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EAN : 9782072924316
192 pages
Gallimard (03/02/2022)
3.12/5   42 notes
Résumé :

1991. Paris, Montréal, Belfast, Dingle.
Un journaliste français, jaloux de son indépendance, trouve son compte dans les poudrières du monde et les histoires d'amour vécues comme des parenthèses. Attiré par le récit, animé par le besoin d'informer ses lecteurs et séduit par le jeu, il se lie sur le terrain avec des hommes qui renseignent l'État et des gens qui militent pour la décolonisation en Irlande du Nord.

Une jeune journaliste qu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Irlande du Nord 1991, bribes d'une longue guerre fratricide.

Un conflit compliqué, avec de nombreux acteurs : les catholiques et les protestants au Nord, la République d'Irlande et la Grande-Bretagne, les milices et les services secrets, non seulement de ces pays mais aussi des pays voisins, susceptibles d'accueillir les terroristes ou de leur vendre des armes. Il parait que même Kadhafi s'en est mêlé…

Dans ce contexte tendu et violent, une jeune journaliste québécoise travaille à un documentaire sur Gallagher, un poète de l'IRA, martyr de la cause. Elle se rend en Irlande pour tenter d'interroger les amis et la femme du poète. Sur sa route, elle rencontre un journaliste français, spécialiste des zones de guerre, un reporter intrépide dont on n'apprendra qu'il participe aussi au « renseignement ».

Une belle écriture, un choix de mots précis, mais au début on a du mal à comprendre ce qui se passe et qui sont les protagonistes. Même si par la suite on comprend que ça correspond à la situation réelle, avec des espions et des agents doubles, où on ne sait jamais à qui se fier, j'aurais aimé plus de détails, et pas seulement un lexique en fin de volume.

Mais qui suis-je pour faire des recommandations à l'autrice? Une simple lectrice…
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Perrine Leblanc est une autrice née à Montréal et qui vit maintenant en Gaspésie. C'est une première rencontre avec son oeuvre pour ma part. Ce roman arrive à point dans mon périple de lecture car je prépare une escapade en Irlande au printemps et la quatrième de couverture de Gens du Nord promet une immersion en Irlande du Nord.

On vadrouille entre Paris, Montréal, Belfast et Dingle en suivant un journaliste français mystérieux, François le Bars, qu'on apprend à connaître au fil du récit. Il fera la rencontre d'une autre journaliste, Anne Kelly, celle-ci québécoise, avec qui il développe une relation intime. Cette journaliste est à la recherche d'informations sur un sujet qui la passionne, l'assassinat de l'écrivain Samuel Gallagher par un groupe paramilitaire près de Belfast, pour en faire un documentaire et un livre.

