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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Je lis assez peu souvent de classiques et cette autrice a quand même une bibliothèque à son nom à côté de chez moi, il était temps de savoir pourquoi. J'ai choisi un petit livre, pour ne pas m'effrayer. "Thérèse et Isabelle" a été largement censuré, son éditeur a tout simplement refusé de le publier, le jugeant scandaleux, notamment pour ses passages très détaillés sur les amours lesbiens de deux adolescentes pensionnaires. J'ai trouvé cette lecture plutôt agréable, avec un langage assez soutenu et poétique sans être trop alambiqué. La découverte de l'amour, du désir, la peur d'être découvertes, les règles de dortoir et de vie de l'époque... C'était une vraie immersion. J'ai parfois dû relire certaines phrases plusieurs fois pour bien les assimiler mais je suis contente de l'avoir lu !
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En voilà une drôle d'histoire. le texte date de 1955 et a été censuré, on ne le découvre dans sa version originale qu'en 2000.
Le thème déjà n'est pas fréquent et encore moins pour l'époque, la découverte de la sexualité de deux adolescentes. On y découvre tout une époque à travers le pensionnat.Comment réussir à se cacher de la surveillante pour se retrouver la nuit et vivre cet amour charnel. Les scènes sont très poétiques et transmettent toute la passion des deux adolescentes. Deux adolescentes dont le corps exulte. Leurs virginités n'aura pas fait long feu! ça m'a un peu fait penser par moment à Roméo et Juliette, je ne sais pas pourquoi.Surement à cause cet amour impossible, le fait qu'elles se cachent et que l'action se déroule sur un très court temps (3j).
Enfin bref, découverte de la sexualité, quand tu nous tiens!
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Difficile de s'imaginer l'émoi qu'auraient pu provoquer la publication de ces lignes dans la France de l'après-guerre... Mais émoi il n'y eut pas; l'éditeur ayant prudemment décidé de ne pas publier les passages qui décrivaient les relations sexuelles des deux jeunes filles! En 2017, le livre garde toujours un petit côté subversif - la découverte d'une sexualité lesbienne par deux adolescentes restant toujours un sujet un peu sensible (preuve en est par exemple les discussions autour du film, "la vie d'Adèle").
Au final, j'ai aimé ce roman et l'extraordinaire capacité qu'a Violette Leduc de nous faire vivre les scènes comme si nous y étions. La langue est riche et fleurie; décrivant avec minutie les effets de l'amour physique sur nos deux héroïnes. Et le tout sans jamais utiliser un vocabulaire cru ou technique. Une véritable prouesse!
Seul bémol pour un lecteur de 2017: la langue peut parfois apparaître un peu vieillie, ne permettant pas un accès facile à toutes les images que Violette Leduc a créées pour nous.
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Thérèse et Isabelle raconte la passion brûlante et éphémère entre les deux héroïnes éponymes, toutes deux pensionnaires dans un collège. Ce texte de 1954 fut publié par Gallimard en 1966 dans une version censurée et ce n'est qu'en 2000 que l'éditeur le publia dans son intégralité.
Violette Leduc s'inspira fortement de sa propre expérience pour écrire le court texte qu'est Thérèse et Isabelle (comme pour tous ces autres romans d'ailleurs) car elle a connu, au cours de ses années collège dans les années 1920, deux passions, l'une avec une autre pensionnaire, Isabelle, l'autre avec une surveillante, Hermine (ce qui causa son renvoi).

L'écriture est précieuse, les mots sont précis et les phrases ciselées. Il est presque inattendu de trouver ce langage parfois quelque peu désuet parlant de passion charnelle et de l'union des corps. Mais l'écriture est également crue et parle de l'amour physique sans fausse pudeur. Violette Leduc raconte l'homosexualité féminine et le plaisir féminin avec beaucoup de sensualité. Il y a de la douceur entre les deux filles, mais aussi une impatience fiévreuse parfois brutale.

Le texte est très court et c'est là son seul défaut. Il ne faut pas le lire pour ses personnages que l'on connaît finalement assez peu. Il ne se perd pas en description sur les protagonistes, mais s'attache à raconter la naissance, puis la découverte de l'amour physique, du corps de l'autre ainsi que l'attente fébrile entre deux retrouvailles.

Thérèse et Isabelle est un texte intense, à la fois poétique (le texte est parsemé de métaphores autour des fleurs notamment) et explicite, et peut-être l'un des premiers à parler sans fard de l'homosexualité féminine. Quant à Violette Leduc, elle est vraiment une autrice que je veux découvrir plus en avant. Dans ma ligne de mire : La Bâtarde et Ravages (et une relecture de L'Asphyxie qui ne m'a pas laissé de grands souvenirs…).
Lien : https://oursebibliophile.wor..
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Ce roman raconte l'histoire de deux jeunes femmes qui sont en pension. Ensemble, elles vont découvrir les plaisirs charnels.

