Opération Masse Critique non fiction
Défi non fiction 2024
Comme les deux (pour l'instant) autres critiques, j'ai reçu ce bref ouvrage dans le cadre de l'opération masse critique. Ces deux critiques m'ont peut être influencée dans ma notation sévère (en général, si j'estime qu'un livre mérite moins de deux étoiles, ce qui est très rare, je l'abandonne tout de suite).Celui-ci, je le trouvais structuré, mais j'ai abandonné ma lecture au chapitre 4 (sur 8, donc à la moitié) avec un poids sur la conscience, j'ai vite fait parcouru la fin.
Le but est clair et le style va "droit au but", sans fioriture. (ce que j'ai apprécié). le but, donc, est pour ce physicien philosophe de critiquer la thèse d'un autre physicien-philosophe, d'
Espagnat, comme quoi la physique quantique invalide le réalisme/le matérialisme. le livre de Lederer, qui relève à la fois de la physique et de la philo, se fonde sur l'opposition idéalisme/matérialisme, et a le mérite de comprendre la dialectique et la notion de "matière" dans le matérialisme.
Comme je reproche au livre d'être peu accessible, je vais décrire mon parcours pour situer un peu. J'ai arrêté les sciences en Terminale scientifique, avec une prédilection pour la biologie, mon niveau est moyen. Si je devais vraiment choisir entre scientifique et littéraire, je me dirais littéraire, mais je suis un peu entre les deux. J'ai en revanche fait un peu plus de philosophie (niveau Bac+2). Enfin, je suis habituée à lire de la non fiction, y compris des textes exigeants, plus le texte est exigeant, plus j'ai la hargne de vouloir comprendre. Mais ici, le chapitre 3 sur la mécanique quantique (qui s'adresse aux profanes, d'après l'auteur), plein de formules, est un peu expéditif (ce qui correspond au style de cet essai). Je l'ai lu stylo et cahier à portée de main. C'est d'ailleurs le conseil que je vous donne si vous voulez le lire : lisez le en prenant des notes, le plan est clair et le livre s'y prête.
L'aspect "carré", linéaire, critique, est très prononcé. C'est limite "une citation" - un commentaire. C'est donc méthodique, mais un peu scolaire (et d'
Espagnat semble un élève qui, trop enthousiaste avec le principe de non-contradiction, en oublie sa dialectique, qu'il est sommé de réviser). Pour le reste, l'auteur est membre du CNRS et spécialiste de physique quantique en plus d'être philosophe des sciences ce qui est un bon point : la physique quantique, comme l'IA, est un sujet très mobilisé par beaucoup de monde en lettres/philo, et souvent par des gens qui n'y connaissent pas grand chose.
Je fais aussi part de mon embarras. Je ne me pense pas en mesure de juger du fond, de la pertinence (ma critique porte surtout sur la forme), ce qui est un peu frustrant car j'aimerais bien une conclusion plus franche. Mais ma note, moyenne, exprime tout sauf un avis tranché. En tout cas, j'ai abandonné le livre mais il me donne envie de comprendre plus avant la dialectique de Hegel puis de Marx. Je me renseignerai donc à ce sujet, quand j'aurai le temps.
Merci à l'auteur, à Babelio, et aux acteurs de cette Masse Critique : je suis sortie de ma zone de confort, et c'est aussi ce que j'attends de l'opération.