Ma vie rouge

Récit hybride, ce petit livre est passionnant pour qui s'intéresse à l'histoire de la métropole parisienne, dont le dernier avatar est la création de la Métropole Grand Paris.
Pierre Mansat, longtemps responsable du PCF dans le XXe arrondissement de Paris, et à ce titre engagé dans de nombreuses luttes urbaines, est chargé par Bertrand Delanoë en 2001 de devenir Adjoint chargé des relations avec les collectivités territoriales. Dans un premier temps, il s'agit de restaurer un dialogue égalitaire entre Paris et les communes de ce qui est alors encore nommé la banlieue, d'améliorer la vie des habitants de cet ensemble, et à plus longue échéance de repenser la gouvernance de la métropole.
Le sujet, à l'époque, est presque nouveau. S'il a fait l'objet d'études et d'ouvrages dans les années 1930 et après la guerre, il n'est pensé ni dans les institutions municipales, ni dans les pratiques politiques des élus. La coupure entre Paris et sa banlieue, symbolisée par le périphérique, crée des antagonismes et des replis face à l'hégémonie parisienne.
Cette délégation va changer la vie de Pierre Mansat et l'engager dans une aventure politique et humaine d'une vingtaine d'année. A l'enthousiasme des débuts, succèdent les luttes politiques, les doutes, le découragement.
Le récit est éclairant pour qui s'intéresse aux questions urbaines de la région parisienne, devenue au fil des années ce qu'on appelle le Grand Paris. le point de vue est celui d'un élu, qui décrit les rouages au plus haut niveau de la machine municipale.
S'intercale dans les pages de ce récit une fiction en forme de roman policier, manière de dévoiler l'occulte des affaires et des magouilles, dont bien évidemment, on ne peut pas dire plus dans ces pages.
On pourrait s'interroger néanmoins sur le procédé : car entre les deux types de récits, à mon sens, il aurait fallu choisir pour aller au bout de la logique de chacun. Il est évident qu'il n'était pas possible pour chaque partie de cohabiter avec l'autre, en étant plus étoffées, au risque de perdre le lecteur quant à l'objectif premier.
La partie du récit d'un engagement politique gagnerait sans doute à être plus dense et structurée, tant sur les idées qui ont conduit à la création de la Métropole du Grand Paris, que sur la vie quotidienne d'un élu municipal. Beaucoup d'idées intéressantes ne sont qu'effleurées, comme par exemple l'incapacité peut-être typiquement française à intégrer dans les réflexions et les pratiques politiques les apports des recherches universitaires. de récents débats nous ont montré à ce propos une indigence qui confine à la bêtise crasse, volontairement entretenue à dessein ou non, la question reste ouverte.
Quant au "roman policier", il serait passionnant à lui seul, mais sa trame plutôt classique ne fait qu'esquisser ce qui pourrait ou aurait pu se passer. "Toute ressemblance avec des personnages ou des faits réels, etc. "
Au final, un livre qui se lit bien, intéressant à bien des égards, à compléter par une bibliographie dont on regrette l'absence, car pour creuser le sujet, il faut se reporter aux mentions d'auteurs ou de structures faites directement faites dans le texte (je pense par exemple au Pavillon de l'Arsenal, à Paris, dont les expositions gratuites ouvrent des perspectives aussi sérieuses que rafraîchissantes).

Comme annoncé en quatrième de couverture "Ce livre est un hybride d'un genre nouveau." S'entrecoupent deux récits au genre bien différent. L'un est le récit autobiographique de Pierre Mansat, élu communiste de la ville de Paris. L'autre est un court roman noir de Christian Lefèvre.



J'ai découvert une partie de la vie politique de Pierre Mansat. Ce communiste de la première heure, élu à la ville de Paris et nommé par Bertrand Delanoë comme adjoint au maire chargé des relations avec les collectivités territoriales. On suit ainsi l'évolution de l'engagement de Pierre, ses relations avec le PCF qui mue au cours de ses années à la mairie de Paris. Sa mission évoluera aussi en quatorze années, sous l'influence des présidents qui se succéderont à la tête de l'Etat. Il nous montre ici ses doutes et ses convictions. Il se confrontera aux nombreux maires de l'agglomération parisienne, ainsi qu'aux universitaires. Il finira par quitter le PCF et sera à la base du futur grand Paris. Je conseille de lire ce récit à celui qui s'intéresse à la politique et aux questions du territoire.



En parallèle de ce récit politique se déroule une enquête de type polar (J'avoue ne pas lire de polar). La courte histoire semble caricaturale du milieu politique, on suit un homme politique qui ressemble beaucoup à Pierre Mansat. Il subit des pressions dans sa mission par un groupe de complotiste qui se réunissent dans une maison de Sologne.



Cette histoire n'apporte à mon sens, mis à part une possible confusion, absolument rien au récit politique de Pierre Mansat. Comme l'annonce la quatrième de couverture "on ne sait plus, à la fin, démêler le vrai du faux..." le récit politique qui m'a personnellement passionné se retrouve noyé dans une histoire de complot, de lettre anonyme et de meurtre. S'agit-il de ce que Pierre Mansat a subit sans pouvoir l'écrire ? Pour ma part je suis perdu.



(Cette critique fait suite à l'opération masse critique)

Ce roman d'un genre nouveau nous entraîne dans les coulisses de la tentative de création du Grand-Paris avec les souvenirs de Pierre Mansat, tout en suivant en parallèle une intrigue noire qui a lieu dans un contexte similaire.
Le côté historico-politique de la première partie est parfois un peu long et détaille par des listes des éléments peu utiles à mes yeux mais l'ensemble est plutôt intéressant.
Pour le plan thriller, c'est simple mais efficace.