La vérité sur l'affaire Robert Boulin

Je tiens tout d'abord à remercier vivement Babelio, dans le cadre de la masse critique, ainsi que les éditions DARGAUD pour l'envoi de cet ouvrage.

Un livre à lire par tous.

Je me suis toujours intéressée à la mort du ministre Robert Boulin, et suite à la lecture de cette autobiographie de Gille Leclair, en ce qui me concerne, tout est clair (!) et terminé.

Gille Leclair est un ancien commissaire de police.
En 1979, lors des faits, il débutait sa carrière au SRPJ de Versailles, en tant qu'adjoint du groupe criminel, ancêtre de la brigade criminelle et a réalisé l'enquête.
C'est donc, en professionnel et témoin, qu'il a rédigé cet ouvrage.

Le 30 octobre 1979, Robert Boulin, ministre du travail du gouvernement de Raymond Barre, est retrouvé noyé dans l'étang Rompu à Saint-Léger-en-Yvelines dans le département des Yvelines.

L'auteur précise, en conclusion, qu'il publie ce témoignage pour apporter son éclairage et défendre l'honnêteté et la probité des enquêteurs

Gille Leclair, après une courte autobiographie, rappelle toute l'enquête qu'il a menée avec son service.
Il décrit, dans un style clair, compréhensible par tous, bien détaillé et argumenté, toute "l'affaire Boulin" : du signalement de la disparition du ministre, de la découverte du corps, des premières constatations et investigations, de l'autopsie, au retour sur la dernière journée de Robert Boulin.

La justice a conclu à un suicide

Puis pendant quarante ans, la justice s'est penchée sur les plaintes déposées par la famille Boulin, depuis 1983, en concluant toujours au suicide.

Bien sûr, l'enquête initiale comporte des "erreurs" comme l'atteste franchement Gilles Leclair (salissures des environs par les gendarmes, sortie rocambolesque du corps de l'étang par les gendarmes…), mais elle a été réalisée sérieusement, objectivement, avec les moyens de l'époque, comme le rappelle l'auteur (d'ailleurs, il consacre un chapitre pour imaginer le même cas s'il se déroulait aujourd'hui)

Alors pourquoi, la famille (pas le fils qui a écrit un livre dès 1980 pour attester du suicide), les journalistes, les rumeurs perdurent dans la thèse de l'assassinat ? Je vous laisse découvrir les raisons avancées par Gilles Leclair qui se révèlent tout à fait crédibles.

Robert Boulin, empêtré dans une affaire de vente de terrain à Ramatuelle, où il n'était que la victime, n'a pu supporter cette infamie, non soutenu par ses amis politiques, il a préféré le suicide, qu'il explique dans plusieurs lettres, le jour de sa décision.

A noter, une préface d'Eric Orsenna, et surtout en annexe, des témoignages des enquêteurs de 1979.

Ce livre, en plus d'être un témoignage fiable, redonne toute la dignité à un homme, Robert Boulin.

opération masse critique : merci BABELIO et ALIBI éditions pour l envoi de ce livre relatant un fait divers de 1979 : la mort d'un ministre, R. Boulin.

Plusieurs points très positifs pour cette lecture :
- le livre témoignage est court ( 165 pages)
- il est écrit par le commissaire ( jeune débutant lors de la première investigation et confirmé lors de la requête de la famille et leur avocat Me Verges) en charge de l'affaire
- l'affaire est facile à suivre avec un ordre chronologique.

Ce que j'ai aimé : même si on est sur des éléments factuels, l'auteur fait parfois quelques digressions mais toujours utiles sur ces investigations d'un autre temps avec d autres méthodes et d autres moyens. La compétition entre gendarmerie et police nationale montre les axes d amélioration des forces de l ordre. on est vite plongé dans la méthode d'investigations et attention, scoop, tout n'est pas comme à la télé, les affaires ne se résolvent pas en un claquement de doigt.

Ici avec les cafouillages reconnus, il n'empêche que l'enquête a été menée avec rigueur pour conclure au suicide du ministre.
Ce que j ai apprécié aussi c'est que ces flics ont tenté de se mettre à la place de ce ministre embarqué dans UNE affaire et ne cessent de répéter que c'était un homme droit trahi par un ami qui a choisi la dignité dans son geste.
Jamais dans ce livre, la victime est jugée pour les faits qui lui étaient reprochés.

Non l objectif était simple : déterminer si la mort est suspecte et le mobile du décès.

les rebondissements depuis 40 ans avec une presse empressée à courir après le scoop, avec des personnes qui aiment attirer la lumière à elles, et une famille qu'on comprend peu même si une hypothèse est annoncée en toute fin, en précisant que ce n'est qu'hypothese m'ont fait de la peine pour la victime dont la dépouille ne repose pas en paix.

Je crois que je me rallie à la position des enquêteurs du SRPJ de Versailles mais les débats restent ouverts et pendants devant les différentes juridictions saisies.

cette lecture fut éclairante et j'ai apprécié le ton ni trop solennel ni romancé.

bonne lecture à tous .

Une lecture qui change de mes habitudes ! Merci à Babelio pour cette découverte grâce à la masse critique.

En effet, ici, nous suivons l'histoire vraie de l'affaire Robert Boulin, ministre s'étant suicidé à la fin des années 1970, du point de vue de Gilles Leclair, ancien commissaire de police qui raconte son point de vue de l'affaire.

Ce que j'ai le plus apprécié est le fait que ce soit une histoire vraie et cela change un peu de l'ordinaire, de mes habitudes de lecture. Les autres points positifs sont l'écriture de Gilles Leclair qui est très fluide, sans tournure complexe ainsi que l'organisation du récit par étapes de l'enquête ce qui rend le récit plus clair et accessible.

Malgré tout, ne connaissant pas du tout cette affaire qui s'est déroulée il y a un certain nombre d'années et très éloigné de ma génération et je n'ai pas réellement réussi à m'intéresser plus que ça à cette histoire.

Je recommande tout de même ce livre à des personnes ayant pu avoir connaissance de cette affaire à l'époque ou des personnes particulièrement adeptes des livres sur des faits divers réels.

Noyade volontaire ou assassinat maquillé, telle est la question qui oppose la famille à la justice depuis 40 ans. Un des policiers qui a participé aux enquêtes livre à son tour ses conclusion sur l'affaire et ouvre de nouvelles pistes sur les raisons qui pouvaient auraient pu conduire le ministre de Giscard au suicide.