Le départ du récit est raboteux. Sans fioritures, on embarque dans le conflit en Irlande du Nord. Beaucoup d'informations à mettre en place, il faut tenir bon. Perrine Leblanc a fait un gros travail de recherche pour ce livre. Elle met en contexte les services secrets, les manigances politiques et journalistiques en moins de deux cents pages. C'est pourquoi certains coins sont un peu ronds mais dans l'ensemble j'ai apprécié.
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Perrine Leblanc maîtrise l'art de recréer les atmosphères qui planent sur ses histoires. Gens du Nord, à l'instar de l'Homme blanc, met en scène des personnages plus vrais que nature, aux prises avec les conflits de leur époque, en l'occurrence ici, les troubles nord-irlandais dans la seconde moitié du XXe siècle.
François le Bars, reporter français carburant au renseignement, s'éprend d'une documentariste québécoise, Anne Kerry, laquelle planche sur le portrait d'un poète irlandais exécuté par les paramilitaires loyalistes le 7 août 1991. Fort de ses entrées dans le monde interlope de la guérilla irlando-britannique, François s'investit dans le projet d'Anne, désireux de la protéger (« Cette femme cherchait la pièce d'un puzzle qui ne devait pas être déterrée. »), mais aussi de faire durer leur liaison.
Les secrets et les machinations abondent dans ce récit emballé telles des poupées russes, magnifié de surcroît par une langue riche et imaginative. À travers ce travail d'écriture et de construction, on sent bien tout le respect de l'autrice envers son lectorat.
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La Québécoise Perrine Leblanc s'est déjà forgée une belle réputation dans sa Belle Province avec ses deux premiers romans tandis que, dans le même temps, son talent est passé relativement inaperçu en France. Gens du Nord changera t-il la donne ? Rien n'est moins sûr. le titre du livre n'indique pas d'emblée que l'action se déroule à Belfast, en 1991 et que la relation avec le pays natal de l'écrivaine n'est qu'indirecte puisque l'une des protagonistes vient de Montréal. Ajoutons que l'Irlande tient à coeur à Perrine Leblanc dont une branche de la famille en est issue avant son émigration. La romancière, avec ses deux personnages principaux, journalistes, glisse son intrigue dans les entrelacs d'une guerre où les masques sont nombreux, la violence sourde et les paroles rares. Il y a une sorte de flou pas désagréable dans Gens du Nord et une manière subtile de raconter une histoire d'espionnage dans ses pleins et ses déliés. C'est à la fois un roman noir et un récit documenté sur la situation en Ulster au début des années 90 et même encore une réflexion sur la psychologie de ces reporters qui évoluent avec aisance dans un environnement seulement déchiffrable pour les initiés, au risque d'y perdre la vie. Un roman fascinant mais qui semble parfois trop jouer sur les non-dits, un manque compensé par un humour discret et un romantisme implicite. Il est facile de comprendre, en lisant Gens du Nord, que les Québécois chérissent cette auteure singulière dont le style en apparence léger et la construction narrative déroutent et charment en même temps.


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Sa table de travail couverte de notes sur l'Irlande, principalement, mais de notes aussi sur Paris et sur Montréal, l'autrice s'invente des histoires qui permettent de faire mention de ces bribes d'information.
Puisqu'il est question de l'Irlande, l'autrice se sent obligée de mentionner les patates et le pain noir, les United Irishmen, les 'coffin ships', le Titanic, les 'H-Blocks / Bobby Sands et les grévistes de la faim / les 'blanketmen' / la grève de la propreté, les liens entre l'IRA et les Basques (!); elle se sent obligée d'expliquer que certains diront 'Derry' quand d'autres diront 'Londonderry', que certains, au sommet des monts Divis et Black, regarderont vers le Comté de Donegal alors que d'autres vont "embrasser de grands morceaux du puzzle impérial britannique". Il lui faut mentionner Yeats, il lui faut mentionner Heaney...
Puisqu'il est question de Paris, il faut rappeler la petitesse des chambres d'hôtel et des appartements, les tarifs et loyers exhorbitants des unes et des autres. Puisqu'il est question de Montréal en 1991, il faut mentionner PE Trudeau, la souveraineté,...
Sur prétexte d'une histoire centrée sur l'Irlande du Nord, l'autrice présente une suite d'épisodes entre un journaliste français qui joue à l'agent de renseignement et une journaliste québécoise 'teindue rousse' - ces épisodes donnent l'occasion de développer des descriptions qui ne font aucunement avancer l'intrigue (certaines s'enfargeant dans les fleurs du tapis, très précisément).
L'autrice aime ajouter des éléments olfactifs à ses descriptions - que ce soit le vent de juillet qui charrie, au nez des clients attablés au bistrot, des odeurs d'égouts et d'essence de voiture, ou François qui sent bon la transpiration, le détergent à lessive et la vanille, François, encore, qui, rentrant au matin après une nuit "blanche", pense à ne pas mélanger son odeur fauve à celle de son hôtesse, ou Anne, cette fois, qui, de petite taille, a donc le nez à la hauteur des aisselles d'hommes.
De nouveaux personnages sont ajoutés sans compter, alors même que la moitié du roman est consommée; le texte est lourd, sur-écrit, parfois confus et inconséquent, s'acharnant sur des descriptions de saleté, de gras, de sang, d'urine, de draps de lit qui n'ont pas été changés depuis plus d'un mois en souvenir de l'ex qui est partie...
À décharge, il est vrai que le premier paragraphe du roman démontre cette inconséquence de l'écriture: de son oeil valide, le prisonnier constate qu'il est "dans la boîte d'une fourgonnette banalisée qui filait doucement sur l'autoroute M2" - le lecteur poursuivra en personne avertie!
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critiques presse (1)
LeJournaldeQuebec
21 mars 2022
Fascinée par l’Irlande, son histoire, sa littérature et son contexte politique complexe, l’écrivaine Perrine Leblanc, qui a des racines irlandaises, fait le pont entre le Québec et l’île d’Émeraude dans son troisième roman, Gens du Nord. Entre Paris, Montréal, Belfast et Dingle, elle décrit le parcours mouvementé d’une jeune journaliste qui part à la recherche d’un sujet qui la passionne, l’assassinat de l’écrivain Samuel Gallagher par un groupe paramilitaire près de Belfast.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Après l’explosion, les portes qui claquent s’assimilent à la violence, les feux d’artifice du Nouvel An sont des détonations, les enfants qui s’amusent dehors, dans la neige, ont la chance de ne pas avoir peur des bombes.