Dès les premières pages de ce roman, j'ai eu un peu de mal avec l'écriture, très désuète : je ne comprenais pas tous les mots employés, et il est même arrivé pour l'un d'entre eux que je n'en trouve aucune définition. Mais qu'importe, cette gêne est rapidement passée car, finalement, je comprenais globalement de quoi il s'agissait, et je n'ai pas eu besoin de regarder toutes les cinq minutes dans mon dictionnaire. Et puis, pour être honnête, il n'y a que deux ou trois mots, dans l'ensemble du livre, que je n'ai pas compris d'emblée. Surtout, toute la poésie qui se dégage de ces lignes effacent les lacunes possibles (ou presque : puisque je vous en parle, c'est que je n'ai pas oublié).
Dans Thérèse et Isabelle, Violette Leduc nous parle d'un amour naissant, de la découverte de la sexualité. Désir, peur et frustrations se mêlent à l'érotisme de ce livre. Les sentiments des deux héroïnes traversent les pages pour atteindre la lectrice que je suis ; je ne suis pas restée de marbre.
Avec sa plume, Violette Leduc décrit la passion et l'érotisme de façon très poétiques, sans jamais tomber dans la vulgarité.
Si j'ai bien compris, ce roman est quelque peu autobiographique.

Même si vous n'êtes pas fans de littérature érotique (c'est mon cas), je vous conseille fortement ce classique, que j'ai bien apprécié.

Belle lecture à vous.
Lien : https://malecturotheque.word..
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Tout est sur leur découverte du sexe, de leurs ébats, il me manque des détails sur leur amour, leur vie quotidienne, leur passé... Le roman est trop court à mon gout et ses détails-là sont passés à la trappe.
Lien : http://www.yuya.fr/chronique..
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Thérèse et Isabelle est un roman court, mais intense, sur la passion naissante entre deux adolescentes. Pensionnaires du même internat, elles ne peuvent vivre leur histoire que durant la nuit, sans un bruit, pour éviter de réveiller leurs camarades et leur surveillante. Si l'aube arrive toujours trop vite à leur goût, les journées traînent en longueur. Les deux jeunes filles ne peuvent que se frôler, s'échanger quelques regards mais ne peuvent rien laisser paraître aux yeux des autres.

L'écriture colle parfaitement avec l'histoire qu'elle raconte. Elle est fiévreuse, un peu décousue, parfois proche du délire. On ressent très bien la volonté de profiter pleinement des petits moments d'intimité si difficilement obtenus, et la crainte de les voir se terminer trop vite.

Le roman a été en partie censuré à sa sortie en 1966, et la version intégrale n'est parue qu'en 2000. J'ai pu comparer les deux versions, et la censure s'est visiblement faite à la Conan : on pose le livre sur une souche, on lui donne une quinzaine de coups de hache, et on assemble quelques morceaux au hasard. Les deux premiers chapitres, qui racontent la première nuit de Thérèse et Isabelle, sont tout à fait absents. Les passages du texte où l'amour est plus intellectualisé semble avoir eu la préférence du censeur. Pourtant, les scènes de sexe plus explicites sont tout de même conservées. Quel était le but ? Faire passer les sentiments avant la sexualité, alors que l'oeuvre originale montre plutôt le contraire ? Laisser le passage de l'hôtel de passe pour souligner le côté glauque de telles amours ? J'aimerais bien en comprendre la logique ! Dans tous les cas, je vous conseille évidemment l'oeuvre intégrale.
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Années 1950. Violette Leduc souhaite mettre en scène dans un roman ses amours. « Thérèse et Isabelle » constituerait la première partie de celui-ci. Seulement, Gallimard n'entend pas le publier. Il ferait scandale !
C'est qu'en effet, l'histoire traite de deux jeunes femmes internes dans un pensionnat qui s'aiment. Et l'auteur de décrire les sentiments des deux protagonistes, surtout Thérèse, et de décrire l'amour physique, charnel, encore timoré malgré tout entre deux femmes. le langage de Violette Leduc est tantôt poétique, tantôt cru. C'est qu'elle a voulu restituer ses propres émotions de jeunesse.
Le récit est court, et toute l'action se passe en quelques jours. Mais ce laps de temps est intense pour les demoiselles qui passeraient tous leurs jours et leurs nuits ensemble, collées l'une à l'autre. Mais il faut faire attention, ne pas se faire remarquer. Alors elles se retrouvent au détour d'un couloir, et surtout dans leur « box », la nuit, quand personne ne peut les voir. Là elles peuvent donner libre cours à leurs pulsions, à l'envie qui les dévore…
Même si à présent le texte ne subit plus la censure – heureusement ! – et qu'on peut le redécouvrir, on note le ton de l'époque, différent très certainement du style qu'on pourrait employer de nos jours pour décrire cet amour physique entre deux femmes. Mais malgré tout, l'amour est intemporel et on peut encore largement s'identifier aux personnages, osciller entre tendresse, poésie et fleurs d'un côté et violence, passion foudroyante de l'autre.
Chacun se positionnera vis-à-vis de ce texte et ressentira à sa manière les descriptions de Violette Leduc . Peut-être certains s'offusqueront et voudraient censurer à nouveau ce texte. Mais comme le disait Virginia Woolf, « si une femme écrivait ses sentiments, tels qu'elle les éprouve, aucun homme ne les éditerait ». A chacun de découvrir ceux de l'auteur de Thérèse et Isabelle.
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Ce livre que j'ai lu il y a bien longtemps est pour moi une énigme.
Je suis incapable de dire si je l'aime ou pas, tant il est inégal.
Parfois une écriture minimaliste, parfois une écriture fiévreuse (proche du délire quand on a plus de 40 de température).
Roman paru en folio en 1972 (mai 68 était passé par là) il devait en 1966 se vendre à peu d'exemplaire et faire scandale.
Suivant l'orientation de l'histoire, ce livre peux devenir un livre culte ou finir sur un bucher...
C'est sans doute la marque d'un bon livre.
A vous de juger.
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"Je creusais dans son cou avec mes dents, j'aspirais la nuit sous le col de sa robe : les racines d'un arbre frissonnèrent. Je la serre, j'étouffe l'arbre, je la serre, j'étouffe les voix, je la serre, je supprime la lumière."

