"Les monstres ne s'habillent pas comme des monstres, mais comme des humains, lui avait dit sa mère autrefois. Et le plus étrange, c'est qu'ils ont rarement conscience d'être des monstres."
Aucun d'entre nous n'est spécial. Nous sommes tous éclairés de l'intérieur par une flamme unique, et lorsqu'elle s'éteint, lorsque la lumière déserte nos yeux, c'est comme si nous n'avions jamais existé. Nous ne sommes pas propriétaires de la vie, nous ne faisons que l'emprunter.
On est tous perdus, malades, et on fait tous semblant de ne pas l'être, mais ça ne change rien : à la fin, on disparaît.
Un homme n'est jamais que la somme des histoires qu'il raconte sur lui-même, dont la plupart sont des mensonges.
Certains hivers, la neige enfermait la vallée dans un silence si absolu qu'on n'entendait plus que lui.
" "Pour gagner, répétait-il tout le temps, il faut refuser de perdre."
Ce à quoi elle répondait tout aussi souvent : "On peut aussi perdre en refusant de perdre." " (p.168)
- Ils vivaient dans cette jolie baraque de style colonial... Blanche, bien sûr, avec une clôture autour du jardin, une véranda et une balancelle. Ils s'y sont installés le soir du réveillon, bien emmitouflés, ils ont branché des petits radiateurs et bu du chocolat chaud en se racontant des histoires et en riant... Dans la soirée, la gamine, qui devait avoir dix ans, a chanté des chants de Noël, et ils ont tous applaudi. Je n'avais jamais rien vu de pareil.
- C'est mignon, non ?
- À gerber, tu veux dire ! Personne n'a le droit d'être aussi heureux, merde ! Sinon, quelle image ça nous renvoie de nous-mêmes, hein ?
On pouvait bien se faire photographier chaque jour de son existence, songea-t-elle, sans jamais révéler la vérité sur soi-même – l'essence de son être – à ceux qui tentaient de la découvrir.
"Un homme n'est jamais que la somme des histoires qu'il raconte sur lui-même, dont la plupart sont des mensonges." (p.11)
On n'a jamais ce qu'on veut, dans la vie, juste ce qu'on peut endurer.