier, il me parlait avec sa tête toute triste. À un moment, j'ai cru que c'était lui qui allait mourir.
La petite troupe quitta le bureau [du commissaire]. Mehrlicht bondissait en tous sens.
- Mais Ménard ! Pourquoi tu lui dis que t'as rien ? Faut jamais dire que t'as rien, putain ! Faut dire que « l'enquête avance » ! Que c'est « une question d'heures ! » Tu vois pas que Matlibout [le chef], il a le Sarkomètre qui lui clignote dans la calebasse, là ? Tu vas nous le tuer, à ce rythme !
(p. 153)
- Allez ! C'est l'heure de ta promenade ! lança Dossantos.
- Arrête ! Ça me défrise, la verdure. Il y a que les toubibs et les cordonniers pour te conseiller un tour en forêt, parce que c'est comme ça que t'attrapes la crève et que tu bousilles tes godasses, putain.
- Signalé ? A qui ? Un SDF est un citoyen qui a disparu de la surface de la Terre aux yeux de tout le monde. Peut-on signaler la disparition d'un type qui n'existe déjà plus ?
-Alors, ce putain de trois, il peut pas être là. C'est une question de flair, d'instinct. C'est le feeling, comme disent les rosbifs. Tu peux pas comprendre. Tu parles anglais?
-Non.... Je.... Non.
-C'est ce que je disais. Tu peux pas comprendre. Deuzio : oui, je sais qu'on dit "lieutenant" et plus "inspecteur" depuis 1995. Mais j'aime mieux "inspecter" que "lutiner" si tu vois ce que je veux dire. Tu vois ce que je veux dire?
Mehrlicht quitta la salle, laissant Dossantos et le capitaine Zelle prendre la suite. Il grognait. L'interrogatoire ne donnait rien. Dans le couloir, il dégaina son portable et composa le numéro de Carrel :
- Mehrlicht. Dis-moi, j'ai une faveur à te demander. Non, non. Rien de buccal. Je voulais savoir si tu peux passer voir Jacques tout à l'heure. Je suis coincé au turbin. Super ! Il y a autre chose. Tu peux lui dégoter une bouteille de Côte Rôtie ? C'est moi qui rince. Super. Salut ... Allô; allô, Régis ? Ouaih, j'oubliais. Pour le couteau ,t'as du neuf ? Les RG ? Putain ! Tu peux m'envoyer une copie ? Non ! Un mars non plus. Dis-moi, il est temps que tu te retrouves une nana vivante, elles te suffisent plus, tes macchabs. OK. Je te rappelle. Tu embrasses Jacques pour moi. Salut.
Tout l’art de la guerre est basé sur la duperie.
— Eh ben figure-toi, reprit Mehrlicht en regardant Dossantos, que l’inspecteur Ménard va nous résoudre cette enquête par ordinateur. Rentre chez toi, tu sers plus à rien. On est triquards, à la casse, tous les deux ! Hop ! Dehors les vioques ! L’inspecteur Ménard va te faire turbiner son nouveau super virus Microsoft Windows mes couilles et hop ! T’as le nom du tueur qui sort de l’imprimante, putain !
Tout l'art de la guerre l'ennemi ,est fondé sur la duperie. Toute campagne guerrière doit être fondée sur le faux semblant; feignez le désordre, ne manquez jamais d'offrir un appât à l'ennemi pour leurrer, simulez l'infériorité pour encourager son arrogance, sachez attiser son courroux pour mieux le plonger dans la confusion: sa convoitise le lancera sur vous pour s'y briser.