Passion de la chair, jeune, rose, fraîche. Découverte charnelle, exploration du corps de l'autre pour appréhender le sien propre. Recherche du plaisir absolu, du bonheur éphémère et violent.

Deux femmes, jeunes femmes, filles, en cachette, dans leur cellule d'interne, chaque nuit luttent contre l'aube qui, à chaque fois, clôt leurs ébats, tue leur amour, leur amour de jour : "Le jour s'épuisait, ma cellule dépérissait, des duvets s'envolaient des lèvres de mon aimée absente. La nuit s'engageait, la nuit : notre couverture de cygne. la nuit : notre baldaquin de mouettes.". Quelques bouffées d'air, durant cette apnée diurne, pendant une pause déjeuner, ou une simulation de malaise, le moindre prétexte est exploité pour assouvir encore cette violence qui les fait se heurter, se confondre, se dissoudre l'une dans l'autre. L'amour n'a pas d'âge, pas d'époque ni de lieu. L'amour n'a besoin de personne pour lui dicter la conduite à tenir. L'amour touche, blesse, et reprend. Ou il oublie. Mais il ne s'oublie jamais.

L'interdit règne, empêche, intensifie, terrifie. Sentiments atemporels, mots universels, oscillant entre le cru et la métaphore, parmi les creux, par-dessus bord : " Les petites lumières dans ma peau convoitèrent les petites lumières dans la peau d'Isabelle, l'air se raréfia. Nous ne pouvions rien sans les météores qui nous entraîneraient dans leurs course, qui nous jetteraient l'une dans l'autre. Nous dépendions des forces irrésistibles. Nous avons perdu conscience mais nous avons opposé notre bloc à la nuit du dortoir. La mort nous ramenait à la vie : nous sommes rentrées dans plusieurs ports. Je ne voyais pas, je n'entendais pas, pourtant j'avais des sens de visionnaire. Nous nous sommes enlacées un miracle s'éteignait au lieu de rayonner."

Passion adolescente au Zénith de sa puissance, de par la peur d'être séparées. Séparées, surprises, dénoncées. Violence des corps, des coeurs en pleurs, en sueur, en lueur. Amour irraisonné, insatiable, perdu d'avance ?
Deux bouches qui n'osent se dire, quatre oreilles qui n'osent entendre ces mots si chers aux amoureux, de peur de les voir disparaître à jamais, de les perdre dans le silence, dans l'absence : "Nous parlons : c'est dommage. Ce qui a été dit a été assassiné. Nos paroles, qui ne grandiront pas, qui n'embelliront pas, se faneront à l'intérieur de nos os."

Un vrai poème : "Je veloutai le prénom d'Isabelle avant de le prononcer, j'écoutai dans mon esprit l'intonation de la phrase que je lui dirais".
Lien : http://www.listesratures.fr/..
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