(Gallimard, p.149)
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Elle avait la peau des mains sèche, blanche et tavelée. Ses mains étaient celles d’une femme qui a élevé deux enfants, astiqué des canons d’armes semi-automatiques, préparé des bombes de pétrole, frappé sur le bitume avec le couvercle d’une casserole ou d’une poubelle quand elle assistait à une descente de police chez les voisins, caressé son homme et beaucoup prié.
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Nos conditions de vie sont violentes. La pauvreté qui est la nôtre est violente. Vivre avec peu et avec un avenir bouché pour nos enfants est une violence. À ça je réponds, comme l’ont fait mon père et ses frères, par la violence.

(Gallimard, p.133)
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(p.61) Bulldog, c'était le surnom d'un gars de l'IRA bas sur pattes, qui avait l'air de faire la gueule tout le temps, même quand il avait oublié de se saouler. Il était né fâché, il aimait fâché, il mangeait fâché. Dans la guerre longue que les Irlandais du Nord menaient contre les Britanniques, il était en adéquation avec son sang, fâché depuis vingt générations.
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Anne lui a demandé s'il avait déjà eu envie d'écrire. Il regardait ailleurs, il suivait du regard un couple dans la rue.
- Mais j'écris, Anne!
- Des romans, je veux dire.
Il préférait s'en tenir aux faits et à l'analyse des faits. Il ne pourrait jamais aller plus loin, disait-il, ça le rendrait fou, ça ferait remonter des images qu'il préférait figer dans la matière du journal quotidien qu'on met à la poubelle après lecture.
- On naît, on meurt, voilà. Quand on a vu ce que j'ai vu, ma chère, je ne sais pas comment on peut inventer un récit plus fort que la vie.
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Videos de Perrine Leblanc (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Perrine Leblanc
Lucie Leroy de la librairie Mollat vous présente son coup de coeur pour “Gens du Nord”, le nouveau roman de Perrine Leblanc !
« Au coeur du conflit nord-irlandais, la naissance d'un amour délicat qui se lit comme dans un souffle. Un faux roman d'espionnage, fondé sur les silences et les non-dits, un texte pudique qui plonge le lecteur envoûté dans une délicieuse brume… Un bijou ! » *** En 1991, un journaliste français, jaloux de son indépendance, trouve son compte dans les poudrières du monde et les histoires d'amour vécues comme des parenthèses. Attiré par le récit, animé par le besoin d'informer ses lecteurs et séduit par le jeu, il se lie sur le terrain avec des hommes qui renseignent l'État et d'autres qui militent pour la décolonisation en Irlande du Nord. Une jeune journaliste québécoise fascinée par Samuel Gallagher, un écrivain irlandais qui nageait dans les eaux troubles de l'IRA avant d'être exécuté par un groupe paramilitaire près de Belfast, part à la recherche de son sujet. "Gens du Nord", c'est l'histoire d'une rencontre sur l'échiquier de la guerre qui fait exploser les secrets.
*** En savoir plus : https://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Blanche/Gens-du-Nord
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