Yoko Tsuno, tome 23 : La Pagode des brumes

Ce tome 23 intitulé "La Pagode des brumes", et paru en 2001, permet encore plus à Roger Leloup de donner toute la mesure de son talent en dessinant les paysages de la région du Hunan située au centre-sud de la Chine...
Autant Rosée est une perle, autant Sin-Yi est une peste ! A force de rouspéter sur l'absence de sa servante Mei-Li, elle parvient Monya de retourner au XIe s'enquérir d'elle. Et de retour au XXIe siècle, Yoko s'inquiète qu'elle et ses jeunes collègues aient été conduites à la mystérieuse pagode des brumes dont sa grand-mère chinoise lui racontait l'histoire quand elle était petit... Encore une fois, je ne comprends pas pourquoi on reste orphelin du pourquoi du comment : c'est pénible à la fin ! (et d'ailleurs pourquoi a-t-on envoyé en retraite monastique une troupe de péronnelles dans une communauté de jeunes hommes ascétiques ? ^^)
La Team Yoko retourne dans la Chine des Song, et on retrouve le Conseiller Tch'ou et le petit Yu. La gorge du serpent serait gardée par un dragon, et les différentes caravanes voulant la traverser se disputent la fille-talisman qui permettraient d'être l'abri de sa colère... Sauf que l'herboriste Zhou-Chong a été missionné par l'empereur pour s'emparer de sa perle magique et pour en tirer un élixir de santé, et que le Conseiller Tch'ou doit le surveiller de près pour qu'il ne s'en empare pas pour lui-même...
On retrouve la relation entre la Belle et la Bête, puisque Liao communique par la musique avec l'entité qui a soigné son coeur malade, et une chasse au monstre pleine de mystères... Car on se saura jamais d'où venait cette créature et ce que voulait son maître immatériel réfugié dans la pagode des brumes, et c'est sans doute très ainsi l'auteur mélangeant avec bonheur fantastique et science-fiction : un tome finalement très sympa !

Retour dans la chine médiévale du 11eme siècle pour Yoko !
Pour retrouver une des suivantes de la petite Sin-Yi, elle et son petit monde ( enfin presque, puisque ses fidèles Vic et Pol sont carrément absents de cette histoire ) vont une fois de plus embarquer dans le translateur de Monya.
Leur voyage va les mener dans une contrée retirée de la Chine ou se trouve la pagode des brumes qui entretient des liens mystérieux avec un curieux dragon.
Les dessins de Leloup et plus particulièrement les paysages de cette région de la Chine sont tout simplement superbes.
L'histoire, elle , est loin d'avoir la qualité des scénarios des premiers tomes de cette série, et m'a laissé un petit sentiment d'inachevé...

C'est une bande dessinée sympa et rapide à lire. Les personnages ne sont traités qu'en surface et la trame est, je trouve, très rapide, mais cela n'enlève pas le plaisir de la lecture. Même si sur certains points de l'histoire, il manque quand même quelques explications.
J'ai beaucoup aimé les dessins !

La critique "tarte à la crème" d'une BD de Leloup va nous vanter les magnifiques paysages, la beaute sans faille des bâtiments, la poésie architecturales des pagodes chinoises, la magnificence du trait pour ce qui concerne les décors... Je n'en disconviens pas. Les gorges profondes (qui n'ont rien à voir avec Clara Morgane), les palais impériaux sont impressionnants. Juste beaux et suscitant l'admiration. Personnellement, j'en demande un peu plus d'une BD.

Leloup avec sa Pagode des Brumes donne immédiatement une suite à la Jonque Céleste, tome qui ne m'avait pas du tout convaincu. On sait depuis pas mal de temps que Leloup se torche le "brmmm...." avec les paradoxes temporels et nombreuses sont les incohérences et inconsistances à ce niveau. On retrouve tout cela dans ce tome 23. La technologie du XXIè siècle utilisée par Yoko devant des citoyens du XIè siècle ne suscite aucun étonnement. Mieux: on en redemande. On trouve normal de voir des vaisseaux spatiaux et de voir appraître et disparaitre des gens...

Car le dragon qu'affronte Yoko n'est rien d'autre qu'un aéronef. On ne saura rien de plus de l'origine, des personnes, des causes, etc. de ce vaiseau spatial. A suivre, sans doute.

Un aspect positif de la BD est de nous en apprendre un peu (par touches homéopathiques) sur l'enfance de Yoko Tsuno. On sent qu'il y a un grand plan derrière tout cela et que Leloup n'en a pas fini avec cette histoire.
Je ne sais pas si je dois m'en réjouir ou pleurer, cela dit.

J'avais longtemps cru que Leloup nous livrait une BD technologique moderne, légèrement SF, où la raison et la rationalité l'emportaient. Je découvre au fil des tomes que ce n'est pas le cas. Il y a des incursions émotionnelles (ce qui est un bon point, àmha) et irrationnelles (ce qui me ravit moins) dans les BD.

Bref, un tome où je me suis encore vite ennuyé à compter les incohérences.

Suite directe de la jonque céleste, Yoko et ses amis retournent dans la Chine du onzième siècle pour satisfaire un caprice de Sin-Yi mais l'aventure prend une autre tournure quand le petit groupe doit affronter un étrange dragon. Les décors sont encore une fois superbes mais l'histoire est assez étrange et part un peu dans tous les sens. En outre, ne pas en apprendre plus sur la mystérieuse créature à la fin de l'album m'a un peu dérouté. D'où vient-elle ? Pourquoi est-elle liée à la pagode ? On restera avec nos questions. Heureusement, le talent de Roger Leloup qui dessine aussi bien les vaisseaux extraterrestres que les pagodes chinoises fait oublié ces petits défauts et on apprécie une fois de plus cette aventure.